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L'évaluation à  mi- parcours des projets de développement communautaire: le cas des puits à  pompe du Projet d'Appui au Développement Communautaire ( PADC ) de Mebomo et de Bikogo (Centre- Cameroun )

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par Yanik YANKEU YANKEU
Université catholique d'Afrique Centrale Yaoundé - Master en développement et management des projets en Afrique 2008
  

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2- Le problème de la viabilité des puits à pompe du PADC aux villages

Notons d'entré de jeux que les puits à pompe du PADC ne sont pas d'une technologie sophistiquée, mais, le constat qui se dégage de nos enquêtes de terrain est que la maintenance des puits à pompe du PADC n'est pas assurée par les populations des villages. Une des conséquences directes est que des puits sont en panne et les populations, qui en dépendent, sont obligées de se tourner vers les responsables du PADC, qui sont basés à Yaoundé pour la coordination de la région du centre. C'est le cas du puits à pompe du PADC de Bikogo, qui est en panne depuis le mois d'Avril 2009, obligeant les populations à recourir aux moyens traditionnels d'approvisionnement en eau (sources naturelles, marigots, puits traditionnels, gouttières des toitures)23(*). Des entretiens avec Benoît Ayissi Tsala24(*), il ressort aussi que la maîtrise technologique par les populations utilisatrices n'est pas effective, le puits actuel est en panne25(*) ; et pour y remédier, le recours a d'abord été fait à la coordination du PADC pour avoir l'expertise avérée. Un devis a été fait, à hauteur de 210 000 F cfa, soit 180 000 F cfa pour les pièces26(*) et 30 000 F cfa pour la main d'oeuvre. Or, maintenant les caisses sont vides27(*) et les populations sont sans eau potable.

Photo 1 : Puits à pompe du PADC de Bikogo et celui de Mebomo (en panne) (fonctionnel)

251658752

Source : Données d'enquête de terrain, 2009

Il faut remonter à l'implantation des technologies dans les deux villages, pour avoir des tentatives d'explication de cette situation, où la maintenance n'est pas assurée par les populations utilisatrices. Des entretiens avec Benoît Ayissi Tsala et d'autres personnalités des villages (chefs de villages, présidents de comité de développement), les populations ont contribué en matériaux (bois, sable, gravier), qui étaient évalués en espèces à hauteur de 10%, comme voulu par le PADC. Les contributions ont été aussi faite en main d'oeuvre. Sur ce dernier point, elles étaient impliquées dans les tâches secondaires (creuser, casser les roches, ramasser du bois, du sable), la maîtrise technologique n'était pas l'apanage des populations locales. Ce mode de participation, dite déterministe, conçoit le développement comme un processus linéaire pouvant s'enclencher par l'introduction mécanique de certains facteurs dans l'espace du développé. Il n'implique pas réellement les populations bénéficiaires aux principales phases des projets. Si oui, les intervenants associent les populations à la phase de mise en oeuvre comme tâcherons. Evacuées totalement ou partiellement de la phase d'élaboration, soit parce que le projet a été imposé ou parce qu'il a été suggéré de façon technocratique, les populations ne sont pas formées à la gestion et à la maintenance. D'où leur passivité et leur comportement de refus de prendre leur responsabilité vis-à-vis du projet, s'indigne Yao Assogba (1989 : 152). F. Conac (1985 : 102) constate que l'absence de la maîtrise de la décision engendre chez les paysans l'idée que le projet n'est pas le leur, mais celui de l'Etat. Ce qui justifie que les populations gaspillent l'eau, refusent de contribuer mensuellement, sabotent l'ouvrage, négligent l'entretien des équipements. Car, elles attendent que ce soit l'Etat qui l'assure. Ces problèmes qui affectent la viabilité/reproductibilité expliquent en partie la problématique de l'adhésion partielle des populations aux puits à pompe du PADC de Mebomo et Bikogo. Toutefois, des facteurs profonds peuvent aussi justifier cette adhésion partielle.

* 23 Cf. annexes d'une source d'eau traditionnelle de Bikogo.

* 24Benoit Ayissi Tsala, né en 1953, directeur de l'école primaire d'Elig-mfomo/premier adjoint au Maire d'Elig Mfomo et élite du village Bikogo.

* 25 Cf. infra photo des puits de Bikogo en panne et de Mebomo fonctionnel.

* 26 Pour la présente panne, c'est le cylindre qui fait défaut, c'est lui qui permet de pomper l'eau du puits.

* 27 Au moment de la panne, le comité de gestion du puits à pompe de Bikogo disposait de 118 000 Fcfa. Après un premier diagnostic, le technicien a demandé 70 000 F cfa qui a été débloqué par ledit comité. Mais, après, c'est plutôt le cylindre qui s'est avéré défaillant. Or, il coûte 180 000 F cfa et la main d'oeuvre du technicien évaluée à 30 000 F cfa. Cette somme n'a pas pu être réunie par le comité de gestion.

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