WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Environnement psychosocial et attitudes vis-à -vis de la langue maternelle : le cas des adolescents "balengs " de la ville de Yaoundé

( Télécharger le fichier original )
par Heritt Bertran NEMBOT TATIO
Université de Yaoundé I - Maà®trise 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2.2.3.3. La conformité

Le processus de conformité est la forme de l'influence sociale connue par les travaux d'Asch (1931). La conformité peut être définie comme « la modification d'un comportement par laquelle l'individu répond aux pressions d'un groupe en cherchant à se mettre en accord par l'adoption des normes qui lui sont proposées ou imposées» (Fischer, 1987 : 67). Dans la conformité, nous trouvons trois éléments distincts : l'existence de tensions entre les positions antérieures d'un individu et les pressions auxquelles il est plus ou moins fortement soumis ; l'adhésion qui s'opère chez l'individu à ce qui lui est proposé ; enfin le résultat de cette modification, qui comporte à la fois une part de négation de certains aspects du comportement antérieur et une part d'affirmation de soi par l'adoption de comportements nouveaux. Ainsi, dans notre contexte l'adolescent en abandonnant sa LM s'affirme par l'adoption du français/anglais comme langue de communication.

Pour Moscovici (1979 : 182), « la conformité définit le comportement d'un individu ou d'un sous-groupe lorsque le comportement est déterminé par des normes et des attentes légitimes du groupe, situation qui conduit l'individu ou le sous-groupe à assimiler à ses propres jugements et opinions les jugements et les opinions du groupe réel ou idéal, indépendamment de tout écart originel. » Il faut noter que ce changement dans le comportement ou les opinions d'une personne résulte d'une pression du groupe qui peut être réelle ou imaginaire.

La conformité ainsi définie varie selon la conviction de l'individu. Il peut se conformer soit parce qu'il croit que le groupe possède la meilleur information, soit parce que les normes du groupe sont contraignantes. Aussi, la conformité revêt-elle, selon la conviction du sujet, diverses formes qui se manifestent après un travail cognitif d'interprétation du message auquel il est exposé. Kelman (1961, cité par Mvessomba, 1998) distinguait plusieurs réponses possibles à l'influence dont les plus importantes sont : l'intériorisation, l'identification et le suivisme.

L'identification est la réponse à l'influence d'un individu qui désire en priorité être semblable aux membres du groupe majoritaire. Ce qui est satisfaisant pour lui, ce n'est pas le comportement même qui résulte de l'influence, mais ce comportement permet une définition de soi impliquant une relation satisfaisante aux personnes auxquelles on doit s'identifier. Il s'agit ici d'adopter le comportement, les attitudes et les opinions de ceux qu'on aime et à qui on veut ressembler. Cette identification débouche très souvent sur la conversion que Mead (1963, cité par Mvessomba, 1998) définit comme « le processus par lequel un individu en interaction avec d'autres devient comme eux en faisant les mêmes choses sans que ce processus n'émerge dans ce que nous nommons conscience ».

La conversion diffère de l'identification dans la mesure où l'individu adopte sans le savoir, souvent sans le vouloir, les manières de faire, d'agir et de sentir des personnes de son entourage, sans y opposer aucune résistance. Avec le suivisme, la résistance au changement d'attitude est plus consciente.

Dans le suivisme, il y'a l'idée de suivre, c'est-à-dire venir ou aller après quelques chose ou quelqu'un. C'est un processus interindividuel qui se joue dans un groupe et qui consiste comme le dit Moscovici et Paicheler de « faire comme tout le monde » (1984 : 144), de ressembler aux autres. Dans le suivisme, l'individu cherche à faire plaisir au groupe en manifestant ses attitudes et ses opinions par complaisance pour le groupe. Le suiveur ne se préoccupe pas de la justesse de la position, ni du bien fondé de l'appariement de son comportement à celui du groupe. Il imite le groupe pour ne pas être différent de ses membres. Il s'agit de se diluer dans le groupe, se perdre dans la masse pour ne pas être marginalisé au sein du groupe.

Un individu se conforme ainsi lorsqu'il modifie sous la pression d'un groupe ses attitudes ou son comportement pour adopter les attitudes et les comportements prescrits par le groupe.

A partir de ses travaux, Asch (1955) conclut que la conformité est le résultat d'un besoin de repérage chez l'individu, car il s'efforce d'être en harmonie avec les autre comportements et croyances auxquels il est confronté.

On peut en conclure que moins une personne a confiance en elle, plus elle est susceptible de subir les pressions en direction de la conformité. Ceci s'avère cohérent dans notre contexte avec la notion de vitalité ethnolinguistique chez Giles et al. (1977). Hamers et Blanc (2000 : 216) considèrent en outre que : « ...plus un groupe a de vitalité, plus il a de chances de survivre en tant que groupe distinct, avec une langue distincte; inversement, moins il fait preuve de vitalité, moins il aura de chances de survivre. »

Nous avons fait dans les lignes précédentes référence à l'importance des modèles dominants ou majoritaires dans la modification des attitudes individuelles ou collectives. Toutefois, il existe, fort heureusement, des cas où une minorité peut influencer la majorité ou à défaut résister à l'influence de la majorité.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway