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Rapports "mère- fils " à  travers la bru dans la famille gabonaise actuelle

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par Floriane Mélinda KAYIBA
Université Omar Bongo Libreville - Maà®trise en sociologie de la connaissance 2009
  

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Section 2 : Le choix ou la rencontre du conjoint.

180 Pasteur OGOULA-M'BEYE, op.cit., p.89.

181 Ibid., p.82.

182 Ibid., p.83.

183 Steeve Thierry BALANDJI, op.cit., p.2.

184 Louis ROUSSEL, Le mariage dans la société contemporaine. Faits de population, données d'opinio Préface d'Alain GIRARD, Paris, Puf, (coll. « Travaux et documents »), cahier n°73, 1975, p.290.

Le choix ou la rencontre du conjoint est, selon nous, l'étape première qui peut déboucher au mariage et donc à la formation d'une famille. Cette étape nous révèle deux dimensions : d'abord la place de la famille dans le choix du conjoint ; puis le choix ou la rencontre de celui-ci comme affaire individuelle.

1. La place de la famille dans le choix du conjoint.

En ce qui concerne la place de la famille dans le choix du conjoint dans cette société traditionnelle gabonaise, nous dirons que la famille a toujours eu une influence considérable dans le choix du conjoint ; voire de la conjointe surtout. Dans la mesure où le mariage sous-tend un arrangement familial, particulièrement pour une stratégie patrimoniale, et vu que « l'importance du patrimoniale, le souci de sa transmission ou de son accroissement, la nécessité de trouver un successeur capable de le gérer, peuvent en effet rester déterminant dans le choix d'un gendre ou d'une

bru. »185

Pour rester dans le même ordre d'idée selon lequel, dans la société traditionnelle, la place de la famille dans le choix du conjoint est prépondérante, BOURDIEU pense que « l'initiative du mariage revenait non aux intéressés mais aux familles, les valeurs et les intérêts de la "maison" et de son patrimoine avaient plus de chances de triompher contre les fantaisies ou les hasards du sentiments. »186

Ceci nous permet de dire que dans la société traditionnelle gabonaise, le choix du conjoint n'était pas une "affaire individuelle", libre, du ressort exclusif des intéressés ; plutôt celui de la famille ; en quête d'une préservation d'un éventuel patrimoine. C'était le temps des mariages "arrangés" dans l'intérêt de la famille d'abord et permettaient, si possible, d'éviter le désordre, les disputes par la suite.

Pour renchérir notre propos, lequel propos met en évidence la place prépondérante de la famille pour le choix du conjoint, nous nous appuyons sur le

185 Ibid., p.206.

186 Pierre BOURDIEU, Le bal des célibataires. Crise de la société paysanne en Béarn, Paris, Editions du Seuil, (coll. « Points »), 2002, p.231.

Pasteur OGOULA-M'BEYE pour qui, « l'homme qui voulait prendre une femme pour epouse ; après s'etre entendu tous les deux, soumettait alors la question à son oncle maternel surtout, et exceptionnellement à son père, si celui-ci vivait encore avec sa mère. L'oncle ou le cas échéant le père du fiancé partait avec les deux amoureux chez les parents de la future pour leur dire : ces deux personnes s'aiment, ils veulent se marier. Si les parents de la femme acceptent la proposition, le pretendant liait alors un bracelet de ficelle autour du bras droit de sa promise. »187

Tout cela nous amène finalement à tirer la conclusion selon laquelle, dans la societe traditionnelle gabonaise, les parents, la famille en general a toujours eu une place prépondérante quant au choix du conjoint, et qu'en définitive, « ni le mariage ni la vie conjugale n'étaient donc vécus comme affaires privees. »188

En definitive, nous retenons ici que le choix du conjoint et partant, le mariage concretise et officialise un arrangement familial. Les demarches en vue du mariage sont amorcees par les parents. A près tout, cette preponderance de la famille dans le choix du conjoint dans cette societe traditionnelle est aussi mise en exergue par Simon David YANA189 pour qui, le choix du conjoint est quasi-inexistant ; il parle plutôt d'accepter celui fait par les parents parce que le mariage est un arrangement entre familles. Il ajoute que « le mariage est conçu comme une alliance entre deux individus, bien qu'il soit arrangé par les deux familles alors que les futurs conjoints, surtout la femme, n'ont pas encore atteint la puberté. »190

En un mot, « traditionnellement le mariage comme base de la procreation representait un processus prolonge qui concernait les deux familles et pas uniquement les deux individus. Le choix même des deux epoux etait du ressort de la famille. Ce processus refletait le rôle fondamental de la famille en tant que moteur

187 Pasteur OGOULA-0 IN < ,-1rm awa-1m-1 G(Q1 -1GI1nX4-1op.cit., p.84.

188 Louis ROUSSEL, op.cit., p.30.

189 Simon David YANA, « Statuts et rôles féminins au Cameroun. Réalités d'hier, images d'aujourd'hui », pp.35-47 in Politique Africaine. L'Afrique des femmes, n°65, 1997, 165 p.

190 Simon David YANA, « Statuts et rôles féminins au Cameroun. Réalités d'hier, images d'aujourd'hui », ibid., p. 37.

des évènements du cycle de la vie. »191 C'est un point de vue qui rencontre notre assentiment.

Toutefois, puisque cette même société traditionnelle gabonaise subit les influences de la colonisation et ses corollaires, il va de soi que le choix du conjoint connaisse des mutations, des altérations ; pour devenir une affaire individuelle.

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