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à‰tude comparative des outils pairform@nce, etwinning et webclasseur

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par EPOY Laurent Dinoux & LOUABALBE BEBDANNE Sylvain
Université de Maroua - Cameroun - Diplôme de professeur d'enseignement secondaire deuxième grade (DIPES II) 2010
  

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2.2.2 LE PROCESSUS DE FORMATION

Pairform@nce propose un modèle général de formation pour produire ses effets globaux d'augmentation des compétences et des pratiques. Le principe unique de formation est d'amener le stagiaire à « produire » pratiquement un artefact informationnel à l'aide d'une ou plusieurs techniques. Plusieurs outils de la société numérique peuvent être sollicités et assemblés pour effectuer cette production. Afin de renforcer le caractère impératif de l'objectif de production, une « obligation » est faite de soumettre l'artefact à la « cible », en l'occurrence ici, les élèves eux-mêmes. Le processus se découpe alors en sept phases de travail.

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Figure 1: Les 7 étapes de la démarche formative. (Source : FREMAUX, V. « Mise en oeuvre
d'une application à grande envergure sous Moodle À Le projet Pairform@nce (SDTICE) »)

1. L'entrée dans la formation : c'est une phase introductive de découverte du parcours de formation et de ses objectifs. Le stagiaire est amené à comprendre la nature du « produit » que le parcours propose d'accomplir.

2. La sélection des contenus et formation des équipes : cette étape permet de choisir les matériaux de base (matières premières) du « produit » à fabriquer. En effet, le programme Pairform@nce vise plus à démontrer des processus qu'à demander la reproduction à l'identique d'un cas préfabriqué et pré-arrangé. Pour sortir du cas d'école, la production de chaque équipe devra s'appliquer sur un champ de manoeuvre qui lui est propre, avec des matériaux de départ adaptés au projet réel de chaque équipe. Ainsi, par exemple, si la production consiste à publier un document hypermédia informationnel, le thème, les textes, les ressources graphiques appropriées font partie de ces matériaux de départ. Il faut noter que c'est également pendant cette phase que le programme propose la constitution d'équipe. Ce qui permet

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de diluer les éventuelles difficultés d'apprentissage.

3. Autoformation et co-formation en présence et à distance : cette phase consiste précisément à se former à l'usage des outils du monde numérique, soit dans leur pratique, soit à travers les concepts sous-jacents qu'ils outillent, afin d'être en mesure d'accomplir les actes métiers nécessaires à la production proprement dite. Cette formation peut prendre plusieurs formes, soit la forme d'une autoformation à l'aide de tutoriaux et de cas pratiques, soit organisée de manière collective par échange de points de vue et d'expérience, ou encore organisée selon un schéma plus traditionnel d'apprentissage encadré.

4. Production collective d'une situation pédagogique : à cette étape précise on effectue la production proprement dite de l'artefact. Ce dernier doit, au préalable, avoir été bien spécifié, afin de réduire au maximum les risques d'échec sur l'objet à produire. Comme cette production vise à une utilisation pédagogique « sur le terrain », elle est toujours encadrée par les tuteurs afin de ne pas perdre de vue l'objectif. Il ne s'agit pas en effet de « produire pour soi », mais de concevoir un dispositif à vocation pédagogique qui utilise les TIC et d'en tirer parti pour améliorer le point de contact entre l'élève et le savoir.

5. Mise en oeuvre de la séquence ou de l'activité : une fois l'objet produit, sa seule validation consiste à le mettre à l'épreuve sur le terrain réel auquel il est destiné. C'est donc dans un cadre expérimental et en face des élèves que l'artefact devra être exploité. Cette expérimentation constitue un acte délicat, car sa seule valeur réside dans les observations qui peuvent être faites, et l'apprentissage que l'auteur de l'artefact peut tirer de cette confrontation. Ce sont ici des attitudes - d'observation participante - qui sont attendues, afin que l'expérimentateur puisse simultanément être acteur de la situation pédagogique qui met en scène l'artefact, et un observateur. Les parcours ont pour mission de fournir aux stagiaires les éléments méthodologiques et les outils de collecte d'observation qui leur permettront de

constituer cette attitude.

6. Retour réflexif sur la mise en oeuvre : de retour de l'expérimentation, les informations collectées sont mises en commun, et constituent un nouveau pas vers la compréhension de la thématique développée par le parcours. Retours négatifs et positifs sont d'égale importance dans l'apprentissage. Toute pratique numérique se heurte aux limites qui existent entre une réalité infiniment continue et fine, et une représentation numérique discontinue, discrète et incomplète. Les retours d'expérience négatifs permettent de mieux cerner les limites pragmatiques des promesses ouvertes par les feedbacks positifs. Les parcours doivent également tenter de proposer des façons et des outils permettant que cette analyse à posteriori soit une source d'enseignement au groupe et non un simple moyen de renforcement de ses impressions premières.

7. Evaluation de la formation : enfin, comme tout dispositif ouvert et dynamique, le système est plus enclin aux erreurs ou aux imprécisions. La réduction de ces erreurs dépend de la remontée d'appréciations sur le programme lui même et son processus d'apprentissage.

2.2.3 LES CONCEPTS CLES DE PAIRFORM@NCE

Le programme Pairform@nce s'appuie sur les concepts proposés par l'Université de Dillingen (Munich) qui ont présidé à la première version de Pairform@nce. Ces concepts peuvent être résumés en trois points essentiels :

- Encadrer le processus de formation dans un modèle constant et compréhensible ;

- Favoriser l'engagement - par équipes - dans le programme de formation, l'essentiel du programme ayant pour but de diffuser et promouvoir les nouvelles formes de travail collectives et collaboratives ;

- Permettre de construire les programmes de formation de façon collaborative à partir des initiatives de la population qui est elle-même la cible du programme.

Le principe même du programme produit plusieurs boucles systémiques comme autant de cycles vertueux. D'abord une chaîne simple de relations entre rôles tel qu'il est issu d'un fonctionnement classique d'une formation.

Figure 2: La chaine de formation. .(Source : FREMAUX, V. « Mise en oeuvre d'une application à
grande envergure sous Moodle À Le projet Pairform@nce (SDTICE) »)

Les membres Pairform@nce administrent le programme qui commence par la production d'un certain nombre de volumes pédagogiques, lesquels sont mis à disposition de formateurs qui animent des séances dans des sessions de formation. Une première boucle de << qualité >> applique un << feedback >> de contrôle connue dans les dispositifs régulés.

Figure 3: Rebouclage Qualité source : FREMAUX, V. « Mise en oeuvre d'une application à grande
envergure sous Moodle À Le projet Pairform@nce (SDTICE) »

Le rebouclage Qualité introduit une contre-réaction permettant au concepteur de corriger sa conception en fonction des retours d'usage du matériel pédagogique et du processus proposé. La correction est possible si les signaux de feedback sont unanimes, elle est plus difficile à exécuter si les signaux sont contradictoires ou diffus, ou encore trop marqués par la subjectivité du terrain. Le programme Pairform@nce demande aux concepteurs d'imaginer une forme de sollicitation qui amoindrit l'impact de la subjectivité pour éviter justement ces difficultés.

Au delà d'une simple rétroaction qualité, c'est la conversion d'un processus classique de construction et de diffusion de formation qui est revue

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pour l'intégrer dans le nouveau paradigme. Qui sont les meilleurs experts de l'usage des TICE que ceux qui les ont expérimentés en avant-gardistes et ont acquis une expérience pragmatique de terrain ? Les boucles systémiques supplémentaires réinvestissent les usagers « prosomateur » du plan de formation comme apporteurs et concepteurs de contenus, des nouvelles économies dans lequel l'utilisateur est admis à intervenir sur les choix qui président à la construction du produit qu'il consomme.

Figure 4: Changement de rôle de l'usager, boucle « prosomative ». (Source : FREMAUX, V. « Mise en oeuvre d'une application à grande envergure sous Moodle À Le projet Pairform@nce

(SDTICE) »)

Dans Pairform@nce, le principe d'une hiérarchie figée par un ordre institutionnel est aboli. Bien sûr, le Ministère reste maître de l'administration générale et de l'établissement des règles, rémunération et incitations pour que le programme maintienne son activité, mais la construction du programme et de ses responsabilités fait que toute personne de l'Education Nationale et ayant un compte authentifié dans le système peut prétendre participer à plus ou moins de responsabilités dans le programme. Ceci est une possibilité, mais le point de départ du programme est bien d'initier et de s'appuyer sur une dynamique communautaire, tout en fournissant de manière continue à cette communauté les moyens de maîtriser et de gérer sa complexité croissante. La dynamique communautaire ne peut exister qu'en parallèle avec une gestion ouverte, souple et a priori bienveillante. Le concept de base est la confiance préalable, qui permet de distribuer des droits relativement étendus aux personnes, afin de susciter les prises de responsabilité.

L'une des originalités du programme est de tenter la cohabitation entre une gestion institutionnelle et administrée d'une partie du processus de développement professionnel, tout en proposant en même temps la construction d'une communauté libre des hiérarchies administratives et capable de s'autonomiser dans une organisation auto-structurante.1

Enfin, le programme vise à valider une fois de plus l'efficacité des modèles de production collaborative, et dans la mesure où le travail avec les pairs est l'un des premiers contournements de l'écueil de la difficulté ergonomique. Les coopérations possibles ont été étendues au maximum, et bénéficient pour cela du modèle très souple de Moodle.

Figure 5: Principes de coopération et d'interaction des pairs (Source : FREMAUX, V. « Mise en oeuvre
d'une application à grande envergure sous Moodle À Le projet Pairform@nce (SDTICE) »)

Initialement tourné vers l'aspect stagiaire, la notion de << pairs >> a connu un fort développement dans la version 2 de Pairform@nce basé sur Moodle. En effet, chaque responsabilité étant basé sur un profil de rôle, il était tout à fait concevable de distribuer collectivement ce type de responsabilités à tous les étages de la plate-forme, l'un des travaux de l'équipe conceptrice étant alors de pouvoir mettre en place et fournir les outils de régulation et de négociation asynchrone qui permettent à cette collaboration de produire des résultats cohérents pour chaque << village >> et dans chaque contexte.2

1 Valéry Frémaux, « Mise en oeuvre d'une application à grande envergure sous Moodle - Le projet Pairform@nce (SDTICE) », EISTI, P. 4.

2 Valéry Frémaux, « Mise en oeuvre d'une application à grande envergure sous Moodle - Le projet Pairform@nce (SDTICE) », EISTI, P. 4.

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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera