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Relations entre OPJ et APJ (Officier de Police judiciaire et Agent de Police Judiciaire ): analyse criminologique de la pratique de l' OPJ debout

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par Albert MUTOMBO NGOY BANZE
Université de Lubumbashi école de criminologie - Diplôme d'études approfondies en criminologie 0000
  

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1.6. QUESTIONS DE RECHERCHE

La question centrale est le pivot de toute recherche. Après l'avoir soumise à une analyse profondément mûrie, nous avons retenu la question suivante comme question de départ : « Quelles sont les relations entre « OPJ » et « APJ » dans l'exercice du travail de police judiciaire ? »

La problématique étant cernée, la question centrale transformée, précisée et prolongée en question de recherche, ci-après, il est impérieux d'en envisager d'autres qui serviront de point d'ancrage d'hypothèse. Comme il sera intéressant de décortiquer pour découvrir sur base des données empiriques les préoccupations suivantes :

1° Qu'est ce qui est nécessaire dans les relations entre « OPJ » et « APJ » lors de leur travail de police judiciaire ?

Le point capital de ces relations n'est pas visible, il est difficilement observable puisqu'il se pratique dans l'ombre. C'est la pratique de « Kundelpain »qui signifie en « cachette ». Elle est le point d'ancrage de cette recherche. Elle stigmatise l'organisation policière comme cadre imparfait dont les acteurs modèlent et façonnent pour la fonctionnalité. Sans elle, la machine policière bloque.

Elle surplombe l'organisation observable. Elle est dénichée dans la sphère informelle qui s'avère puissante et imposante malgré les contraintes de l'organisation policière. Ce qui est important, ce n'est pas ce qui est visible, mais ce qui est caché. La nuit est plus importante que le jour. Tout ce qui se passe pendant le jour est une projection de ce qui se passe pendant la nuit. Le jour, c'est l'ombre de la nuit. C'est de la nuit que découle le jour. C'est comme la fondation et le mur. Celui-ci est visible et parait plus important que celle-là.

Pourtant, cette apparence n'est qu'un leurre, un trompe oeil. La fondation est invisible et plus essentielle que le mur puisqu'elle le soutient. Sans elle, le mur ne résiste pas et peut s'écrouler. Les deux se soutiennent pour former un édifice solide. S'ils ne se soutiennent pas l'édifice est fragilisé.

L'essentiel est à dénicher dans la nature, les enjeux du pouvoir ou règles du jeu, les ressources et stratégies mobilisées à travers les relations internes et externes de deux acteurs.

Dans une cohérence logique, ces concepts ciblés trouveront réponses à travers le corpus de cette recherche en vue d'éclairer l'essentiel qui s'inscrit dans la posture non prescrite comme modèle de règlement des conflits dans le contrôle policier. Ils demeurent des questions de recherche en veilleuse.

2° Quelles sont les pratiques qui naissent de ces relations, les logiques qui les sous-tendent et les contradictions qui s'en dégagent ?

Si des pratiques il y en a, nous visons l'essentiel de celle dite « OPJ  debout ». Elle suit la logique de précarité et de la vulnérabilité sociétale. Se trouvant au bas de la hiérarchie l' « OPJ debout » est fragilisé par ses supérieurs en commençant par l' « OPJ assis » s'il ne distribue pas. Ce dernier subit les mêmes effets par ses supérieurs et l'Etat qui ne distribuent pas. D'où le tandem « OPJ assis et debout » s'institue à l'Etat pour se payer. C'est ainsi que les deux acteurs mobilisent les sources et stratégies pour répondre à leurs attentes.

Ce qui est essentiel, n'est pas le fait de capitaliser pour les intérêts personnels à l'antipode de ceux de l'organisation, mais c'est ce qui est derrière la capitalisation que nous devons décortiquer.

Les contradictions qui en découlent permettent de rendre compte la manière dont les acteurs légitiment leurs actes non prescrits lors du travail judiciaire. Elles rendent comptent, en paraphrasant MONJARDET D., et OCQUETEAU F., « ce que fait la police, c'est ce que les policiers font et en font » (2004 : 75)

Elles permettent de fixer les intérêts, les pesants, les limites du modèle non réglementaire de justice. Les contradictions visent le non dit, le no perçu, c'est-à-dire les significations et le sens des actes. A titre illustratif, les policiers disent ou chantent : « oyo mosala te, oyo mosala te bandeko » Ce qui se traduirait « La police n'est pas un travail mes frères ».

L'idée exprime le travail pénible de la police.

Si le travail était pénible, comment se fait-il que le policier ne l'abandonne pas et continuent à travailler avec zèle ?

La réponse « Esengo ekoya, ya bulo yango » qui veut dire, « la joie du travail viendra ». Cette joie et le travail zélé trouvent leur impulsion dans les pratiques policières qui rentrent dans la sphère informelle.

3° Comment ces relations influent-elles sur le fonctionnement de la police judiciaire et quelles en sont les différentes représentations par les acteurs eux-mêmes en interaction avec la population ?

La question est très pertinente puisqu'elle nous renvoie à saisir la police comme un modèle de justice à deux sphères dont l'une est en « Kundelpain » et l'autre visible. La police est une instance de justice, un « tribunal » ou le champ normatif est diversifié.

Tout dépend du jeu des acteurs en présence pour le recours à telle ou telle recette régulatrice : pénale, sociale coutumière, habitus... Il n'y a pas que l'Etat qui produit les normes, les acteurs en produisent aussi. Cette perspective, nous a permis de souscrire à la grille criminologique de l'acteur social que nous avons eu le loisir de cerner ses contours dans la phase précédente.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon