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Le migrant africain du grand- Lyon. L'" agir " social et économique à  construire. Enjeux, discours d'acteurs, pratiques, stratégies et cadres d'intégration, de mobilisation et valorisation des compétences des migrants sub- sahariens de l'agglomération lyonnaise

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par Issopha NSANGOU
Université Paris 1 Panthéon- Sorbonne  - Master 2 Pro en ingénierie du développement social  2012
  

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Section 2: Émergence de l'esprit diasporique panafricain à Lyon, entre détermination et échecs

1. Genèse d'une diaspora panafricaine à Lyon

L'une des tentatives majeures de construction d'un réseau diasporique africain dans le Grand Lyon été la création du Collectif des associations Africaines de Rhône-Alpes, le CARA, qui marquait l'émergence d'une volonté des africains de Lyon et de la région Rhône-Alpes de travailler ensemble et d'affirmer la présence de l'Afrique dans le territoire, à travers des projets de développement solidaire et des actions allant dans le sens du renforcement de la cohésion sociale au sein de la communauté et dans sa relation à la société d'accueil. Cette expérience inédite mobilisatrice a échoué au bout de quelques années du fait de nombreux blocages consécutifs aux dissensions internes: mauvaise gouvernance, conflits personnels pour le leadership, tensions latentes ethnico-politiques...avec pour conséquence une démobilisation des membres... La dissolution de cette instance associative a eu pour conséquence une balkanisation accentuée des associations subsahariennes du périmètre lyonnais et, fatalement, une perte de visibilité et de légitimité aux yeux du politique. Nous citions déjà plus haut les propos d'un élu communal qui a bien connu cette organisation. Un processus d'involution qui n'a pas facilité le maintien à flots de l'idéal panafricain dans la région.

Depuis lors, face à ce «trou structurel»153 de la communauté associative subsaharienne, des initiatives localisées d'agrégation des associations originaires du même pays se sont multipliées : le CIRAL pour les Ivoiriens, ANAN pour les Nigériens, ABRA pour les Béninois, Fraternité Togolaise Novissi et CTRA pour les Togolais, ACTRA pour les Tchadiens, le CACRA pour les Camerounais, SOPE pour les Sénégalais , l'ABL pour les Burkinabé de Lyon , etc. Des réseaux secondaires mais de type 1, au sens où ils sont apparus peu interconnectés avec les réseaux diasporiques des communautés d'origine dans d'autres pays d'installation.

2. L'AN II de l'émergence diasporique panafricain à Lyon

Il faut attendre l'année 2010 pour qu'émerge un souffle diasporique panafricain nouveau avec la Célébration du Cinquantenaire des Indépendances des pays anciennement sous colonisation française et dont les communautés 154sont quasiment toutes représentées dans l'agglomération lyonnaise: le lancement d'AFRICA 50, Collectif d'Associations de Cultures Africaines et des Amis de l'Afrique, lancement qui a bénéficié d'un retentissement médiatique et politique bien au-delà des frontières de l'agglomération lyonnaise.

À l'issue de cette célébration s'est dès lors posée la question de sa pérennité et de sa vocation. Collectif d'associations pour quoi faire? De l'intégration? De l'Insertion? Du plaidoyer exclusivement? Du développement solidaire des pays d'origine? Un outil de plus de promotion de la culture africaine dans le Rhône?

Faut-il y voir au contraire l'amorce d'une révolution copernicienne de tous les membres de la communauté africaine du Grand Lyon désirant être acteurs à part entière de la vie économique, politique et culturelle de la cité «grand lyonnaise » autant que des pays du continent africain dont ils sont issus?

Avant d'en revenir au portrait, aux missions, activités et les logiques partenariales qui ont cours au sein de ce collectif, un des rares à porter l'ambition de fédérer les communautés africaines, à l'échelle subsaharienne donc, il convient de revenir sur l'ensemble des constats faits par les acteurs africains eux-mêmes et desquels procèdent cette volonté de fédération. Quelles raisonnements, quels manquements les responsables associatifs, solidaires de la démarche Africa 50 ou pas, font-il valoir qui justifient une action fédérative?

153 D'après la théorie des réseaux sociaux, les « trous structurels » correspondent aux "espaces vides" dans un réseau social où aucune arête ne relie deux sommets. En gros, dans le cadre de notre étude, ils renvoient aux zones inoccupées qui s'étendent entre les collectifs nationaux d'associations des migrants subsahariens dans le Grand Lyon. Toutefois, renchérissent les théoriciens des réseaux sociaux, « Les trous structuraux peuvent être stratégiquement remplis en connectant un ou plusieurs noeuds ensemble. Ils peuvent aussi être entretenus afin de maximiser la rentabilité d'un réseau ».

154 On dénombre environ 58 nationalités en tout dans le Grand Lyon, toutes origines confondues.

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