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L'analyse des produits financiers islamiques et la gestion des risques. Cas de la Moucharaka et de la Mourabaha

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par Moussa DIOP
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Master 2 monnaie finance et banque 2013
  

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I.2. Les normes comptables

En dehors des difficultés juridiques et réglementaires, les banques islamiques sont aussi confrontées à des problèmes de normalisation sur le plan de la comptabilité. En effet, pour mieux jouer leur rôle de supervision, les banques centrales obligent les banques de second rang de présenter leur bilan consolidé.

L'Analyse des produits financiers islamiques et la gestion des risques : Moucharaka et Mourabaha

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Il se trouve que les banques islamiques ont souvent des méthodes de comptabilisation un peu différentes de celles des autres banques en ce qui concerne les opérations basées sur le système des 3P 34 (voir Tableau 1). Ce qui entraine beaucoup de difficultés dans l'établissement des comptes de profit ou de perte.

Cependant des organisations comme le Conseil des Services Financiers Islamiques (CSFI) et l'Organisation de Comptabilité et d'Audit pour les Institutions Financières Islamiques (OCAIFI) sise au Bahraim, sous la direction de la Banque Islamique de Développement (BID) ont défini des normes internationales qui n'ont été adopté pour l'instant que par quelques pays.

Les spécialistes ont donné des explications sur certains concepts comptables. Selon le concept d'entité comptable, la banque islamique a le devoir de considérer l'entreprise et les propriétaires comme deux entités différentes. Ce concept ne diffère pas de la finance conventionnelle et il suppose la distinction des responsabilités de la banque et des actionnaires. Il y a un autre principe qu'on appelle le principe de « going concern » qui permet à la banque de pérenniser l'activité de la banque. Cette notion est importante pour la valorisation des actifs au bilan, car elle suppose que la valeur d'un bien n'est autre que ses flux futurs actualisés. En comptabilité islamique, ce principe est accepté cependant, la valorisation des actifs dans la finance islamique diffère de la valorisation conventionnelle. En effet, en finance conventionnelle c'est la méthode basée sur les flux futurs de liquidités capitalisés qui est utilisée alors qu'en finance islamique on préfèrera plus la méthode du « Current Cash » qui détermine la valeur d'un actif en fonction du montant pour lequel il pourrait être sur le marché (C. Karim, 2008. p.60).

I.3. Bilan des banques islamiques vs banques conventionnelles

Il existe une différence de comptabilisation entre les bilans des banques islamiques et des banques classiques. Comme nous l'avons vu précédemment certains produits financiers islamiques sont spécifiques à la finance islamique elle-même. L'autre différence est que dans le bilan des banques traditionnelles il n'y a pas d'équivalence de compte PSIA (Profit Sharing Investissment Account). Le compte PSIA est un compte d'investissement à partir du quel les rendements de la banque y sont déterminés.

34 Les opérations de 3P nécessitent plusieurs comptes et leurs enregistrements sont souvent différents selon les banques car les Comités de la Charia n'ont pas toujours les mêmes opinions sur le caractère halal (licite) de ces opérations (question d'école de pensée).

Le tableau suivant met en relief cette comparaison entre banque islamique et banque conventionnelle en termes de bilan (actif et passif)

Tableau 1 : Bilan banque conventionnelle vs bilan banque islamique

Banque Conventionnelle Actif Banque islamique

Actif Circulant

Titres négociables Prêt standard Découverts Autres avances

Actif immobilisé

Participation Immeubles

Actif Circulants Cash

Investissement

Financement Moucharaka Financement Moudaraba

Mourabaha interbancaires de CT

Vente à crédit

Salam Istisna'a

Mourabaha

Investissement actions, immobiliers

Actif immobilisé

Participation (Moucharaka) Immeubles

Diminishing Moucharaka

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Nous constatons dans l'actif du bilan des banques que les produits Moucharaka et Moudaraba (voir paragraphe II) constituent les principales différences. Ces produits sont soumis au principe de 3P (Partage des Profits et des Pertes) donc obéis à la philosophie musulmane. Nous avons aussi, dans le bilan des banques islamiques, deux comptes PSIA (Profit Sharing Investissement Account ou compte d'investissement) : restreint et non-restreint. Le premier permet à son détenteur de définir l'allocation de ses actifs. Le second est appelé non- restreint car il délègue l'entière gestion de ses actifs à la banque. Dans celui des banques conventionnelles, il n'existe pas d'équivalent aux comptes PSIA (C. Karim, 2008. p.24).

Banques conventionnelles Passif Banques islamiques

Dette CT

Dette CT

Dépôts

Emprunts et dettes financières diverses

Dette LT

Compte courant (Qard Hassan) Compte d'investissement (PSIA)

Restreint

Non- restreint

Compte d'épargne

Zakat et impôt anticipé

Mourabaha interbancaire de CT Provision (IRR)

Dette LT / Fonds propres

Capital action

Bénéfice

Bénéfice à purifier Réserves (PER)

Capital action

Fonds islamiques

Bénéfice Réserves

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Source : SUNIL KUMAR K. et IOANNIS A, 2008

Théoriquement, s'agissant du passif, les banques islamiques auront seulement à gérer des dépôts d'investissement. Pour ce qui est de l'actif, les fonds mobilisés seront utilisés à travers des contrats de participation aux profits (Moucharaka et Moudaraba). Ainsi tout choc affectant l'actif sera amorti par les dépôts d'investissement acceptant de partager les risques. De cette manière, les banques islamiques offrent une alternative plus stable comparativement à celle du système bancaire traditionnel (BID, 2002, p.24).

Nous allons voir maintenant de façon plus détaillée, les produits de la finance islamique.

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