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Environnement psychosocial et attitudes vis-à -vis de la langue maternelle : le cas des adolescents "balengs " de la ville de Yaoundé

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par Heritt Bertran NEMBOT TATIO
Université de Yaoundé I - Maà®trise 2007
  

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2.2.3.2. La formation des normes et des attitudes

Au cours d'une expérience devenue célèbre, Sherif (1936, cité par Blanchet et Trognon, 1994) soumet individuellement puis collectivement de sujet à l'effet autocinétique. La tâche de ces sujets consiste à évaluer l'ampleur perçue du déplacement d'un point lumineux. Dans ces conditions expérimentales les sujets ne disposant pas d'un cadre perceptif de référence (sujets naïfs), sont contraints d'élaborer leur propre cadre de référence. Les résultats de cette expérience peuvent être succinctement résumés de manière suivante :

- individuellement chaque sujet élabore une norme de référence à partir de laquelle il évalue l'ampleur des déplacements du point lumineux ;

- collectivement et en raison des communications qu'ils établissent et des échanges sur leurs estimations individuelles, les sujets créent une norme de référence commune (différente de celle élaborée individuellement) et conservent cette norme, même en dehors de la situation de groupe ;

- la norme collective intégrée par l'individu va constituer un facteur important de détermination ou de modification de ses réactions ou attitudes face à une situation nouvelle. Les travaux de Sherif (op.cit.) ont mis en évidence l'effet de l'influence du groupe sur la formation et la modification des attitudes individuelles dans les situations ou l'individu ne dispose pas de référence préalable.

Sherif conduit d'autres expériences montrant notamment la manière dont s'exerce l'influence sociale sur les individus. Il en résulte que le degré de l'influence peut être différent selon les sujets et que si ceux-ci prennent conscience progressivement au cours des expériences de la formation de la norme du groupe, ils ne sont pas toujours conscients de l'influence qui s'exerce sur eux de la part d'autres membres du groupe. Tout cela signifie que :

- si les attitudes sont des prédispositions à réagir à des objets, à des situations, ou à des personnes, ces prédispositions peuvent être modifiées, expérimentalement et sous l'influence de l'environnement ;

- la formation des attitudes tout comme celle des normes n'est pas toujours consciente.

Notons que dans le cas d'une situation expérimentale comme celle que nous venons de décrire, l'individu est totalement privé de cadre de référence, alors que dans des situations habituelles il se sert de références préétablies pour agir, ou évaluer une situation.

Les cadres de référence sont fournis par l'environnement immédiat ou plus lointain du sujet et plus fondamentalement par les groupes sociaux auxquels il appartient ou aspire à appartenir. Dans le premier cas de figure, le groupe est qualifié de groupe d'appartenance, dans le second de groupe référence (Tapia & Roussay, 1991).

Divers études ont montré, en effet, que le rejet, par exemple, par des personnes économiquement ou socialement défavorisées de leur groupe d'appartenance, les conduit à s'identifier à d'autres groupes (socialement plus prestigieux) et adopter des attitudes en conformité avec les normes de ces groupes. Par ailleurs, l'adoption d'attitudes peut résulter soit d'une référence positive, soit d'une référence négative à des groupes sociaux. Dans le premier cas, les attitudes auront pour finalité de rapprocher, physiquement, idéologiquement, intellectuellement l'individu du groupe référence et dans le second cas elles auront pour finalité de l'en éloigner. (Tapia & Roussay, op.cit.). Il faut enfin mentionner une autre fonction du groupe référence, celle de permettre de porter des jugements (positifs ou négatifs) sur soi-même ou sur son groupe d'appartenance.

Il convient de souligner que dans le premier cas (recherche de la reconnaissance par un groupe plus prestigieux), le groupe de référence joue un rôle actif, c'est-à-dire que ses membres peuvent accorder ou refuser cette reconnaissance, alors que dans le second cas (élaboration de jugements sur son groupe ou sur soi-même) le groupe de référence ne constitue qu'un simple point de repère.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus