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Aspects physionomico-structurauyx de la végétation ligneuse forestière dans les monts de Dhaya et de Tlemcen (Algérie occidentale )

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par Khéloufi BENABDELI
Université Djilali liabes de Sidi Bel Abbes Algérie - Doctorat d'état en sciences 1996
  

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6-2. GENERALITES SUR LA DEGRADATION DES FORMATIOSN FORESTIERES

Les interactions entre l'homme et les formations végétales datent dans la région depuis plusieurs millénaires, le paysage végétal actuel de l'Oranie caractérisé par des montagnes déboisées et dénudées est le résultat de l'utilisation et de l'exploitation anarchique et irréfléchie de toutes les surfaces boisées. Pendant plusieurs civilisations la couverture végétale est agressée, si durant la civilisation romaine la forêt de la région a fourni d'énormes quantités de bois pour la pêche, la construction et le chauffage, ce n'est qu'à partir du 11ème siècle avec l'invasion des Béni Hillal et leurs troupeaux impressionnants que les signes précurseurs de la dégradation du couvert végétal se font sentir. " Ils (les Béni Hillal) détruisent les villes, incendièrent les forêts, que la pression des troupeaux achevait ensuite " lit-on dans le Bulletin d'information Forestier (1978).

Avant 1830 la littérature spécialisée parle de 7 millions d'hectares de forêts, dés 1835 le chiffre le plus fréquemment avancé est celui de 5 millions. A partir de cette date les forêts étaient considérées comme bien de l'état mais les populations riveraines, pour des raisons politiques, pouvaient au titre du droit d'usage qui leur était exceptionnellement accordé faire paître leur troupeau et prélever une certaine quantité de bois sec. Dés l'installation en force des colons, des lois canalisant et contrôlant ce droit furent promulguées avec cependant des temporisations remarquables dans leur application; dans le souci unique d'éviter des soulèvements ou des incendies volontaires.

Cette période était programmée pour coïncider avec la mise en application, la plus complète possible, de la fameuse loi portant Sénatus Consulte. En 1863 le Sénatus Consulte stipule effectivement dans son article premier le refoulement des populations autochtones:" Les tribus de l'Algérie sont déclarées propriétaires des territoires dont elles ont la jouissance permanente et traditionnelle, à quelque titre que ce soit". Déjà la permanence dans la jouissance élimine d'amblé toutes les surfaces à vocation forestière qui constituaient la principale ressource fourragère. Toutes les délimitations étaient déjà effectuées et cette loi ne faisait que confirmer le partage inégal des terres au profit de la population coloniale qui était minoritaire. Basée sur des études sociologiques ce découpage se fixait comme objectif la désagrégation de l'organisation sociale, familiale et économique des populations locales. Certaines collectivités ne disposaient plus de terrain de parcours et la surface agricole moyenne par famille ne dépassait pas les 5 hectares. Le droit d'usage avec le classement des enclaves et le contrôle de tout prélèvement des forêts, fut réduit progressivement avant de disparaître.

En 1874 une nouvelle loi aussi inhumaine que discriminatoire généralise le principe de la responsabilité collective, le moindre délit constaté est automatiquement et régulièrement suivi de sanction. A titre d'exemple, en 1877 la tribu de Dhaya (sud de Sidi Bel Abbes) voit ses 26 fractions frappées d'une amende de 41.968,13 francs. En plus de cette sanction très lourde, toutes les populations situées dans les zones forestières étaient astreintes à d'autres obligations comme la surveillance et quelques travaux forestiers bénévolement bien sur. Le droit d'usage était ramené à sa plus simple expression et se résumait à l'autorisation de prélever une quantité déterminée de

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monts de Tlemcen et les monts de Dhaya (Algérie occidentale)

 

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bois de chauffage sec et quelques perches pour usage domestique. Ces droits étaient largement compensés par le jeu des amendes dont le volume financier suffisait à donner de l'assurance aux gestionnaires de la forêt. Malgré toutes ces mesures draconiennes la couverture végétale s'amenuisait, vers 1900 elle n'était que de 6 millions d'hectares, en 1950 elle n'atteint à peine que 4 millions dont 3 millions en formation de forêt et 1 million de maquis dégradé. Cette situation ne peut s'expliquer que par le souci de s'accaparer du maximum de terrain plat et fertile à haute potentialités agronomiques au détriment de la forêt par les colons.

Pour arriver à leur fin l'utilisation du défrichement après une exploitation excessive était la technique la plus employée. MONJAUZE (1947) disait: " Il était normal que les premiers forestiers venus de la métropole fussent surtout des techniciens et des gérants. Ils ont appliqué une loi objective occidentale dans un espace vital conçu à l'orientale et n'ont pas tardé à constater combien précaire étaient les résultats de leur activité ". Le temps assez long réservé à l'application des textes justifiait leur inadaptation sur le terrain et les limites juridiques servant une cause et un objectif ont été mises à nu. Le riverain a toujours, quelque soit les sanctions, recherché un espace à la mesure de ses besoins qui seront satisfaits selon la loi du moindre effort au jour le jour et de proche en proche. Cette civilisation de vaine pâture à ambiance familiale a conservé et raffermi son équilibre parce que les conditions s'y sont prêtées naturellement par le passé et artificiellement aujourd'hui. Cette artificielle touche à sa fin aujourd'hui faute de capital à consommer et seuls de nouveaux concepts basés sur des modes d'exploitation adaptés aux conditions du milieu permettent de sauver la couverture végétale.

Limiter les libertés, chères aux hommes, au nom de concepts appuyés par des textes répressifs a été une action vaine. Cette politique assez souvent contradictoire a été à l'origine de la complexité du problème de la conservation de la forêt. MONJAUZE (1947) reconnaît cette situation: " Pourquoi dans des régions qui furent boisées il y a peu de temps encore st sur des pentes relativement fortes, aménager des vergers cultivables en sec au lieu de reconstituer la forêt primitive ".

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