Le terme diabète se rapporte au diabète
sucré. Le diabète est un dysfonctionnement du système de
régulation de la glycémie, qui peut avoir des causes diverses
(sécrétions d'insuline, réponse à l'insuline...).
Le diabète sucré est une pathologie fréquente (qui, par
exemple, affecte près de 20% de la population adulte aux
États-Unis d'Amérique). L'anomalie principale en cause dans le
diabète sucré est une pathologie de la sécrétion de
l'insuline, qui reconnaît de multiples causes (51).
Le diabète, sans être véritablement
classé dans les maladies émergentes, est une maladie non
contagieuse qui se développe de manière épidémique
depuis quelques décennies, et dont la prévalence augmente
fortement et rapidement dans tous les pays, laissant supposer qu'outre une
composante génétique, cette maladie ait un ou plusieurs facteurs
environnementaux (51).
La maladie s'est d'abord développée dans les
pays riches ou dits « développés », mais de nombreux
indices indiquent qu'elle se développe rapidement dans les pays pauvres
et/ou dits « en cours de développement ».
La prévalence était en 2003 la plus
élevée en Amérique du nord (7,9 % de la population
nord-américaine) et en Europe (7,8 % de la région Europe). La
prévalence est croissante en Asie du sud-est, elle pourrait d'ici 20 ans
devenir la zone où le risque de diabète serait le plus
élevé (13,2 % de la population y est déjà victime
d'intolérance au glucose (IGT)).
L'Organisation mondiale de la santé évoque une
véritable épidémie avec un nombre de cas estimé
passé de 30 millions en 1985 à 135 millions en 1995, 10 ans plus
tard et 177 millions en 2000, puis 194 millions en 2003, L'OMS s'attend
à un nombre de diabétiques d'environ 300 millions d'ici à
2025 (330 selon la fédération mondiale du diabète qui
estime qu'en 2003, il y a 194 millions de diabétiques dans le monde,
c'està-dire 5,1 % des adultes en moyenne, et qu'ils seront 6,3 %, d'ici
2025).
On compte en France 2 .106 diabétiques : 15
% sont diabétiques insulinodépendants, 85 % non
insulinodépendants. Le diabète est un problème de
santé publique aussi bien en France, où l'on dénombre
environ 3,5 % de diabétiques (soit 1,6.106 diabétiques
connus et 4.105 diabétiques qui s'ignorent), mais aussi en
Europe où le nombre de diabétiques est évalué
à 30 millions, et aux Etats-Unis où il y a 15 millions de
diabétiques pour moitié méconnus. Dans le monde entier, on
dénombre 100 millions de diabétiques (50).
Le terme de diabète recouvre en fait deux maladies
différentes :
- le diabète insulino-dépendant (type I), qui
survient le plus souvent avant l'âge de 20 ans et représente 10
à 15 % des diabètes.
- le diabète non insulino-dépendant (type II), qui
survient le plus souvent après l'âge de 40 ans et
représente 85 à 90 % des diabètes.
C'est le diabète non insulino-dépendant qui
pose un problème de santé publique. Sa prévalence augmente
parallèlement au vieillissement, à l'urbanisation, à la
sédentarisation et au développement de l'obésité
dans les populations des pays industrialisés. Cette maladie
n'épargne pourtant pas les pays sous développés où
le diabète non insulino-dépendant atteint parfois une
prévalence de 20 à 30 %, en raison d'une prédisposition
génétique couplée à une modification rapide du mode
de vie : urbanisation brutale, sédentarisation et alcoolisation des
populations (50).
Le diabète représente un coût financier
important en raison du taux élevé de complications
dégénératives. Treize pour cent des dialysés en
France sont diabétiques tandis que ce taux dépasse 30 % aux Etats
Unis. Il en est de même dans les pays Scandinaves et dans l'Ile de la
Réunion. De fait, 50 à 75 % des diabétiques
dialysés sont des diabétiques non insulino-dépendants. Le
diabète reste la première cause médicale de
cécité avant 50 ans dans les pays développés
(38).
Cinq à 10 % des diabétiques subiront un jour
une amputation d'orteil, de pied ou de jambe, 4/5 d'entre eux sont des
diabétiques non insulinodépendants. En France, on compte environ
3000 à 5 000 amputés par an chez les diabétiques. Le quart
des journées d'hospitalisation pour le diabète est dû
à des problèmes podologiques. Le coût du diabète est
estimé à 35 milliards de francs. Pour lutter contre ce
coût, la déclaration de Saint Vincent adoptée en 1989 par
les représentants de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS),
les gouvernements européens et des organisations de malades, a
rappelé les bonnes pratiques médicales en diabétologie.
Elle a fixé pour objectif, dans les cinq ans, une réduction d'un
tiers à la moitié des complications du diabète. Plusieurs
études ont en effet montré que la modification de l'organisation
des soins visant à obtenir une formation des patients eux-mêmes
permet de réduire de 50 % le taux des amputations (35).
Le diabète est devenu la quatrième ou
cinquième cause de mortalité dans la plupart des pays
développés. Il a d'abord touché essentiellement des pays
riches ou développés, mais s'étend maintenant dans les
pays pauvres ou nouvellement industrialisés. Son incidence est difficile
à mesurer, notamment dans les pays pauvres et ce par manque
d'études spécifiques. L'OMS estime que vers l'an 2000, quatre
millions de personnes
en mourraient par an dans le monde, ce qui correspond à
un taux de létalité de 9 % environ.
Les complications oculaires et cardiovasculaires de cette
maladie qui surviennent souvent chez des gens jeunes ou encore en
activité poussent les services de santé et organismes de
sécurité sociale à dépenser de plus en plus pour
lutter contre le diabète dont les causes restent incomprises. Le nombre
de cas continue néanmoins d'augmenter (32).