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Matrice de comptabilité sociale au Cameroun et évaluation de l'impact d'une politique fiscale sur la pauvreté

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par Serge Alain LONANG TCHATCHOUANG
Institut sous régional de statistique et d'économie appliquée - Ingénieur statisticien économiste 2008
  

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3.3 Interprétations et recommandations

Au vue de ces résultats, nous pouvons faire un certain nombre de commentaires concernant l'impact de la mesure sur la pauvreté. En effet, on constate que si la mesure permet globalement un accroissement des revenus des ménages, la répartition du surplus de revenu est non

1données provenant des statistiques du commerce extérieur pour 2002

seulement tributaire du milieu de résidence (Urbain ou Rural), mais aussi du niveau de vie du ménage (Pauvre, Intermédiaire, Non-pauvre).

Suivant le milieu de résidence:

Tableau 21 : Variation des revenus des ménages suivant le milieu de résidence

Milieu

Rural

Urbain

National

part du revenu (%)

11

89

100

croissance du revenu (%)

0.37

0.043

0.041

Croissance démographique (%)

1

4.23

2.8

Source: nos calculs

Les ménages urbains absorbent près de 70% de l'augmentation des revenus, celle-ci correspond à une croissance de près de 0.043% des revenus en zone urbaine contre 0.037% en zone rurale.

Suivant le niveau de vie:

Tableau 22 : Variation des revenus des ménages suivant le niveau de vie

Niveau de vie

Pauvre

Intermédiaire

Non pauvre

part du revenu (%)

16

43

41

croissance du revenu (%)

0.05

0.032

0.077

D'après le tableau 22 ci-dessus, on peut noter que plus de 80% de l'accroissement des revenus est absorbée par les ménages les moins pauvres (Intermédiaires et Non pauvres), soit 43% pour les ménages Intermédiaires et 41% pour les ménages non pauvres. Les ménages pauvres qui sont pourtant ceux visés en priorité par la mesure fiscale ne bénéficient que de 16% de l'augmentation des revenus.

Toujours sur ce même tableau, on note que la plus forte croissance des revenus s'observe chez les ménages non pauvres (0.77%) suivi par les ménages Non pauvres avec une croissance des revenus de 0.064%. Les ménages pauvres quant à eu ne verront leur revenus augmenter que de 0.022%.

On peut donc s'attendre à ce que la mesure en question ait un impact peu significatif en termes

d'amélioration des conditions de vie des plus démunis, mais par contre contribue à accroitre l'écart entre les plus riches et les plus pauvres.

Suivant le milieu de résidence et le niveau de vie Il est important de relever que les ménages pauvres en zone urbaine ne bénéficient que de 7.8% de cette augmentation contre environ 52% au profit des ménages non-pauvres urbains. Donc en zone urbaine comme au niveau national, la mesure profite le moins au ménage pauvre. On peut penser que ceci s'explique par les mécanismes de redistribution inadéquats. Dans les zones rurales en revanche, les ménages pauvres reçoivent une part plus importante du surplus, soit 34%.

Au niveau national, il ressort que les ménages pauvres n'absorbent que 16% de l'accroissement des revenus consécutif à la réduction de la fiscalité. On en déduit donc que la mesure en question bien qu'ayant permis effectivement une amélioration des revenus risque fort de ne pas atteindre les objectifs escompté, en l'occurrence améliorer de façon significative les conditions de vie des ménages. Ceci parce que les couches les plus défavorisées ne sont pas les principales bénéficiaires des améliorations de revenus.

Il semblerait donc que l'enjeu de la lutte pour l'amélioration des conditions de vie des ménages pauvre ne puisse être résolu par une simple réduction d'impôt, car il est avéré que dans pareille situation, et surtout en zone urbaine, de telles mesures profitent bien plus aux ménages les moins pauvres. Pour s'assurer que de telle mesure atteignent effectivement les populations cibles, elles devraient être accompagnées de mesures d'accompagnement. Une question nouvelle est alors celle de savoir quels dispositifs d'accompagnement peuvent être associés à de telles mesures?

En l'absence de dispositif d'accompagnement quel serait le niveau de réduction fiscale à consentir par le gouvernement pour avoir une amélioration substantielle des revenus des plus démunis? Après plusieurs simulations on se rend compte que la répartition des revenus supplémentaire n'est pas liée au niveau du surplus, mais plutôt à la structure de répartition en vigueur dans le pays.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon