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Le texte promotionnel culturel

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par David LEGOUPIL
Université Paris V René Descartes - Master pro 2 expertise en sémiologie et communication 2007
  

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Deuxième partie : essai de définition comparative du texte promotionnel culturel

I Pour une désignation et une définition du texte qui vise à promouvoir une manifestation culturelle

1. Le problème de la désignation: un genre sans nom?

Depuis le début de ce mémoire, j'ai volontairement utilisé différentes expressions pour désigner le genre textuel que j'ai été amené à pratiquer. Il est maintenant temps de formaliser ce travail par une approche plus théorique qu'il convient d'ouvrir sur la question de la désignation. Mon intention, ici, s'exprimera, mieux que je ne le ferais, par une citation de F. Just: « Les étiquettes accolées au genre ne doivent pas être lues comme des traces de ce rêve cratylique du mot juste, mais comme une sorte de label ou de sceau garantissant la composition du produit»14(*). Ainsi il me faut bien nommer, classer, connaître la «composition» de ce genre de texte culturel, non pas, donc, pour que le langage soit harmonieusement le reflet exact du monde mais, beaucoup plus simplement, pour les besoins de l'analyse dans le cadre d'un mémoire de master et peut-être aussi pour avoir une plus grande maîtrise professionnelle de l'exercice.

A l'ODC, ce genre n'a pas de nom. On parle parfois de «présentation». C'est notamment le mot qu'utilise Vincent Roche, à l'écrit, dans la plaquette 2007-08 (p. 33) lorsque à propos du Printemps de la chanson, il renvoie son lecteur, dans un court paragraphe informatif, à une publication ultérieure: « A partir de janvier 2008, retrouvez sur notre site Internet www. Odc-orne.com ou en nous demandant le programme complet du festival, toutes les informations sur les artistes de cette nouvelle édition: présentations, photos, extraits musicaux, sites Internet, tarifs, points de vente, contacts...». Le terme «présentation» est juste dans le sens où il s'agit bien de donner à voir un artiste (ou un spectacle), de «l'introduire» (en jouant sur l'anglicisme) dans la conscience du lecteur. Le mot «présentation» revêt un caractère informatif et suppose une forme de neutralité de la part du locuteur. De plus, le fait qu'il soit associé dans le paragraphe cité à des éléments d'ordre concret (le prix, l'heure, des adresses) renforce la portée informative du mot. Or, le terme n'est pas, à notre avis, pleinement satisfaisant, car il ne s'agit pas uniquement de présenter, d'informer, mais de «donner envie», le texte ayant une fin pragmatique: la venue du public dans les salles de spectacle et les lieux d'exposition.

En fait, la plupart du temps, à l'oral, les textes sont simplement désignés à l'ODC par le mot «texte» ou par une locution du type «le texte sur...» suivie du nom du spectacle ou du nom de l'artiste. Cette absence de nom spécifique est peut-être une forme de modestie. Ne pas nommer, ne pas catégoriser, c'est minimiser et ne pas se prendre trop au sérieux en employant des grands mots comme ceux, par exemple, du jargon journalistique (l'édito, le billet, la critique, etc.) dans un cadre provincial et rural où l'humilité, même lorsqu'on travaille dans la culture, est une valeur importante. Ainsi, outre les mots «présentation» ou «texte», je me souviens d'avoir utilisé des formulations ironiques («mon chef d'oeuvre») ou banalisantes («le truc») afin de me conformer à cette exigence de «simplicité».

Pourtant, faute d'un nom fixé, il y bien une catégorisation générique opérée, même intuitivement, par les rédacteurs de l'ODC car c'est bien, comme l'écrit Jean-Michel Adam, cette «catégorisation générique même vague d'un objet discursif [qui] en permet la production autant qu'elle en guide la lecture»15(*). On peut même aller plus loin et suivre Dominique Maingueneau qui, dans une étude sur les guides touristiques, affirme que tout genre de discours impose un contrat entre le scripteur et son lecteur16(*).

D'après nos sources, ce genre de texte n'a effectivement pas de nom stable. Et l'on considérera avec Jean-Michel Adam17(*), reprenant Bakhtine, que, les genres étant d'une infinie diversité, une typologie générale, comme celle tentée par M. Dimter, est impossible et que seules le sont les typologies «locales», c'est-à-dire relatives à une formation sociodiscursive particulière.

* 14 F. JUST dans Réseaux (revue), cité par ADAM J- M (2001) dans l'introduction de Genres de la presse et analyse de discours, dans Semen 13 (op. cit.), p 9.

* 15 ADAM (2001) dans Semen 13 (op. cit.), introduction (d'après Bakhtine), p. 8

* 16 MAIGUENAU (2005), op. cit., p. 200

* 17 ADAM (1999), op. cit.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille