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"L'appropriation" des enjeux d'un projet par les habitants: cas de l'Agrocité à  Colombes

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par Hadrien Basch
Université Lille 1 - Master de sciences et technologies spécialité ECODEV montage de projets en éco- territoires 2012
  

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2. La participation des habitants dans les projets de AAA et à l'Agrocité

2.1 La participation des habitants pour l'Atelier d'architecture Autogérée dans les projets précédents

78 « Réseaux | R-Urban », consulté le 19 août 2013, http://r-urban.net/network/.

79 Petcou et Petrescu, « Agir l'espace », 7 janvier 2008.

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Pour Hannah Arendt, philosophe allemande du XXème siècle: « Personne ne devrait être appelé joyeux ou libre si il ne participe ni ne partage l'administration de la puissance publique »80.

Depuis les prémices de la constitution de l'association AAA, la participation des habitants est une priorité sinon une nécessité. Comme le souligne D. Petrescu, citant Toni Negri, philosophe du « commun » : « Créer de la valeur aujourd'hui c'est mettre en réseaux des subjectivités et capter, détourner, s'approprier ce qu'elles font de ce commun qu'elles inaugurent »81.

Le travail de AAA n'a de sens qu'en intégrant progressivement les habitants à une oeuvre de réflexion collective axée autour de l'action et du chantier collectif 82. Par la description et l'analyse de l'approche de la participation des habitants dans les anciens projets menés par AAA nous pourrons mieux appréhender le projet R-urban et celui de l'Agrocité. Cette analyse sera menée de façon chronologique afin de montrer les avancements théoriques et pratiques au fil des projets.

Le projet Ecobox a débuté dès 2001 à la faveur de l'investissement d'une friche appartenant au Réseau Ferré Français (RFF). Ce projet, développé dans le quartier populaire de La Chapelle situé dans le nord de Paris vise à

83 La diversité des cultures présentes dans le quartier a amené l'AAA à mettre en lien les habitants du quartier et de ses alentours. Ce lien s'est construit autour d'actions communes réalisées autour d'

84 Ces actions adressent les questions artistiques,
cinématographiques, culturelles en les imbriquant toujours dans un flux continu d'actes du quotidien liés au jardin et à la construction d'objets.

Ecobox a permis de créer un espace inédit dans un lieu abandonné. Les rencontres inestimables qu'il a générés ont débouché sur d'autres qui ont amené une prise de conscience des

80 Hannah Arendt, Essai sur la Révolution, trad. par Michel Chrestien, 1 vol., Les Essais (Paris, 1931), ISSN 0768-4355 123 (Paris, France: Gallimard, 1967).

81 Doina Petrescu, « Jardinières du commun », Multitudes 42, no 3 (2010): 126, doi:10.3917/mult.042.0126.

82 Ibid. : « Pour nous, en tant qu'architectes, la reprise du commun passe par une réappropriation tactique et un investissement collectif des espaces immédiatement accessibles afin d'inventer de nouvelles formes de propriété et de vivre ensemble, plus éthiques et plus écologiques »

83 « urban tactics, projets », consulté le 20 août 2013,

http://www.urbantactics.org/projectsf/ecobox/ecobox.html.

84 Ibid.

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possibilités d'action chez certains habitants du quartier85. Lors de la destruction du lieu voulu par la mairie puis du déménagement obtenu par les habitants ceux ci ont lutté d'abord pour conserver le lieu puis pour récupérer un autre espace. Le quartier est plein de ces lieux vides, laissés à l'abandon en attendant un futur projet, souvent hypothétique. La lutte pour obtenir un nouvel espace à été possible grâce à la force de la communauté qui s'est constituée autour du projet au fil des années. La participation des habitants dans ce projet apparaît ainsi une condition sine qua none de sa pérennité. Nous verrons par la suite que cette participation est également la première étape à une prise de conscience de l'importance des enjeux globaux et de leur lien direct avec les problématiques locales rencontrées au quotidien

L'enjeu éthique est également primordial en ce qu'il structure le cadre de l'action autour d'évènements destinés à accroitre la solidarité, l'entraide, la coopération entre les personnes du jardin et plus généralement du quartier. La définition architecturale sont

La réhabilitation du concept de « commons »86 mis en avant par O. Olström évoque la gestion traditionnelle de ressources partagées entre les membres d'une communauté. Cette notion remise en avant par AAA dans ces projets permet de penser l'appropriation collective pour sortir des cadres rigides de la division propriété privée/ publique :

87 Jl s'agit ici de construire un espace « appropriable » par tous, selon la définition que nous avons donnée de l'appropriation en introduction. Un espace qui permettre une réalisation et un épanouissement personnel en même temps qu'une vie de quartier intense :

88

La spécificité féminine du projet Ecobox mise en avant par D. Petrescu dans son article lorsqu'elle écrit :

» peut s'appliquer aux autres groupes existants.

85 Petrescu, « Jardinières du commun ».

86 Ibid. : « Les « commons »définissaient traditionnellement ces éléments de l'espace environnemental et des ressources naturelles - les forêts, l'atmosphère, les rivières, les pâturages, etc. - dont la gestion et l'usage étaient partagés par les membres d'une communauté. C'étaient des entités que personne ne pouvait détenir, mais que tout le monde pouvait utiliser. Actuellement le sens du terme de commons s'est élargi pour inclure toutes les ressources (matérielles ou immatérielles) qui sont collectivement partagées par toute une population. »

87 Ibid.

88 Ibid.

Le projet du 56 rue saint Blaise dit « le 56 », dans le XXème arrondissement se rapproche de celui initié dans le XVIII ème arrondissement. La participation et l'ampleur du projet n'étaient pas la même mais les principes suivis pour mener le projet sont sensiblement similaires. Toujours en activité aujourd'hui, cet espace, comme Ecobox, à subit de nombreuses transformations et le groupe d'habitant a beaucoup évolué depuis le début du projet. Construit dans une passage entre deux immeubles, lieu inutilisé par ses proches habitants, ce projet frappe par son ambition. Créer un jardin entre deux hauts murs, avec une forte densité urbaine demande un savoir faire. De même, lier des habitants qui n'ont au départ pas forcément d'intérêts en commun est un pari risqué.

La participation des habitants a tout de suite été un impératif sans lequel rien n'aurait été possible. Ce sont essentiellement des femmes qui ont pris en main le lieu pour le faire vivre au quotidien.

Le projet répond à une commande. Les habitants se sont progressivement appropriés le projet et ils sont désormais autonomes dans cet espace, si bien que l'AAA n'a plus aucun rôle d'intendance ou de financement.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore