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De l'inefficacité des missions des organisations internationales dans la résolution de conflit de Darfour

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par Israël NDUWAYEZU KABIONA
Université Libre de Kigali  - Licence en droit 2010
  

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II.4.4. Un bilan contrasté

Malgré le niveau d'investissement des Européens et en dépit du dévouement des officiers africains, les résultats aujourd'hui affichés au Darfour par le partenariat conclu par l'UE et l'UA ne sont pas des plus encourageants. Ils sont même plutôt maigres : le calme n'est pas revenu au Darfour et - pire encore - les massacres perdurent, malgré l'accord de paix signé le 5 mai 2006et les élections de 2010...

Pourtant, après une première tentative, force est de constater que l'UE n'est pas encore l'acteur infaillible de la paix en Afrique. L'UE s'est considérablement investie au Darfour mais le bilan empêche de la consacrer comme véritable acteur de paix.

Comme cela vient d'être expliqué, les efforts consentis par l'UE au profit de l'UA pour le Darfour ont été considérables. Et pourtant aujourd'hui, la situation au Darfour s'aggrave. Le nombre de viols, de vols et de massacres ne cessent d'augmenter, et ce malgré l'accord de paix de mai dernier. Les personnels humanitaires sont victimes d'attaques émanant tant des rebelles que des forces gouvernementales et les soldats de l'AMIS déplorent de plus en plus de victimes parmi leurs collègues.

En réalité, l'exemple du Darfour illustre parfaitement les lacunes de l'UE sur la scène internationale et les facteurs qui l'empêche d'être un acteur de paix efficace.

Mis à part certains facteurs externes, tels que la réticence de Khartoum à accueillir sur son sol des personnels non africains (refus de délivrance de visas aux Européens, refus de mise à disposition de locaux...), c'est surtout en raison de problèmes internes que l'UE a perdu toute crédibilité dans sa gestion de la crise du Darfou96(*)r.

L'UE a souffert d'un défaut de cohérence et de coordination dans son action. Elle ne parlait pas d'une seule voix, qu'il s'agisse de ses propres institutions (Commission et Conseil) ou des propos tenus par les Etats membres qui différaient parfois de ceux tenus par les institutions. Les Etats membres ont joué la carte du bilatéral et se sont ainsi placés en porte à faux vis-à-vis de l'UE. A titre d'exemple, la Suède a préféré discuter seule avec l'UA pour l'utilisation des 1,2 millions d'euros versés pour renforcer le pilier Droits de l'homme de l'AMIS.

Les Britanniques se sont entre autre joints aux Etats-Unis pour déposer une résolution devant le Conseil de sécurité des Nations Unies afin d'accélérer le déploiement de la force onusienne de maintien de la paix au Darfour. Au fond, nous ne pouvons que nous en féliciter. Sur la forme, il eut été préférable que le Royaume-Uni agisse en appui de l'UE.

Certains Etats membres n'ont en outre pas hésité à se démarquer de l'action commune de l'Union, faisant valoir leurs intérêts nationaux et préférant parfois collaborer avec l'UA sous leur bannière OTAN plutôt que sous celle de l'UE. L'obligation de coopération loyale à laquelle les Etats membres et les institutions sont astreints n'a pas vraiment été respectée. De telles attitudes laissent songeurs quant à la réalité d'une politique étrangère, commune...

L'UE a par ailleurs adopté un discours trop timoré vis-à-vis des belligérants et de l'UA. Le Conseil était et demeure trop prudent, pas assez exigent par rapport au soutien financier apporté. L'UE n'a fait que formuler des conseils mais jamais d'exigences, ce qui aurait été compréhensible et légitime eu égard au soutien apporté, tant en hommes qu'en moyens financiers. Le résultat en est que les conseils prodigués par les personnels européens ont été écartés, le manque de fermeté de leurs auteurs en détruisant toute crédibilité. A aucun moment les personnels européens ne parviendront à obtenir la mise en oeuvre de leurs conseils et recommandations, pas même celles faites à l'occasion des missions d'évaluation auxquelles a participé l'Union. Les personnels de l'UA y sont restés indifférents, provoquant un fort sentiment de frustration chez leurs collègues européens.

* 96 TONY BUSSELEN, « crise au Darfour : vers une intervention internationale au Soudan », 04-08-2004, disponible sur l'adresse http://www.ptb.be, lu ce 02/mai/2010.

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