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Approche socio- anthropologique d'un partenariat public- privé en santé: cas de l'hôpital de Menontin au Bénin

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par Inès Raà¯ssa LOGOZO
Université d'Abomey- Calavi (Bénin ) - Maà®trise en sociologie anthropologie 2012
  

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4-LA PERCEPTION DES ACTEURS SUR LE PARTENARIAT

Il ressort de nos investigations qu'aujourd'hui les accords de partenariat s'imposent dans le champ de la santé pour plusieurs raisons. L'Etat ne peut plus tout assumer seul en matière de la santé de la population, car les besoins sont de plus en plus croissants face à la croissance démographique. Ainsi, il est impérieux voire indispensable que l'Etat collabore avec les acteurs à tous les niveaux pour une meilleure définition de la carte sanitaire. L'Etat à travers le Ministère de la Santé doit contribuer à rendre plus performantles structures sanitaires en vue d'atteindre les objectifs fixés en matière de santé.La collaboration entre l'Etat (MS) et les hôpitaux privés qu'ils soient confessionnels, associatifs ou autres, s'avère indispensable pour une bonne prise en charge des populations, pour que la décentralisation des services de santé devienne une réalité et non une utopie.

Le partenariat public-privé en santé est une bonne initiative à encourager et à promouvoir selon les acteurs du secteur sanitaire. Aujourd'hui des structures privées (au nombre de 6) comme les structures publiques(au nombre de 28) sont érigées en hôpitaux de zone en vue de permettre une meilleure accessibilité géographique et financière, et d'atteindre les objectifs du millénaire pour le développement en santé. En effet, l'heure n'est plus au développement des rivalités entre les acteurs publics et privés car aujourd'hui le secteur privé a montré qu'il est incontournable dans l'offre des soins de santé.

Aujourd'hui le partenariat est indispensable pour une meilleure performance du système sanitaire Béninois. Cela contribuera à renforcer le plateau technique sanitaire pour une meilleure prise en charge des populations toute catégorie confondue. Les PPP en santé souffrent encore de quelques malaises qu'il faudra résoudre pour qu'ils répondent mieux aux attentes sur le terrain. Les ppp étant de plusieurs types, le choix varie selon la spécificité des structures hospitalières.

Mémoire réalisé et soutenu par Inès Raïssa LOGOZO 59

La perception des acteurs varie selon leur compréhension, leur degré d'information, leur degré d'implication, et/ou selon la forme du partenariat, que ce soit public-privé, public-associatif. Ainsi , la perception des acteurs sur le partenariat entre le MS et l'AMSM, dont la gestion de l'hôpital est le centre d'intérêt, varie d'une personne à une autre suivant leur degré de compréhension et de connaissance sur l'historique de cet type de partenariat qui est d'ailleurs le premier exemple au Bénin depuis bientôt dix neuf (19) ans et le premier en santé dans la sous-région Ouest Africaine . En effet, pendant longtemps le flou a été entretenu sur le statut juridique de l'Hôpital de Mènontin. Puisque Mgr Isidore de SOUZA était le président du Conseil d'Administration de l'AMSM, certain pensait que l'hôpital était alors un patrimoine de l'église catholique, donc un hôpital confessionnel. Même quelques responsables du Ministère de la Santé ignoraient aussi que c'était une structure publique, car aucune vulgarisation n'a été faite pour permettre la pérennisation de l'information, les membres de l'AMSM avaient aussi la même conception, puisqu'ils étaient sollicités par Mgr Isidorede SOUZA, et n'ont pas jugé bon de se rapprocher du MS. Selon les enquêtés, cette mal compréhension a contribué à rendre inefficace le partenariat, plus précisément l'application du mandat de gestion en concession signé le 12 février1992 entre l'AMSM et le MS, et à ternir les relations contractuelles entre les deux parties. «Il a fallu que l'église, par le biais de l'archidiocèse de Cotonou compte l'hôpital comme l'oeuvre de l'Eglise et commence par chercher les voies et moyens pour le récupérer en envoyant un comité d'expert pour vérifier la gestion de l'HM , pour que les responsables de l'hôpital s'autosaisissent pour réveiller l'AMSM de sa léthargie fonctionnelle via son président que la gestion de l'hôpital risque de leur échapper , alors une correspondance du personnel fut envoyée par mail au Président du CA .»(Propos d'un enquêté). Selon certains acteurs (81,42% des enquêtés), cette forme de partenariat est une bonne innovation mais les modalités de fonctionnement ne sont plus d'actualité; le mandat est dépassé et ne répond à aucune norme en la matière, en un mot il est «caduque«. «C'est comme une pierre jetée dans un océan, on ne sait pas à priori où elle tombera, ni ce qu'elle deviendra. Mais l'expérience vaut la peine d'être réalisée.» (Les propos d'un enquêté).

[Le partenariat est une exigence du développement des temps modernes; l'exemple de Mènontin est une initiative dont il fallait faire la promotion, cela n'a pas été le cas, c'est restée une expérience isolée.Les différents acteurs n'ont pas été très bien formés et sensibilisés sur l'expérience. C'est une innovation mal partagée. Je ne suis pas sûr que dans l'arsenal juridique Béninois, si une législation claire prend en compte cette forme de coopération. ] (Propos d'un enquêté)

Mémoire réalisé et soutenu par Inès Raïssa LOGOZO 60

La plupart des enquêtés pensent que l'AMSM a une grande part de responsabilité dans l'inefficacité du partenariat, pendant longtemps elle n'a existé que de nom ; elle a été une association passive qui n'a pu jouer le rôle qui lui est dévolu de façon rigoureuse, au lieu d'être une association proactive, justifiant ainsi le dicton «l'organe ne crée pas la fonction qui lui est dévolue». Pendant longtemps son conseil d'Administration n'a pas fonctionné laissant plein pouvoir de décision,aux différentes équipes de direction qui se sont succédées dans cette fonction. « L'innovation du CSM (HM) et le temps de latence lié au démarrage d'un projet ont été des facteurs qui ont fait oublier l'AMSM dans sa fonctionnalité. Car l'aura sociopolitique, le charisme et l'envergure de Mgr I. de SOUZA dans l'opinion public était un gage de réussite. L'autorité de tutelle (MS) dans cet environnement et surtout la valse des Ministres de la santé liée au fait politique Béninois n'ont pas favorisé un suivi méthodique, procédurale de leur action et rôle.Pour la plupart, les membres du CA sont des ?générations spontanées? dans ce type d'activités en santé et à ce niveau de décisions. Il a fallu du temps et quelques crises de nature conflictuelle pour éveiller les consciences et impulser leurs actions efficaces sur l'Hôpital nonobstant la résistance passive de l'organe de direction 2007-2008. De toute les façons, on ne peut vouloir une chose et son contraire dit-on souvent, soit le CA/AMSM sort de sa léthargie suite à la disparition de Mgr I.de SOUZA, soit le CA/AMSM devient hyperactif avec des tâtonnements inhérents à un apprentissage sur le tas. L'erreur est humaine, mais y persévéré, est diabolique dit un autre adage.

Toujours selon les enquêtés les relations contractuelles sont déséquilibrées car les termes de coopération sont en faveur du Ministère de la Santé.Le mandat de gestion a en elle même des insuffisances qui ne favorisent pas une bonne collaboration:«c'est un mandat, désuète, obsolète, à changer; il ne contient presque rien.Aussi le partenariat n'est-il pas animé pour permettre à chaque partie de mieux jouer son rôle. C'est un partenariat mal contrôlé, mal coordonné, c'est un partenariat en l'air sans suivi»Il faut souligner que l'environnement de l'hôpital, a contribué à faire de lui un tabou. Lorsqu'on tente de s'y approcher, il y a un mûr qui se dresse. Les acteurs ne s'accordent pas sur le statut de l'HM, pour les uns c'est un hôpital public (50% des enquêtés) pour d'autres c'est semi-public (35,71% des enquêtés), et pour certain c'est un hôpital privé, confessionnel (14,28% des enquêtés) car la nomination du directeur ne vient pas du MS. L'influence est à tel point que le doute s'est installé même au sein du personnel, certains ne savent pas si l'hôpital appartient à l'église ou à l'Etat Béninois,les points de vue divergent sur cette question d'appartenance.

Mémoire réalisé et soutenu par Inès Raïssa LOGOZO 61

Comment une collaboration peut-elle prétendre à la réussite si les opinions divergent sur l'appréhension de l'objet qui fait office de partenariat.

Ainsi, des problèmes se posent avec acuité et sont sans doute le fruit des actes posés par le passé.Certains enquêtés estiment que l'Hôpital était assis sur «deux chaises» car les dirigeants se cachaient sous le manteau de l'église lorsqu'ils perçoivent le MS comme une menace et quand l'église sort ses griffes, ils deviennent pour l'Etat. C'est un jeu auquel les acteurs se sont prêtés pendant longtemps et qui sans doute a favorisé la complexification du partenariat et des rapports sociaux.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon