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Le migrant africain du grand- Lyon. L'" agir " social et économique à  construire. Enjeux, discours d'acteurs, pratiques, stratégies et cadres d'intégration, de mobilisation et valorisation des compétences des migrants sub- sahariens de l'agglomération lyonnaise

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par Issopha NSANGOU
Université Paris 1 Panthéon- Sorbonne  - Master 2 Pro en ingénierie du développement social  2012
  

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4. La création d'entreprise, hors du champ des préoccupations des associations subsahariennes ?

De « retour dans le pays d'accueil », en France et à Lyon donc, notre entrepreneur a multiplié des initiatives entrepreneuriales, dans une démarche toujours individuelle, comme c'est le cas pour nombre d'entrepreneurs africains rencontrés à la « rue de la Guillotière »128, en l'absence de relais associatifs forts spécialisés dans l'accompagnement spécifique129 des migrants à la création d'activités génératrices de revenus au sein de la communauté des migrants de Lyon; à l'exception notable de structures identifiées tel le Centre A.C.F à

que ce concept implique de plans d'ensemble nécessairement régionaux et nationaux. Certaines associations, souligne DAUM, modulent d'ailleurs cette ambition dans leur intitulé en association d'aide au développement du village par exemple.

126 Cossue, dans le jargon populaire local&

127 Extrait de l'Entretien du 16 octobre 2012

128 Artère marchande lyonnaise célèbre pour ses vitrines alimentaires exotiques, salons de coiffures et son éclectisme fortement dominé par les cultures africains subsahariens.

129 Lévy-Tadjine déjà cité insiste dans sa thèse de doctorat tout particulièrement sur la nécessité de prendre en compte et d'intégrer dans le processus d'accompagnement les spécificités culturelles de l'accompagné, de même que le cadre culturel dans lequel il inscrit sa démarche entrepreneuriale : intégrationniste, ségrégationniste, assimilationniste.

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Villeurbanne, qui nous a accueilli en stage ou les établissements publics ou privés tous publics qui abondent dans le département.

C'est dans cette optique que nous avons investigué quelque peu au coeur de cette artère marchande, recherchant une association d'entrepreneurs ou une fédération des patrons de boutiques subsahariens dans la ville de Lyon, en vain. Il n'en existait pas. De l'aveu même de deux propriétaires d'une boutique de commerce alimentaire de détail consultés, les soutiens ou l'accompagnement à la création d'entreprise dans le commerce de détail et les services en particulier relèvent des démarches et des réseaux d'entraide personnels (amicaux et familiaux) des entrepreneurs.

Un responsable associatif déplore en ces termes cet état de fait:

« En ce qui concerne l'entrepreneuriat immigré au sein de la communauté africaine du Grand Lyon, là aussi on retrouve les mêmes réalités culturelles et la primat de l'intérêt particulier sur l'intérêt général. C'est dommage qu'il n'y ait pas d'occasion de rencontres, d'échanges d'information. C'est vrai, il y a beaucoup d'initiatives lorsque vous allez à la 'rue de la Guillotière'', à différents niveaux. Bon, je me dis, c'est dommage qu'il n'y ait pas de besoin de rencontres, d'échanges d'informations, de lobby. Cela peut aider par exemple à créer des synergies pour réussir ensemble, créer de l'emploi, des structures de formation. »

D'autant que la communauté africaine de Lyon compte des créateurs d'entreprises mais aussi des experts ayant des compétences en matière de gestion de projet, de management d'entreprises. Il ne nous a pas été possible de vérifier s'il pouvait y avoir une réticence de la part de ces experts à collaborer avec les associations souhaitant promouvoir l'entrepreneuriat auprès des migrants africains au niveau collectif, ou avec des porteurs individuels de projets de créations d'activités. Un acteur associatif confessait en effet que :

« À ma connaissance, je n'ai pas eu écho de prises d'initiatives dans ce sens-là... C'était l'un des objectifs d'une association que nous avions créée, faire l'inventaire de l'existant, orienter et puis pourquoi pas solliciter des contributions spécifiques pour le suivi et autre&. Il y a quelques chefs d'entreprises effectivement, Il y a des initiatives individuelles pour créer des activités mais qui restent isolées. Pour moi c'est un domaine qui reste un chantier à travailler, parce que notre présence c'est aussi par l'économique que nous pouvons l'affirmer »

Une analyse qui rejoint notre postulat de départ selon lequel pour être individuellement efficace là-bas au travers des projets de développement solidaire, encore faut-il que les migrants soient économiquement, socialement et politiquement solides ici. Or, au sortir de notre enquête, force est de constater que la question de l'insertion par l'économique reste très peu investie par les acteurs associatifs africains. Au point où en consultant les catalogues associatifs des communes, peu sont apparues les Entreprises d'insertion par l'économique ou les structures de formation spécialisées dans l'accompagnement pour le retour vers l'emploi ou la création d'entreprise. Le Centre ACF qui nous accueille en stage apparaissant ainsi comme une des rares structures créées et administrées par un migrant subsaharien et ayant ces vocations. D'où notre démarche d'étude visant à comprendre les raisons conjoncturelles, culturelles, organisationnelles, opérationnelles et individuelles de ce déficit dans le Grand Lyon.

À tout prendre, la pratique de l' entraide et de la solidarité ne s'appuie que fort rarement sinon pas du tout sur les dispositifs d'insertion génériques existants en matière d'accompagnement à la création d'entreprise, de recherche d'emploi et de logement, de prévention spécialisée, bref d'intégration sociale, au vu des opinions recueillies au cours de notre enquête. Est-ce suffisant pour en faire une généralisation? À notre sens, une enquête plus approfondie sur le recours individuel ou collectif des immigrés subsahariens aux instruments d'accompagnement au retour vers l'emploi et la création d'activités de production permettrait d'évaluer l'ampleur du phénomène est les mesures à promouvoir. Ce que n'a pas permis le temps court de notre recherche.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius