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De l'inefficacité des missions des organisations internationales dans la résolution de conflit de Darfour

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par Israël NDUWAYEZU KABIONA
Université Libre de Kigali  - Licence en droit 2010
  

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II.4.3.L'aide de l'UE à l'AMIS : des moyens considérables

Dans cette partie nous allons parle de différent soutien de l'union européenne a l'union africaine tel que le soutien opérationnel et soutien financier.

II.4.3.1. Un soutien opérationnel

A la différence de sa première mission en Afrique, l'opération Artémis précitée, l'UE n'a pas envoyé d'hommes en armes au Darfour. Les raisons en sont multiples. L'UE n'en avait pas forcément les moyens et surtout, une telle solution était totalement rejetée par le gouvernement soudanais, qui a toujours refusé la présence sur son sol de troupes étrangères. L'UE est intervenue de diverses façons afin de résoudre la crise au Darfour.

Dès le début de la crise, l'UE s'est fortement investie diplomatiquement pour qu'un embargo soit décidé au niveau des Nations Unies sur la vente d'armes à destination du Soudan La résolution 1556 précitée déclare un embargo sur les armes à destination du Soudan. En janvier 2004, elle a également adopté un embargo sur la vente d'armes en interne. Puis elle proposa des sanctions contre les auteurs d'exactions en décembre 2004. C'est notamment sous la pression de l'Union européenne que le Conseil de sécurité décidera de renvoyer le dossier du Darfour devant la Cour Pénale Internationale afin de faire juger les auteurs de crimes de guerre.

L'UE s'est par ailleurs investie dans des efforts de médiation. Elle a en effet participé à de nombreuses réunions entre les rebelles et le gouvernement de Khartoum. Solana est allé à la rencontre des autorités soudanaises et les Etats membres ont nommé un représentant spécial de l'UE au Darfour, le Finlandais Pekka Haavisto. C'est l'UE qui assume la vice-présidence de la Commission de cessez-le-feu et participe à la mission d'observation de l'UA. En août 2004, l'UE a réalisé une mission d'enquête pour évaluer le support nécessaire au déploiement de l'AMIS.

L'Union a donc entrepris des démarches avant tout diplomatiques pour résoudre la crise au Darfour. Cela reflète en réalité les capacités d'action de l'Union. Aujourd'hui, l'UE est davantage prête à agir par la voie diplomatique et politique que par la voix militaire. A supposer que le gouvernement soudanais ait accepté des forces non africaines sur son sol, il n'est pas certain qu'une opération militaire de l'UE eut été décidée. Les Etats membres, fournisseurs du contingent européen, n'étaient pas en mesure de fournir des hommes. La Grande-Bretagne est investie en Irak et en Afghanistan, la France épuise une bonne partie de ses forces en Afrique et notamment en Côte d'Ivoire. Raisonnablement, l'envoi de troupes européennes aurait été impossible. Et ce d'autant plus que l'UE ne disposait pas des capacités militaires nécessaires93(*).

L'Union s'est enfin impliquée au sein de l'UA en aidant le quartier général de l'UA à la planification de sa mission de maintien de la paix au Darfour.

Les Européens sont donc intervenus par la voie diplomatique en évoquant la possibilité de sanctions, en décidant d'un embargo sur les armes à destination du Soudan et en proposant leur médiation. D'un point de vue militaire, l'UE n'est pas intervenue par le biais de contingents mais plutôt par ce qu'on pourrait appeler un soutien militaire « théorique ». L'Union a en effet envoyé des experts militaires sur place afin de conseiller et d'aider les personnels de l'UA, elle a organisé et participé à des missions d'enquête et d'évaluation, a apporté son expertise pour la planification des opérations de l'UA et a parfois organisé des transports de troupes.94(*)

La mission de conseil et d'échange d'expérience a donc supplée à une mission militaire stricto-sensu.

L'action diplomatique de l'UE en vue de restaurer la paix au Darfour a donc été importante. Elle n'est toutefois que peu de choses en comparaison des moyens financiers que va déployer l'Union européenne pour asseoir l'existence, l'efficacité et la crédibilité de l'AMIS.95(*)

II.4.3.2. Un soutien surtout financier

La Facilité européenne pour la paix en Afrique a été créée en novembre 2003 par le Conseil. L'objectif était d'apporter un appui européen à la mise en oeuvre de la politique africaine de maintien de la paix en renforçant les capacités de l'UA et des organisations sous-régionales à planifier et conduire les opérations de paix sur le continent africain.

En février 2006, la Facilité de paix avait financé l'AMIS I et l'AMIS II à hauteur de 212 millions d'euros. 50 millions supplémentaires viennent d'être alloués à l'UA. Au total, en tenant compte de l'argent versé par la Facilité de paix pour financer l'AMIS et de celui versé par ECHO, ce sont plus de 600 millions d'euros que la Commission européenne a donné à l'UA pour le Darfour.

Le soutien apporté par l'Union européenne à l'AMIS a été - comme nous l'avons mentionné - de diverses natures. Essentiellement financier, l'engagement de l'UE a également été logistique et diplomatique : l'Union européenne tentant par cette voie d'obtenir le respect des principes élémentaires en matière de Droits de l'homme.

Cependant, malgré le niveau d'investissement que fut celui des Européens et en dépit du dévouement des officiers africains, les résultats aujourd'hui affichés par l'AMIS ne sont pas des plus encourageants. Ils sont plutôt maigres : en effet - malgré l'accord de paix signé le 5 mai 2006 - le calme n'est pas revenu au Darfour et, pire, les massacres perdurent ...

* 93 Bettati, Mario,opcit,pp,67.

* 94 Idem,P.67.

* 95 Idem,P.55.

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