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Contribution à  la mise en place d'un dispositif de gestion concertée de l'aire marine protégée de Saint- Louis du Sénégal

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par Serigne Abdou Aziz Sy NDIAYE
Institut des régions chaudes / Montpellier sup'agro - Diplôme d'ingénieur d'agronomie tropicale 2007
  

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4.1.2 De 1950 à nos jours

La principale alternative qui s'est offerte à l'époque aux pêcheurs est l'émigration vers les centres de pêches aux conditions naturelles moins hostiles avec des débouchés commerciaux plus importants. Les migrants s'installent d'abord à Kayar, ensuite vers le sud avant de sillonner toute l'Afrique Occidentale Française. A la fin des années 50, 3000 des 5000 pêcheurs que compte le faubourg partent en migration loin de Saint-Louis pendant plusieurs mois chaque année, Bernadel (1985) cité par Athe (1985)

Depuis presqu'un demi siècle, Saint-Louis connaît un déclin très sensible, résultant du transfert de la capitale et du manque d'infrastructures modernes. La plupart des jeunes qui arrivent sur le marché du travail sont contraints à l'émigration vers Dakar. Seuls les quartiers de pêcheurs de la Langue de Barbarie sont épargnés par ce déclin de l'ancienne métropole. Très tôt les jeunes sont initiés à la pêche qui va plus tard leur procurer l'essentiel de leurs revenus. Les migrations qu'on y enregistre donc sont alors de toute autre nature. Elles résultent de l'organisation de la pêche. Elles sont saisonnières, pas définitives.

Au plan national, la pêche artisanale a connu bien des évolutions depuis les années 50. Au début des années 50, quelques industriels privés de transformation des produits de la mer ont essayé avec beaucoup de difficultés de s'implanter au Sénégal, fondant leurs espoirs sur la seule production artisanale, KANE, M.L (1985). A cette époque, les pêcheurs artisanaux pêchaient peu au regard de la demande (capacité de traitement) des industries privées de transformation. Ils pêchaient surtout avec modération pour l'autoconsommation, l'approvisionnement en frais du marché local et ne raisonnaient pas leurs pratiques pour livrer de grosses quantités à l'industrie à une période où celle-ci a besoin d'une production en quantité et d'une régularité des apports pour atteindre sa capacité optimale de production. Il fallait donc inciter les pêcheurs à intensifier leurs efforts de pêche et à accroître les captures au risque de modifier les équilibres des populations halieutiques, sans se soucier du fait que cela pouvait déboucher sur la baisse de productivité du milieu marin.

Un projet de « modernisation de la pêche » est engagé par les services des pêches en 1951 (Service Technique des Pêches créé en 1951 au sein du service de l'élevage). Son premier objectif est la motorisation des pirogues. Il faut augmenter les captures, produire davantage afin d'augmenter le rendement des industries de la pêche dont l'approvisionnement est en deçà des capacités. C'est ainsi que des moteurs sont proposés aux pêcheurs des points traditionnels de grande pêche (Guet Ndar, Cayar, Mbour, Joal) à crédit voire subventionnés. Il faut souligner qu'à cette époque, le Sénégal est encore une colonie et que la métropole, la France est en reconstruction au sortir de la 2ème guerre mondiale. C'est la période de l'intensification et de l'augmentation de la production sans se préoccuper des conséquences bioécologiques à long terme (les ressources de la mer paraissaient alors inépuisables). En effet cet élan de motorisation a connu son apogée dans les années 70 avec la mise en oeuvre d'une politique nationale de diffusion du moteur hors bord dans le secteur de la pêche artisanale sénégalaise. C'est ainsi qu'en 1972, fut créé un service dénommé « Centre d'Assistance à la Motorisation des Pirogues » (CAMP) dont une des missions était de promouvoir à l'échelle nationale la motorisation de la pêche artisanale. Cette mission a elle-même été facilitée au niveau national par la diffusion et l'adoption très large en 1973 et 1974 de la pêche à la senne tournante et coulissante dont la pratique nécessite l'usage de pirogues motorisées de grande taille Chauveau et Samba(1989) Laloë et Samba (1990) cités par O. SARR (1985).

A Saint-Louis, l'introduction de moteur hors-bord à date de 1952. C'est un moteur de 7 cv qu'un Français du nom de Jacques ARNOUX, directeur de l'océanographie à l'époque a

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voulu tester. Par la suite, une compagnie française (Nosoco (nouvelle société de commercialisation)) s'est chargée de la commercialisation.

Des coopératives vont prendre le relais de Nosoco dans la distribution, alors que les pêcheurs ont commencé à montrer un intérêt manifeste pour les moteurs. C'est le cas de la Coopmer (Coopérative d'apport et de distribution des produits de la mer) formée en 1952 par un groupe de pêcheurs constitué par des anciens combattants de la guerre de 39- 45.

En somme, les travailleurs de la mer sont dans un processus de modernisation de l'armement en dépit du poids des traditions qui s'effritent d'ailleurs au contact des lois de l'économie marchande dans laquelle se sont insérés les pêcheurs de Guet Ndar. Aujourd'hui on est en présence d'un parc piroguier presque entièrement motorisé.

La disparition de la plupart des coopératives (actuellement, une seule coopérative active a été recensée au niveau de Guet Ndar), suite à une mauvaise gestion traduit le manque d'organisation des pêcheurs et rend l'accès au crédit équipement de plus en plus difficile. Ce manque d'organisation touche également le secteur de la commercialisation des produits de la pêche, ce qui laisse les pêcheurs tributaires des lois du marché.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille