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Le texte promotionnel culturel

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par David LEGOUPIL
Université Paris V René Descartes - Master pro 2 expertise en sémiologie et communication 2007
  

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12. Les évaluatifs de comparaison dans les TPC

Les évaluatifs de comparaison, remarquables par leur graduabilité, caractérisent quantitativement et qualitativement un objet et témoignent souvent d'un jugement de valeur implicite ou suggéré. Dans les critiques journalistiques comme dans les TPC, ces évaluatifs prennent souvent la forme de ce que Sophie Moirand appelle la comparaison-référence: «Présenter un nouveau livre, un nouveau film ou un nouveau disque dans un journal, c'est le «distinguer» de l'ensemble des livres ou des films qui constituent «l'univers partagé» du critique et des lecteurs mais c'est aussi le classer dans des sous-catégories connues ou présupposées telles.» Ainsi c'est parfois par une « comparaison à l'intérieur de la catégorie »64(*) que s'énonce l'évaluation. Sophie Moirand en propose un exemple extrait d'une critique journalistique culturelle que l'on pourrait tout à fait lire dans un TPC : «De cette nouvelle école, c'est de loin, le plus achevé, le plus sympathique, le plus ébouriffant».

Vincent use de ce type d'évaluatifs de comparaison graduables pour, tout à la fois, présenter et mettre en valeur la comédienne Marie-Christine Barrault et le chanteur auteur-compositeur Renan Luce :

« [...] cette pièce offre un rôle en or à une femme talentueuse : Marie-Christine Barrault. Une des comédiennes les plus douées de sa génération et dont la trajectoire depuis près de quarante ans est un exemple pour beaucoup. » (Vincent, Opening night, t. p., p. 10)

« Ses textes, finement écrits, sont une succession d'histoires douces et amusantes et sont peuplés de personnages hauts en couleur. Il y a du Brassens. Du Fersen. Ou tout simplement du Renan Luce tant il est rare de découvrir chez un artiste de cet âge là un univers autant affirmé et différent de ceux que l'on côtoient habituellement. » (Vincent, Renan Luce, t. p., p. 16)

Ces comparaisons-référence, qui constituent donc une des armes favorites de l'arsenal descriptif commun aux journalistes et aux communicants culturels, sont pratiques (d'aucuns diraient faciles), notamment pour présenter un artiste peu connu du grand public.

On sait en revanche qu'elles sont diversement appréciées des artistes. La référence, par exemple, à Georges Brassens, pour décrire l'univers d'un jeune auteur-compositeur français, est, certes, élogieuse. Mais elle peut être ressentie par l'artiste comme un héritage encombrant voire comme un étiquetage un peu stéréotypé.

Ainsi, nous ne devons pas oublier que, du point de vue de la réception, l'artiste est, après le public, un destinataire second du texte et que, même si son statut de lecteur est plus qu'incertain (surtout lorsque le texte provient d'un tout petit « média » provincial...), il occupe une place essentielle dans l'imaginaire du rédacteur culturel. Ainsi la comparaison-référence, même élogieuse, peut être envisagée, comme menace, sous l'angle de la théorie des faces, dans le rapport rédacteur / artiste.

* 64 MOIRAND Sophie (1990), op. cit.

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