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Conditions socio- économiques des ménages congolais et comportements sexuels à  risque. Cas des jeunes filles célibataires

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par Valentin BOPE
Université de Kinshasa RDC - Licence en démographie 2012
  

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CONCLUSION PARTIELLE.

Après une analyse et discussion des différents facteurs susceptibles de mieux expliqués les comportements sexuels à risques des jeunes filles célibataires ; ces facteurs sont presque convergents pour toutes les trois dimensions des comportements sexuels à risque.

Les facteurs qui reviennent dans l'explication de toutes ces trois dimensions des comportements sexuels à risque sont l'âge de la fille, le niveau d'instruction, la province. Et en deuxième position, on retrouve le niveau de vie de ménage qui explique la précocité des rapports sexuels et le multi partenariat ; et enfin c'est le milieu de résidence et la connaissance du condom qui influencent l'utilisation du condom.

CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS

La sexualité des jeunes filles célibataires est un réel problème quand les risques pouvant entraîner des grossesses précoces et non désirées ou encore des IST/VIH/SIDA y sont pris, ou d'une façon générale, lorsque les risques de compromettre sa vie future est évidente.

Au terme de cette étude qui a porté sur les conditions socio-économiques des ménages congolais et comportements sexuels à risques des jeunes filles célibataires, nous sommes en mesure de présenter nos résultats.

De manière générale, par ce travail, nous avons pensé à mettre à la disposition des décideurs politiques des éléments nécessaires, sur base desquels il faudra s'atteler pour promouvoir une santé sexuelle et reproductive saine aux jeunes tout en évitant la sexualité précoce et ses conséquences.

Pour arriver aux politiques à suggérer dans cette étude, cette dernière avait pour objectif général d'analyser la fréquence des comportements sexuels à risques chez les jeunes célibataires congolaises et de tirer des enseignements qui pourraient alimenter les stratégies et politiques en rapport avec la santé sexuelle et reproductive des jeunes.

De ce fait, trois objectifs ont été définis pour mener cette étude :

· Déterminer les caractéristiques des chefs des ménages et des jeunes filles célibataires ;

· Identifier les facteurs qui expliquent mieux les comportements sexuels à risque des jeunes filles célibataires ;

· Confronter les résultats de l'étude à ceux de la revue de la littérature.

Après avoir parcouru différentes études antérieures sur les comportements sexuels des adolescentes beaucoup plus en Afrique subsaharienne, trois approches ont été mises en exergue  pour l'explication des comportements sexuels des filles célibataires (socioculturelle, économique et institutionnelle) et ont constitué en effet, le fondement théorique de cette étude. De cette littérature, un schéma conceptuel des comportements sexuels a été conçu, dont la logique montre que les facteurs socioculturels et économiques influencent directement ou indirectement les comportements sexuels des jeunes filles célibataires congolaises.

Pour rechercher les facteurs explicatifs ou déterminants des comportements sexuels à risques des jeunes filles, nous avons adopté l'approche globale utilisant les informations individuelles. Pour y arriver, nous avons procédé aux recodages des variables selon la littérature et /ou le contexte dans lequel s'inscrit l'étude. Le CHAID est le modèle d'analyse choisi, étant donné que notre variable dépendante est dichotomique, quelque que soit sa dimension (âge aux premiers rapports sexuels, les partenaires sexuels multiples, la non-utilisation du condom aux premiers rapports sexuels).

L'analyse bivariée nous a permis d'établir le lien entre les comportements sexuels à risques et les caractéristiques des jeunes filles (au seuil de 5%). Cette approche a mis en évidence l'importance des comportements sexuels à risques vécus par les jeunes filles et les facteurs qui favorisent ces comportements. Pour chaque groupe des caractéristiques des jeunes filles, un grand nombre des variables indépendantes étaient significatives au seuil de 5%.

Enfin, dans la globalité du modèle du CHAID appliqué à chaque dimension exprimant un comportement à risque, les variables déterminantes étaient hiérarchisées selon la valeur du Kh2, de la première composante qui a la valeur Kh2 la plus élevée.

Pour l'âge aux premiers rapports sexuels : l'âge de la fille, le niveau de vie de ménage et le niveau d'instruction étaient identifiés comme facteurs susceptibles d'influencer ce comportement :

· L'âge aux premiers rapports sexuels est plus précoce chez les jeunes filles qui résident les provinces de Bandundu, province orientale, Equateur, Nord-Kivu, Katanga et Bas-Congo (52%) par rapport à d'autres.

· L'âge aux premiers rapports sexuels chez les jeunes filles des provinces de Bandundu, province orientale, Equateur, Nord-Kivu, Katanga et Bas-Congo , et celles de Katanga et Maniema est plus observé parmi les filles qui connaissent le condom comme moyen de réduction du risque de contracter le VIH/SIDA que celles qui ne le connaissent pas.

· L'âge aux premiers rapports sexuels chez les jeunes filles des provinces de Bandundu, province orientale, Equateur, Nord-Kivu, Katanga et Bas-Congo connaissant le condom est plus observé chez des filles des ménages pauvre et moyen que des ménages riches. Plus le niveau de vie est élevé, moins on accède précocement aux rapports sexuels.

· L'âge aux premiers rapports sexuels chez les jeunes filles des provinces de Katanga et Maniema connaissant le condom est plus observé chez des filles de ménages pauvres et riches que celles des ménages moyens.

· L'âge aux premiers rapports sexuels chez les jeunes filles des provinces de Bandundu, province orientale, Equateur, Nord-Kivu, Katanga et Bas-Congo ne connaissant pas le condom est plus élevé pour les filles âgées de 15-19ans que celles de 20-24ans. L'âge aux premiers rapports sexuels augmente avec l'âge de la fille.

· L'âge aux premiers rapports sexuels chez les jeunes filles des provinces de Kasaï oriental et Sud-Kivu est plus observé chez des filles de milieu rural que celles du milieu urbain.

Pour le multipartenariat : la province, l'âge, le niveau de vie, et le niveau d'instruction ont identifiés comme des facteurs qui expliquent ce comportement :

· Le multipartenariat est plus observé dans les provinces de Kasaï oriental, du Sud-Kivu et du Bas-Congo que dans d'autres provinces.

· Le multipartenariat est plus observé dans la tranche d'âges de 20-24ans que celle de 15-19ans. Le fait d'avoir plusieurs partenaires augmente avec l'âge de la fille.

· Le multipartenariat est plus observé chez les jeunes filles de niveau de vie pauvre ou moyen par rapport à celles des ménages riches.

· Le multipartenariat est aussi plus observé chez jeunes filles de niveau primaire que celles sans niveau ou de niveau secondaire et plus.

Pour la non-utilisation du condom : l'Age de la fille, le Milieu de résidence, la Province, la Connaissance du condom, le Niveau d'instruction de la fille sont identifiés comme facteurs ou déterminants de ce comportement.

· La non-utilisation du condom diminue avec l'âge. C'est-à-dire plus l'âge de fille augmente, plus la chance d'utiliser le condom augmente.

· La non-utilisation du condom est plus associé au fait d'habiter en ville qu'en campagne. Plus on habite en milieu rural moins, plus on utilise le condom.

· La non-utilisation du condom est plus observée dans les provinces de Kinshasa, Katanga, Kasaï occidental et Kasaï oriental par rapport à d'autres provinces.

· La non-utilisation du condom est plus observée chez les filles le connaissent comme moyen de réduction du risque de contracter le VIH/SIDA par rapport à celles qui le connait pas.

· La non-utilisation du condom est associée au niveau d'instruction de la fille par le fait de ne pas connaitre le condom comme moyen de réduction du risque de contracter le VIH/SIDA. Mais l'utilisation ne varie pas avec le niveau d'instruction, car le fait un niveau secondaire et plus de la fille n'influence pas l'utilisation du condom.

En qui concerne la vérification des hypothèses de notre étude :

· L'hypothèse stipulant que les jeunes filles habitant dans les ménages dont le lien de parenté avec le chef de ménage est autre que « enfant du couple » ont plus le risque d'adopter un comportement sexuel à risque que ceux qui sont dans le toit paternel est rejetée du fait que, aucune dimension des comportements sexuels à risque à travers le CHAID à mis en exergue l'association entre lien de parenté de CM et le comportement sexuel des jeunes filles.

Par ailleurs, les deux autres hypothèses relatives aux comportements sexuels à risque des filles ont été partiellement vérifiées :

· H1 : les jeunes filles vivant dans des ménages à conditions de vie difficiles adoptent un comportement sexuel à risque caractérisé par une précocité des rapports sexuels et du multipartenariat. Ainsi, le niveau de vie de ménage reste est un facteur incontournable dans l'explication des risques que courent les jeunes filles.

· H2 : les jeunes filles ayant un niveau d'instruction primaire adoptent un comportement sexuel à risque. Ainsi, le fait que les filles soient instruites peut favorablement modifier son comportement sexuel.

Enfin, les grandes théories explicatives développées dans les études antérieures pour montrer les circonstances des premiers rapports sexuels des jeunes filles et d'autres dimensions de ce comportement sont soutenus dans cette étude à travers tous les facteurs identifiés comme expliquant mieux les comportements sexuels à risques des jeunes filles célibataires congolaises. Il s'agit entre autres des facteurs socioculturels à travers le niveau d'instruction de la fille, le milieu de résidence et la province de résidence ; des facteurs économiques à travers le niveau de vie de ménage. La connaissance du condom reste une variable intermédiaire clé des connaissances en matière de VIH/SIDA et de sa prévention qui explique le comportement des jeunes filles à travers l'entrée en activité sexuelle et l'utilisation du condom à l'entrée en activité sexuelle. Mesurer le niveau de connaissances du condom nécessiterait à approfondir aussi l'étude. Par ailleurs, l'âge est comme nous l'avons dit, une variable importante dans l'explication des comportements des individus soit la variable d'identification sociale.

En ce qui concerne les limites de l'étude et de la politique en matière de la sexualité des jeunes filles célibataires, il reste à mentionner que cette étude n'a pas du tout la prétention d'avoir totalement atteint les objectifs qu'elle s'est fixée. Certains d'entre eux mériteraient de faire dans l'avenir l'objet des recherches beaucoup plus approfondies. Par ailleurs, si nous considérons ces résultats comme vrais aujourd'hui, il est difficile que les recherches ultérieures les soutiennent fortement.

Une autre raison à évoquer pour approfondir les objectifs de cette étude, est qu'un certain nombre des variables détaillées dans la littérature telles que la dépendance économique des filles et l'éducation sexuelle des filles, l'activité économique des parents et de la fille etc., n'ont pas été prises en compte dans nos modèles d'analyse, tout simplement parce que ces variables n'ont pas été saisies lors de l'enquête ou suite à l'incohérence qu'elles présentent statistiques.

Au niveau des politiques, les différents résultats de cette recherche conduisent aux recommandations suivantes :

· Pour ce faire, l'Etat et les organismes internationaux doivent promouvoir l'utilisation des condoms tout en intensifiant les programmes et services de santé sexuelle et reproductive des jeunes et cela, en tenant compte des obstacles socioculturels, socio-économiques, institutionnels qui influent négativement sur son utilisation et de la répartition de ces programmes et services sur les différentes entités géographiques du pays ;

· Le renforcement des programmes de santé sexuelle et reproductive permettant la promotion des méthodes contraceptives, par la mise en oeuvre des actions favorables à l'éducation des jeunes adolescentes au niveau secondaire et plus ;

· L'implication des jeunes dans l'élaboration des programmes de santé sexuelle et reproductive les concernant, afin de déceler les facteurs qui handicapent le changement de leur comportement ;

· Renforcer les actions de sensibilisation, d'information et de conscientisation des jeunes sur les inconvénients et conséquences du multipartenariat sexuel à l'ère de la fameuse pandémie du VIH/SIDA, et sur les risques liés à la sexualité précoce non protégée, qui sont déjà en cours à travers différents projets et programmes au pays menés par des organismes comme l'UNICEF, le FNUAP et l'OMS.

· Discuter ouvertement de la sexualité avec les enfants et les jeunes, et cela avec franchise, réduirait pour ces derniers, le risque d'infection aux IST/ VIH/SIDA ;

· Améliorer les conditions de vie des populations à travers une politique de création d'emplois (un moyen pour réduire la pauvreté des populations), en vue d'accroitre le pouvoir décisionnel des parents sur leurs enfants.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci