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Rapports "mère- fils " à  travers la bru dans la famille gabonaise actuelle

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par Floriane Mélinda KAYIBA
Université Omar Bongo Libreville - Maà®trise en sociologie de la connaissance 2009
  

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2. Rapports de force existants.

La vie du couple est, à ce qui semble, rythmée par la succession des bons et mauvais moments. En effet, en dépit des rapports de soumission et de respect, les rapports conflictuels pouvaient surgir ; cependant ils restaient latents. Ils demeuraient donc latents parce qu'il y avait des valeurs de respect classées sous la rubrique de convention ; d'où un certain consensus entre parents qui s'était installé, vu que le mariage était arrangé par ces derniers. « Ce type de mariage, certes, pouvait présenter quelques difficultés : il pouvait arriver que, même sous la pression la plus forte, un des deux refuse le conjoint qui lui a été choisi. Toutefois, il semble qu'il y avait moins de conflits.»161

Le plus souvent le conflit, a priori, provenait des belles-soeurs, des beauxfrères, des cousins, car ils pouvaient prendre la jeune mariée comme une esclave ; c'est-à-dire en « t'envoyant trois ou quatre fois voire plus sans repos en disant va me puiser de l'eau ; sert-moi ; on ne veux plus manger cela, prépare nous telle chose.»162 Ce qui faisait que le jeune fille( bru) pouvait, dans ce cas de figure ,oser répondre, estimant que la circonstance était abusive ou, elle boudait et parfois, prenait l'initiative de retourner chez elle.

C'est comme ça « que le père du mari venait encore prier la belle-famille pour que la bru retourne en mariage et pour cela, il donnait encore une nouvelle marchandise comme le vin, le cabris »163 en guise d'amande. On peut aussi corroborer le point de vue

161 Justine ELO MINTSA et Grégory NGBWA MINTSA, op.cit, p.19.

162 Propos de madame Hélène YAYE.

163 Propos de monsieur Joseph Francis MAYOMBO NZENGUE.

d'Annick Sandra NYINGONE pour qui « ces conflits ne devaient pas avoir lieu en présence du mari qui incarnait l'autorité et le respect. Il y avait certainement des murmures de mécontentement, des tentatives de règlements de compte, mais dans l'ombre. »164 On notera aussi que « quand tu appréciais un garçon ou tu faisais n'importe quoi, t'avais peur, car cela faisait des problèmes avec la belle-famille ; on te surveillait. Quelques fois, les soeurs présentaient encore d'autres femmes à leur frère sachant qu'il est marié.»165

Signalons au passage qu'il n'y avait véritablement pas de conflits entre bru et belle-mère d'après notre enquetée madame Hélène YAYE ; et si ils survenaient ; c'est conflits étaient latents vu qu'on ne pouvait pas parler avec sa belle-mère. Nous le répétons il y avait certainement des murmures de mécontentement, mais tout ceci se faisait dans la discrétion. Si la bru venait à mal se comporter, cela se réglait en conseil de famille afin de ramener le calme parce qu'il y `avait des philosophes coutumiers dans chaque famille.166

L'exemple de madame I.A167, qui a passé 15 ans dans sa belle-famille, étant donné que ses beaux-parents l'ont prise à l'age de 8 ans et l'ont élevée, nous édifie sur ces rapports conflictuels entre bru et la belle-famille. Elle nous a confié qu'elle a eu de bons rapports avec sa belle-mère mais la situation était tout autre avec ses belles-soeurs et ses beaux-frères. En effet, « les belles-soeurs et les beaux-frères étaient jaloux, ils inventaient des histoires à propos de mon sujet en mal. Exemple, ta femme, dès que tu parts au travail, elle sort. A un moment donné, ma belle-mère avait pris en compte ces histoires et était devenue contre moi. Elle faisait même deux jours sans me parler, sans manger ma nourriture. Mais je partais toujours vers elle, demandais pardon même pour les choses que je ne reconnaissais pas ; jusqu'à ce qu'elle comprit que c'étaient ses filles qui

164 Annick Sandra NYINGONE, op.cit., p.71.

165 Propos de madame Hélène YAYE.

166 Selon les propos de monsieur Joseph Francis MAYOMBO NZENGUE, chaque famille avait (chez les Nzébi par exemple) des philosophes coutumiers, c'est-à-dire des gens qui, comme les célébrants des mariages ou Okambi, réglaient certains probl~mes au sein des foyers et apportaient des conseils dans l'intérêt de la bonne marche de la famille.

167 Entretien avec madame I.A, Nzébi, 43 ans, sans profession, mariée à la coutume et à l'état-civil avec 7 enfants.

étaient à l'origine des problèmes ; elle avait découvert une lettre écrite par sa fille demandant à son fils de me chasser. »168

Dans la même perspective, madame Y.H169 nous a déclaré qu'elle passait juste des journées avec sa belle-mère pour se connaître. Le conflit a débuté plutôt avec ses belles-soeurs qui demandaient de l'argent à leur frère. Celui-ci répondait qu'il n'en avait pas. C'est ce qui a fait « qu'elles s'acharnaient sur moi en me traitant de mauvaise. Elles me disaient aussi que si je crois que j'ai trouvé le mari~ je me trompe. D'où ma bellemère a commencé à surveiller la maison et affirmait que son fils participe seul aux besoins du ménage et que l'éducation des enfants n'est pas bien faite.»170

Cette situation prouve que la belle-famille a un pouvoir, une influence sur la bru. Mais avec l'arrivée des colons, les changements considérables se sont opérés dans l'éducation de la bru. D'où nous nous posons la question de savoir quelles sont les incidences de la colonisation ?

Selon monsieur MAYOMBO NZENGUE, les conflits pouvaient se résumer au fait que si « si la bru était gentille, elle riait beaucoup avec n'importe qui, les belles-soeurs faisaient les commérages qu'elle est bordelle, parce qu'elle rit avec les hommes, quelques fois c'est motivé par l'homme ; il laisse sa femme sous la garde de ses soeurs. Si elles te voient quelque part avec un homme, elles partent rapporté et cela créait des tensions.»171 Tout bien réfléchi, il n'y avait pas de conflit entre belle-mère et belle-fille mais des incompréhensions dans la maison. Par exemple, « si le mari de la bru avait des cuisses légères, tu parts parler à la belle-mère d'un mauvais ton. Et là, elle pouvait ne pas apprécier mais ce n'était pas courant ; vu que ce n'était pas facile d'adresser la parole au beau-père ou à la belle-mère ; cela faisait en sorte que le mariage ne dure pas et qu'il y ait divorce. »172

168 Propos de madame I.A.

169 Entretien avec madame Y.H, 40 ans, psychologue, Myènè, qui vit en concubinage depuis 9 ans, 2 enfants. Elle travaille à l'hôpital Général de Libreville et a accepté de nous recevoir en mai 2008 à son lieu de travail.

170 Propos de madame Y.H.

171 Propos de monsieur Joseph Francis MAYOMBO NZENGUE.

172 Ibidem.

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