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La presse écrite au Cameroun à  l'ère des revendications d'indépendance:approche historique

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par Alain ASSOMO
Université de Yaoundé II Cameroun - Master II recherche en sciences de l'information et de la communication 2010
  

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Section II- Le souci des hommes d'affaires de satisfaire et de

conserver leur clientèle

Pendant la période coloniale, des hommes d'affaires ont investi dans le secteur de la presse dans le but d'informer les populations qui vivaient dans le pays et de faire des profits. Ces promoteurs de journaux n'appartenaient pas officiellement à l'un des partis politiques qui occupaient l'espace public camerounais. C'est pour cela qu'il semble intéressant également de voir pourquoi même ces journaux qu'on aurait pu qualifier d'indépendant en raison de l'origine de leurs capitaux ne publiaient pas les nouvelles liées aux revendications d'indépendance. Cette section entend procéder tour à tour à l'analyse des thèmes développés par les journaux qui étaient édités par les hommes d'affaires (paragraphe I) puis à l'interprétation de ladite analyse sous l'angle historique (paragraphe II).

II-1-Les journaux édités par les hommes d'affaires : des publications au contenu

cherchant à satisfaire une clientèle d'origine française

En étudiant les thèmes développés par les journaux édités au Cameroun par les hommes d'affaires, on se rend compte que ces publications accordent leur priorité aux articles qui sont liés aussi bien à la politique intérieure de la France qu'aux activités de l'administration coloniale. En effet, ces organes de presse accordent 34,7% de leurs articles aux faits d'actualité liés à la politique intérieure de la France c'est-à-dire ceux qui se déroulent sur le sol français, soit un ensemble de 449 articles sur 1293publiés. D'ailleurs la 4ème page du journal La presse du Cameroun est réservée exclusivement aux articles développés par le journal français France-Soir qui traitent des faits d'actualité s'étant déroulés en France. Pour ce qui est des faits d'actualité s'étant déroulés au Cameroun, les activités de l'administration coloniale occupent 24,5% de l'ensemble des articles publiés soit 318 sur 1293 articles de presse. Ce qui amène à dire que les sujets liés à la politique française et aux activités de l'administration coloniale occupent à eux seuls 59,2% de l'ensemble des articles de presse publiés par les organes de presse appartenant aux hommes d'affaires soit 767 articles sur 1293. Or, que ce soit l'actualité politique de la France ou même les activités de l'administration coloniale, ces deux thèmes intéressent au premier chef les Français vivant au Cameroun.

Cette prépondérance des articles concernant la politique intérieure de la France et les activités de l'administration coloniale laisse croire que les publications éditées par les hommes d'affaires sont destinées non pas à un lectorat hétérogène c'est-à-dire constitué de l'ensemble des habitants du Cameroun, mais plutôt aux Français qui vivent dans le pays en général et plus particulièrement aux Cameroun. En effet, ces organes d'information, si on s'en tient à leur contenu, consacrent leurs articles aux sujets qui intéressent prioritairement les Français. Il s'agit des articles de presse liés à la politique française et ceux concernant les activités des autorités coloniales. Parmi les sujets liés aux activités des autorités coloniales on a : les différentes tournées qu'elles ont effectuées à l'intérieur du pays, les textes administratifs signés par elles, les visites des autorités françaises au Cameroun, les missions des autorités françaises à l'ONU pour un compte rendu de l'administration du Cameroun par la métropole, la nomination de nouvelles autorités coloniales au Cameroun et les visites des dirigeants de l'AEF au Cameroun. Les journaux fondés par les hommes d'affaires ne publiaient pas les faits d'actualité liés aux revendications d'indépendance ; seul le plaidoyer des conseillers de l'ATCAM concernant l'amnistie des nationalistes qui avaient été condamnés après les événements sanglants de mai 1955 (qui ont abouti à la dissolution de l'UPC) sont évoqués dans ces publications. Ce plaidoyer occupe 0,8% de l'ensemble des articles.

La prédominance des faits liés à l'actualité politique française et aux activités des autorités coloniales laissent donc ressortir que ces journaux cherchent à satisfaire une clientèle d'origine française. Ce contenu indique que les clients des journaux édités par les hommes d'affaires étaient des ressortissants français vivant au Cameroun. Les Camerounais n'étaient donc pas concernés par ces publications et comme l'indique Marc Joseph Omgba Etoundi (1982 :9) parlant du lancement du journal La presse du Cameroun: « le nouveau quotidien venait prendre la relève d'un périodique paraissant deux fois par semaine, L'Éveil du Cameroun. Comme son nom ne l'indique pas, celui-ci fût lancé et animé par les colons pour la défense de leurs intérêts. ». Ces organes de presse édités par les hommes d'affaires étaient donc au service de leur lectorat, composé essentiellement d'Européens en général et de Français en particulier. Les thèmes développés dans les colonnes de ces publications indiquent à suffisance leur souci de ne satisfaire qu'un lectorat constitué de colons vivant dans le territoire camerounais et pour Israël Léonard Sah (1974 :113), présentant L'Éveil du Cameroun: « il leur servait en outre de bulletin de liaison à travers le territoire. Les populations camerounaises ne se sentaient donc en rien concernées par cette publication au service des colons. ».

L'analyse des thèmes qui se dégagent de ces journaux publiés au Cameroun par les hommes d'affaires à l'ère des revendications indépendantiste indique donc que ces organes de presse étaient destinés aux Français vivant au Cameroun. Ceux-ci étaient les principaux clients de ces publications et le contenu indique une prédominance des thèmes liés à la politique française et aux activités de l'administration coloniale parce que les promoteurs de ces supports d'information voulaient satisfaire leurs clients qui étaient les Français vivant au Cameroun.

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