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Gestion de la pollution azotée de la ressource en eau en milieu agricole: influence des dispositifs agri- environnementaux territorialisés dans le bassin versant de la Seille

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par Romain BOURGUE
Université du Maine - Le Mans - Master II politiques territoriales de développement durable 2013
  

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2. Techniques agro-environnementales

L'amélioration de la qualité de l'eau vis-à-vis de la pollution, et plus particulièrement de la pollution nitratée, nécessite certains choix culturaux qui d'une part, vont limiter les apports d'intrants nécessaires, et d'autre part, réduire le transfert des polluants vers les masses d'eau. Un panel de techniques, maintenant largement répandues en France et dont l'efficacité est établie, constitue le socle des bonnes pratiques à mettre en oeuvre. A ce titre, ce panel est souvent repris dans les programmes d'action territoriaux de réduction de la pollution agricole.

La couverture permanente des sols

En France, les conditions climatiques entrainent de longues périodes défavorables à la croissance des cultures : entre septembre et mai pour les cultures de printemps, et entre juillet et mai pour le passage d'une culture d'hiver à une culture de printemps. Bon nombre de rotations de cultures annuelles laissent le sol sans couvert végétal pendant ces périodes, ce qui favorise les reliquats d'azote minéral lessivables. La plantation de cultures intermédiaires ou le maintien de résidus de cultures protègent les sols de l'érosion. La biomasse produite adsorbe les nitrates et améliore la porosité du sol, favorisant ainsi l'infiltration des pluies au détriment de leur ruissellement. Les couverts végétaux intermédiaires constitueraient le moyen le plus efficace et bon marché pour la réduction du lessivage de l'azote (Lacroix et al., in Hellier et al., 2009).

Master 2 Politiques Territoriales de Développement Durable 13

Première partie :

Relation Eau-Agriculture au niveau national La Seille : Gestion de la ressource en eau et pollution agricole

Plusieurs études menées en France ont mesuré une réduction de 30 à 60 % des fuites en nitrates par cette technique (Beaudoion et al. Et Constantin et al. In Hellier et al, 2009). Les cultures intermédiaires les plus fréquentes sont la moutarde blanche (Sinapis alba), le seigle (Secale cereale L.), le sorgho commun (Sorghum bicolor) et la phacélie à feuilles de tanaisie (Phacelia tanacetifolia) utilisables en association.

La réimplantation des haies arbustives

Comme pour les cultures intermédiaires, les haies contribuent à la perméabilisation, à l'activité biologique et à l'enrichissement du sol au niveau des racines. Des campagnes de replantation ou de préservation du paysage bocager peuvent contribuer à réduire de manière remarquable les flux lessivés vers les masses d'eau. Le transfert de nitrates peut ainsi être divisé par quatre dans les 120 premiers centimètres du sol entre l'amont et l'aval de la haie.

L'implantation de bandes enherbées

Les bandes enherbées implantées en bordure de parcelle ou sur les bords des cours d'eau constituent des zones tampons dont l'efficacité a souvent pu être démontrée. Simplement fauchées et non fertilisées, leur largeur optimale se situerait entre cinq et dix mètres. Leur efficacité dépend de la nature du sol, du couvert végétal voisin (une bande enherbée suivie d'une haie offre une efficacité maximale) et de la saison (efficacité réduite en hiver). Les bandes enherbées peuvent toutefois être court-circuitées par un réseau de drainage mal conçu. Une bande de six mètre de large composée des espèces fréquentes (ray-grass anglais, fétuque, dactyle...) pourrait ainsi intercepter jusqu'à 99% des pesticides. Pour la même largeur, une étude privée d'Arvalis révèle une baisse de 62% du volume d'eau ruisselé, de 58% des teneurs en nitrates, de 72% des teneurs en produits phytosanitaires et de 91% en particules solides y compris phosphates(Arvalis). D'un coût total d'implantation estimé à 100€/ha et d'un coût d'entretien de 30€/ha, les bandes enherbées constituent une technique efficiente de protection des cours d'eau.

Exempl

100 90 80 70 60 50 40 30 20 10

0

 

6 mètres

12 mètres

18 mètres

 
 
 

Volume d'eau

ruisselé

Teneurs en

nitrates

Teneurs en

produits

phytosanitaires

Teneurs en
particules
solides, dont
phosphore

Figure N°7 : Exemple de l'efficacité de trois largeurs de bandes enherbées (source Arvalis)

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La préservation des zones humides

Les zones humides abritant des eaux stagnantes peu oxygénées sont des milieux de dénitrification où peuvent aussi se fixer les particules érodées sur lesquelles sont adsorbées du phosphore ou des molécules phytosanitaires. Les prairies humides de fonds de vallons sont les plus efficientes et les plus concernées par les campagnes de préservation des entités paysagères. Leur efficacité est fonction du temps de séjour des intrants dans la zone humide, d'où une efficacité moindre en période de forte pluviométrie. L'efficacité vis-à-vis des nitrates a atteint 75% de dénitrification pour une zone humide de l'ouest du bassin de la Seine en période estivale (Curie, 2006). D'autres mesures révèlent des taux réduits de 35 à 100% (Larson et al., 2000 ; Haag, Kaupenjohann, 2001 in Hellier et al., 2009)

La priorisation des prairies

Les prairies sont très avantageuses en termes de préservation de la qualité des eaux. Assurant une couverture végétale permanente et une perméabilité du sol, le lessivage hivernal des nitrates est fortement réduit. Sources de biodiversité et peu traitées en substances polluantes, leur abandon au profit des cultures fourragères annuelles n'est pas sans conséquence sur la qualité de l'eau. L'efficacité des prairies dépend des pratiques, notamment de la densité d'élevage lorsque celles-ci servent de pâturage. Plus leur gestion est extensive, moins le risque de transfert de nitrates est important. Les risques de pollution sont toutefois plus importants sous une prairie pâturée que sous une praire fauchée (Simon et al, in Hellier et al., 2009). L'allongement de la durée des prairies est également favorable à la qualité de l'eau : plus la prairie se rapproche d'une prairie permanente, plus elle est efficace dans l'adsorption des nitrates. Cependant, l'intégration ne serait-ce que d'une prairie temporaire au sein d'une rotation céréalière s'avère déjà bénéfique pour la qualité de l'eau.

Les méthodes d'apport des intrants

Les dates d'épandage des substances phytosanitaires en fonction des conditions météorologiques conditionnent de manière très significative leur transfert dans le milieu.

En ce qui concerne la fertilisation azotée, celle-ci doit être équilibrée. Le fractionnement des apports permet d'adapter la fertilisation aux besoins des cultures et d'éviter les excédents d'azote lessivable. Un apport annuel d'azote organique inférieur à 170kg d'azote/ha est à ce titre conseillé. Un cahier d'épandage et un plan de fumure peuvent être réalisés par l'exploitant.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote