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Incidence du développement de la bancarisation et libéralisation financière en république démocratique du Congo de 1998 à  2008

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par Blaise MUTOMBO MUTOMBO
Université protestante au Congo - Licence en finances, banque et assurances 0000
  

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2. PROBLEMATIQUE

Depuis quelques années, la République Démocratique du Congo vit une crise économique sévère qui se manifeste par des baisses consécutives du PIB commercialisé, un gonflement de la demande globale, un alourdissement de déficits des finances publiques, de la balance de paiements, suivi d'une persistance des tensions inflationnistes. C'est seulement en 2001, après l'exécution du programme intérimaire renforcé (PIR) qu'on assiste à une baise drastique du niveau générale des prix avec un taux d'inflation situé à 135,09%, cela due à l'amélioration de l'excédent budgétaire de l'état combiné à l'arrêt des émissions monétaire.

Après avoir cassé l'hyperinflation en octobre 2001, en 2002, l'inflation a atteint 15,78%, le rythme de formation de prix intérieur s'est davantage ralentit en 2003 réduisant ce taux d'inflation à 4,4%. En 2004, le prix ont connu une certaine stabilité, l'inflation étant à 3,29%1(*), mais l'exécution du Programme Economique du Gouvernement(PEG) avait réalisé des déficits. Depuis fin 2005 et début 2006, période coïncidant avec les campagnes électorales a fait que le taux d'inflation s'est vu reprendre de valeur l'alarmantes jusqu'à atteindre 21,7%.

En début 2008, l'économie congolaise a enregistrée une croissance berne à cause, entre autre, de l'instabilité macroéconomique, de la fragilité de la situation politique et des faiblesses structurelles du pays. Ce ralentissement s'est accentué avec la combinaison de crise alimentaire enregistrée, la crise financière internationale et la reprise de conflits à l'est du pays ont aggravé la situation vers la fin de cette même année.

Les avances en compte de la BCC au Trésors ont fait à ce qu'en 2008, on assiste à un accroissement de la masse monétaire qui a conduit à une dépréciation de la monnaie nationale, la hausse de prix intérieure suivit d'une demande excessive de devise.

Aucun développement économique durable ne peut être envisagé sans le soutien de structure de financement. La relance de l'économie passe obligatoirement par l'amélioration du système financier national qui est la condition essentiel de base pour permettre aux banques de remplir efficacement leur fonction notamment celle d'encourager l'épargne2(*). La faiblesse de l'épargne nationale, l'importance de l'informel qui brasse hors circuit bancaire qui a entrainée une crise de liquidité (plus de 70% de la masse monétaire en circulation, l'instabilité politique, les conditions difficiles d'accès au crédit (taux d'intérêt élevé, garantie, ... ), l'absence du financement à long et moyen terme... sont autant d'élément à la base de cet état de chose. La situation est encore plus difficile dans les milieux ruraux où, en dehors de quelque timides expériences de micro finance, les paysans et les PME ont été exclus du système et abandonnés à leur triste sort.

La valorisation des institutions bancaires passe non pas uniquement par la capacité d'utiliser et d'exploiter les différents produits et taux d'intérêt mais encore par certaines notions essentielles de rentabilités, des risques y afférent, de la maitrise de la réglementation bancaire3(*).

Ainsi, la détention des encaisses par des ménages et des entreprises continue à devenir un des facteurs déterminants la croissance de la monnaie fiduciaire au cours de ces dernières années. C'est ainsi que le système financier congolais évolue aujourd'hui au sein d'un environnement monétaire caractérisé par une croissance de plus en plus incontrôlée de la monnaie fiduciaire traduisant ainsi une sur utilisation de cette dernière. Cet écoulement des liquidités hors banques rend problématique toute constitution d'épargne au niveau national pour financer les investissements du pays4(*).

Tel a été le cas de notre pays, avec un système d'intermédiation financier ayant conduit à la restructuration du système bancaire. Cette restructuration constitue un des volets prioritaires du programme d'assainissement de l'espace financier entrepris en 1998 par le comité de restructuration bancaire (COREBAC). La publication de la loi N°003/2002 du 2 Février relative à l'activité et au contrôle des établissements de crédit ; Instruction aux Banques N° 9/14/15/16/17/18 et 19 ainsi que la publication du décret-loi n°005/2002 relative à la constitution, l'organisation et au fonctionnement de la BCC entre dans ce programme d'assainissement. Ainsi, la loi n° 005/2002 reconnait à la BCC en son article 1er, l'indépendance dans l'élaboration et la mise en oeuvre de la pratique de la politique monétaire visant à stabiliser le niveau générale des prix.

La réforme du secteur bancaire doit poursuivre l'objectif d'une bancarisation de masse car celle-ci va dans le sens du développement économique5(*). La reprise des activités bancaires en RDC observés ces dernières années occasionnées par l'arrivé des plusieurs banques garantissant la concurrence dans la présentation des produits, financiers et leurs façon de rendre le service à la population nous amène à parler de la bancarisation du pays, qui cette dernière désigne la pénétration des services bancaires au sein de la population.

Cette notion appelle le concept de l'inclusion financière qui part dans le même sens que la bancarisation, celle-ci fait comprendre un système financier qui assure un accès équitable des services financiers à la population. Cette émergence dans le secteur bancaire congolais promet une fourniture des services financiers diversifiés.

En outre, les travaux sur le rôle du système financier dans le développement financier ont été dominés par l'approche néoclassique de la libéralisation financière initiée par MC KINNON et SHAW (1973). Ces acteurs présentent la libéralisation du secteur financier comme moyen efficace et simple pour accélérer la croissance économique des pays en voie de développement et voir même sous-développés. Cette théorie trouve rapidement un écho favorable, tant auprès des grands organismes internationaux (FMI, Banque Mondiale) qu'auprès de certains pays en voies de développement. Elle séduit par la simplicité de sa mise en oeuvre.

Plusieurs pays ont, depuis la fin des années 80 et 90, entrepris des programmes de libéralisation du secteur financier pour introduire les forces de marché, réduire la domination du secteur public sur les avoirs et les engagements bancaires, accroitre la concurrence, et relever l'efficacité. Ces mesures qui ont été le plus souvent accompagnées par la restructuration et la recapitalisation, ont amélioré la réglementation dans le but de réhabiliter les systèmes bancaires en crise6(*).

La nécessité de mobiliser l'épargne (publique et privée), et surtout d'assurer une allocation efficiente de ces ressources financières, commandait une reforme et un approfondissement de système financier. C'est dans ce sens que la politique de libéralisation financière ont été initiées au début des années 90. Celles-ci étaient axées principalement sur le secteur bancaire et le marché monétaire consistant en une libéralisation des taux d'intérêts7(*).

Adam Smith affirme que les opérations bancaires permettent de développer l'industrie du pays. Il précise : « Ainsi, toute augmentation ou diminution dans la masse des capitaux tend naturelle à augmenter qu'à diminuer réellement la somme de l'industrie, le nombre de gens productif et par conséquent la valeur échangeable du produit annuel des terres et du travail du pays, la richesse et le revenu réel de tous ses habitants »8(*). Un système financier fiable, orienter vers le financement de secteur productif de la nation peut contribuer à sa croissance économique.

Les marchés de capitaux financent les projets à haut risque présentant une forte asymétrie d'information entre préteur et emprunteur, alors que le système bancaire s'attache à financer les projets à faible risques et pour lesquels le profit du débiteur est bien défini. La contribution des systèmes bancaires à la croissance économique dépend de la qualité et de la quantité de leurs services et de l'efficience avec laquelle ils les fournissent.

Relevant de ce qui précède, notre préoccupation dans ce travail consiste à répondre aux questions suivantes :

· Quelle est l'incidence du développement de la bancarisation sur la relance de la croissance économique de la RDC?

· Quelles sont les entraves à la bancarisation en RDC et les stratégies pour augmenter son taux?

· Quelle est l'incidence de la libéralisation financière sur le développement des activités bancaires et sur la relance de la croissance économique de la RDC?

* 1 BCC, Rapport annuel 2003, 2004

* 2 FEC, Etat des lieux de l'économie congolaise : problème et piste des solutions, Mars 2007, p. 5

* 3 KIYANGA KI N'LOMBI, Note de cours de gestion des institutions financières, L2 Economie monétaire, UPC 2010, p.1

* 4 NGUNU KASAI, Comment relancer et redynamiser les activités bancaires en RDC, in Revue de la FASE, UPC 5ème année, N°5, 2003

* 5 PLACIDE KEZA J. «  Les enjeux économiques de la bancarisation en Afrique Subsaharienne », Centre d'études stratégique du bassin du Congo, 2006-2008

* 6 BAUDOUINE KAMAYANJA, Libéralisation financière et développement de l'intermédiation au RWANDA, Mémoire de licence, 2005

* 7 NDONG B. «  Marchés boursiers émergent et problématique de l'efficience, cas de la BVRM », Thèse de doctorat en sciences économiques, Septembre 2007, Université Franche Comte, p.105

* 8SMITH A. (1776) « Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations » Gallimard (éd. 1976), Paris, p.167, cité par SAIDENE D. (2002)

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams