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La santé communautaire dans la région des savanes, Togo. Une étude de cas sur les commissions santé dans les districts sanitaires de Kpendjal, Tandjouaré et Tône

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par Alexander Doyle
Université libre de Bruxelles - Master en sciences de la population et du développement 2012
  

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2. LES COMMISSIONS SANTÉ

Afin d'avoir une vision synthétique du positionnement des CS dans l'arène sanitaire locale ainsi que de leur rôle et fonctionnement propre, nous proposons le schéma sur la page suivante. Celui-ci sera d'un appui fondamental au cours de la présentation des CS et tout au long de notre analyse.

115 Olivier de Sardan, J.-P., 2003, « Pourquoi le malade anonyme est-il si « mal traité » ? Culture bureaucratique commune et culture professionnelle de la santé », in Jaffré, Y. & Olivier de Sardan, J.-P., Une médecine inhospitalière. Les difficiles relations entre soignants et soignés dans cinq capitales d'Afrique de l'Ouest, Karthala, Paris, p. 292.

Figure 7 : Présentation schématique des CS au sein du « Projet Intégré de Santé dans la région des Savanes »

Sensibilisation

Construction de latrines

Participant

Mobilisateur

Stratégies

avancées & PEV

Conflits

intercommunautaires

Activités

champêtres

Villages

Amélioration de l'offre et la qualité des soins de santé

Représentation villageoise

Villages oubliés

Facteurs externes

Réunions

Conseiller

Secrétaire

Président

Membres

Rôles

Éloignement géographique

Construction de cuisines

USP

Activités

Entretien

Fonctionnement interne

Compétences et formations

Actions et activités

USP

Dysfonctionnements internes

Médecine

«traditionnelle»

Supervision

CS

Motivation

LC

3ASC

Intervenants externes

Soutien aux USP

Consternation

Raisons

Autofinancement

«Mécanismes de débrouille»

Réappropriation
des tâches du COGES

Perspective historique

CPE

Relations de

proximité

Double statut

ASC

GPC

Problèmes et difficultés

JARC

Utilisation de leur statut

CVD

COGES

Acteurs impliqués

Abandon

(retrait, décès)

Membres des CMB

Thérapeutes traditionnels

Composition des effectifs

Mauvaise

compréhension

des objectifs du projet

RFS

Autorités

administratives et locales des cantons

Club
des mères

Représentativité non exhaustive

Mauvaise répartition

Assitant 3ASC

59

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Nous proposerons, à ce stade-ci, de mettre en avant l'ensemble des caractéristiques qui régissent les CS. En allant des aspects historiques jusqu'à à la situation actuelle, nous nous attèlerons à illustrer l'ensemble des composantes qui font vivre cet organe.

2.1.Historique

2.1.1. La création des Commissions Santé

Ces CS ont été constituées fin 2008 dans le cadre du « Projet Intégré de Santé dans la région des Savanes » élaboré par LC et piloté par l'ONG 3ASC. Ces groupements sont venus en appui direct aux prestataires de vingt-deux USP de la région des Savanes. Comme mentionné précédemment, la mise en place de ce nouveau dispositif avait notamment pour ambition de concilier les difficultés relatives à la santé des populations villageoises et les préoccupations locales en matière de représentation des intérêts de ces habitants. Pour ce faire, la création d'un organe susceptible de répondre à ces deux axes est apparue nécessaire aux yeux de 3ASC.

Ces groupements s'inspirent amplement des expériences passées :

« Il y avait un programme qui travaillait sur ces aspects là, de l'appui aux activités de santé communautaire surtout dans la préfecture de Kpendjal, c'était financé par Louvain-développement. Il fallait que les villages soient organisés pour participer surtout à la prise en charge de résolution des problèmes qui se posent à eux. (É) Il fallait sélectionner les villages en question pour encadrer ce programme là, et après leur sélection, il fallait un processus de mise en place de ces comités villageois qu'on appelait les COSAN. Il fallait procéder à ce qu'on appelle un diagnostique participatif avec les villageois avec une méthode qu'on appelait la méthode MARP116, c'est-à-dire la méthode accélérée de recherche participative. Donc c'était avec ces outils qu'on amenait les populations à comprendre qu'ils avaient des problèmes de santé dans leur milieu et qu'il fallait s'organiser pour pouvoir régler ces problèmes qui se posent à eux. (É) Avec ces outils, on les amenait à comprendre qu'avant même de s'attendre à des appuis il fallait que les populations soient organisées, donc ça suppose qu'il fallait mettre en place un comité qui devrait pouvoir vraiment accompagner tout ce processus de résolution des problèmes de santé dans les villages. C'est comme ça qu'on est

116 « La vague des méthodes de diagnostic participatif (É) - et en particulier celle des PRA/Marp - offre une magnifique illustration de la pertinence du concept de populisme bureaucratique et de l'enjeu de la prise en compte de l'économie politique de l'exclusion et de la participation cachée. L'émergence de ces méthodes se veut une réponse au développement « descendant », ignorant les réalités locales ». Vu sur : Lavigne Delville, Ph., « Du nouveau dans la « participation » ? Populisme bureaucratique, participation cachée, et impératif délibératif », in Jul-Larsen, E., Laurent, P.-J., Le Meur, P.-Y., Léonard. (Éds), Une anthropologie entre pouvoirs et histoire. Conversations autour de l'oeuvre de Jean-Pierre Chauveau, Paris/Marseille/Uppsala, Karthala-IRD-APAD, p. 169.

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parvenu à mettre en place à l'époque, ces groupements, dans quarante villages dans la préfecture de Kpendjal. (É) Ils prenaient en charge tout ce qui est problème de leur milieu. Ils devaient travailler avec les populations, par rapport à tout ce qui est sensibilisation, mobilisation, avec les ASC, les accoucheuses traditionnelles et aussi ils travaillaient aussi avec la structure sanitaire, (É) l'entretien des locaux, projets de construction en tout genre, latrines, cuisines, les points d'eau, etc. (É) Le projet devait aussi former ce comité là à leur rôle. Des modules ont été conçus pour voir comment on pouvait renforcer leurs compétences par rapport au secteur de la santé parce que tout seul pris comme ça ils ne s'y connaissaient pas, donc même le concept de santé, c'était pas certains qu'ils maîtrisaient ça, donc il fallait leur expliquer l'Initiative de Bamako (É), donc c'est dans cet esprit que Louvain à financé ce projet. (É) La différence avec les Commissions, c'est que COSAN se retrouvait au niveau du village, les Commissions au niveau de l'aire sanitaire, donc un certain nombre de villages qui se retrouvent. Donc si vous voulez, c'est des Comités Santé qui se retrouvent dans la Commission Santé au niveau maintenant de la Formation Sanitaire, mais il n'y a jamais eu coexistence (É) Par après, je pense que le projet a été repensé un peu, on a trouvé que les COSAN de l'époque ne se retrouvaient pas fondus dans un organe capable de discuter avec les prestataires de soins, donc c'était une faiblesse constatée. Comme ils étaient nombreux et éclatés dans les villages, c'était difficile à coordonner. Ils étaient pas très proches des Formations Sanitaires » [Anonyme, employé de 3ASC].

Suite à la disparition des COSAN, ces responsabilités furent imputées aux COGES, eux-mêmes élaborés à travers les mesures qui furent ratifiées dans le cadre de l'IB. Cependant, les tâches qui leurs furent attribuées lors de leur création, ne leur permirent pas de s'impliquer dans de nouvelles applications, telles que l'identification, la sensibilisation et la résolution de problèmes de santé en étroite collaboration avec les populations locales. Ce faisant, pour répondre à ce manque de représentativité supposé, des CS furent implantées dans le décor sanitaire suivant l' « existence d'un centre conventionné avec les Mutuelles de Santé »117 (à l'exception des centres confessionnels qui ont un autre système de gestion). Toutefois, le président de la CS de Bogou, Tandjouaré réagit en mentionnant que « c'est un problème que l'ensemble des aires sanitaires n'aient pas de CS. Elles deviennent en retard par rapport aux autres, il doit y avoir des CS dans toutes les aires sanitaires du district » [Président de la CS de Bogou, Tandjouaré].

117 Document 3ASC, 2008 « Projet Intégré de santé dans la région des Savanes. Processus de mise en place des Commissions Santé. (Distinction des tâches CS-COGES) ».

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