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Pratiques de responsabilité sociétale et création de valeur des entreprises

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par Joseph Herman TIONA WAMBA
Université de Douala Cameroun - Diplôme d'études approfondies 2010
  

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Section 2 : ENJEUX DES ACTIVITES EXTRA-FINANCIERES POUR

LA CREATION DE VALEUR

La mise sur pied de politiques RSE revêt des enjeux qui se situent aussi bien au niveau opérationnel (court terme) qu'au niveau stratégique (long terme). Au niveau opérationnel, l'enjeu RSE dans une logique de création de valeur se traduit en termes de couverture du risque de réputation. Tandis qu'au niveau stratégique, cet enjeu se traduit plutôt en termes de performances économique et financière (donc de création de valeur). Dans cette section, nous nous proposons de dégager les liens théoriques entre RSE et risque de réputation d'une part ; et d'autre part, entre RSE et performance économique et financière.

II - 1 - Des modèles de la création de valeur à la couverture du risque de réputation

La mise en oeuvre de la responsabilité sociétale au sein des entreprises génère des coûts supplémentaires. Dans cette perspective, rien aujourd'hui ne peut déterminer le type d'investissement RSE qu'il serait rationnel de réaliser. Cependant, Mc Williams A. et Siegel D. (2001) jettent les bases d'une RSE rationnelle basée sur la maximisation du profit à travers une série d'hypothèses en termes de coûts/avantages de la RSE Mail, il est à noter que tout ceci se fait dans un objectif de création de valeur. Au juste, de quelle valeur s'agit-il ?

II - 1 - 1 - Les différentes variantes de la création de valeur

Plusieurs approches de la création de valeur existent. Elles se distinguent selon qu'elles sont créées pour les actionnaires (valeur actionnariale), pour l'ensemble des parties prenantes (valeur partenariale), pour faire face aux concurrents (valeur stratégique) ou simplement pour améliorer la qualité du management (valeur organisationnelle).

II - 1 - 1 - 1 - Le modèle « shareholder value » : une approche dépassée

Le modèle qui fait de la valeur actionnariale  l'indicateur unique de performance des dirigeants correspond à l'approche contractuelle du droit américain et anglais des sociétés (COB, 2000). L'entreprise appartient aux actionnaires qui choisissent les dirigeants et leur délèguent le pouvoir de gérer celle-ci pour maximiser la valeur des actions.

Aussi, comme l'affirme si bien Desbrières P. et Mercier S. (2001), les théories de la nouvelle gouvernance d'entreprise et de l'agence se sont intéressées à ce nouveau rapport entre actionnaire et dirigeant, et leurs conclusions ont conduit à proposer un nouvel équilibre des pouvoirs plus favorable à l'actionnaire. Mais, sur la base de quel indicateur va-t-on valoriser la valeur pour l'actionnaire ?

Dans un contexte de marché financier très peu développé comme celui des pays les moins avancés, la valeur actionnariale se limite au résultat obtenu par la firme (dividende). Ce dividende est traditionnellement réparti entre les actionnaires après affectation d'une part en réserves et constitution (ou extinction) éventuelle d'un report à nouveau.

Cependant, la valeur actionnariale reste une approche « égoïste » de mesure de la valeur créée car, elle exclue les autres acteurs qui contribuent directement (managers et salariés), ou indirectement à créer des richesses pour l'entreprise (les autres stakeholders). Une conception plus complaisante de la création de valeur est la valeur partenariale.

II - 1 - 1 - 2 - Le modèle « stakeholders value » : une approche conciliante

Ce modèle est proche du droit des sociétés français, qui fait de l'intérêt social la "boussole de l'entreprise" (Dial J. et Murphy K., 1995). Cette perspective implique que l'analyse de la création de la valeur est indissociable de sa répartition. Elle attire également l'attention sur les possibilités de transfert entre parties-prenantes.

Ainsi, pour Igalens, J. et Gond J.P. (2003), la création de valeur pour les actionnaires ne représente une véritable création de valeur que si elle ne se fait pas au détriment d'une autre catégorie de parties-prenantes. C'est le cas par exemple pour les salariés, les sous-traitants et les clients. Cette dernière remarque repose la question de la mesure de la performance en liaison avec le processus de création de valeur. Car, une mesure fondée exclusivement sur l'enrichissement des actionnaires peut entraîner une désincitation, un découragement voire même une frustration des salariés ; or, il est vraisemblable que ces derniers jouent un rôle déterminant dans la constitution du capital spécifique à l'origine même de la création de rentes.

Cet aspect de la création de valeur a déjà été mis en exergue dans la conception pluraliste de la gouvernance d'entreprise. Outre les valeurs partenariales et actionnariales, d'autres approches de la création de valeur ont également été proposées.

II - 1 - 1 - 3 - Les dimensions stratégiques et organisationnelles de la création de valeur

Même si on peut regretter que ces approches ne bénéficient pas du même intérêt que celui porté actuellement aux approches shareholders et stakeholders, la création de valeur en tant qu'outil du management stratégique est essentielle pour améliorer l'efficience et l'efficacité de l'entreprise.

La valeur stratégique (ou concurrentielle) a trait aux relations de l'entreprise avec son environnement. Cette approche privilégie l'idée selon laquelle pour faire face à la concurrence, l'entreprise doit non seulement satisfaire directement la clientèle (politique de prix abordable), mais également, elle doit mener des activités extra-économiques susceptibles de préserver cette clientèle et d'accroitre sa part de marché. Dans cette perspective, des auteurs comme Etoundi G. (2010) et Carroll A.B. (1999) ont pu mettre en exergue, l'impact des activités extra financières (notamment de responsabilité sociétale) sur le management et la compétitivité d'une part (Etoundi G.) et la performance sociétale d'autre part (Carroll A.B.).

La valeur organisationnelle quant à elle, se rapporte à la qualité du management et du fonctionnement de l'entreprise. Il s'agit d'une analyse approfondie de la valeur partenariale qui a été effectuée par Charreaux G. et Desbrieres P. (1998). Elle remet au devant de la scène, l'importance grandissante du salarié dans le processus de création de valeur. La performance des employés de l'entreprise se répercute directement sur sa capacité à créer de la richesse. Si tel est le cas, les salariés méritent bien une certaine reconnaissance (primes, gratifications, tantièmes, etc.) de la part des propriétaires. Car, comme le souligne Etoundi G. (2010) « une part de l'actionnariat doit être détenue par les salariés, car cela constituerait une source d'émulation et un moyen d'implication à l'atteinte des résultats ».

Les conceptions partenariales, stratégiques et organisationnelles de la création de valeur traduisent la volonté du gouvernement d'entreprise, de créer une valeur pérenne en entreprise. Un tel objectif n'est possible que si les dirigeants d'entreprises adoptent des comportements RSE qui garantissent la création de richesse à long terme. Toutefois, les investissements RSE engendrent des coûts supplémentaires à court terme dont l'acceptation réside dans la couverture de ce qu'il convient d'appeler le « risque de réputation ».

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius