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Coopération décentralisée et développement durable. Cas de la préfecture de Bandiagara au Mali

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par Néné KASSOGUE
Institut africain de management Mali - Master de gestion 2010
  

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2.3 Impact culture maraichère

Le maraîchage constitue une importante activité de contre-saison. Le secteur est aujourd'hui stimulé par une demande locale à tendance nationale. En l'espace de quelques années, profitant des potentialités climatiques, agricoles et humaines de la zone, la population a fait de l'activité maraîchère, un facteur de développement économique passant ainsi d'une économie domestique à une vraie économie de marché, où se côtoient divers acteurs de la commercialisation.

Un potentiel peu exploité et non valorisé. Cependant, le maraîchage à Koutiala, comme dans la plupart des zones de production de légumes de notre pays, reste encore avant tout une activité génératrice de petits revenus. Le potentiel est immense mais s'avère sous-exploité.

L'échalote du pays dogon fait apparemment l'objet de quelques phénomènes d'usurpations. Première production historique d'échalote au Mali, elle bénéficie d'une certaine réputation auprès des consommateurs, qui connaissent également son mode de production « naturel », avec un très faible recours aux intrants chimiques.

La filière actuelle se caractérise par un éclatement important de la production au sein de très nombreuses petites exploitations familiales, qui ne mettent en culture que quelques ares d'échalotes. Il y aurait ainsi plus de 10 000 producteurs d'échalotes sur le plateau dogon. Comment opérer un contrôle au sein d'un si grand nombre ? La seule solution est de procéder à un regroupement des productions, au niveau de chaque village par exemple. Ce ne serait alors que les productions de la centaine de villages de producteurs d'échalotes répertoriés qui devrait être contrôlées et tracées. Les Groupements EST mis en place dans un certain nombre de villages pourraient servir de bases pour ces organisations.

Or, le bilan que l'on peut faire sur le dispositif organisationnel et institutionnel actuel du système de production d'échalotes sur le plateau dogon est nécessairement mitigé. D'une part, l'analyse historique montre, on l'a vu, de nombreux échanges de savoir-faire, des interactions et une capacité collective d'innovation. Mais d'autre part, plusieurs facteurs viennent interroger la capacité d'action collective :

- Tout d'abord, l'organisation de la filière repose sur une organisation avant tout familiale, en ce qui concerne la production, mais également la commercialisation, effectuée comme on l'a vu par des réseaux familiaux présents dans les zones de production jusqu'aux zones de consommation finale (Bamako) ;

- Ensuite, l'intervention de nombreux organismes de développement divise le plateau en plusieurs « territoires de projet », et peut aller jusqu'à la mise en opposition d'organisations locales.

Conclusion sur la culture maraîchère :

En effet, le maraîchage est devenu avec le temps l'un des recours essentiels des gens du plateau dogon. La production du jardin complète de plus en plus énergiquement celle du champ de mil et pour quelques personnes la culture maraîchère est une source de revenus fiable et garantie.

Nous estimons que la recherche agro-alimentaire doit orienter des travaux sur les possibilités éventuelles d'utilisation de l'échalote dans l'industrie agro-alimentaire (biscuiteries, pâtes alimentaires, conserves agro- alimentaires etc...).

Il en est de même pour la recherche pharmaceutique, puisque la tradition dans beaucoup de pays africains prête à l'échalote des vertus thérapeutiques diverses. L'échalote contient de la quercétine, une molécule de la famille des flavonoïdes, qui aide à fluidifier le sang et à réduire le taux de "mauvais" cholestérol. Elle aurait même des propriétés antiallergiques et anti-inflammatoires.

Malgré l'importance apparente du séchage dans le développement de la filière échalote, il se fait dans une toute petite proportion. Seulement 2% de la production d'échalote est séchée. Cette petite quantité d'échalote que l'on sèche s'explique par la forte pression de la filière dans une zone de très grande pauvreté. On se rappelle que les frais de santé, de l'éducation des enfants, de la nourriture et la quasi-totalité des autres dépenses de la famille sont supportés par les gains de cette activité. De ce fait, même si l'aide au développement contribue, le besoin pressant de ressources oblige les producteurs (hommes/femmes) à vendre le produit frais.

En plus, des producteurs, généralement en nécessités d'argent, vendent directement aux commerçants. Cette pratique est appelée « ventes parallèles ». Elle provoque un manque à gagner énorme chez les groupements qui finiront par n'avoir plus les moyens de constituer leurs fonds d'amortissement et donc de procéder au renouvellement de leurs équipements de séchage.

Cela aboutira certainement (si les mesures ne sont pas vite prises) à la baisse de revenus des producteurs suite à la cessation du séchage.

Ce sera un retour au statu quo : inondation des marchés de produits frais au moment des récoltes et la vente du kilogramme à 15 ou 25F CFA ou le produit périt systématiquement entre les mains des producteurs car ils vendront à des prix de moins en moins rémunérateurs aux commerçants qui sont entrain de se doter des matériels de séchage et d'implanter des unités de transformation avec des capacités d'action.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984