WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'évaluation à  mi- parcours des projets de développement communautaire: le cas des puits à  pompe du Projet d'Appui au Développement Communautaire ( PADC ) de Mebomo et de Bikogo (Centre- Cameroun )

( Télécharger le fichier original )
par Yanik YANKEU YANKEU
Université catholique d'Afrique Centrale Yaoundé - Master en développement et management des projets en Afrique 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1- Une vision désocialisée de la vie sociale ?

Axelle Kabou, en affirmant que les africains refusent le développement de toutes leurs forces, et dans la même veine, lorsque Daniel Etounga Manguéllé, en s'interrogeant sur le besoin d'un ajustement culturel pour l'Afrique, s'indigne Jean Marc Ela (2007 : 39-40), c'est beaucoup plus de la modernité que ces auteurs font référence. D'ailleurs, un peu plus tard, le second (Daniel Etounga Manguéllé) à travers un article, « culture et développement : ou les conséquences d'une modernisation tardive de nos schémas sociaux », justifie cette confusion entre modernité et développement.

« L'on n'échappe pas ici à une véritable fascination de la civilisation occidentale dont on ne voit pas qu'elle est une civilisation parmi tant d'autres, avec ses tares et ses limites en dépit des lumières qui cachent des ombres troublantes et mortelles » s'insurge Jean Marc Ela (1994 : 131).

En positionnant la civilisation occidentale comme modèle de référence, ces auteurs exigent de l'africain de se mettre à l'école du blanc pour accéder aux conditions du bien-être. Ce qui est grave ici, c'est la réappropriation inavouée des vieilles oppositions entre « primitif » et « civilisé », alors que les sciences ont remis en cause les a priori du discours colonial sur les sociétés africaines poursuit Jean Marc Ela. Tout porte à croire que la rationalité était le propre de l'occident. Pas surprenant que des propos des chantres de la négritude, comme Senghor pour qui « l'émotion est nègre et la raison hellène », sont largement repris par ces auteurs.

2- Le non-dédouanement de la responsabilité africaine

Au-delà de cette opposition mentale du sud et du nord, le mérite a été d'exiger à l'africain de se regarder en face, en s'appuyant sur les tares de sa propre société et de sa culture. Et non plus de dédouaner l'emprise de ces facteurs dans le développement de l'Afrique. D'ailleurs, de l'oeuvre d'Axelle Kabou, Jean Marc Ela se demande quel « développement refuse l'Afrique » ? Les formes de « refus » n'étant pas rares dans l'histoire des sociétés africaines face à l'irruption des modèles qui sont imposés d'autorité. C'est pour survivre face à cette adversité que les sociétés dominées ont une attitude d'insoumission, de révolte et de résistance. Il serait donc précipiter de parler de « refus de développement », sans s'interroger sur la créativité des africains face à l'irruption des modèles qui reproduisent les aspects du capitalisme occidental. Le reproche des analyses proches de l'argument soutenu par A. Kabou et D. Etounga Manguéllé, c'est la prise de position sans recul et surtout « l'administration des concepts, la réflexion, activité douloureuse d'ouverture de la pensée à elle-même et à ce qui n'est pas elle, ne s'astreint plus à l'hésitation, au doute, au sondage de ses présupposés » selon J.G. Bidima (2000 : 92). Cette pratique des sciences sociales, qui se dispense des recherches de terrain pour se répandre en déclarations pompeuses, relève beaucoup plus de la monstration que de la démonstration.

Toutefois, pour Robert Horton (1990), là où l'on continue de parler avec assurance d'animisme, de magie et de sorcellerie, il faut tout repenser en prenant en compte les efforts d'invention, dont les sociétés africaines font preuve dans les situations où elles cherchent à comprendre les phénomènes naturels auxquels elles sont confrontées. Toutes les cultures attribuent une importance plus ou moins égale aux finalités de l'explication, de la prédiction et du contrôle des évènements. Le rendement cognitif élevé de la science moderne occidentale n'est rien d'autre que la rationalité universelle fonctionnant dans un contexte spécifique d'ordres technologique, économique et social.

L'examen des discours traditionnels ne doit pas nous éloigner des objectifs de la réflexion sur la pratique des sciences dans la vie des sociétés indigènes. La question est de savoir ce qui se fait en Afrique en matière de connaissances scientifiques au sens strict du terme. On peut redouter qu'en négligeant ce champ spécifique, le débat sur la pensée dite africaine s'enlise dans les spéculations abstraites. Plus précisément, en minimisant l'importance du champ « scientifique » au risque de se borner à discuter sur les relations entre ce qui serait une vision spiritualiste dans la tradition africaine et ce qui apparaît comme une « vision mécaniste » propre à l'occident. Pour reconsidérer la question qui s'impose à l'examen, il faut rappeler que l'occident a aussi ses croyances et ses traditions, y compris au niveau culturel, intellectuel ou symbolique comme le rappellent de nombreux mythes et rituels enracinés dans l'imagerie sociale et historique.

L'africain doit aujourd'hui s'inscrire dans une lancée de rupture et vivre dans un état d'esprit qui suscite l'émulation et la compétition. Il n'est plus question de s'arrêter aux savoirs ancestraux. Au-delà d'eux, il faut mettre en lumière le savoir ou l'organisation des populations des villages étudiés.

B- Les savoirs endogènes : les capacités organisationnelles des villages Mebomo et Bikogo

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault