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L'évaluation à  mi- parcours des projets de développement communautaire: le cas des puits à  pompe du Projet d'Appui au Développement Communautaire ( PADC ) de Mebomo et de Bikogo (Centre- Cameroun )

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par Yanik YANKEU YANKEU
Université catholique d'Afrique Centrale Yaoundé - Master en développement et management des projets en Afrique 2008
  

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1- Les populations de Mebomo et de Bikogo dans leur vie en groupe

Les populations des villages éprouvent une forte difficulté à s'organiser en groupe. Cela ne date pas d'aujourd'hui. L'une des causes des difficultés de structuration du monde rural après les indépendances est la politisation du mouvement coopératif que l'Etat souhaitait contrôler par l'intermédiaire d'un parti unique, soutient J.C. Devèze (1996 : 145-146). Or, avec la nouvelle ère de la démocratisation dans un contexte libéral, l'acquisition par les organisations rurales d'une réelle autonomie par rapport à l'Etat et d'autres acteurs de développement est, de plus en plus, une nécessité. Cependant, cette tâche n'est pas aisée, le passage de coopératives étatiques à des organisations autonomes capables de définir leurs objectifs et de recruter leur personnel est difficile dans les régions de production de café et de cacao au Cameroun, même si l'Etat est souvent officiellement favorable à l'indépendance des organisations villageoise, constate J.C. Devèze. Il est nécessaire de ne pas balayer d'un revers de la main, les pratiques sur lesquelles les sociétés locales se concentrent dans les villages, où les paysans sont face à leur destin.

Loin des peintures stéréotypées et des a priori, il faut noter ici des efforts qui sont faits au quotidien pour un mieux-être. Devant les brèves interventions de l'Etat, les paysans, dans la grande majorité, se mettent en groupe ou en association. En fait, « c'est dans l'entente et l'union du plus grand nombre que se trouve la solution » note Piet Buijsrogge (1989 : 118). Même si ces regroupements privilégient la dimension « intérêt collectif ». Les organisations communautaires de base56(*) (GICs, association de jeunes, association de femmes) sont considérées comme une solution capable d'engager la responsabilité paysanne.

Des échanges avec Bingana Kouna57(*), il ressort que de nombreuses associations s'activent au quotidien dans les villages Mebomo et Bikogo. Mais, nombre d'entre elles fonctionnent dans la clandestinité, car, ne sont pas légalisées58(*). Dans les registres du sous-préfet, il est difficile d'en répertorier. Pour ce qui est des GICs, ceux, actifs et régulièrement légalisés dans les villages Mebomo et Bikogo sont listés au niveau de la délégation d'arrondissement du MINADER. Ce tableau se présente comme suit :

Tableau 5 : La liste des Gics légalisés et actifs dans les villages Mebomo et Bikogo

Identification du GIC

N° d'immatriculation

Promoteur

Localisation

Activités

Gic des frères réunis en Agro-pastoral de Mebomo

« GIC FRAPM »

CE/GP/002/O9/27874

Du 06/10/2009

Menounga Casimir

Mebomo

Production et commercialisation du cacao ;

Elevage, multiplication de plants, bananier-plantain, pisciculture

Gic des cacao-culteur de Mebomo

« Gic GROCAME »

CE/GP/25/02/6630

Du 05/08/2009

Nouma Jean Leonard

Mebomo

Commercialisation du cacao

Gic agropastoral de Bikogo « GICABI »

CE/GP/01/04/15 127

Du 29/12/2004

Kouma Jean de Dieu

Bikogo

Commercialisation du cacao et élevage

Gic des agro-éleveurs de Bikogo

CE/GP/03/05/1568

Du 17/02/2005

Ayissi

Bikogo

Agriculture et élevage

Gic DECAC

CE/GP/01/96/3480

Du 11/12/1996

Okala Awolo Gérard

Bikogo

Commercialisation du cacao et élevage

CLD de Mebomo

 

Nga Otabela

Mebomo

Commercialisation du cacao

Union des Gics de Bikogo

UGICBIKO

CE/UG/03/06/1860

Du 24/01/2006

Tsanga Ndzana Jean

Bikogo

Elevage

Gic CLD Zébédé

CE/GP/02/03/8275

Du 13/03/2003

Motsala Lebele Lucien

Bikogo

Commercialisation du cacao

Gic communautaire de développement des planteurs de Mebomo

« Gic CDPM »

 

Awono Mendjongo

Mebomo

Commercialisation du cacao, production de plants et élevage de volailles, porcs, aulacodes, cailles

Gic oding Otoa

 

Mbassi Charles

Bikogo

Commercialisation du cacao

Source : Délégué d'arrondissement du MINADER d'Elig-Mfomo, 2009

Le premier constat qui se dégage, au vue du type d'activités de ces Gics, est qu'ils ont pour principale activité la production et surtout la commercialisation du cacao. Pas surprenant. Car, nous sommes dans le centre du Cameroun, qui est une zone de cacaoculture par prédilection. Les cacaoyères occupent plus de 80 % des espaces des villages. Les regroupements en Gics sont des stratégies pour faire face aux acheteurs extérieurs. En plus, les regroupements sont de deux grands ordres (tontine et regroupement pour les travaux collectifs).

Parlant des travaux collectifs, les paysans s'organisent sous forme de brigade pour défricher les champs, combattre la pourriture brune59(*), récolter le cacao. Les compensations financières sont faites après les ventes de cacao. En effet, les personnes ou groupes de personnes qui offrent leur service dans les cacaoyères sous forme de brigade d'intervention ne sont pas payés au comptant. Par contre, les payes de mains d'oeuvre se font après les récoltes et vente de cacao.

Au vue de l'identité de ces GICs, on comprend la finalité de leur mise en commun. Des noms comme : les frères réunis, union, développement, « réveil matinal », « fidélité aux engagements » permettent de comprendre l'envi et le sentiment qui animent les populations des villages Mebomo et Bikogo. Le nombre d'adhérents varie d'un groupe à un autre et peut aller en moyenne de cinq à vingt personnes. Et les adhésions sont indifférenciées. Les différentes ethnies se retrouvent dans les groupes sans gênes ni discrimination. Le let motive de la mise en groupe étant le partage des même objectifs sous la base de règlement intérieur établis de commun accord.

Cette stratégie de regroupement résulte d'un construit social. En plus de ce regroupement pour la production et la commercialisation du cacao, les Gics regroupés atour du comité de développement contribuent à la réalisation de certains investissements dans les villages. L'école primaire de Bikogo a vu le jour grâce au concours du comité de développement de ce village.

* 56 Pour Maxime Haubert et Pierre Phillipe Rey (2000), l'organisation communautaire de base est le premier stade des organisations de la société civile.

* 57 Bingana Kouna, née en 1953, délégué d'arrondissement du MINADER d'Elig-Mfomo. Entretien du 02 décembre 2009 dans son bureau.

* 58 Cf. La loi N° 90/053 du 19 décembre 1990 relative à la liberté d'association au Cameroun qui prévoit que la demande de création d'une association est déposée auprès de la préfecture de la localité siège.

* 59 C'est une forme de champignon microscopique qui attaque le cacao.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry