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La culture de l'igname ( Dioscorea sp ) et sa valeur sociale, culturelle et économique dans le canton de Dimori en pays Bassar au Togo

( Télécharger le fichier original )
par Bassa KPAKPADJA
Université de Lomé Togo - Maitrise en lettres et sciences humaines 2011
  

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3.2- La valeur culturelle du Dioscorea sp à Dimori

Dans ce milieu fortement animiste, la pratique de certaines cultures est soumise à l'observance des rites et coutumes comme c'est le cas pour la culture du Dioscorea sp, sa vente et sa consommation.

3.2.1-La culture du Dioscorea sp à Dimori

La culture du Dioscorea sp est une activité très complexe dans le canton de Dimori. En effet, avant de planter le Dioscorea sp, le paysan procède par certaines pratiques rituelles en la matière. C'est ainsi qu'il n'est pas rare de voir une croix noire sur un caillou placé dans un coin du champ ou un canari rempli d'eau et de racines caché dans le champ comme le montre la photo n°5 ci dessous.

Photo n° 5 : Un gris-gris à l'extrémité d'un champs de Dioscorea sp à Dimori

Source : Cliché de l'auteur, photo prise en octobre 2011

Ce gris-gris dessiné sur un caillou et placé à l'entrée du champs est une préparation dont seuls les initiés connaissent la composition. Selon les paysans, ce sont des gris-gris dont le rôle est de protéger le champ contre les esprits maléfiques et d'assurer une bonne récolte. Au cours de nos investigations, 73,33 % des enquêtés reconnaissent avoir recours aux rites préalables aux ancêtres et aux gris-gris avant de planter le Dioscorea sp selon les proportions du tableau n° 15.

Tableau n°15 : Répartition des sacrifices selon leur destination

Destination des sacrifices

Effectifs

Pourcentages

Ancêtres

59

68,60

Gris-gris

27

31,40

Total

86

100,00

Source : Travaux de terrain ; 2011.

Il ressort de l'analyse du tableau n°15 que 68,60 % des sacrifices sont destinés aux ancêtres, c'est-à-dire les divinités qui règlent la protection des cultivateurs et de leurs familles et la bonne marche des activités agricoles ; 31,40 % des sacrifices sont destinés aux gris-gris, c'est-à-dire aux idoles des jumeaux car selon la tradition, ces derniers sont des êtres très puissants capable d'agir positivement ou négativement sur les récoltes.

3.2.2- La consommation des nouveaux tubercules de Dioscorea sp

La consommation des nouveaux tubercules de Dioscorea sp fait souvent l'objet de sacrifices aux mânes des ancêtres. La tradition Bassar en général et celle des `'Taapu'' en particulier est très exigeante. Elle stipule que « tout fils bassar, chez lui ou à l'étranger, ne doit pas consommer les nouveaux tubercules de Dioscorea sp avant les cérémonies préalables requises au risque de se sentir malade après ; et que s'il est amené à le faire loin de son village, il devrait mettre une pincée sur le gros orteil (en signe de sacrifice) avant de commencer à en manger ».

Cette consommation fait aussi l'objet de sacrifices aux idoles des jumeaux cités précédemment. En effet, des cérémonies appelées les `'cérémonies des calebasses ou T'youte'' sont faits chaque année en leur honneur avant la consommation de la nouveaux tubercules de Dioscorea sp.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon