WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le migrant africain du grand- Lyon. L'" agir " social et économique à  construire. Enjeux, discours d'acteurs, pratiques, stratégies et cadres d'intégration, de mobilisation et valorisation des compétences des migrants sub- sahariens de l'agglomération lyonnaise

( Télécharger le fichier original )
par Issopha NSANGOU
Université Paris 1 Panthéon- Sorbonne  - Master 2 Pro en ingénierie du développement social  2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

122

2. Des motifs d'adhésion multiples aux réseaux associatifs

Il ressort de l'analyse des discours des acteurs associatifs rencontrés durant ces quelques jours d'enquête trois catégories de motivation. Adhérer à un réseau étant avant tout un moyen et non une fin. En effet, selon les associations et les projets qu'ils portent, le réseau associatif est :

2.1. Un moyen de se connaitre et de se reconnaitre

Lieu de construction ou du renforcement de l'identité d'origine et du lien communautaire, les réseaux diasporiques subsahariens sont le mécanisme qui confère aux diasporas nationales leur existence indépendante par rapport au pays d'accueil. Pour Georges Prévélakis, le réseau diasporique est ainsi « un des éléments fondamentaux de la survie des diasporas; c'est ainsi qu'elles arrivent à combattre la tentation de l'assimilation, comme si le capital iconographique se répartissait sur un grand nombre de centres connectés entre eux »161. À travers sa capacité à former des réseaux, une diaspora acquiert son autonomisation, tant par rapport au pays d'accueil qu'au pays de départ. Vis-à-vis du pays de destination, l'autonomisation se manifeste par la résistance à l'assimilation mais aussi par la pérennisation des valeurs acquises dans le pays d'origine.

C'est tout le sens de la démarche du Collectif Africa 50 qui veut faire « exister » la communauté africaine du Grand Lyon, étape par étape, en revisitant dans un premier temps quelques pans de l'histoire des relations Afrique-France, du moins en ce qui concerne l'agglomération de Lyon. Le questionnement de l'identité des « Afropéens » du Grand Lyon en d'autres termes, exercice par lequel passe, de l'analyse des coordonnateurs du collectif, une intégration pleinement assumée et réussie des immigrés. La mémoire ici a donné occasion au réseautage et à la collaboration des subsahariens de la région. Une stratégie identitaire dont nous doutons qu'elle soit le motif principal d'adhésion de l'ensemble des membres du collectif.

2.2. Un moyen de connaître et d'être reconnu

Le réseau d'appartenance prends les formes d'un espace de fabrication, d'enrichissement et de mobilisation du capital social en vue de la captation de ressources diverses, une carte à posséder dans son jeu. Le réseau aide à identifier les partenaires stratégiques, les interlocuteurs institutionnels, les dispositifs de financement existants et d'autres ressources utiles à l'atteinte des objectifs d'une association membre. Mais nous avons constaté qu'à Lyon , au sein des organisations rencontrées, le capital social se limitait bien souvent à l'accumulation de contacts ou de relations qui permettent l'obtention privilégiée d'informations ou de subventions, consacrant par là le primat de la logique de subvention sur la logique de prestation de services en relation avec l'intégration ou l'insertion des populations immigrées dans le Rhône. Il nous est néanmoins paru difficile, en raison du mutisme de nos répondants sur la question, de décrypter comment fonctionnait le système d'interconnaissances et d'interreconnaissance au sens du contact direct d'un membre du réseau avec une personne bien placée eu sein d'une instance pourvoyeuse de fonds. Le silence sur la question était particulièrement de mise.

Toutefois, plusieurs témoignages concordants et l'observation des pratiques partenariales des associations enquêtées nous ont permis de noter une forme de planification stratégique en termes d' expériences d'implication variées, de participation multiple à différents réseaux. Les réseaux COSIM et Africa 50 s'imbriquant, en apparence du moins, dans une sorte de mutuelle adhésion de l'une à l'autre. Mais, comme nous le verrons, le partenariat entre les ces deux types de réseaux, émanations de migrants subsahariens, est loin d'être réel.

Au-delà du COSIM ou d'Africa 50, des associations, dans une démarche individuelle, ont souvent fait le choix stratégique d'adhérer à d'autres réseaux, selon leurs domaines d'intervention. C'est davantage le cas des deux associations féminines transculturelles dont ALPADEF. Cette Alliance panafricaine, présente sur le front français et ouest-africain , en plus d'être active au sein d'Africa 50 après être passée par le COSIM, est membre de trois

161 Georges Prévélakis, Les réseaux des diasporas, L'Harmattan, Coll. Géographie et Cultures, 1996, 443p.

123

réseaux féminins nationaux ou locaux: Supplément Dames, Résolink, Action'elles&qui bénéficieraient d'un certain crédit auprès des instances publiques. La présidente de cette association accorde une importance particulière à la constitution des consortiums. Construire des alliances stratégiques pour ALPADEF est donc un impératif majeur. Au-delà des compétences de haute facture qui composent l'association, l'association a une pratique de représentation, de promotion d'elle-même qui peut la rendre moins dépendante aux réseaux dont les droits de cotisation à l'année peuvent souvent constituer un motif démobilisateur pour les organisations associatives à petit budget.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry