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La culture de l'igname ( Dioscorea sp ) et sa valeur sociale, culturelle et économique dans le canton de Dimori en pays Bassar au Togo

( Télécharger le fichier original )
par Bassa KPAKPADJA
Université de Lomé Togo - Maitrise en lettres et sciences humaines 2011
  

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Conclusion partielle

Toute activité nécessite des outils, mais des outils qui répondent aux exigences du travail à accomplir et qui le facilitent. A Dimori, les outils utilisés sont encore rudimentaires et consommateurs de temps et d'énergie (houe, daba, coupe-coupe etc.) ; ce qui ne permet pas l'accomplissement des différentes opérations culturales en temps voulu et compromet ainsi la bonne réussite des activités de la campagne agricole même si l'ingéniosité de ces opération ne sont plus à discuter. Mais le dioscorea sp est une plante qui épuise vite les sols, et avec l'accroissement de la population du canton qui est à 98 % paysanne, le producteur n'arrive plus laisser sa terre au repos pendant 5 ans au moins. Résultat, crises foncières et réduction des parcelles d'exploitation apparaissent dans les habitudes des paysans et conduisent même à l'utilisation de l'expression de « paysans sans terre ».

Dans ces conditions, comment continuer par cultiver les espèces locales de Dioscorea sp qui ne connaissent que les terres fertiles de Dimori telle laboco, une espèce locale trop exigeante en matières minérales et qui change de saveur dès que le sol change de composition ? Faut-il alors seulement se calquer sur les espèces améliorées et importées ? Et que fait ont des valeurs de ce tubercule ?

CHAPITRE 3 : LA VALEUR SOCIALE CULTURELLE ET ECONOMIQUES DU DIOSCOREA SP DANS LE CANTON DE DIMORI

3.1- Le Dioscorea sp, une plante à valeur sociale reconnue à Dimori

La valeur sociale du Dioscorea sp n'est plus à démontrée car, que ce soit à Dimori ou partout ailleurs au Togo, le Dioscorea sp tient une place importante dans les comportements sociaux des paysans cultivateurs de cette denrée et dans les habitudes alimentaires des populations consommatrices.

3.1.1-Les comportements sociaux des paysans

A Dimori, le Dioscorea sp a une valeur inexprimable depuis la nuit des temps, c'est-à-dire depuis sa découverte et son adoption comme aliment de base. Dans presque tous les ménages (soit 98 % des enquêtés), se trouve au moins un paysans qui s'adonnent à cette culture. À la question de savoir pourquoi tant d'enthousiasme pour cette culture, les paysans répondent que c'est à cause de sa valeur nutritive et économique.

3.1.1.1- Importance nutritive du Dioscorea sp

Sur le plan alimentaire, le Dioscorea sp occupe une place privilégiée dans les habitudes alimentaires de la population. En effet, selon la taille du ménage et selon l'importance de la production, tous les ménages consomment le Dioscorea sp, surtout pilée, pendant une majeure partie de l'année comme le montre le tableau n°13.

Tableau n°13 : Répartition des enquêtés selon la fréquence de consommation de Dioscorea sp

Modalité

Effectifs

Pourcentages

2 à 4 mois/an

38

31,67

5 à 7 mois/an

24

20,00

Toute l'année

58

48,33

Total

120

100,00

Source : Travaux de terrain ; 2011.

En effet, selon le tableau n°13, près de la moitié des enquêtés soit 48,33 % consomment le Dioscorea sp toute l'année ; 20 % la consomment entre 5 et 7 mois dans l'année et 31,67 % en consomment entre 2 et 4 mois. Cela traduit l'importance de la place que tient le Dioscorea sp dans les habitudes alimentaires des populations de la région.

De plus, la composition nutritive du tubercule justifie cette consommation abusive du Dioscorea sp car, malgré cela, les populations n'ont aucun problème de nutrition. En effet, la composition chimique des tubercules de Dioscorea sp est voisine de celle de la pomme de terre avec environ 25 % d'amidon, mais un peu plus de protéines (environ 7 %, quatre fois plus que le manioc). Ils sont très pauvres en matière grasses et en minéraux et assez riche en vitamine C.

Tableau n°14 : Répartition des enquêtés selon le nombre de repas à base

De Dioscorea sp par jour

Nombre de repas par jour

Effectifs

Pourcentages

1 repas

23

19,17

2 repas

66

55,00

Plus de 2 repas

31

25,83

Total

120

100,00

Source : Travaux de terrain,, 2011.

L'analyse du tableau n° 14 révèle que 55 % des enquêtés consomment le Dioscorea sp en repas au moins deux fois par jour. 25,83 % le prennent plus de deux fois par jour contre seulement 19,17 % qui en consomment une fois par jour. Ils les consomment en tranches cuites le matin avant le départ pour le champ, en pâte pilée (foufou) au déjeuné et au dîné.

- Le revenu issu du Dioscorea sp et la santé des producteurs

Les revenus de la vente de Dioscorea sp ont permis en partie à bon nombre de ménages de retrouver la vitalité, la joie de vivre et de travailler en toute quiétude. Au cours de nos investigations, 9,16 % des enquêtés ont reconnus s'être servis de ces revenus dans les cas extrêmes tels que les césariennes, les opérations d'hernies et les morsures de serpents. D'autres ont affirmés qu'ils ont contractés des dettes à l'USP (Unité de Soins Périphériques) de Dimori et ce n'est qu'après la vente du Dioscorea sp qu'ils ont pu les éponger. Certains même sont allés jusqu'à emprunter de l'argent auprès de la seule institution de micro finance de la place à savoir l'IDH (Investir Dans l'Humain) pour résoudre non seulement les problèmes de capitaux agricoles mais aussi celui de la santé. En un mot, les revenus du Dioscorea sp ont permis dans une certaine mesure aux producteurs de Dioscorea sp de faire face à certains problèmes de santé qui exigeaient des sommes quasi importantes.

- Le revenu issu du Dioscorea sp et l'achat des équipements

Se distraire et être à l'écoute des informations de son pays et du reste du monde est un idéal à atteindre par tout homme soucieux du progrès. Les paysans de Dimori l'ont vite compris en se dotant des appareils électroménagers tels que les poste radios, quelques postes téléviseurs, quatre ou cinq tout au plus disséminés dans tout le village à cause du manque de l'électricité et des téléphones portables.

- Le revenu issu Dioscorea sp et l'habitat

L'habitat amélioré qui a marqué le paysage de la région pendant la période d'avant la libéralisation de cette économie autour des années 1970 est tombé en désuétude. Les murs des bâtiments souvent en banco se fendillent et s'écroulent en partie sous le poids des pailles surannées, vielles et pourris par endroits devant l'incapacité notoire des propriétaires de les moderniser.

Aujourd'hui, ceux qui arrivent à se construire un habitat relativement moderne grâce à la vente des tubercules de Dioscorea sp ou grâce à leurs enfants partis en aventure au Nigeria ou ailleurs (65 sur 120 soit 54,16 % de nos enquêtés), le font souvent en banco couvert de tôles ondulées sans crépissage ni cimentage. (Figure n°8).

Figure n° 8 : Répartition des enquêtés ayant construits selon le type de construction

Source : Travaux de terrain ; 2011

Au regard la figure n°8, parmi les constructions réalisées, 18,46 % sont en dure et 81,54 % sont en banco. Par ailleurs, il faut souligner que la majorité des constructions en dure est essentiellement l'oeuvre des producteurs commerçant ou exerçant une activité parallèle très rentable.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams