II-2- Les catégories de développement
financier en zone UEMOA
On peut donc classer les pays de la zone UEMOA suivant des
catégories de développement financier. Nous nous sommes
inspirés des travaux de Chouchane-Verdier (2004) et de Greenidge et al.
(2004) pour faire le classement. Ainsi, un pays est dit financièrement
développé dans la zone UEMOA si la moyenne de son indice est
supérieure à celle de l'UEMOA pour les périodes 1990-2002
et 2003-2008. Dans le cas contraire, il est considéré comme
faible financièrement. L'année1990 a été choisie
comme l'année de départ car la plupart des pays de l'UEMOA ont
entamé leurs réformes financières à partir de cette
année. La période 2003-2008 a été choisie aussi
pour intégrer la situation de la Côte d'Ivoire: la locomotive de
l'Union qui conna?t une crise sociopolitique depuis 2002. Les résultats
sont mentionnés dans le tableau 5.
Tableau 5 : Les différentes
catégories de développement financier de
l'UEMOA.
Pays
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Moyennes sur les périodes
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Rang et classification
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1977-1989
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1990-2002
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2003-2008
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1990-2002
|
2003-2008
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Bénin
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-1,596
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1,271
|
0,711
|
2(élevé)
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5(faible)
|
Burkina Faso
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-1,443
|
1,044
|
0,88
|
3(élevé)
|
3(élevé)
|
Côte d'Ivoire
|
-0,673
|
1,477
|
2,495
|
1(élevé)
|
1(élevé)
|
Mali
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-1,272
|
0,916
|
0,767
|
4(élevé)
|
4(faible)
|
Niger
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-1,112
|
0,818
|
0,628
|
5(élevé)
|
6(faible)
|
Sénégal
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1,402
|
-0,941
|
-0,983
|
7(faible)
|
7(faible)
|
Togo
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-1,303
|
0,649
|
1,352
|
6(faible)
|
2(élevé)
|
Moyenne de l'échantillon
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-0,857
|
0,748
|
0,835
|
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Source : Compilation de l'auteur.
D'après les calculs, le Bénin, le Burkina Faso,
la Côte d'Ivoire, le Mali et le Niger sont classés dans la
catégorie de développement financier élevé, avec la
Côte d'Ivoire premier sur la période 1990-2002. Les autres pays
sont classés dans la catégorie de faible niveau de
développement financier. Sur la période 2003-2008 le Burkina, la
Côte d'Ivoire et le Togo sont financièrement
développés avec la Côte d'Ivoire toujours en tête. La
situation du Sénégal depuis les années 90 : à
être financièrement faible semble être surprenante. On
aurait d? attribuer ceci à la détermination de l'indice vue que
la première composante principale n'explique pas fortement la variance
totale de l'indice composite (63,6%). Mais fort heureusement, des études
antérieures ont trouvé des résultats semblables
(Chouchane-Verdier, 2001).
Hormis, la situation du Sénégal dont
l'explication économique nous échappe, nous pouvons donc
attribuer un degré de confiance élevé à notre
indice (2003-2008). D'une part, il reflète la réalité de
la zone UEMOA en termes de développement financier car malgré la
crise Ivoirienne, ce pays reste la locomotive de la zone. D'autre part, il
traduit la situation de dispersion des niveaux de développement
financier des pays de l'UEMOA. De ce fait, la première hypothèse
de l'étude de faible hétérogénéité
est donc rejetée.
Pour conclure, rappelons que pour construire notre indice,
nous avons repris une méthode de calcul récente dans la
littérature empirique telle que utilisée par Bandiera et al.
(2000) ; Chouchane-Verdier (2001) ; Greenidge et al (2004). L'indice composite
de développement financier des pays de la zone UEMOA est calculé
par la méthode ACP. Notre indice calculé réuni les
informations relatives à la taille et à l'efficacité de
l'activité des intermédiaires financiers par rapport à
l'économie. Plus spécifiquement l'indice déterminé
montre que les pays de l'UEMOA sont hétérogènes en termes
d'efficacité de structures financières. Partant de là,
pensons-nous qu'un système financier pourrait être
résolument perçu comme développé, si
l'efficacité de l'activité et la taille sont à la fois
élevées et donc source de croissance, c'est-à dire, un
système financier qui permet à l'épargne collectée
de financer l'investissement. C'est pour cette raison que dans le chapitre
suivant nous avons testé la causalité entre épargne et
investissement intérieurs.
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