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Pratiques de responsabilité sociétale et création de valeur des entreprises

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par Joseph Herman TIONA WAMBA
Université de Douala Cameroun - Diplôme d'études approfondies 2010
  

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I - 2 - 2 - Apport conjoint des théories des organisations et de la finance

organisationnelle à l'irruption de la création de valeur dans la

gouvernance d'entreprise

Les théories des organisations et de la firme d'une part, et la finance organisationnelle d'autre part, regorgent d'une multitude d'écrits. Notamment le théorie de la motivation, la théorie des besoins, les rationalités productive, administrative, et structurelles, la théorie de la rationalité limitée, la théorie de l'agence, la théorie des droits de propriété, la théorie des coûts de transaction, la théorie du financement hiérarchique, le courant systémique des organisations, l'approche actionnaliste, le courant behaviouriste, etc.

L'objectif ici est loin de ressortir la contribution de tous ces écrits à la l'irruption de la création de valeur dans le gouvernance d'entreprise. Mais, de choisir parmi elles, celles qui s'inscrivent le plus dans une logique de gouvernement d'entreprise et de création de valeur. Les recherches antérieures, notamment celles de Wanda R. (2001) (structure financière et performance des entreprises) et de Remaud H. (2001) (Modes de gouvernance et création de valeur en PE) ont retenu les théories de l'agence et du financement hiérarchique comme pertinentes pour l'analyse de la création de valeur et du gouvernement d'entreprise.

I - 2 - 2 - 1 - Apport de la théorie de l'agence à l'appréciation de la création de valeur

La notion d'agence est définie par Jensen et Mekling, (1976) comme un contrat par lequel une personne appelée principal ou mandant, délègue à une autre personne appelée agent ou mandataire le pouvoir de prendre à sa place un certain nombre de décisions. Au-delà du risque de conflit d'intérêts qui existe entre les parties concernées (intérêt du mandant et intérêt du mandataire), l'information diffusée joue un rôle déterminant entre les acteurs.

La relation d'agence peut être élargie à l'ensemble des parties prenantes de l'entreprise ; dans ce cas les dirigeants sont des « agents » qui sont les seuls à être en relation avec les parties prenantes (Hill et Jones, 1992). Ainsi, pour assurer la pérennité de l'entreprise, les dirigeants doivent non seulement créer de la valeur pour les actionnaires, mais également pour toutes les parties prenantes de telle sorte qu'aucune d'entre elles ne se sente défavorisée.

Il existe alors une sorte de contrat social. Car dans cette approche, les parties prenantes influencent les décisions stratégiques des dirigeants et ceux-ci doivent leur rendre compte sur la façon dont ils assurent leurs attentes. Il existerait donc une asymétrie informationnelle latente qui est revisitée par la théorie des signaux.

En effet, la théorie des signaux se fonde sur l'hypothèse forte que les dirigeants d'une entreprise disposent d'une meilleure information que les investisseurs de cette entreprise. En d'autres termes, et selon Remaud H. (2001), les dirigeants sont mieux à même de prévoir les flux avenirs de l'entreprise ; ils savent dans quel état de la nature l'entreprise se situe. Dans cette optique, tout signal, émis par les dirigeants d'une entreprise tendant à faire croire que les flux seront meilleurs que prévus ou que le risque sera moindre, permettra une création de valeur pour l'investisseur. Celui-ci sera donc toujours à la quête d'un signal lui permettant d'espérer une rentabilité supérieure ou un risque minime.

Cependant, pour que la signalisation soit crédible, le signal doit être accompagné par sa propre sanction s'il est biaisé afin de décourager la propension à l'émission de faux signaux. Ce qui n'était malheureusement pas le cas dans le début des années 2000. La théorie d'agence et la théorie des signaux nous permettent ainsi de mieux comprendre la relation entre actionnaires et dirigeants d'une part, et entre entreprise et stakeholders d'autre part dans le processus de création de valeur. Toutefois, ces théories nous permettent moins de cerner le comportement des dirigeants dans le processus du choix de l'un ou l'autre modèle de financement.

En effet, la mise en oeuvre d'un projet rentable passe par un choix judicieux de financement. Ceci suppose de trouver la meilleure structure du capital c'est-à-dire la meilleure répartition entre Dettes et Fonds Propres. Cette répartition est optimale lorsqu'elle permet de maximiser la valeur de la firme ou de minimiser les coûts. C'est ce qui constitue l'objet de la théorie du financement hiérarchique.

I - 2 - 2 - 2 - Apport de la théorie du financement hiérarchique à l'appréciation de la

création de la valeur

Encore appelée théorie du « pecking order », cette théorie a été modélisé pour la première fois par Myers S.C et Majluf N.S. (1984) et permet entre autres à l'entreprise de signaler à l'extérieur, sa capacité de créer de la valeur. Mais bien avant eux, Donaldson (1961) cité par Denglos G. (2003) conclut que les firmes s'abstiennent habituellement d'émettre des actions et n'empruntent que si l'investissement requiert des fonds supérieurs aux cash flows existants. Pour lui les firmes se financent prioritairement par autofinancement puis par emprunts et en dernier recours par augmentation de capital.

En effet, pour assurer leur croissance, certaines sociétés s'endettent, d'autres émettent des actions ou puisent dans leurs réserves (autofinancement). Pour Myers S.C. (1984) la théorie du financement hiérarchique apporte une explication de cette disparité de pratique sous l'hypothèse que la règle de décision en matière de financement est de choisir la source la moins onéreuse.

En fait les choix sont beaucoup plus complexes, tant au niveau de leur mise en oeuvre qu'au niveau de leur conception théorique, ce qui explique l'absence de consensus sur la question. En effet, aux coûts explicites d'un mode de financement ont été progressivement ajouté d'autres coûts tel que ceux lié à la fiscalité, aux contrats (Berle A. et Means G., 1932) ou ceux associés à l'asymétrie d'informations (Williamson O., 1988).

Cette multiplicité des coûts s'explique sans doute par les objectifs divergents des différentes parties prenantes de l'entreprise, explicatifs de la relation d'agence qui existe entre ces stakeholders. L'objectif de l'actionnaire étant de maximiser le profit, celui des dirigeants est la valeur de la firme, tandis que celui des autres partenaires (clients et prêteurs par exemple), minimiser les risques liés à l'achat ou le financement des investissements spécifiques. La réalisation de ces deux objectifs suppose, selon Cornell B. A. et Shapiro (1987), la minimisation des coûts des contrats implicites. Pour minimiser les coûts de ces contrats, la firme a intérêt à ne pas épuiser ses capacités d'autofinancement et d'endettement avant la date à laquelle elle doit honorer ses contrats implicites. En effet, à cette date, l'émission d'actions peut être très coûteuse. Ainsi, contrairement au modèle de Myers et Majluf, la hiérarchie soutenue est donc : autofinancement, augmentation du capital et endettement, en dernier ressort.

La conclusion ci-dessus, bien que contradictoire à l'ordre de financement proposé par Myers et majluf, et par Donaldson, constitue un regain d'intérêt sur le débat du financement hiérarchique. Elle nous oblige à examiner plus en profondeur, la contribution des uns et des autres à l'éclaircissement de la théorie du financement hiérarchique. Myers et Williamson ont proposé des modèles plus célèbres.

Dans son modèle ; Williamson O. (1988) suppose qu'afin de rendre viable à long terme la relation contractuelle entre les parties au contrat (actionnaires, dirigeants et créanciers), il est nécessaire d'effectuer des perpétuels ajustements ex-post. Dans ce cadre, la dette et l'augmentation de capital ne sont plus à considérer seulement comme des sources de financement, mais aussi comme moyens permettant de réaliser plus au moins ces ajustements.

Si l'actif est spécifique, l'augmentation de capital (avec une diffusion de titres qui ne soit pas trop importante) est plus efficace que l'endettement pour réaliser les ajustements des contrats liant la firme aux apporteurs de capitaux, puisque si l'investissement spécifique est par exemple un projet de recherche et de développement, les actionnaires toléreront davantage que les prêteurs le fait qu'il ne dégage pas la rentabilité escomptée dans les délais prévus. Par contre, si l'actif n'est pas spécifique, l'endettement qui est une formule de financement plus simple, parait plus approprie.

Donc selon Williamson, la spécificité de l'actif reste la caractéristique clé expliquant le choix d'un mode de financement et la structure financière. Williamson O. (1988) avance en plus l'idée séduisante que, contrairement à l'approche conventionnelle qui considère au départ une firme entièrement financée par fonds propres et recherche ensuite des justifications à l'usage de la dette, il faudrait considérer la dette comme l'instrument « naturel » de financement et les fonds propres comme la solution de dernier ressort.

Dans le modèle de Myers S.C. (1999), celui-ci conçoit la firme comme une coalition recherchant à augmenter le volume des fonds propres et du surplus organisationnel (c'est-à-dire son pourvoir de redistribuer au personnel des bonifications). Dans ce cas, l'augmentation de capital sera préférée à l'endettement s'il est nécessaire de recourir à un financement externe. Mais, il considère que pour financer des investissements, la firme préfère conserver des bénéfices plutôt que de recourir à une augmentation de capital qui obligerait à distribuer des dividendes supplémentaires. Donc, dans ce cas, la firme privilégie l'autofinancement à l'augmentation de capital. Ainsi Myers S.C. (1999) conclut que chaque firme applique une hiérarchie entre les financements de la manière suivante : d'abord l'autofinancement, ensuite l'augmentation de capital et la dette en dernier ressort ; ce qui est contradictoire avec le modèle de Myers S.C. et Majluf N.S. (1984).

Il en ressort des enseignements sur la typologie des dirigeants. Cette typologie a d'ailleurs fait l'objet d'une étude particulière chez Remaud H. (2001) qui a ainsi pu classer les comportements types des dirigeants en trois catégories :

· Le dirigeant au comportement "patrimonial" qui préfère s'endetter, pour financer ses investissements, plutôt que s'autofinancer ;

· Le dirigeant au comportement "entrepreneurial" plutôt proactif, est prêt à ouvrir son capital ou à faire appel à l'extérieur, afin de conserver son autonomie de décision ;

· Le dirigeant au comportement "managérial" dont les objectifs entrent en concurrence avec ceux des actionnaires qui l'ont nommé aux commandes de l'entreprise.

Toutefois, l'objectif du dirigeant, qu'il soit managérial, entrepreneurial ou partenarial, reste de créer de la valeur. La valeur ainsi créée peut être destinée à l'actionnaire seul ou à l'ensemble des parties prenantes. Il peut également s'agir d'une valeur stratégique ou concurrentielle. Quelle que soit la typologie retenue, la mise en oeuvre de politiques RSE présente des enjeux de création de valeur importants.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus