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Analyse du conflit homme-éléphant (Loxodonta africana africana ) au Parc National de la Bénoué et dans sa périphérie Est (Cameroun )

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par Leste NYEMGAH WO-NDONG
Université de Dschang Cameroun - Ingénieur des eaux, forêts et chasses 2009
  

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4.4.3 Mesures de contournement de la longue procédure de prise de

décision d'une battue administrative

Lorsque les dégâts sont importants et permanents, la délégation régionale peut autoriser une battue administrative et rendre compte dans un délai de soixante douze heures. Par ailleurs, la loi forestière 94/1 du 20 janvier 1994 portant régime de forêts, de la faune et de la pêche en son article 83 (1) stipule que nul ne peut être sanctionné pour fait d'acte de chasse d'un animal protégé, commis dans la nécessité immédiate de défendre ses cultures à condition que la preuve de la légitime défense soit avérée. Cette seconde possibilité de protéger les récoltes n'est pas appliquée pour deux principales raisons : les paysans ne sont pas informés de cette disposition de loi et ils ne disposent pas d'armes et de munitions capables de tuer un éléphant.

D'un autre côté, il serait possible que l'administration en charge de la faune demande au guide de chasse de procéder à une battue dans le cadre de son quota avec le MINFOF pour ce qui est du nombre d'éléphants autorisé à abattre. Toutefois la battue n'aura pas lieu pendant la période de chasse. Ainsi le dénouement sera en ce moment bénéfique à la fois aux populations, au MINFOF et au guide de chasse.

4.4.4 Conséquences du CHE

a) Diminution de la surface cultivée

Les paysans n'osent plus établir les plantations loin du village au risque de voir leurs champs dévastés par les pachydermes sans pouvoir chasser. Ils se rabattent sur les terres

situées à proximité des villages, zones souvent composées de terres appauvries par plusieurs décennies de culture sur brûlis. La jachère n'est plus suffisante pour régénérer les sols, la productivité s'effondre, les villageois s'appauvrissent et l'exode rural s'accentue.

b) Diminution de la production agricole

C'est la conséquence directe de la réduction des superficies. En effet, la diminution de la production agricole subit à la fois l'influence des dégâts et celle de la réduction des superficies cultivées. Cette situation est aggravée par le fait que les paysans subissent également des pressions de la part des guides de chasse qui interdisent de cultiver de nouvelles terres. Ceci afin de ne pas réduire l'habitat de la faune sauvage et de réduire la superficie de la Zone à Usage Multiple (ZUM) qui est comptée dans la taxe sur la superficie de la ZIC.

c) Activités contre la conservation

La réduction du pouvoir d'achat des paysans suite à la pression exercée par les pachydermes sur l'agriculture enclenche l'instinct de survie. Le niveau de braconnage est désormais en nette augmentation. En effet, les populations tissent des partenariats avec des acheteurs illégaux à qui ils livrent de la viande de brousse. Le butin est transporté de nuit sur des motos en direction de la ville de Tcholliré. Par ailleurs, ceux qui sont incapables de braconner (femmes, enfants, personnes âgées) se ruent dans la ZIC 2 pour faire de l'orpaillage. Cette activité est à l'origine d'une augmentation sans cesse croissante de la dégradation de l'habitat de la faune sauvage. On assiste également à la naissance d'un village à l'intérieur de l'aire protégée caractérisée par une population de plusieurs centaines d'individus vivant dans des habitations de fortune.

e) Impact des dégâts sur la famille

La baisse de la production agricole provoquée par les dégâts causés par les éléphants n'a à priori que des incidences néfastes sur la famille. Lorsque la campagne agricole est perdue et ne peut plus être rattrapée, les agriculteurs se livrent à d'autres activités génératrices de revenus (orpaillage, braconnage, pêche etc.) pour sauver leurs familles de la famine et de la pauvreté. La pauvreté sans cesse croissante pousse les paysans à déserter les villages pour se rapprocher de la nationale 1 où ils espèrent, disent-ils, pouvoir s'en sortir. Ce phénomène d'exode des populations a aussi été observé par TCHAMBA et HATUNGIMANA (1996) dans la région de Waza - logone. L'inflation des prix des denrées telles que le mil, l'arachide et maïs observée ces trois dernières années sur le marché de Tcholliré pourrait s'expliquer en partie par la migration des agriculteurs vers la Nationale. Toutefois, les quantités perdues par

les agriculteurs restent encore mal connues du fait d'une politique d'évaluation des pertes quasi inexistante.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand