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Impacts des échanges universitaires internationaux sur les étudiants de l'Université Lumière Lyon 2: cap sur le Brésil

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par Thibault Pourhadi
Université Lumière Lyon 2 - Master 2 recherche sciences de l'éducation et de la formation 2012
  

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2.1.3.2. Les indicateurs

La littérature scientifique nous offre pléthore d'indicateurs pour évaluer les transformations psychologiques et la résorption du choc culturel. Nous en retenons ici quatre qui nous semblent des plus pertinents pour notre étude. Nous allons donc nous intéresser au soutien social, au concept d'auto-efficacité, à l'enjeu de la réussite académique ou professionnelle, et pour finir au stress d'acculturation.

Le soutien social

Le soutien social est la somme de la communication verbale et non-verbale entre les émetteurs et les destinataires qui a pour but de réduire l'incertitude de la situation, de soi et de l'Autre, afin d'accroître la perception d'un contrôle sur les expériences vécues (Albrecht et Adelman, 1987). Son intensité est fonction de la fréquence de communication, du contenu échangé et du degré de symétrie de la relation entre les membres tel qu'il est perçu par les différents partis (Ray, 1991). Enfin, le soutien social sert plus particulièrement à minimiser le stress et à dépasser le choc culturel (Ward et Kennedy, 1993). Assurément, émigrer implique bien souvent de laisser famille et amis derrière soi ce qui, dans une certaine mesure, est susceptible de fragiliser davantage chez le sujet un équilibre émotionnel déjà potentiellement mis à mal par son déracinement. Ainsi, le rôle du soutien social est-il accentué en contexte interculturel, tant en raison des perturbations que la migration cause dans le capital social pré-existant du sujet que de la difficulté de créer du lien social dans la société d'accueil (Copeland et Norell, 2002). Par ailleurs, la recherche atteste du fait que c'est souvent en période de stress et de bouleversement que l'individu prend conscience de l'importance du soutien social et le désire particulièrement (Burleson, 2003).

Le soutien social englobe indistinctement les relations disponibles sur place, à proximité de l'individu, et les relations à distance, comme celles entretenues avec les proches restés dans le pays d'origine par exemple. Par contre, il est possible de distinguer le soutien social selon qu'il émane de personnes appartenant à une même société d'origine ou non. Selon Church (1982), les relations entretenues avec les compatriotes ou les autres étudiants internationaux sont bénéfiques en ce qu'elles sont susceptibles de fournir un sentiment d'appartenance à l'individu, un soutien face à la différence, et un espace de discussion concernant les stratégies à établir pour y faire face. Les relations établies avec les autochtones, quant à elles, permettent au sujet de s'ancrer dans la réalité culturelle et sociale du pays d'accueil, de prendre conscience de toutes ses bigarrures, et d'accéder à ce qui en fait l'essence, en plus de participer pareillement au soutien émotionnel. Toutefois, comme

on pourrait s'y attendre, il apparaît que des relations maintenues à la fois avec des représentants de la société d'origine et de la société d'accueil laissent présager les retombées les plus positives pour l'individu (Berry et al., 1989).

L'auto-efficacité

Le concept d'auto-efficacité a été forgé par Bandura (1977) dans le cadre de sa théorie sociale cognitive. Selon lui, le sentiment d'auto-efficacité prend forme à travers la croyance qu'a l'individu en sa capacité à mener à bien une tâche. Cette définition a pour corolaire que plus le sentiment d'auto-efficacité est grand, plus les jalons fixés par l'individu dans la poursuite de ses objectifs sont élevés, ainsi que l'envergure des moyens déployés pour les atteindre. Autrement dit, le sentiment d'efficacité personnelle influence à la fois la motivation de l'individu, son mode de penser, et sa propension à l'action, son comportement. Comme l'expose Bandura lui-même, « si les gens ne croient pas qu'ils peuvent obtenir les résultats qu'ils désirent grâce à leurs actes, ils ont bien peu de raisons d'agir ou de persévérer face aux difficultés » (Carré, in Bandura, 2003, p. IV). Bandura prétend ainsi que l'individu tend à éviter les situations qu'il perçoit comme menaçantes, tandis qu'il a tendance à s'investir dans les activités qu'il se sent apte à accomplir. Généralement parlant, un fort sentiment d'auto-efficacité favorise donc l'engagement de l'individu dans la société d'accueil, et participe aussi à minimiser la part de ses expériences délétères (Bandura, 1989). Schwarzer (1992), quant à lui, nous dit de l'auto-efficacité qu'elle a trait à la capacité à répondre efficacement à un large éventail de situation stressantes, et qu'elle est le reflet d'un sentiment positif de confiance en soi qui favorise par ailleurs la planification d'objectifs, l'engagement, la persévérance et le dépassement de l'échec. On peut donc envisager l'auto-efficacité comme l'impression qu'a l'individu d'être aux commandes de sa vie, comme la conviction qu'il est lui-même le moteur de ses choix et que ses actions et ses décisions sont au centre de sa réussite.

La recherche a d'ailleurs démontré que le sentiment d'auto-efficacité joue un rôle notoire dans la résorption du choc culturel chez les étudiants qui séjournent à l'étranger. Certains travaux (voir Fan et Mak, 1998) ont mis en exergue une causalité positive entre l'auto-efficacité et les transformations socioculturelles, par le biais de la gestion du stress par exemple (Zheng et Berry, 1991) ou la réussite académique (Mak et Tran, 2001).

La réussite académique et professionnelle

Participer à un échange universitaire international est une expérience humaine inestimable, dans
laquelle la découverte de l'Autre est un élément de premier plan. Toutefois, il ne faut pas oublier
que l'étudiant en échange a également pour objectif de réussir son parcours scolaire pour ne pas être

pénalisé dans l'obtention de son diplôme. De fait, comme ceux de ses pairs qui restent dans l'université d'origine, il doit passer des examens, voire effectuer des stages, et valider ainsi son ou ses semestres. Cependant, les systèmes éducatifs et professionnels en vigueur dans le pays d'accueil et dans le pays d'origine sont susceptibles d'être dissemblables. En effet, ancrés dans des sociétés aux inflexions différentes, le monde du travail et le modèle universitaire peuvent varier complètement. Par conséquent, l'étudiant doit fournir des efforts certains pour s'insérer et fonctionner de manière efficace professionnellement ou académiquement. Des difficultés à satisfaire à cette exigence peuvent avoir des répercussions au niveau psychologique et émotionnel et contribuer à former une expérience négative du séjour à l'étranger (Ward et al., 2001). Remarquons que les éventuelles difficultés des étudiants sont moins le reflet d'aptitudes insuffisantes aux études ou à la vie active que d'un ensemble de facteurs relatifs à la nature des expériences sociales et culturelles vécues à l'arrivée en milieu académique ou professionnel. Quoiqu'il en soit, la réussite académique et professionnelle entraîne chez le sujet une meilleure estime de soi et une plus grande confiance en ses capacités, impactant ainsi sur le sentiment d'autoefficacité que nous avons présenté auparavant (Mak et Tran, 2001 ; Bandura, 2007). La performance en milieu scolaire et professionnel semble donc bien entretenir une relation positive avec les transformations socioculturelles.

Le stress d'acculturation

Comme nous l'avons déjà évoqué, le choc culturel que peut ressentir l'individu provient d'une asymétrie entre la société d'origine et la société d'accueil en terme d'organisation respective des référentiels culturels et sociaux et des significations qu'ils véhiculent. Le processus de négociation interne nécessaire afin de rééquilibrer ces configurations asymétriques est susceptible de se révéler éprouvant pour le sujet. Les effets secondaires délétères liés à ce processus sont ce que l'on appelle le stress d'acculturation. En effet, la plupart des définitions du choc culturel que nous appliquons, nous, au stress d'acculturation, corroborent cette analyse (Oberg, 1960 ; Kohls, 1979 ; Martin et Nakayama, 2001). Dans cette perspective, le stress d'acculturation prend la forme d'un désarroi causé par une perte de repères, par le manque de signaux familiers renvoyés par le monde alentour et les rapports sociaux. C'est un malaise dont les « symptômes » sont la dépression, le mal du pays, l'anxiété ou encore le stress. Certains facteurs contribuent à aggraver cela, tels que l'échec scolaire, le manque de lien social ou l'absence de compétences communicationnelles adéquates (ibid.). Par ailleurs, l'étudiant international est soumis à un stress élevé dû à la pression mise sur ses épaules par la société d'accueil dans le but de le faire se conformer rapidement aux normes appropriées. En outre, en raison de l'absence dans cette dernière de celles des structures sociales familières qui, dans

la société d'origine, assuraient la transmission du concept de soi (estime de soi, confiance en soi), le référentiel culturel de l'étudiant peut être amené à se désagréger (Pederson, 1991). Pour conclure, le stress d'acculturation remet en cause le bien-être social, physique, psychologique de l'individu et, à ce titre, participe pleinement au processus de transformations socioculturelles.

2.1.4. Autres facteurs de variabilité des transformations socioculturelles

Hormis ceux que nous avons mentionné, il y a d'autres facteurs plus généraux qui sont susceptibles de faire varier le degré de l'ensemble des transformations socioculturelles des étudiants, tels que la durée de séjour dans le pays d'accueil ou l'exposition interculturelle antérieure. Nous allons donc nous y intéresser.

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