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Contribution à  la mise en place d'un dispositif de gestion concertée de l'aire marine protégée de Saint- Louis du Sénégal

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par Serigne Abdou Aziz Sy NDIAYE
Institut des régions chaudes / Montpellier sup'agro - Diplôme d'ingénieur d'agronomie tropicale 2007
  

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2 PROBLÉMATIQUE : INTÉRÊT DES AIRES MARINES

PROTÉGÉES AU SÉNÉGAL : L'IMPORTANCE DE LA

PROTECTION, DE LA PÊCHE ET DES SIGNES

D'ÉPUISEMENT

La pêche a une importance stratégique dans l'économie sénégalaise de par son rôle dans l'approvisionnement en protéines (la part du poisson dans la consommation de protéines animales est supérieure à 75%)5, des emplois qui en dépendent (63000 pêcheurs, 94% dans le secteur artisanal, AFD/Dakar.2004) des revenus qu'elle génère, du rôle qu'elle joue dans la fixation et la stabilité des communautés littorales. Cependant, face à une population croissante, une demande de plus en plus importante des marchés mondiaux, des outils d'exploitation de plus en plus sophistiqués, les ressources halieutiques sont menacées et la question de leur gestion devient de plus en plus une urgence.

Lors d'un groupe de travail tenu à Dakar en 2001 dans le cadre du programme SIAP6 (Système d'Information et d'Analyse des Pêches) sur l'évolution des stocks halieutiques pendant les cinquante dernières années, il a été établi que les stocks halieutiques (notamment les espèces démersales à haute valeur commerciale) de l'écorégion marine ouest-africaine allant de la Mauritanie à la Guinée (le Cap Vert y compris), ne sont actuellement que le cinquième de ce qu'ils étaient en 1950 ( Pauly, 2002 cité par P S Diouf et al 2005 ).

C'est le cas à Saint-Louis où une forte colonie de pêcheurs (7751 pêcheurs, 1543 pirogues opérationnelles, CRODT/ISRA 2005) avec une grande diversité d'unités de pêche se concentre sur un espace géographique étroit (forte compétition entre pêcheurs) et débarque un tonnage important de poisson : les débarquements en 2006 sont estimés à 49393 tonnes contre 49613 tonnes en 2005 soit une baisse de 0,4%, alors que la valeur commerciale (respectivement 6 542 711 303 et 5 421 633 800 FCFA a connu une hausse de 20% (SRPSM/SL).

Les variations sont aggravées par le fait que les bancs et lieux de pêche ne sont pas propriété privée comme la terre en agriculture et que plusieurs unités de pêche se font concurrence pour un stock épuisable de poissons.

Du point de vue des pêcheurs Saint-Louisiens, la pression sur la ressource est telle que la croissance du stock halieutique est affectée aujourd'hui par l'intensité de l'effort de pêche qui lui est appliquée. Conséquence direct, selon les pêcheurs de Guet-Ndar : la disparition de la plupart des espèces démersales côtières. Ils affirment que la Dentée (Dentex filosus) et les Mérous (Epinephelus aeneus et gigas) très prisés par les populations et les exportateurs ont presque totalement disparu induisant une diminution des prises et un éloignement progressif des lieux de pêche (les eaux mauritaniennes sont de plus en plus sollicitées). Dotés d'une plus grande autonomie, les pêcheurs vont de plus en plus loin et mouillent leurs engins dans la

5 www.oceanium.org

6 Projet financé par l'Union Européenne en faveur des six pays membres de la Commission Sous-régionale des Pêches. L'objectif recherché était de permettre à ces États de réunir les données scientifiques sur leurs pêcheries, disponibles aussi bien localement que dans les institutions partenaires à l'étranger, en vue de les traiter et de les diffuser, A SOUMARE 2007

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zone où le chalutage est autorisé, sans les matérialiser comme il se doit. Ceci entraîne des risques de destruction de ces engins et de conflits avec les chalutiers.

Il s'y ajoute que les aménagements effectués sur le fleuve Sénégal avec l'érection du barrage de Diama7 ont beaucoup modifié la dynamique estuarienne de cette zone d'importance capitale pour certaines espèces, entraînant du coup, la disparition des espèces inféodées telle le Capitaine (Polydactylus quadrifilus), et l'appauvrissement du fleuve. Du point de vue de l'ichtyologie, DIOUF (1999) cité par KANE (2007) estime que la biodiversité des poissons est menacée dans le cadre de l'après barrage. En effet, les ouvrages constituent des barrières physiques contre la migration des poissons et entraînent une perte d'habitat du fait du rétrécissement de la zone estuarienne. Le mode de gestion de Diama (retenues et lâchers périodiques d'eau) entraîne des variations brusques du milieu néfastes aux poissons évoluant dans l'estuaire. En fait, l'AMP de Saint-Louis est directement sous l'influence des aménagements du fleuve qui ont été faits pour d'autres raisons que la pêche côtière ou la gestion des ressources halieutiques. Selon les techniciens du service de l'hydraulique de Saint-Louis, les impacts ichtyologiques n'ont pas été pris en compte lors de leur construction. Les techniciens du service régional des pêches y voient une cause plus fondamentale de la diminution de la ressource halieutique que l'activité des pêcheurs piroguiers.

Figure 3. Le barrage de Diama

De ce fait, les pêcheurs estuariens se rabattent sur l'océan et augmentant la pression sur ce milieu déjà menacé. « Ici à Saint-Louis, la mer ne nourrit plus son homme » avoue un pêcheur lors d'un entretien, affirmation corroborée par un phénomène de migration saisonnière d'une grande intensité chez les pêcheurs de cette localité. En 2005 déjà, le CRODT a établit (à l'issu d'un recensement national de la pêche artisanale sénégalaise) que le département de Saint-Louis ne reçoit presque pas d'unités de pêche étrangères alors que les Guet-Ndariens sont présent dans tous les grands centres de pêche maritime: Louga, Kebemer, jusqu'au sud à Bignona où elles représentent entre 20 et 54% de la flottille (CRODT/ISRA 2005)

7Construit en 1986, il a pour objectif d'empêcher le remontée d'eau salée en période de basses eaux,qui peut atteindre 200km en amont, d'assurer une réserve censée permettre l'irrigation en saison sèche. En tout il doit permettre l'irrigation de 120 000 ha. Le but est de produire assez pour réduire le déficit alimentaire vivrier sénégalais, MONGET C (1997)

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Un fait nouveau que nous avons vérifié au cours des entretiens, est que, ce sont maintenant les pêcheurs eux-mêmes qui tirent sur la « sonnette d'alarme ». Soucieux de leur devenir ils sont conscients du fait que les prélèvements sont excessifs et que le renouvellement de la ressource est compromis si cette tendance se maintient.

Aussi, pour assurer une exploitation durable de la ressource ou en d'autres termes, éviter que le système d'exploitation ne porte atteinte à la capacité de récupération de la ressource, les prélèvements doivent rester inférieurs à la productivité de cet écosystème largement affecté par les barrages qui ont modifié les caractéristiques physiques, biologiques et chimiques du milieu . Il s'agit donc de gérer (voire contrôler) ces prélèvements pour limiter l'effort de pêche.

En effet, il semble possible d'agir sur le système d'exploitation en proposant des mesures ou stratégies d'action pour une utilisation durable (maintien et/ou reconstitution) de la ressource encore disponible. C'est donc dans un contexte national caractérisé par une diminution progressive des ressources halieutiques que le WWF, la Direction des Parcs Nationaux (DPN), le CRODT, Wetlands International, la FENAGIE (Fédération Nationale des GIE de pêcheurs), le GAIPES (Groupement des Armateurs et Industriels de la Pêche du Sénégal), l'Océanium ont lancé l'initiative de création d'Aire Marines Protégées au Sénégal. Selon P S DIOUF (2005), cette initiative de création de nouvelles Aires Marines Protégées au Sénégal, coordonnée par le WWF, s'intègre dans un processus plus large du Programme Régional de Conservation Marine (PRCM), visant à doter la sous-région ouest-africaine d'un réseau d'Aires Marines Protégées permettant d'une part de préserver la diversité biologique et culturelle de la zone, et d'autre part de promouvoir l'amélioration des moyens d'existence des populations locales.

En septembre 2003, lors du cinquième Congrès Mondial des Parcs, le Gouvernement du Sénégal déclarait son intention de créer cinq nouvelles aires marines protégées. Cette déclaration d'intention a été honorée, une année plus tard, par la signature d'un décret présidentiel (N° 2004-1408 du 04 Novembre 2004) portant création de 5 AMP dont celle de Saint-Louis qui couvre une superficie de 496 km2. Ces AMP constituent selon les experts du WWF une « option efficace pour conserver la biodiversité marine ».

2.1 PROCESSUS DU CHOIX DES SITES D'AMP AU SÉNÉGAL

Le processus de sélection des sites potentiels d'Aires Marines Protégées a été caractérisé par une démarche participative, multisectorielle, pluridisciplinaire et scientifique. L'approche a également intégré les savoirs traditionnels (WWF : A SOUMARE et al, 2005).

Pratiquement, tous les principaux acteurs intervenant dans les zones marines et côtières du Sénégal étaient impliqués dans le processus de sélection des sites. Les collectivités locales, le WWF, la Direction des Parcs Nationaux, la Direction des Pêches, la Direction de la Protection et de la Surveillance des Pêches, le Centre de Recherches Océanographiques de Dakar-Thiaroye (CRODT), l'Université de Dakar, l'UICN (Union Mondiale pour la nature), Wetlands International, l'Océanium (Club de plongée et ONG de Conservation de la Nature), le GREP (Groupe Environnement et Presse), les pêcheurs de base représentés par la FENAGIE (Fédération Nationale des Groupements d'Intérêt Économique - Pêche du Sénégal), le CNPS (Collectif National des Pêcheurs du Sénégal), le Comité de Pêche de Kayar, le GAIPES, ont participé à l'initiative de création de nouvelles Aires Marines Protégées au Sénégal.

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Le processus de sélection des sites des Aires Marines Protégées piloté par le WWF WAMER a été le suivant :

- Une réunion organisée par la Direction des Parcs Nationaux (DPN) regroupant des représentants des différents acteurs travaillant dans les zones marines et côtières du Sénégal (professionnel de la pêche artisanale et industrielle, administration de la pêche, Direction des Parcs Nationaux, Recherche, ONGs internationales et nationales, presse et Collectivités Locales...) a été organisée pour identifier les objectifs de création de nouvelles aires marines protégées et répertorier tous les sites potentiels. Trente trois (33) sites ont été répertoriés. Cette réunion est suivie d'une recherche bibliographique pour établir une liste des objectifs et des critères habituellement utilisés à travers le monde pour sélectionner des sites d'Aires Marines Protégées

- Une deuxième réunion, a été organisée par la DPN pour identifier dans la liste des objectifs et des critères donnée par la synthèse bibliographique, ceux qui sont pertinents pour le Sénégal. Au final, dix-huit critères classés suivant leur nature en cinq groupes ont été choisis (liste détaillée de tous les critères en annexe) : critères sociaux, critères économiques, critères liés à la recherche, critères bioécologiques, critères liés à la faisabilité. Ensuite ces critères ont été classés en critères cruciaux (que l'Aire Marine Protégée devait obligatoirement satisfaire) et en critères secondaires. Le critère le plus important, et qui conditionnait tout, était l'accord des populations locales pour la création d'une Aire Marine Protégée. De la même manière, des objectifs pertinents pour le Sénégal ont été sélectionnés.

- Lors d'une troisième réunion, les critères et les objectifs choisis ont été croisés avec les caractéristiques des trente-trois sites identifiés. Cet exercice a permis d'éliminer plusieurs sites et de ne retenir que onze.

- Le WWF, mandaté par les autres parties prenantes, a rendu visite au Ministre de l'Environnement pour lui rendre compte des résultats des trois réunions. Le Ministre a donné son accord pour la création des Aires Marines Protégées et a écrit au Directeur des Parcs Nationaux pour lui demander d'appuyer très fortement l'initiative de création d'Aires Marines Protégées. Ce soutien politique a été déterminant dans le succès de l'initiative.

- Il a été demandé à un sociologue, assisté d'un biologiste et d'un économiste du CRODT, de traduire les critères retenus en un questionnaire permettant de recueillir les informations sur le terrain notamment au niveau des onze sites présélectionnés.

- Des équipes, constituées chacune d'un biologiste, d'un sociologue et d'un agent de l'administration, ont été envoyées sur le terrain pour recueillir les informations relatives aux critères de sélection. La collecte des informations s'est faite lors de réunions regroupant des représentants de tous les acteurs du site mais également en consultant la bibliographie et en discutant avec les experts en science de la nature (biologiste, environnementaliste, océanographe, écologiste etc.) et en science humaine (socio-économiste...).

- Une fois les informations recueillies, une réunion regroupant des représentants des structures (citées en dessus) travaillant sur la zone marine et côtière du Sénégal a été organisée pour faire le choix définitif des sites. Un tableau à deux entrées (critères cruciaux et sites) a été construit. Pour chaque critère, en tenant compte des

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informations recueillies, il était demandé aux experts qui ont effectué les travaux de terrain de donner une note allant de 0 à 5. Le total de tous les points a été calculé pour chaque site. Les quatre sites qui avaient le plus grand score ont été choisis. Il s'agit de Saint-Louis, Kayar, Joal-Fadiouth et Abéné.

Tableau 1. Classement des sites selon les critères cruciaux

CRITÈRES CRUCIAUX

NOMBRE DE POINTS OBTENUS

KL

AB

FA

ND

MB

JL

MD

LC

LT

KA

SL

Importance économique
nationale/internationale

3

4

3

1

5

4

3

3

3

5

4

Maintien des méthodes traditionnelles d'exploitation ressources

2

4

2

2

1

4

3

4

0

4

3

Existences

d'organisations locales

2

3

3

0

4

4

2

4

1

5

4

Valeur culturelle

5

4

2

5

2

5

2

1

1

3

4

Valeur éducative

4

4

2

4

4

4

2

5

2

5

4

Appui des populations locales

2

4

4

3

3

5

3

5

4

5

5

Appui des autorités

5

4

5

4

4

5

4

5

3

5

5

Compatibilité avec les systèmes d'exploitation en place

5

4

3

5

2

5

5

5

4

5

3

Importance écologique nationale/internationale/ mondial

5

4

4

3

4

4

4

4

2

5

4

Présence d'habitats vulnérables

4

3

3

2

5

5

5

3

4

5

3

Présence d'espèces ou de populations d'intérêt particulier

4

4

4

3

3

4

4

3

2

5

4

Importance dans le fonctionnement et le lien des écosystèmes

4

4

4

2

4

5

4

3

3

5

5

Total score

45

46

39

34

41

54

41

45

29

57

48

Rang

5
ex

4

9

10

7e
x

2

7
ex

5e
x

11

1

3

Source : WWF(2005)

KL : Kalissaye AB : Abéné FA :Fambine MB : Mbour MD : Mbodiéne JL :Joal

LO : Lac Ouye LT : Lagune de Toubab Dialaw Ka : Kayar SL : Saint-Louis

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- Une fois les sites sélectionnés, des missions de terrain ont été organisées par la DPN pour informer les populations des sites choisis et leur demander de confirmer leur volonté de créer des AMP.

- A Saint-Louis, les organisations professionnelles (Section locale du CNPS, Mouvement des Jeunes Pêcheurs de Saint-Louis (MJP/SL), Union des Pêcheurs Artisanaux de Guet-Ndar (UPAG), Section locale du Syndicat National des Pêcheurs Maritimes du Sénégal (SNPMS) et de la FENAGIE pêche, GIE des quais de pêche de Saint-Louis, Association des femmes transformatrices de Saint-Louis etc.), l'Administration des pêches, la DPN, les autorités coutumières et administratives, ONGs, Recherche, et Collectivités locales ( Conseil Régional et Municipal de Saint-Louis, Conseil Rural de Gandon) ont sur l'initiative de la DPN appuyée par le WWF, tenu une réunion pour confirmer leur adhésion au projet de création sur la partie de l'océan atlantique qui fait face à Saint-Louis.

Le processus ainsi décrit traduit la volonté des autorités à appliquer une approche globalement participative. Cependant, il y a fort à parier qu'en organisant de telles rencontres (pour mettre tout le monde autour de la même table) on ne favorise pas l'expression de ceux qui sont socialement les moins favorisés (les populations à la base). Cette démarche n'aide pas les professionnels de la pêche (ceux qui vont en mer et tirent sur le filet ...) à construire et à exprimer leur point de vue qui est fondamental pour la viabilité des AMP. Nous pensons que des diagnostics participatifs préalablement menés dans les régions de pêche situées sur le littoral, auraient eu plus de chance de faire participer les populations. Cela aurait permis de mieux appréhender les préoccupations des populations, pour en tenir compte dans la prise des décisions. D'après DARRE, JP8 (2006): « il ne peut y avoir un partage réel de l'initiative sans accord explicite sur le but poursuivi »

2.1.1 La délimitation de l'AMP de Saint-Louis sur un espace de pêche déjà trop étroit

Le choix des sites est un préalable à la délimitation de l'espace physique devant faire l'objet d'une protection. La réunion fut l'occasion pour les acteurs locaux d'émettre des propositions quant au site à retenir. La zone de Praia, l'embouchure (ancienne embouchure) et ses environs (zone à fort potentiel crevettier) ont été proposées. A Saint-Louis, il a été retenu que le choix définitif de l'emplacement de la future AMP allait se faire donc après une localisation plus précise des sites proposés et une comparaison des avantages offerts par chacun d'eux au regard des objectifs visés par la création d'une AMP. Sur demande de la DPN, la mission de délimitation a été menée sous la direction du Service Régional des pêches qui s'est appuyée sur l'expertise constituée par les pêcheurs de Guet-Ndar. Quelques arguments ont guidé la volonté de la mission à positionner l'AMP entre le canal de délestage ouvert en 2003 sur la Langue de Barbarie et l'ancienne embouchure du fleuve Sénégal.

- D'abord il y'a la proximité des deux embouchures qui constituent des zones de forte affluence pour les poissons qui se reproduisent dans l'estuaire. C'est un milieu où selon les pêcheurs la présence de la crevette (sources alimentaire des

8 Jean-Pierre DARRE, 1986 : Aider les producteurs à résoudre leurs problèmes / Documents de cours : formation master ADR-CNEARC . 115p

espèces démersales côtières) est quasi permanente, donc, il serait potentiellement propice à la fréquentation des espèces fonds.

- Ensuite le site est non juxtaposé aux quartiers pêcheurs et englobe la brèche devenue le passage le plus emprunté par les pirogues pour éviter la barre au niveau de Saint-Louis. Il fallait mettre l'AMP aussi loin au sud de Guet-Ndar sans empiéter sur la région de Louga pour éviter aux pêcheurs un accès difficile à la mer dans l'espace bordant les habitations. Qui plus est, la marge de manoeuvre est limitée côté nord par la proximité de la frontière avec la Mauritanie (2à 3km au nord de Guet Ndar).

- Enfin, il restait à raisonner la taille, et définir une superficie dont la surveillance ne présenterait pas de contraintes difficiles à lever en termes de moyens matériels et de ressources humaines à mobiliser. L'AMP de Saint-Louis est tout de même avec ces 496 Km2 la plus grande de toutes celles créées au Sénégal. En effet selon P S DIOUF9 , les pêcheurs de Saint-Louis recherchent des moyens pour lutter contre la concurrence des chalutiers qui violent leur espace de pêche et l'AMP leur semble être un frein supplémentaire à leur intrusion. C'est pour cette raison qu'ils ont la plus grande AMP.

19

9 In le soleil No11196 du 22-09-2007. P 8

Mobilisation des acteurs
(Association et groupement
de pêcheurs)

nitiative de création d'AMP

Choix des sites d'AMP

Délimitation des AMP

Zonage participatif

État

.1.2 (D PN, DPM)

ONGs (WWF, Wetlands International,

Océanium, UICN) et

Recherche

(CRODT, UCAD...)

Collectivités

locales (commune et conseil Régional)

Pilotage ilotage

Expertise
conservation

Définition
des critères
de choix

Validation

Expertise gestion

Validation

Élaboration de Plan
d'Aménagement et de Gestion

Évaluation des plans et
réorientations éventuelles

Comité de gestion

Indicateurs de suivi d'efficacité

Maître d'ouvrage

2003

Enquêtes exploratoires

Information, sensibilisation

Décret de création

Nov 2004

2007-2008

Accompagnement du plan de gestion

20

Figure 4. Processus d'implantation des AMP au Sénégal

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein