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Construction des infrastructures sociales pour les Bakola/ Bagyelli et incidence sur la coexistence avec les Bantou: contribution à  une ethno- anthropologie du conflit

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par Bernard Aristide BITOUGA
Université de Yaoundé I Cameroun - Master en anthropologie 2011
  

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II-3-THEORIES EXPLICATIVES

La théorie peut se définir comme un modèle explicatif d'un phénomène social ou d'une réalité sociale. Pour Raymond Aron, il dit de la théorie qu'elle est :

Un système hypothético-déductif constitué par un ensemble de propositions dont les termes sont rigoureusement définis, élaborés à partir d'une conceptualisation de la réalité perçue et observée25.

Pour mieux l'expliciter Mbonji Edjenguèlè dit d'elle qu'elle est :

Un ensemble de lois concernant un phénomène, elle se veut être un corps explicatif global et synthétique établissant des liens de relation causale entre les faits observés, analysés et généralisant lesdits liens à toutes sortes de situations26.

Les données primaires et secondaires ont été analysées à l'aide de deux théories que sont : l'ethnométhodologie et la théorie du conflit.

II-3-1-Présentation et Justification du choix des théories

a- L'ethnométhodologie

L'ethnométhodologie a été élaborée par Alfred Schütz et Harold Garfinkel au cours des années 1960. L'ethnométhodologie est une théorie sociologique qui considère l'ordre social comme un accomplissement méthodique. Harold Garfinkel dit de sa recherche qu'elle est orientée vers la tâche d'apprendre de quelle façon les activités ordinaires réelles des membres consistent en des méthodes pour rendre les actions pratiques, les circonstances pratiques, la connaissance de sens commun des structures sociales et les raisonnements sociologiques pratiques, analysables. L'ethnométhodologie relie donc une approche des faits sociaux « comme des oeuvres », qui « voit des processus », une approche de la cognition, en l'occurrence celle des « méthodes des membres », et une approche de la communication. Le thème central des études ethnométhodologiques est la « descriptibilité (« accountability ») rationnelle des actions pratiques, en tant qu'elle est un accomplissement continu et pratique27 ». L'ethnométhodologie n'a pas pour objet de construire un sens, elle tente plutôt de comprendre comment le sens se construit dans un groupe précis. Si les membres ont une compétence unique pour construire du sens, ils ne s'interrogent que rarement sur la manière dont ils se construisent. L'ethnométhodologie repose sur quatre grands principes à savoir : L'indexicalité: désigne une propriété du monde plus qu'un phénomène social. Elle est une notion empruntée à la linguistique, elle a été initialement formulée en 1954 par le linguiste

25 Aron, R; 1967, « What is a theory of International Relations? », Journal of International Affairs, pp.185-206.

26 Mbonji, E ; 2005, L'Ethno-perspective ou le discours de l'ethno anthropologie culturelle, Yaoundé, P.U.Y.

27 Garfinkel,H ; 1986 ,Ethnomethodological Studies of Work, Londres ,Routledge & Kegan Paul.

Bar Hillel. Celui-ci dit de la notion d'Indexal expressions, une notion qu'il a lui-même formée, « il y a des expressions indexicales qui ne peuvent pas êtres sorties de leur contexte. ». L'ethnométhodologie emprunte cette notion pour rendre compte de la nécessité qu'il y a pour comprendre les échanges au sein d'interaction, de les indexer sur les situations locales qui les ont produites.

La réflexivité: c'est une notion précise mais délicate à manipuler, car on peut rapidement la confondre avec l'indexicalité. Contrairement à l'indexicalité, elle est un phénomène observable dans les comportements. On peut la comprendre comme la capacité de chacun à interpréter les signes qu'il observe pour construire du sens.

La descriptibilité: c'est un caractère qui doit s'appliquer aux sujets d'études ethnométhodologiques. Ceux-ci doivent être rapportables, descriptibles, observables, résumable à toute fin pratique selon les termes de Garfinkel. On laisse donc de côté les objets construits par l'entendement humain véhiculant une part importante d'imaginaire, impossible à circonscrire.

Les ethnométhodes: ce sont des processus que les membres d'un groupe utilisent pour mener à bien leurs actions pratiques. Les actions pratiques sont des activités quotidiennes et banales que chacun assure sans y préter une attention particulière. L'ethnométhodologie est donc l'étude de ces ethnométhodes.

L'ethnométhodologie, dans le cadre de notre travail de recherche s'offre à nous comme une théorie appropriée pour analyser les rapports de cohabitation entre les communautés bantoues (Ngoumba et Ewondo) et les Bakola/Bagyelli. En effet, elle nous permet de mettre en évidence, de décrire des occurrences, des formes de raisonnement pour dégager des « patterns " sous-jacents, les structures sociales, qui, contrairement aux positions de Durkheim, ne sont pas données, évidentes, lisibles, mais doivent être construites, détectées, reconnues comme « objectives ". Le chercheur doit lui apprendre à reconnaître comment quoi est caractérisé. La notion de code est importante. Code de conduite, implicite, à découvrir, mutuellement élaboré, transmis dans et par l'action implicitement, et dont l'enquêteur doit tenir compte pour rendre compte de ce qu'il voit du point de vue du code : condition absolue. Le code est incarné dans la situation, et cette dernière révèle le code. C'est le code qui rend l'action sociale observable et reportable de façon plausible et partagée. Car le conflit est souvent larvé, c'est-à-dire qu'on ne peut pas forcément le voir « à l'oeil nu " ou plus précisément, il nécessite, dans bien des cas pour être vu et compris, une investigation socioanthropologique, un oeil clinique. C'est-à-dire qu'un visiteur extérieur, une personne étrangère au groupe ou à la communauté, pourra ne pas prendre conscience de son existence. Seule une

familiarité plus grande avec ces personnes et ces structures, ou une analyse approfondie voire anthropologique, pourra pointer l'existence d'un conflit.

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