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Efficacité de la politique monétaire de la BEAC (banque des états de l'Afrique Centrale ) et mécanismes de transmission: une évaluation empirique du canal du taux d'intérêt au Cameroun de 1995 à  2006

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par Eric Joël NGOUNOU NZOKOM
Institut sous-régional de statistique et d'économie appliquée Cameroun - Ingénieur d'application de la statistique 2008
  

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CONCLUSION GÉNÉRALE

En octobre 1990, à la suite de la prise de conscience des échecs de leur politique monétaire, les pays de la zone CEMAC ont adopté une nouvelle stratégie de politique monétaire. Cette nouvelle orientation de la politique monétaire, s'est caractérisée par des innovations telles que l'institution de la Programmation Monétaire, le renforcement du dispositif de surveillance bancaire, la promotion d'un système financier intégré et l'instauration du Marché Monétaire. Une interrogation inhérente à la mise en oeuvre de cette nouvelle politique monétaire est celle de savoir si les réformes instituées dans cet environnement, ont porté leurs fruits depuis la dévaluation du franc CFA. Eu égard à la permanente remise en cause de l'utilisation des instruments de politique monétaire par les banques centrales64(*), nous nous sommes interrogé dans cette étude sur l'efficacité de la mise en oeuvre de la politique des taux d'intérêt par la BEAC65(*).

L'objectif principal de cette étude était d'analyser sur le plan empirique, la pertinence du mécanisme traditionnel de transmission de la politique monétaire de la BEAC, par le canal du taux d'intérêt dans le cas du Cameroun, sur la période 1995-2006.

Afin d'atteindre nos objectifs, nous avons dans un premier temps fait un rappel de la théorie sur l'efficacité de la politique monétaire que la majorité des manuels d'économie regroupe en 4 écoles :

ü La première (monétarisme simple) prône la neutralité de la monnaie (monnaie voile), et estime que la politique monétaire à mener par la banque centrale doit porter exclusivement sur le contrôle de l'inflation.

ü La deuxième (monétarisme actif), tout en remettant en cause la thèse de la monnaie voile, prône la constance de la vitesse de circulation de la monnaie, et pense que la politique monétaire peut et doit viser à contrôler non seulement l'inflation, mais aussi l'activité économique générale, c'est-à-dire le niveau réel du revenu national.

ü La troisième, d'inspiration keynésienne, vient critiquer le monétarisme actif en émettant l'avis selon lequel soit la variabilité de la vitesse de circulation de la monnaie, soit la possibilité d'une trappe à la liquidité, soit encore l'éventuelle inélasticité de la demande d'investissement en période de sous-emploi, détruisent l'influence que cette politique pourrait avoir sur le niveau du produit national. Pour ces trois raisons, il faudrait considérer le monétarisme « actif » comme inopérant. Cette école reconnaît la capacité de la politique monétaire pour agir sur l'inflation mais préconise l'utilisation de la politique budgétaire pour agir sur les variables réelles.

ü Enfin la dernière (friedmanienne) vient s'opposer farouchement à la précédente théorie tout en reconnaissant l'impertinence de la thèse de constance de la vitesse de circulation de la monnaie. Elle affirme que sans être constante, la vitesse de circulation de la monnaie est une fonction stable de variables statistiquement identifiables. Pour elle l'orientation efficace de la politique monétaire doit consister à faire croître l'offre de monnaie à un taux qui, majoré du taux de variation de la vitesse de circulation de la monnaie, serait égal à celui de la croissance du produit national en termes réels.

Nous avons ensuite introduit une présentation du nouveau cadre institutionnel de la politique monétaire de la BEAC, ses objectifs final et intermédiaires, ainsi que les instruments qu'elle utilise pour atteindre ses objectifs.

Puis, nous avons passé en revue les considérations théoriques de la transmission d'impulsions monétaires à l'économie réelle au travers des différents canaux rencontrés dans la littérature et dont le plus intéressant pour notre travail était celui du taux d'intérêt (toute variation du taux d'intérêt66(*) conduit à une modification des investissements (en sens inverse) et partant du produit global dans le même sens que les investissements). Ayant choisit une approche économétrique Vectorielle Autorégressive Structurelle, nous avons présenté les résultats de quelques études similaires réalisées dans certains pays.

Dans un second temps, nous avons eu recours à une modélisation vectorielle autorégressive structurelle (SVAR) pour évaluer empiriquement le fonctionnement du canal du taux d'intérêt au Cameroun sur la période 1995 :1 à 2006 : 4.

Les principaux enseignements tirés de cette modélisation se résument en ces termes : toute variation du taux d'intérêt induit une réaction du PIB et du niveau des prix, dans le sens prévu par la théorie économique. Toutefois, du fait de l'ampleur statistiquement négligeable67(*) des effets de cette impulsion, nous sommes arrivé à la conclusion que dans le cas du Cameroun et sur la base des données à notre disposition, le canal du taux d'intérêt n'a pas suffisamment fonctionné durant la période sous revue. Il s'ensuit que nous pouvons en conclure que la politique des taux d'intérêt a été inefficace sur cette période. Il conviendrait donc que les autorités monétaires prennent des mesures visant à rendre les banques camerounaises et sous-régionales, plus assujetties aux taux d'intérêt pratiqués dans la zone.

Il y a lieu de retenir que ce travail aussi modeste qu'il est, mérite que ses résultats soient nuancés, tant il est vrai qu'il s'agit de résultats économétriques, revêtant un caractère plus statistique qu'économique. De plus, bien d'autres canaux de transmission de la politique monétaire pourraient être explorées dans cet environnement.

* 64 Cela a été le cas pour plusieurs banques, même les plus importantes du monde.

* 65 Que plus d'un jugent inappropriée.

* 66 Modification discrétionnaire.

* 67 L'ampleur de la réaction des variables réelles est de l'ordre du millième pourcent.

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