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Le migrant africain du grand- Lyon. L'" agir " social et économique à  construire. Enjeux, discours d'acteurs, pratiques, stratégies et cadres d'intégration, de mobilisation et valorisation des compétences des migrants sub- sahariens de l'agglomération lyonnaise

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par Issopha NSANGOU
Université Paris 1 Panthéon- Sorbonne  - Master 2 Pro en ingénierie du développement social  2012
  

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Chapitre 6. Motifs d'appartenance aux réseaux associatifs selon les responsables associatifs membres des réseaux de migrants à Lyon

Si toutes les associations des migrants subsahariens ne sont pas nécessairement affiliées à un réseau associatif dans le Rhône, une proportion importante de celles-ci s'en réclame. De taille, d'âge , domaines d'actions d'importance variables, les réseaux diasporiques identifiés au cours de notre enquête ont des pratiques d'ouverture aux associations quelque peu semblables. Ils sont en effet souvent composés par les mêmes associations membres, à quelques différences près.

1. Les réseaux des migrants subsahariens du Grand Lyon

Deux collectifs dans le Rhône et dont la réputation dépasse les frontières rhodaniennes regroupent l'essentiel des associations migrantes qui intéressent notre étude. Ce sont :

· Le COSIM Rhône-Alpes, un collectif des organisations de solidarité issues des migrations , créé en 2007 qui regroupe 31 associations (cotisantes) de migrants majoritairement subsahariens (en plus du Maghreb et l'Asie du sud-est) et tournés vers le développement solidaire des pays d'origine et peu impliqués dans les actions d'intégration en Rhône-Alpes en dépit de ce qu'indique l'un de ses objectifs principaux:

I renforcer la capacité des OSIM de Rhône-Alpes à participer au développement de leurs pays d'origine, par un appui individualisé au montage et au suivi de leurs projets;

I favoriser un mieux vivre ensemble ici, en promouvant le «faire ensemble» et en réunissant ici et là-bas les acteurs de la société civile;

I faire connaître l'action des migrants en faveur du développement solidaire et de l'intégration de leurs diasporas.

Le COSIM est avant tout un opérateur technique d'appui aux projets et qui a une compétence reconnue en la matière par les instances institutionnelles autant que les associations qui y adhèrent afin de bénéficier des prestations d'accompagnement et de conseil : montage d'un projet, étude technique de faisabilité, diagnostic de terrain, montage d'un dossier de financement, bref toute la chaîne d'élaboration, d'exécution et de suivi du projet. Le COSIM est un partenaire du FORIM en région parisienne et les projets qu'il labellise peuvent bénéficier d'un appui technique et financier grâce au PRA-OSIM, le dispositif de subvention mis en place et lui-même financé par le Ministère de l'Intérieur français.

· Le Collectif Africa 50, collectif fédérant des associations de culture africaine et caribéenne de même que les «amis de l'Afrique », né en 2010 à la faveur de la célébration du Cinquantenaire des Indépendances des pays africains anciennement sous colonisation française. Il revendique aujourd'hui plus d'une trentaine d'organisations membres et dont l'objectif est « but d'assurer la coordination des associations de culture africaine et des amis de l'Afrique en vue de créer, animer et gérer un espace pour promouvoir la présence de l'Afrique et de la Caraïbe dans le Grand Lyon ».

S'il nous a été difficile d'identifier, comme dans le cas du COSIM celui ou ceux qui sont effectivement à l'initiative de ce collectif ( migrants ou suggestion des instances institutionnelles du Grand Lyon ), tant de versions divergent à ce propos, tant à l'extérieur qu'au sein même de celui-ci, il apparait à ce jour comme l'organisation la plus importante, symboliquement du moins, fédérant l'essentiel des collectifs des organisations associatives africaines; et celle qui a les faveurs du « politique » pour deux raisons:

I D'une part, la pertinence de la démarche privilégiée par le collectif, intégrative, transculturelle et émancipatrice, pour briser la clôture communautariste et/ou le cloisonnement conscient ou non de certaines OSIM africaines et pour porter ensemble des actions en termes d'intégration

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accomplie des populations immigrées ( telle en est l'ambition en tout cas ) et la pleine reconnaissance de leur contribution à la construction de la cité du Grand Lyon et au-delà.

ü D'autre part, cette visibilité, en construction du reste, tient au retentissement médiatique des conditions (très discutées donc) de son contexte de naissance : la célébration d'un événement historique ayant d'importants sous-entendus et implications politiques si l'on en juge par les avis de quelques-uns des acteurs associatifs enquêtés.

Africa 50 privilégie donc, en tout cas en l'état actuel de son évolution, l'insertion par la valorisation de la mémoire, la réappropriation de celle-ci par les descendants d'immigrés nés ici et parfois tiraillés entre méconnaissance de l'histoire de leurs origines et « vexations sociales » diverses (discriminations à l'embauche, déscolarisation, etc.) , et donc l'histoire de l'immigration, un des pans de la politique publique d'intégration nationale des populations immigrées en Rhône-Alpes.

L'avènement d'Africa 50 est l'expression d'une envie d'union d'une communauté subsaharienne traversée et caractérisée par tant de différences : historiques, linguistiques, socio-politiques, culturelles&mais qui tente la construction identitaire autour d'un socle commun : celui du lien originel avec le continent africain. L'expérience migratoire, disions-nous plus haut, peut être l'occasion de se réinventer, de fabriquer un espace culturel et social inédit qui permette d'unifier les deux mondes qui habitent en soi : la culture d'origine et la culture du pays d'accueil. Mais cette ambition portée par le collectif ne va pas sans sa cohorte de rapport de forces, de tensions que nous évoquons dans les lignes à venir.

Ce rappel fait, intéressons-nous à présent, certes dans une moindre mesure, à un troisième réseau d'acteurs associatifs qui compte lui aussi des associations de migrants, il est vrai, en petit nombre:

§ Le CADR, Collectif des Associations de Développement en Rhône-Alpes, né en 1986 et revendiquant une cinquantaine d'associations de solidarité internationale actives sur les champs du commerce équitable, du tourisme solidaire, du soutien aux projets de développement, de la finance solidaire, de formation à la solidarité internationale. Il se veut avant tout une plateforme de réflexion et d'échanges d'expériences entres les associations membres, d'animation et de sensibilisation à la solidarité internationale puis de mise en réseau avec les acteurs institutionnels dont les collectivités territoriales.

Le CADR a développé une expertise dans les champs de la formation, de l'éducation au développement et à l'économie sociale et solidaire, initie des débats, des séances de réflexions et de production de connaissances théoriques et pratiques sur des thématiques en relation avec la solidarité internationale. Sa force tient à sa multiple connexion à d'autres réseaux dont: le Réseau Paix et développement, le Réseau Rhône-Alpes pour Haïti, le Réseau Commerce Équitable et économie solidaire, le Réseau Découverte et Partage.

§ Le Réseau d'appui à la coopération décentralisée en Rhône-Alpes (RESACOOP)

À contrario du Cosim et du Collectif Africa 50, initiatives des migrants, le Resacoop est l'émanation des autorités intercommunales en Rhône-Alpes et regroupe les acteurs de la solidarité et la coopération internationales de la région dont quelques associations de migrants.

Ces trois réseaux ont donc en partage une poignée d'associations de migrants investies ou qui tentent de s'investir ici et là-bas en même temps. Mais ce commun dénominateur ne constitue pas pour autant, de notre analyse, un pont, une passerelle, une occasion de construire un partenariat fort entre ces trois pôles associatifs. À la suite de nos échanges avec les acteurs membres de ces trois instances, il est apparu nettement une absence de collaboration réelle sur des thématiques transversales touchant à la cause des migrants, tant en ce qui concerne le développement solidaire que les actions d'intégration en France.

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