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Politique monétaire et croissance économique en zone CEMAC: une évaluation empirique en données de panel

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par SIMONYANNICK FOUDA EKOBENA
Université de Yaoundé II - DEA / Master 2 2010
  

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DEUXIEME PARTIE :

STABILITE DES PRIX ET

CROISSANCE ECONOMIQUE EN

ZONE CEMAC

INTRODUCTION DE LA DEUXIEME PARTIE

L'étude que nous avons menée tout au long de la première partie met en évidence le dynamisme de la discussion au centre de laquelle se trouve le tandem monnaie-croissance économique. Ayant abouti à la conclusion que la monnaie n'a pas d'effet significatif sur la croissance en zone CEMAC. Il semble dès lors opportun d'étudier les différentes facettes de la relation stabilité des prix croissance économique dans notre contexte d'étude, bien qu'il soit prétentieux d'embrasser toutes les caractéristiques d'une telle relation dans une seule étude. Aussi, cette deuxième partie intitulée « Stabilité des prix et croissance économique en zone CEMAC » a pour objectif d'établir les spécificités de la relation qui existe entre la stabilité des prix et la croissance économique en zone CEMAC compte tenu de l'hétérogénéité des pays. Pour atteindre cet objectif, nous commencerons par revisiter les enjeux théoriques du tandem stabilité des prix croissance (Chapitre 3), puis nous procéderons à une vérification empirique de la relation, spécifique aux pays de la CEMAC, (Chapitre 4). Ce dernier chapitre s'achèvera par quelques recommandations de politiques économiques qui découleront de nos résultats.

CHAPITRE III

LES ENJEUX THEORIQUES DE LA RELATION STABILITE
DES PRIX CROISSANCE ECONOMIQUE

Introduction

La plupart des Banques Centrales ont connu ces trente dernières années de profondes mutations au niveau de leurs stratégies de politique monétaire, afin de mieux répondre aux défis qu'imposent les transformations perpétuelles de l'environnement économique mondial. Au rang de ces défis on note la maîtrise de l'inflation. Cette question préoccupe les économistes depuis presqu'aussi longtemps qu'on parle de monnaie. Il est devenu impensable aujourd'hui d'évoquer la politique monétaire sans soulever la question de l'inflation. Si d'une manière incontestable l'inflation doit être maîtrisée, les grands courants de pensée en économie n'arrivent pas à se mettre d'accord sur son origine et les manières de résorber ce déséquilibre. Ce chapitre se propose de revisiter les enjeux théoriques qui entourent qui entourent la relation stabilité des prix et croissance afin de cerner tous les contours de ce tandem.

A cet effet, le chapitre commence en première section par présenter les explications théoriques et les conséquences de l'inflation sur la croissance. La seconde section quant à elle retrace le débat autour du tandem inflation croissance.

SECTION 1 L'INFLATION : EXPLICATIONS THEORIQUES ET CONSEQUENCES

Tout d'abord, il faut signaler qu'inflation et déflation (baisse du niveau général des prix dans l'économie) ne sont pas symétriques et que la désinflation (atténuation ou diminution de l'inflation) permet d'ouvrir un autre débat.

L'histoire économique nous révèle qu'il existe essentiellement trois types d'inflations, à savoir : l'inflation modérée ; l'inflation galopante ; l'hyperinflation.

On parle d'inflation modérée lorsque l'augmentation des prix est lente. Dans ce cas, le taux d'inflation ne dépasse pas un chiffre. Les prix sont relativement stables, les agents économiques ont confiance en la monnaie et sont disposés à conclure des contrats à long terme monétaire parce qu'ils croient que le niveau des prix connaîtra une évolution raisonnable.

On parle d'inflation galopante lorsque le taux d'inflation effectue des bonds d'une année à l'autre, sans toutefois exploser. Ce fut le cas des pays développés dans les années 1970, à la suite des chocs pétroliers ou encore des pays de la Zone Franc après la dévaluation du franc CFA de Janvier 1994. L'inflation galopante présente des taux à deux chiffres. Dans ce cas, les gens se font des réserves de biens, et prêtent l'argent à des taux élevés.

L'hyperinflation quant à elle désigne une augmentation exponentielle des prix. C'est la forme la plus redoutée d'inflation, sa principale cause est l'accroissement colossal de la masse monétaire, qui généralement provient de la nécessité de financer d'importants déficits budgétaires. L'arrêt de l'hyperinflation nécessite la maîtrise du taux de change, de la masse monétaire, des dépenses publiques et des mécanismes de fixation des salaires et des prix.

1-1) les explications théoriques de l'inflation

Afin de répondre à la question savoir d'où provient l'inflation, l'analyse économique distingue deux grandes catégories d'explications. La première catégorie regroupe toutes les théories non strictement monétaires (l'approche par les chocs d'offre notamment) et la deuxième toutes les théories monétaires (approche par la demande excédentaire entre autres).

· approche par les chocs d'offre

L'analyse de l'inflation insiste sur l'explication de l'inflation par la demande et par les coûts. Les tenants de l'inflation par les coûts soutiennent que la création monétaire suit les mouvements de la production et des prix et ne les précède pas. Elle est en bonne partie endogène.

Pour les keynésiens, l'inflation est due aux variations des salaires nominaux, à la productivitéou des marges de profit. Il en est de même pour les écrivains socialistes radicaux tels que

Galbraith. Ce type d'inflation apparaît à la suite de la hausse des coûts au cours des périodes de chômage important.

Ici on considère que les salaires sont les principaux facteurs affectant l'offre globale. La modification des salaires peut être considérée comme un choc d'offre, en ce sens qu'elle entraîne un déplacement de la courbe d'offre. Au fur et à mesure que les prix augmentent, les revenus réels des salariés baissent, ces derniers vont ensuite revendiquer la hausse des salaires pour faire face à la modification des prix. Le processus va ainsi continuer car les employeurs, cherchant à maintenir des profits élevés, auront tendance à augmenter les prix de nouveau. Dans la réalité, on constate tout de même que les prix augmentent plus vite que les salaires, de plus la baisse des salaires n'implique pas nécessairement une diminution des prix.

Même comme certains analystes ont remis en cause cette interprétation, en évoquant le fait que les chocs sont souvent exogènes alors que les salaires nominaux sont des variables endogènes. Outre les coûts salariaux, les facteurs tels que l'augmentation des prix des matières premières et des intrants (une illustration est celle des chocs pétroliers de 1973 et 1979) les catastrophes naturelles, la technologie peuvent également conduire à l'augmentation du niveau général des prix.

Les périodes d'inflation continue et persistante sont de moins en moins expliquées par les chocs d'offre, d'où l'explication par la demande.

· approche par la demande excédentaire

Cette deuxième catégorie d'explications des origines de l'inflation relative aux théories monétaires regroupe des courants hétérogènes. On y retrouve la réponse monétariste standard, la réponse ultra monétariste et enfin les autres critiques du monétarisme standard.

L'analyse de l'inflation par la demande excédentaire a fait l'objet d'un débat au XIXe siècle entre la « Currency school » (école favorable à la couverture métallique de la monnaie) et la

« Banking school » (école favorable au principe de régulation de la création de monnaie par les banques).

Pour la Currency school, toute émission excessive de billets augmenterait les prix nationaux par rapport aux prix étrangers et serait convertie en or pour réaliser des achats moins onéreux à l'étranger. La perte en réserves qui en résulterait contraindrait les banques à réduire leurs émissions de billets, éliminant ainsi l'inflation attendue à cet effet. Toutefois les crises monétaires des années 1820 et 1830 remirent en cause cette thèse dans la mesure où la convertibilité seule ne suffisait plus pour protéger la monnaie de l'inflation. La conclusion principale de cette école est que l'inflation résulte, tout au moins en grande partie, du gonflement excessif de la masse monétaire.

Au contraire, les partisans de la Banking school, refusaient catégoriquement la nécessité d'un contrôle des billets, soutenant que l'émission des billets est automatiquement régulée par les besoins du commerce. Ce courant de pensée soutenait que l'émission excessive de billets est impossible parce que l'offre de billets est déterminée par la demande. D'après l'hypothèse de l'enchaînement causal inversé, une variation du niveau des prix et de l'activité économique induit une variation concomitante de la demande de prêts bancaires. De cette façon les prix déterminent le stock de monnaie, dont le gonflement est le résultat et non la cause de l'inflation. Ici l'offre de monnaie apparaît passive contrairement à ce que soutenait la Currency school, qui craignait un gonflement excessif et inflationniste de la masse monétaire au cas où les billets convertibles ne seraient pas couverts à 100% par l'or. La Banking school soutenait en outre que les mouvements internationaux d'or sont absorbés par les encaisses oisives et n'ont pas d'effet sur la masse monétaire en circulation, et qu'une sortie d'espèce est due à des chocs réels qui s'exercent sur la balance des paiements et non à l'inflation intérieure.

L'inflation s'explique dans ce cas par des facteurs tels que la désépargne, le seigneuriage (mise en circulation de la monnaie sans contrepartie). L'inflation par la demande trouve son explication chez les auteurs classiques et monétaristes grâce à la Théorie Quantitative de la Monnaie (TQM). Cette dernière explique les relations entre la monnaie, les prix et les revenus. Toutefois la politique des bas taux d'intérêt prônée par les keynésiens n'a pas permis de réduire l'inflation dans beaucoup de pays, comparativement à ceux qui ont pu le faire dans les années 1950, en limitant la croissance de la masse monétaire. Par opposition à l'approche qui considère que l'augmentation des salaires provoque l'augmentation des prix et vice-versa,

la TQM estime que les processus de détermination des salaires et des prix sont des processus réels et non des processus arbitraires. L'hypothèse fondamentale ici est qu'il y a une fonction de demande de monnaie stable dans laquelle le taux d'inflation entre comme un coût de détention des encaisses réelles (Johnson, 1963). Pour cette théorie, l'inflation est fondamentalement un phénomène monétaire et pour lutter contre celle-ci, il faut limiter l'expansion de la quantité de monnaie.

L'inflation par la demande excédentaire se traduit par le fait que la croissance de l'offre de monnaie fait augmenter la demande globale qui à son tour élève le niveau des prix.

Il existe néanmoins d'autres facteurs explicatifs de l'inflation tels que les structures politiques, économiques et sociales mais aussi les facteurs psychologiques sur lesquels nous ne nous attarderons pas ici. Par contre il est intéressant de revenir sur les conséquences de l `inflation dans l'économie.

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