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Alphabétisation fonctionnelle et développement de l'agriculture: cas de la filière cotonnière togolaise à  Agbonou ( préfecture d'Ogou )

( Télécharger le fichier original )
par Yao Koutremon
Ecole nationale de formation sociale - En vue de l'obtention du diplôme d'état de cadre supérieur de développement social 2013
  

Disponible en mode multipage

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Ecole Nationale de Formation Sociale

(ENFS)

BP : 1745 Lomé-TOGO, Tél : 22 25 55 42/ 22 25 02 07
Email : enfstg@yahoo.fr

MEMOIRE

DE FIN DE CYCLE POUR L'OBTENTION DU
DIPLOME D'ETAT DE CADRE SUPERIEUR DE
DEVELOPPEMENT SOCIAL (C.S.D.S)

OPTION : DEVELOPPEMENT LOCAL PARTICIPATIF (DLP)

ALPHABETISATION FONCTIONNELLE ET

DEVELOPPEMENT DE L'AGRICULTURE : CAS DE

L'EXPERIENCE DE LA FILIERE COTONNIERE

TOGOLAISE A AGBONOU (PREFECTURE DE L'OGOU).

Réalisé et soutenu par : Yao KOUTREMON

V9 Promotion

20 13

Sous la direction de :

M. Sadissou MIZIYAWA. Sociologue Consultant.

Ecole Nationale de Formation Sociale

(ENFS)

BP : 1745 Lomé-TOGO' Tél : 22 25 55 42/ 22 25 02 07
Email : enfstg@yahoo.fr

MEMOIRE

DE FIN DE CYCLE POUR L'OBTENTION DU
DIPLOME D'ETAT DE CADRE SUPERIEUR DE
DEVELOPPEMENT SOCIAL (C.S.D.S)

OPTION : DEVELOPPEMENT LOCAL PARTICIPATIF (DLP)

ALPHABETISATION FONCTIONNELLE ET

DEVELOPPEMENT DE L'AGRICULTURE : CAS DE

L'EXPERIENCE DE LA FILIERE COTONNIERE

TOGOLAISE A AGBONOU (PREFECTURE DE L'OGOU).

Réalisé et soutenu par : Yao KOUTREMON

 

Sous la direction de :

M. Sadissou 'MIZIYAWA

Sociologue Consultant.

 

V9 Promotion

20 13

2

3

Sommaire

Dédicace 4

Sigles et abréviations 5

 

Remerciements 7

Introduction 8

Première partie : Approche méthodologique 12

C hapitre1 : Problématique et cadre conceptuel 13

Titre1 : Problématique 13

Titre2: Revue de littérature 19

Chapitre2 : Cadre pratique de la recherche 29

Titre1 : Site de la recherche 29

Titre2 : Enquête de terrain 40

Deuxième partie : Résultats de la recherche 45

C hapitre1 : Présentation et analyse des données 46

Titre1 : Présentation statistique des données 46

Titre2 : Analyse et interprétation des résultats 58

Chapitre2 : Apports de la recherche 69

Titre1 : Solutions proposées 69

Titre2 : Perspectives 70

Conclusion 71

Références bibliographiques 74

Annexes 77

Table des matières 82

4

Dédicace

À

Mes parents Angèle & Jean LABA,

Ma bien aimée Clarisse Nanipo BAGONMAN,

Pour vos sacrifices et soutiens durant ces années passées ! ! !

5

Sigles & Abréviations

ATC

Agent Technico-commercial

BIT

Bureau International du Travail

CDB

Comité de Développement à la Base

DGSCN

Direction Générale de la Statistique et de la Comptabilité Nationale

DSP

Direction de Soutien à la Production

ENF

Education Non Formelle

ENFS

Ecole Nationale de Formation Sociale

FAO

Food and Agriculture Organization (Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture)

F CFA

Franc de la Communauté Financière Africaine

FNGPC

Fédération Nationale des Groupements de Producteurs de Coton

GPC

Groupement des Producteurs de Coton

Ha

Hectare

Kg

Kilogramme

LEC

Lecture, Ecriture, Calcul

MEPSA

Ministère des Enseignements, Primaire Secondaire et de l'Alphabétisation

NSCT

Nouvelle Société Cotonnière du Togo

ONG

Organisation Non-Gouvernementale

PEMA

Programme Expérimental Mondial d'Alphabétisation

PIB

Produit Intérieur Brut

PSE

Plan Sectoriel de l'Education

QUIBB

Questionnaire Unifié des Indicateurs de Base du Bien-être

SCAPE

Stratégie de Croissance Accélérée et de Promotion de l'Emploi

6

SOTOCO

 

Société Togolaise de Coton

RGPH

Recensement Général de la Population et de l'Habitat

T

Tonne

UNESCO

Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture

WAGES

Woman And Gain both Economic and Social

WCFA

Conférence Mondiale sur l'Education Pour Tous

7

Remerciements

Au terme de ce travail de recherche, nous tenons à remercier :

. Monsieur Sadissou MIZIYAWA, Sociologue consultant, qui malgré ses multiples occupations, a bien accepté de diriger ce travail. Qu'il trouve ici l'expression de notre gratitude.

. Docteur Kokou K. DJAGNI, Directeur Général de la NSCT, pour avoir autorisé cette étude auprès des producteurs.

. Monsieur Yao J. NUAKEY, Docteur en sociologie, Professeur à l'INSE/UL, pour ses constantes disponibilités et soutiens pour l'élaboration de ce document.

. Monsieur ADIKA Y. Dom, chef Division Alphabétisation et Education Non Formelle à la DRE des Plateaux, pour ses apports et observations pour l'élaboration de ce document.

. Tous les enquêteurs (ATC), qui ont bien accepté de braver la vie sociale difficile pour aller à la rencontre des producteurs, nous leur exprimons nos sincères remerciements pour cet appui fort considérable.

. Tous les producteurs des GPC qui ont accepté de répondre à nos questionnaires, nous leur exprimons notre sincère gratitude et nous leur disons que ce travail est le leur pour la réalisation du droit à l'éducation pour tous.

. Tous nos enseignants et intervenants à l'ENFS, et particulièrement, ceux avec qui nous avons eu à échanger sur la pertinence de ce travail, nous leur sommes reconnaissant.

Que tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce travail de recherche trouvent ici l'expression de nos remerciements les plus sincères et les plus profonds.

8

INTRODUCTION

Depuis la moitié du XXème siècle, les éducateurs d'adultes reconnaissent que les compétences (lecture, écriture et calcul) en alphabétisation ne constituent pas une fin en soi mais qu'elles doivent avoir un but pratique dont les alphabétisés pourront tirer profit. A cet effet, le terme «alphabétisation fonctionnelle» est apparu en 19621. Les tentatives de lier étroitement les compétences en alphabétisation aux activités productives, voire même de les en faire dériver, ont été entreprises pour la première fois avec l'expérience pionnière de l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO) dans le cadre du Programme Expérimental Mondial d'Alphabétisation (PEMA). Ce programme né au lendemain de la Conférence de Téhéran en 1965 avait pour but d'intégrer l'alphabétisation aux activités productives. Cette approche a connu un grand succès. Au Kenya, les alphabétiseurs se sont employés dès 1969, à aider les apprenants à mettre sur pied des projets générateurs de revenus et à inviter des techniciens spécialisés à venir approfondir les connaissances, les attitudes et les aptitudes professionnelles des participants (Mwangi, 2001). En Guinée, l'alphabétisation et les activités productives sont jumelées à un point tel qu'on ne parle plus de deux, mais d'une seule approche (Diallo, 2001). Le programme national de l'Ouganda est connu sous le simple nom de « Functional Adult Literacy (FAL) programme », c'est-à-dire «Programme d'alphabétisation fonctionnelle pour adultes» et celui du Ghana sous le nom de «Programme d'alphabétisation et de compétences fonctionnelles». Les programmes de ces deux derniers pays précités, ont plutôt mis l'accent sur les activités de développement communautaire et attachent une plus grande importance à l'hygiène, à la prévention de la maladie et à la protection de leur environnement. Pour leur part, les enseignants de la formation professionnelle ont compris depuis longtemps

1 Wikpedia.org/wiki/Alphabétisation

9

que sans une maîtrise suffisante de la lecture, de l'écriture et de l'arithmétique (calcul), les apprenants n'ont que des moyens limités d'améliorer leurs connaissances, leurs compétences professionnelles et leurs potentiels. C'est dans cet esprit que le Programme des Nations Unies pour l'Agriculture et l'Alimentation (FAO) a déclaré en 19802 que «L'accroissement de la production agricole grâce aux nouvelles technologies nécessite la formation et l'alphabétisation en tant qu'éléments du processus de développement et inversement, la formation et l'alphabétisation seront de moindre utilité dans une société en développement si on les considère comme des processus isolés».Le Bureau International du Travail (BIT), qui a réalisé au Nigeria un projet de création d'activités génératrices de revenus pour les femmes du secteur du développement de la Santé, a déclaré qu'«il faudrait inclure l'alphabétisation fonctionnelle afin d'accroître l'impact de la formation dans les nouvelles filières professionnelles et technologiques»3 et «en même temps inclure une formation dans le domaine de la tenue de registres, de la comptabilité, de l'estimation des prix de revient, des tarifications etc.»4 .

Au Togo, la planification indicative de l'économie togolaise a été initiée en 1966 avec le premier plan quinquennal dénommé « plan de développement économique et social ». L'exécution de ce premier plan quinquennal (19661970) n'a pas connu de succès à cause de la non-participation des populations qui est imputée à l'analphabétisme. Depuis 1971, divers programmes d'alphabétisation fonctionnelle utilisant des approches novatrices ont été élaborés pour le développement de l'agriculture. La culture du riz a été retenue pour les régions des Savanes et de la Kara, le coton pour la région centrale et des plateaux et le manioc pour la région maritime. Ces programmes étaient à l'actif de l'Etat, puis des sociétés parapubliques et autres Organisations de la Société

2FAO, 1980. Agricultural Training: Report of an Evaluation Study. Food and Agriculture Organization of the United Nations, Rome.

3 BIT, 1994;Basic management training for micro-enterprises, Trainers'guide (Genève).p.iii

4 Idem

10

Civile (OSC) qui ont pris sa relève. L'objectif était de permettre aux adultes analphabètes d'apprendre à lire, à écrire et à calculer et de mettre ces connaissances instrumentales à profit pour s'informer et se former en vue d'accroître leurs productivités et d'améliorer leur qualité de vie.

C'est dans cette optique que la Société Togolaise du Coton (SOTOCO) devenue Nouvelle Société Cotonnière du Togo (NSCT) a augmenté le capital humain de ses producteurs à travers une vaste campagne d'alphabétisation dans le cadre de la production cotonnière comme ce fut le cas au Mali et au Burkina-Faso. Cette initiative de la filière cotonnière togolaise se justifie par le fait que la survie de la dite société dépend de l'existence des producteurs et plus encore de l'amélioration de leur productivité. Cette initiative a-t-elle atteint son objectif ? Les sociologues et économistes du développement mettent un accent particulier sur le capital humain pour l'accroissement de la production agricole. Même si une meilleure production est conditionnée par la modernisation du secteur agricole c'est-à-dire l'introduction des innovations dans les techniques de production, ces techniques ne peuvent être acceptées et mises en application que par des gens outillés. Il nous semble donc évident que les activités éducatives ont un impact sur la production cotonnière. Ce qui justifie notre étude qui porte sur le thème: « Alphabétisation fonctionnelle et développement de l'agriculture : cas de l'expérience de la filière cotonnière togolaise à Agbonou (préfecture de l'Ogou)». Cette étude se fixe comme objectif général d'apprécier l'impact de l'alphabétisation fonctionnelle sur la production cotonnière et par ricochet sur le niveau de vie des producteurs des GPC d'Agbonou. Comme on peut le remarquer dans la formulation de cet objectif, notre travail est une étude de cas qui appréciera l'évolution de la production cotonnière des néo-alphabètes avant et après les sessions d'alphabétisation.

Le présent travail de recherche pour l'obtention du diplôme du Cadre Supérieur de Développement Social s'articule selon le schéma suivant :

11

Première partie : Approche méthodologique

o Le chapitre premier intitulé problématique et cadre conceptuel, présente la problématique au premier titre. Un deuxième titre intitulé Revue de littérature, énonce le cadre de référence théorique qui inclut la définition des principaux concepts clés de la recherche.

o Le chapitre deux intitulé cadre pratique de la recherche, met l'accent sur le cadre physique et environnemental de la recherche dans le titre 1. Le titre 2 (Enquête de terrain) expose le dispositif méthodologique qui nous a permis de réaliser l'étude.

Deuxième partie : Résultats de la recherche

o Le chapitre un, donnera une présentation statistique des données de terrain (titre 1). Suivra ensuite dans le titre deux, l'analyse et l'interprétation des résultats.

o Le chapitre deux, intitulé Apports de la recherche, mettra l'accent sur les solutions proposées (titre 1) et les perspectives (titre 2). Elles tiendront compte forcément des données recueillies.

12

Première partie :

Approche méthodologique

13

Chapitre 1 : Problématique et cadre conceptuel

Titre 1 : Problématique

1.1- Enoncé du problème

Dans les pays en développement, particulièrement au Togo, le secteur agricole malgré son importance de premier plan dans l'économie nationale reste dominé par les techniques culturales essentiellement manuelles. Pilier de l'économie nationale, ce secteur emploie 2/3 de la population et représente environ 37.7% du PIB5. Ceci suppose que les producteurs agricoles doivent disposer et s'armer de connaissances et de compétences susceptibles de développer l'agriculture. Pourtant, la plupart des producteurs résidents en milieu rural sont analphabètes, et d'autres n'ont pas achevé le cycle primaire. Cette situation confronte les producteurs à d'énormes difficultés à cause du manque d'information sur les nouvelles techniques culturales et sur les prix des marchés. Spécifiquement à la filière cotonnière togolaise, les producteurs ont des difficultés à maitriser les étapes indispensables à une bonne production. Par ailleurs le producteur doit avoir l'aptitude de faire des récoltes échelonnées pour éviter de mélanger les bons et les mauvais cotons répondant ainsi aux exigences en qualité de la Société6. La maitrise des itinéraires techniques est garante d'un rendement moyen de 1.5 T/ha7 sans compter les autres facteurs comme la pluviométrie. Le non-accès aux informations auxquelles les producteurs devraient avoir droit, constitue un important facteur de réduction de la production cotonnière. A ce facteur, s'ajoutent les perturbations du régime climatique combiné à la dégradation poussée des terres. Bref, la non-maitrise des facteurs de production due au manque d'instruction spécifique, conduit à un faible rendement du coton. Il faut ajouter à tout ce qui précède, le fait que les producteurs de coton lettrés qui devraient servir d'éclaireurs aux illettrés dans les Groupement de

5 SCAPE, 2012

6 Il s'agit de la SOTOCO devenue NSCT

7 Entretien à la DSP

14

Producteurs de Coton (GPC), abusent de l'ignorance de ces derniers et les trichent dans la gestion et la vente d'intrants.

Pour remédier à ce désavantage du manque d'instruction qui entrave l'épanouissement du producteur et qui constitue en soi un handicap majeur à sa réalisation et à sa réussite tant sociale qu'économique, il est invité à participer à des activités éducatives afin d'apprendre à lire, à écrire et calculer. Mieux encore, ces activités éducatives lui procureront des connaissances et compétences de vie qui lui permettront de développer toutes les potentialités évidentes dans ses tâches. Ceci suppose que l'activité éducative à laquelle participe le producteur a une fonctionnalité. Cette activité éducative est désignée sous le terme d'alphabétisation chez les adultes de plus de quinze ans.

A l'opposé de l'alphabétisation traditionnelle qui est une fin en soi et qui se limite aux connaissances instrumentales de la lecture, de l'écriture et du calcul, l'alphabétisation fonctionnelle a une perspective de développement. C'est donc à juste titre que les producteurs du coton ont bénéficié d'un tel programme qui envisageait de leur permettre d'être plus productifs et compétitifs dans l'économie nationale.

Au regard de cette problématique, l'objet de notre recherche revient à identifier les effets du programme d'alphabétisation sur la production cotonnière et par ricochet sur le niveau de vie (social, économique et culturel) des producteurs des GPC d'Agbonou.

Ceci nous amène à poser la question de recherche suivante : Est-ce que la production des néo-alphabètes des GPC d'Agbonou s'est améliorée? Il nous revient dès lors d'apprécier l'impact des programmes d'alphabétisation fonctionnelle sur la production cotonnière. Il s'agira notamment d'étudier les conditions et techniques de production en mettant l'accent sur les stratégies non classiques pour la maîtrise des acquisitions et leur application. Nous serons aussi

15

amené à répondre aux questions suivantes : le programme d'alphabétisation exécuté par la SOTOCO a-t-il permis aux producteurs des GPC d'avoir des acquis pédagogiques? L'acquisition des connaissances instrumentales a-t-elle favorisée le transfert de compétence influant sur la production ? Quels impacts l'acquisition des compétences transférées ont-t-ils sur le niveau de vie du producteur?

Autant de questions qui nous permettront par une analyse comparative avant et après les sessions d'alphabétisation, d'établir le lien entre l'alphabétisation fonctionnelle et l'amélioration de la production cotonnière.

1.2- Hypothèses

L'hypothèse générale de cette étude est que l'alphabétisation fonctionnelle a contribué à élever le niveau d'instruction des producteurs, à augmenter la production cotonnière et à améliorer le niveau de vie des producteurs de coton.

Nous pouvons décliner cette hypothèse générale en 3 hypothèses spécifiques qui constituent les niveaux d'évaluation de la formation (acquis pédagogique, le transfert de compétence et l'impact) :

> Le programme d'alphabétisation exécuté par la SOTOCO a permis aux producteurs de coton d'acquérir les connaissances instrumentales en lecture écriture et calcul (acquis pédagogiques).

> Le programme d'alphabétisation a contribué à augmenter la production cotonnière en permettant aux agriculteurs d'appliquer correctement de nouvelles techniques de production et d'améliorer ainsi leur rendement (transfert de compétence).

> Le programme d'alphabétisation a contribué à l'amélioration du niveau de vie des producteurs (impact de la formation).

16

1.3- Variables

VARIABLES DEPENDANTES :

1- Les connaissances instrumentales et les connaissances techniques de production du coton ;

2- Augmentation de la production cotonnière ;

3- Amélioration du niveau de vie.

VARIABLE INDEPENDANTE :

+ Le programme d'alphabétisation fonctionnelle.

Il s'agit des différentes composantes du programme de formation : les objectifs généraux et les contenus de formation.

VARIABLES DE CONTROLE

Ce sont des variables moins importantes. Elles n'ont pas une influence directe sur la production cotonnière par rapport au programme d'alphabétisation des agriculteurs. Elles déterminent néanmoins l'impact de la formation sur les agriculteurs. Nous en avons retenu deux (2). Il s'agit du sexe et de l'âge.

17

PRESENTATION DES HYPOTHESES SPECIFIQUES AVEC LEURS

VARIABLES ET INDICATEURS

Hypothèses
spécifiques

Variables

Indicateurs

Le programme

d'alphabétisation exécuté par la SOTOCO a permis aux producteurs de coton d'acquérir les connaissances instrumentales en lecture écriture et calcul.

Variable dépendante

- Nombre

d'analphabètes avant et après le

programme ;

- Taux

d'alphabétisme.

Connaissances instrumentales
Variables indépendantes

- Programme d'alphabétisation

Le programme d'alphabétisation a contribué à augmenter la production cotonnière en permettant aux agriculteurs d'appliquer de nouvelles techniques de production et d'améliorer ainsi leur rendement.

Variable dépendante

- le rendement de la

production ;

- le contenu du

programme et son degré

d'application.

Augmentation de la production
Variables indépendantes

- Niveau d'instruction ;

- Utilisation des compétences

acquises par les producteurs

Le programme d'alphabétisation a contribué à l'amélioration du niveau de vie des producteurs

Variable dépendante

- Revenu de

l'exploitation avant et après le

programme;

- Niveau de
satisfaction des besoins de la famille.

Amélioration niveau de vie Variables indépendantes

- Taille de la famille.

- Revenu de l'exploitation

18

1.4- Objectifs

La présente étude vise à analyser l'impact de l'alphabétisation fonctionnelle sur le niveau d'instruction, la production cotonnière et le niveau de vie des producteurs des GPC d'Agbonou.

Pour atteindre cet objectif, il s'agira plus spécifiquement :

> De décrire les connaissances générales et techniques développées chez les producteurs des GPC d'Agonou.

> De décrire les différents domaines d'application de ces compétences.

> D'évaluer l'impact de la formation sur le niveau de vie des producteurs.

1.5- Justification du choix du thème

Scientifiquement, cette étude vient s'ajouter aux rares études (mémoires) évaluant l'impact de l'alphabétisation fonctionnelle exécutée par la SOTOCO.

Sur le plan pratique, le choix de ce thème est déterminé par l'originalité de l'expérience de la SOTOCO en matière d'alphabétisation fonctionnelle en milieu de travail.

Sur le plan subjectif, le choix de ce thème est justifié par l'intérêt que nous portons à la pratique réelle des connaissances transmises par l'éducation.

Le choix d'Agbonou se justifie en ce qu'elle est une zone semi-urbaine et l'Ogou est l'une des préfectures de la Région des Plateaux où se développent les cultures de rente dont le coton qui nous intéresse et intéresse plus les producteurs à cause de sa rentabilité. Agbonou est en outre un quartier périphérique d'Atakpamé où se trouve le siège national de la NSCT.

19

Titre 2 : Revue de littérature

Aucune recherche scientifique ne se fait "ex nihilo". Aussi nous est-il indispensable de passer en revue la littérature existante dans le cadre de notre mémoire. Bien que notre revue ne soit exhaustive elle nous a permis de comprendre les contours de notre problème. Cette revue de littérature sera présentée en trois parties : une première partie portera sur la revue thématique, une deuxième partie abordera la revue conceptuelle et la dernière partie fera l'objet d'une analyse critique de la documentation existante c'est-à-dire l'enseignement tiré.

2.1- Revue thématique

A la lumière de nos différentes lectures (mémoires, rapports, et autres documents), plusieurs auteurs ont établi une étroite relation entre l'éducation/alphabétisation et la production agricole.

Dans une de ses publications, Linh (1994) a estimé que l'efficacité technique des exploitations agricoles productrices de riz au Vietnam est significativement influencée par l'éducation primaire des exploitants et les facteurs régionaux.

L'Afrique n'est pas restée en marge de cette mouvance. Ainsi, Nkamleu (2004) analyse la croissance de la productivité globale des facteurs de production et sa décomposition en évolution technologique et évolution de l'efficience. L'étude conclut que l'évolution technologique a été le principal obstacle à la réalisation de niveaux élevés de productivité des facteurs en Afrique subsaharienne durant la période considérée.

Plusieurs études réalisées au Burkina-Faso montrent que le niveau d'efficacité des producteurs est très faible. Zonon (1996), Kaboré (1996) estiment le niveau d'efficacité des producteurs burkinabè à environ 40% ; ce qui signifie que les producteurs pourraient augmenter leur production à 60% si leur efficacité

20

technique s'améliorait. Dans la littérature, l'éducation est un facteur le plus cité par les auteurs comme facteur explicatif du niveau de l'efficacité des producteurs (Zonon, 2003).

Cependant, il n'y a pas de consensus global concernant l'impact de l'investissement dans l'éducation sur la productivité des paysans. Gurgand (1994, 1997) trouve que l'éducation à un rendement négatif dans l'agriculture en Côte d'ivoire. Par contre, Tilak (1993) et Coltear (1990) font une revue de plusieurs études en Asie et en Europe montrant que l'alphabétisation a un impact important sur le niveau d'efficacité des paysans. Dans une revue objective de recherche éducative en Afrique occidentale et centrale, Maclure (1997 pp. 8687) fait remarquer que d'un côté, l'Education Non Formelle (ENF) est étroitement liée à des améliorations dans plusieurs domaines notamment la production agricole et les autres activités génératrices de revenus, mais aussi les compétences managériales améliorées des membres des coopératives agricoles. D'un autre côté, il signale que la médiocre qualité de la mise en oeuvre de l'alphabétisation et des autres formations pour les adultes pauvres et non scolarisés a déçu à la fois les bailleurs de fonds et les bénéficiaires. L'objet de cette évaluation est donc de chercher à identifier les meilleures approches et méthodes capables de garantir que les compétences en lecture, écriture et calcul, aident les plus pauvres à développer des activités productives leur permettant de ne plus vivre dans la pauvreté. Dans ce sens, Cogneau et al. (2006) montrent que seul le niveau d'éducation du chef d'exploitation avait un impact significatif sur la productivité agricole en Ouganda et à Madagascar. Depuis le lancement du Programme Expérimental Mondial d'Alphabétisation dans les années 60 (Gillette, 1999) et la WCEFA de 1990, il a été répété que l'alphabétisation et l'éducation de base favorisaient la productivité de l'économie. Selon la plupart des recherches empiriques menées sur le sujet et rapportées dans quelques études, il existe un rapport entre le nombre d'années de scolarité

21

(essentiellement dans l'enseignement primaire) et le revenu ou la productivité professionnelle. Dans le secteur de l'agriculture, des études confirment l'idée selon laquelle une année supplémentaire de scolarité primaire peut exercer un effet direct sur les rémunérations et la production agricole (Jamison et Moock, 1984).

De cette analyse de la littérature existante, ressortent des concepts liés à notre étude.

2.2- Revue conceptuelle

Tous les discours scientifiques (recherches, analyses, hypothèses, etc.) utilisent des concepts clairs et précis afin de se démarquer de la confusion qui caractérise le sens commun. Un concept « est une définition des caractères spécifiques d'un projet (d'étude) par rapport à l'objectif ciblé »8. Il suppose un degré de précision et de classification supérieure à la notion qui désigne une image mentale assez floue. Par conséquent, nous devons définir clairement les mots clés de notre thématique pour permettre une bonne compréhension mais aussi pour faire l'unanimité de sens de notre travail comme le recommande Emile Durkheim (1986) : « La première démarche du sociologue doit être de définir les choses dont il traite afin que l'on sache de quoi il est question. C'est la première et la plus indispensable condition de toute preuve, de toute vérification.»9

8 Le Petit Larousse Illustré 2011

9 Emile DURKHEIM, 1986 cité par AKOEGNON Adjo K. La participation communautaire aux projets de développement en milieu rural: cas du projet de production d'ananas dans la communauté de Wonougba Séva, Mémoire pour l'obtention du diplôme de maîtrise ès lettres, 2011, p. 16, UL, TOGO.

22

V' Education des adultes

Elle est « l'ensemble des processus organisés par lesquels toute personne considérée comme adulte dans la société ou la culture à laquelle elle appartient, développe ses aptitudes, enrichit ses connaissances, améliore sa qualification technique ou professionnelle, la réoriente et suscite des changements dans ses attitudes et ses comportements, dans la double perspective d'un développement social, économique et culturel équilibré et indépendant»10

V' Alphabétisation

Le Vocabulaire de la Langue Pédagogique (1971) définit l'alphabétisation comme « l'ensemble des signes graphiques d'une langue disposés suivant l'ordre établi ou un petit livre qui, dans la méthode traditionnelle d'apprendre à lire, contient les premiers exercices de lecture ». Quant au Dictionnaire Encyclopédique de Pédagogie Moderne, il la désigne par « une action méthodique en vue de l'élimination rapide de l'analphabétisme parmi les adultes d'un groupe humain, spécialement dans les pays en voie de développement »11.

L'alphabétisation débouche en principe sur la post-alphabétisation, phase de l'activité intellectuelle du néo-alphabète qui peut s'adonner à la lecture et à la recherche. A cette étape, le néo-alphabète fait l'exercice des connaissances et compétences acquises qu'il renforce.

Nous distinguons trois grands types d'alphabétisation.

10 Ahodékon S.C, 2005 cité par Marcelin KOBA. Problématique de la contribution de l'alphabétisation à l'amélioration de la santé communautaire en milieu urbain : cas de Cotonou en République du Bénin, Mémoire de fin de 4ème année universitaire, 200, p.26, UAC, BENIN.

11 Foulquié P. 1971, Dictionnaire Encyclopédique de Pédagogie Moderne, Paris.

· 23

L'alphabétisation traditionnelle ou classique

Cette alphabétisation a pour objectif l'enseignement de la lecture, de l'écriture et du calcul (LEC) afin de permettre au néo-alphabète d'accéder à la communication écrite ou imprimée dans une langue.

Dans ce contexte, l'apprenant est considéré comme n'ayant pas de préoccupation personnelle importante. On lui apprend essentiellement à savoir lire, écrire et compter/calculer en se basant sur les réalités les plus banales de la vie, sans alors tenir compte de ses besoins et de ses activités.

L'alphabétisation traditionnelle a un caractère ponctuel. Elle est mise en oeuvre sans aucune étude de milieu préalable des besoins, et se base sur des thèmes généraux qui pourront servir les initiateurs (politique, religion). Elle ne permet pas une continuité ou une consolidation des acquis de sorte qu'à la fin, les personnes alphabétisées retombent dans l'analphabétisme après quelques temps. Elle ne considère pas les données telles que l'âge, l'effectif, le sexe, les niveaux, la motivation et le cadre de déroulement. Cet état de chose entraîne des contraintes et réduit considérablement le bénéfice que chacun devrait tirer individuellement de cette formation. Etant un processus de formation à sens unique dans lequel seul le formateur détient le savoir, on note une passivité quasi-totale imposée aux participants. Le programme des séances est donc imposé et par ricochet l'apprenant ne participe pas à l'élaboration. Cette forme d'alphabétisation ignore la promotion technique durable des populations locales.

· Alphabétisation conscientisante

Conçue par le Brésilien Paulo FREIRE en 1961, l'alphabétisation conscientisante avait pour objectifs, entre autres, de faire prendre conscience aux populations opprimées, de leurs conditions d'exploitation. La méthode de FREIRE s'appuie d'abord sur une analyse politique du système socio-

24

économique du milieu dans lequel elle doit s'appliquer ; contrairement à la méthode traditionnelle qui s'appuie sur un monologue incitant à la mémorisation. Les membres du groupe opprimé (et apprenants) assistés d'un animateur, se livrent à un examen critique d'une situation qui les préoccupent et sont amenés ensuite dans un renversement idéologique, les poussent à être «sujets créateurs» au lieu d'être seulement «objets». La méthode utilisée est le dialogue, le médium étant la langue maternelle des apprenants.

· L'alphabétisation fonctionnelle

Elle vise la communication à l'apprenant d'une connaissance qui lui suggère un comportement afin qu'il puisse agir en faveur du milieu dans lequel il vit et sur lui-même. Ce concept a été lancé et défini en 1965 à Téhéran, lors du Congrès des Ministres de l'Education des pays du Tiers Monde. Ce type d'alphabétisation cherche à accroître la production des analphabètes à travers l'apprentissage de la lecture, l'écriture et le calcul. Il faut qu'elle soit le fruit d'un projet de développement ; et parte dans un premier temps d'une étude du milieu pour recenser les besoins des populations et tous les aspects des problèmes. Le programme, les stratégies et les moyens d'action de cette forme d'alphabétisation sont définis de manière concertée avec la population sur la base des problèmes rencontrés dans la vie socioprofessionnelle. Elle suppose un dépassement de l'apprentissage rudimentaire de la lecture et de l'écriture. L'analphabète qui suit cet enseignement, peut s'intégrer socialement et économiquement dans un monde nouveau où les progrès techniques et scientifiques exigent de plus en plus de connaissance et de spécialisation. C'est une contribution à la libération de l'homme et à son plein épanouissement, tout en créant les conditions indispensables à une prise de conscience critique des contradictions et des objectifs de la société dans laquelle il vit.

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L'alphabétisation fonctionnelle se distingue de celle traditionnelle dans la mesure où elle permet de considérer l'analphabète apprenant comme un individu en situation de groupe, en fonction d'un milieu donné dans une perspective de développement. Au cours de l'action d'alphabétisation, l'individu apprend à défendre ses droits au moment même où le groupe tout entier comprend la nécessité de formuler ses besoins et de prendre ses responsabilités face aux problèmes sociaux, économiques et culturels. Ici, la formation n'est pas à sens unique comme c'est le cas en alphabétisation traditionnelle. Le bénéficiaire est actif et participe bien aux séances parce que les enseignements répondent à ses besoins. Elle prône les compétences techniques, professionnelles et culturelles des populations.

y Education

Dans le Dictionnaire Actuel de l'Education, Legendre définit l'éducation comme «l'ensemble des valeurs, des concepts, des savoirs et des pratiques dont l'objet est le développement de l'être humain et de la société».12

Selon Foulquié (1971), l'éducation signifie l'action de former l'apprenant, c'est-à-dire de l'aider dans le développement de ses virtualités spécifiquement humaines (intellectuelles et morales).

Dans le cadre de cette étude l'éducation est une opération de transmission de connaissances différentes dans le souci de transférer des capacités en vue d'un changement.

y Education Formelle

L'éducation formelle « comprend toutes les formes d'éducation et de formation conduite dans un cadre organisé et structuré. Elle comprend : l'éducation de

12 Legendre R., 1993, Dictionnaire Actuel de l'Education, Guérin & Eska, Québec & Paris.

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base, l'enseignement secondaire, l'enseignement supérieur, la formation professionnelle » 13.

y Education informelle

L'éducation informelle « est faite de façon diffuse. Elle a pour principaux véhicules, la cellule familiale, les groupes sociaux, les médias communautaires et les autres instruments de communication, les divers mouvements associatifs, la communauté, les scènes de vie, le spectacle de la rue, etc14

y Education Non Formelle

L'éducation Non Formelle « est une forme d'enseignement qui se déroule en général dans un cadre extrascolaire en s'efforçant de prendre en compte les réalités du milieu, de s'ouvrir et de responsabiliser les différents acteurs de l'éducation concernés (familles, professionnels, et responsables locaux). Elle se caractérise par son public varié (jeunes et adultes) et la diversité des contenus. »15

V' Productivité

Le concept de productivité tire son origine du verbe latin producere qui signifiait « mener en avant, présenter, étendre mais aussi procréer, développer, faire grandir »16, et du participe correspondant productus. En général, la productivité est définie comme le rapport entre la production d'un bien ou d'un service et l'ensemble des intrants nécessaires pour le produire. Elle constitue en fait, une mesure de l'efficacité avec laquelle une économie met à profit les ressources dont elle dispose pour fabriquer des biens ou offrir des services

13 KOBA. M.2005 ; Problématique de la contribution de l'alphabétisation à l'amélioration de la santé communautaire en milieu urbain : cas de Cotonou en République du Bénin

14 Idem

15 Idem

16 KANE G.Q., 2010 ; Analyse des performances productives des exploitations familiales agricoles de la localité de Zoetele

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(Gamache, 2005). Autrement dit, la productivité est le rapport entre la production et l'ensemble ou partie des ressources mises en oeuvre pour la réaliser.

Ainsi, améliorer la productivité ce n'est pas travailler dur, mais travailler intelligemment. La productivité permet de mesurer l'efficacité du système productif, c'est donc une comparaison entre la production réalisée et les quantités de facteurs de production utilisés.

De toutes ces définitions, nous retenons dans le cadre de cette étude que la productivité se définit comme le rapport entre ce qui est produit et les unités "d'input" (entrants) qui ont été consommées pour y parvenir.

V' Niveau de vie

Selon le Petit Robert, le niveau de vie désigne la quantité de biens et de service que le revenu d'un individu (d'un groupe social ou d'une nation) lui permet d'acquérir.

V' Revenu

Le revenu est « ce qui revient à quelqu'un, à une collectivité) comme rémunération du travail ou fruits du travail »17.

2.3- Enseignements tirés

Comme nous l'avons souligné plus loin, cette revue est loin d'être exhaustive. Nonobstant, elle nous permet de nous rendre à l'évidence de l'impact positif, négatif voire neutre des programmes d'alphabétisation ou d'éducation sur la productivité agricole. A vrai dire, très peu d'études empiriques traitent de

17 Le Petit Robert, 2012 ; Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française

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l'impact économique des programmes d'alphabétisation de courte durée dans les pays en développement.

Les enseignements tirés de cette revue littéraire sur la corrélation de l'alphabétisation et la productivité agricole montre que la formation constitue un capital humain qui permet aux producteurs de maitriser les nouvelles techniques culturales. Ces techniques enseignées à travers les programmes de formation lorsqu'elles sont judicieusement utilisées par le producteur conduisent à un meilleur rendement lorsqu'on écarte les autres facteurs de production. Le niveau d'instruction est un déterminant fort du niveau de vie et d'une meilleure participation à la vie de la communauté. En participant aux programmes d'alphabétisation, le producteur assure son propre développement sur le plan santé, de la pratique de l'hygiène, de l'éducation des enfants. L'alphabétisation contribue donc à l'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement. Au-delà des connaissances acquises à travers cette revue, il nous revient, de nous confronter aux réalités du terrain pour apporter un plus à la documentation existante.

Ce premier chapitre nous a permis de cerner le contour de notre recherche à travers la problématique et le cadre conceptuel ; dans le chapitre suivant, il sera question du cadre pratique de notre recherche où nous ferons la présentation du site de la recherche et des dispositifs de l'enquête de terrain.

?

LEGENDE

Les régions

Région des Savanes
Région de la Kara Région centrale Région des plateaux Région maritime

Limite des régions

Limite des préfectures

~~ ~~~~~~ ~~ ~~~~~~~ ~~~~ ~~~~ ~~

~~~~~~~~ ~~~~~ ~~~ ~~~ ~~~ ~~~~~~

~~~~ ~~ ~~~~~~~~

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Chapitre 2 : Cadre pratique de la recherche

Après avoir posé la problématique et cerné le cadre conceptuel de notre recherche, il nous semble indispensable de donner une vue d'ensemble sur le contexte physique et humain de notre recherche.

Titre 1 : Site de la recherche

Carte N° 1 : Carte du Togo assortie de la carte de l'Afrique de l'Ouest

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Carte N° 2 : Carte de la région des Plateaux assotie de la carte du Togo

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Carte N° 3 : Localisation de la zone d'étude

Source: DRSCN/P

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Dans cette partie, nous aurons à présenter l'environnement physique, humain et socioculturel du site de recherche.

1.1- Environnement physique

La préfecture de l'Ogou est l'une des 12 préfectures composant la région des plateaux. Elle est limitée au Nord par les préfectures d'Anié et du Moyen-Mono, au sud par les préfectures de Haho et de l'Est-Mono, à l'Est par la République du Bénin et à l'Ouest par la préfecture d'Amou. Elle couvre une superficie de 3 817 km2 soit 22.66% de la superficie totale de la région. La ville d'Atakpamé est en même temps le Chef-lieu de la Préfecture de l'Ogou et de la Région des Plateaux. Atakpamé est située à 160km au nord de Lomé et distante de 3km d'Agbonou. La ville d'Atakpamé est limitée au Nord par le village de Awagomé dans le canton de N'tivou, au Sud par le village de Datcha dans le canton de Datcha, à l'Est par les villages d'Atokodje et d'Otesse respectivement dans les cantons d'Akparé et de Katoré et à l'Ouest par le village de Hihéatro dans la Préfecture d'Amou.

1.1.1- Le relief

Le milieu naturel de la Région des Plateaux est marqué par une plaine (2/3 de la superficie totale) à l'Est où se situe la préfecture de l'Ogou et une chaîne de montagnes à l'Ouest (chaîne de l'Atakora) composée des plateaux : Akébou, Akposso, et Danyi, et des montagnes (700 à 900 m d'altitude) dont le pic d'Agou le plus haut sommet du Togo (986m d'altitude) et des montagnes du centre ville d'Atakpamé communément appelée la ville aux sept (7) collines.

1.1.2- Le climat

De par son relief contrasté et varié, la région des plateaux bénéficie d'un climat relativement nuancé. Les différentes zones de la région sont inégalement arrosées :

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- L'extrême nord-est de la plaine orientale connaît une seule saison pluvieuse allant d'avril à octobre avec 1000 à 1100 mm par an (climat tropical humide). La saison sèche dure de 5 à 6 mois.

- La plaine centre-sud, le moyen-mono et la plaine d'Agou jouissent d'un climat équatorial de transition avec deux saisons pluvieuses de mars à juillet pour la grande saison pluvieuse avec 1100 à 1400mm par an. La saison sèche dure de quatre (04) à cinq (05) mois.

- La partie montagneuse est la région la plus arrosée du Togo. Elle provoque des variations pluviométriques importantes permettant de maintenir dans cette zone une humidité permanente. Les précipitations vont de 1400 à 1800 mm avec trois (03) à quatre (04) mois de saisons sèche.

Bref, la région des plateaux est l'une des régions les mieux arrosées du pays. Actuellement, ces saisons sont caractérisées par une certaine irrégularité des précipitations. Les températures moyennes annuelles diminuent de l'est à l'ouest, allant de 27°C à la frontière béninoise à 22°C sur les hauteurs de Kloto. Le mois le plus chaud est le mois de février avec un maximum de 34°C et un minimum de 21°C, tandis que le mois d'août enregistre les températures les plus basses avec un maximum de 25°C et un minimum de 19°C.

1.2- Environnement humain et socioculturel

Selon les résultats définitifs du quatrième recensement général de la population et de l'habitat (2010), la population de la région est passée de 650 393 habitants en 1981 à 1 375 165 habitants en 2010 avec un taux de croissance annuel moyen de 2.58%. La densité est passée de 38hbts/km2 en 1981 à 81hbts/km2 en 2010. Cette population est en majorité féminine (696 974 femmes) contre une population masculine de 678 191 hommes. La Préfecture de l'Ogou est la plus peuplée de la région des plateaux après celle de Haho (247 817hbts). Ogou a une population féminine de 115 744 femmes et une population masculine de 110 564

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hommes soit un total de 226 308 habitants. Selon le milieu de résidence, la population de l'Ogou est essentiellement rurale avec 157 047hbts soit 69,39% contre une population urbaine (Atakpamé) de 69 261hbts soit 30,61%.

1.2.1- La population et la culture

Les groupes ethniques prédominant de la Préfecture sont les Ifè, les Houdou, les Akposso et les Fon. Les ethnies allogènes sont principalement les Kabyè, les Nawda, les Lamba, les Tem et les Yorouba. On les retrouve pratiquement dans tous les villages.

Les structures traditionnelles portent sur la Chefferie, les rites, les us et coutumes. On note que la chefferie fortement hiérarchisée occupe une place clé dans la société. Garante des us et des coutumes, la chefferie veille au respect des droits et devoirs de chaque composante de la communauté.

Le mariage coutumier existe dans la Préfecture et chaque communauté a sa manière de le célébrer.

La principale fête de la Préfecture est Odontsu ou fête des ignames célébrée dans le mois d'août de chaque année.

Sur le plan religieux, le christianisme est la religion prédominante suivie de l'animisme et de l'islam.

1.2.2. L'organisation économique

L'agriculture est l'activité principale de la préfecture de l'Ogou et occupe 80% de la population. Le système de culture est basé essentiellement sur des associations de cultures dont les principales sont le coton, le maïs, le niébé, l'igname l'arachide et l'ananas. La culture des fruitiers, du caféier et du cacaoyer est plutôt prépondérante dans les plateaux ouest où les cultures de rente occupent les 2/3 de la superficie des terres cultivées. C'est une agriculture traditionnelle utilisant des outils rudimentaires tels que la houe, la daba, le

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coupe-coupe. L'élevage des ovins, des caprins et de la volaille est pratiqué dans la préfecture.

1.2.3. Histoire et champ du développement : acteurs politiques et programmes

Les Ifê de Modjigbéri (un sous-quartier Tchetti), un des rameaux du groupe Ifê de Tchetti furent les premiers occupants du site d'Agbonou. Leur installation à Agbonou remonte probablement au XVIIIème siècle et marque le temps des grands assauts subis par les Ifê de la part des Dahoméens. « Agbonou» signifie littéralement « le portail ». Le nom incarne à lui seul toute l'histoire du village. Selon la légende, il y avait un fétiche du nom de « éri ogou dougbé » c'est-à-dire « qui voit le danger et crie » à l'entrée de la ville d'Atakpamé. Ce fétiche était chargé d'alerter les guerriers résidant dans la forêt d'une éventuelle arrivée d'ennemis. Ce fétiche était gardé par un certain ATSA, fondateur du village, qui habitait les lieux avec sa famille et adeptes du fétiche. Son fils ATSA AFFO céda plus tard le terrain de la gare ferroviaire aux colons allemands pour leurs installations. Par la suite, voulant être protégé par le fétiche et cherchant une certaine sécurité, les familles AHANOU, SOSSAVI, DOKU ont fini par rejoindre les premiers occupants du village en occupant respectivement les localités connues aujourd'hui sous le nom d'Agbonou-CEET, Agbonou-Kpotamé et Agbonou-Campement. On peut ajouter à ce facteur spirtuel, un autre facteur pas des moindres ; il s'agit de l'aspect physique du village qui s'étend sur une plaine propice à l'agriculture contrairement à la ville d'Atakpamé qui a un relief montagneux ce qui engendre une érosion intensive impropre à l'agriculture. Sur le plan social et organisationnel, toutes ces premières familles vivaient en harmonie et avaient chacune un doyen de famille. Ces doyens élisent un chef responsable unique choisi par rapport à ses compétences morales et spirituelles18.

18 Fagbedji K.G., 2009, Agbonou : Dynamique d'un quartier périphérique d'Atakpamé.

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Aujourd'hui, la Préfecture de l'Ogou est constituée de huit Cantons à savoir : les cantons de Houdou, de Gnagna, de Djama, de Katoré, de N'tivou, de Datcha, de Gléi et d'Akparé qui comporte le quartier d'Agonou19. Ces cantons sont dirigés par des Chefs Cantons. Tous les ministères y sont représentés. La préfecture est pourvue en structures préfectorales et locales de coordination des actions de développement. Ce sont les comités préfectoraux, les Comités de Développement à la Base (CDB). Ces comités sont appuyés par des services techniques déconcentrés de l'Etat (les Directions Régionales du Développement à la Base, de l'Agriculture, de l'Action Sociale etc.) et des acteurs non étatiques (les ONG, les associations, les institutions bancaires etc.).

1.2.4. Aperçu sur la NSCT

D'après son magazine20, la Nouvelle Société Cotonnière du Togo (NSCT) est une société d'économie mixte créée le 29 mars 2009 en remplacement de la Société Togolaise du Coton (SOTOCO) qui était une société d'Etat. Le capital social de la NSCT est deux milliards (2.000.000.000) de francs CFA, constitué à 60% par l'Etat et 40% par la Fédération Nationale des Groupements de Producteurs de Coton du Togo (FNGPC).

La NSCT a pour objet d'assurer le développement et la valorisation de la culture cotonnière sur toute l'étendue du territoire national.

A ce titre, elle assure essentiellement :

- Le soutien à la production ;

- L'évacuation du coton-graine et la gestion des usines d'égrenage ;

- La commercialisation des produits finis.

A propos de la qualité du produit, la fibre togolaise est créditée d'une bonne réputation de qualité. Le Togo produit une qualité de coton fibre très compétitive et recherchée par les filateurs. En moyenne, le Togo vend environ 80% de sa production dans les grades de qualités supérieures.

19 Aujourd'hui, Agbonou est devenue un quartier de la ville d'Atakpamé

20 Les Trois Capsules, N°002-Janvier 2013

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En ce qui concerne l'évolution de la production cotonnière au Togo, il faut noter que la production cotonnière togolaise a connu une progression impressionnante passant de 4.516 tonnes en 1978 à 174.000 tonnes 2004/2005, après avoir atteint la plus haute performance, 187.700 tonnes en 1998/1999.

Cette production a considérablement chuté à partir de 2005/2006 jusqu'à moins de 40.000 tonnes, suite à une série de dysfonctionnement intervenus dans le secteur à partir des années 2000.

D'importantes actions ont été entreprises par le Gouvernement pour le redressement de la filière, son développement durable et la viabilité du secteur. La perspective à moyen terme est d'atteindre un plancher de 120.000 tonnes de coton-graine, soit 50.400 tonnes de fibres par an.

1.2.5- Situation de l'éducation formelle et non formelle

1.2.5.1- Le système formel

L'éducation et la formation ont toujours été des piliers fondamentaux dans les différentes stratégies de développement du Gouvernement togolais. Le plan sectoriel de l'éducation (PSE), adopté en 2010, constitue le cadre de planification du secteur.

L'analyse de la scolarisation au niveau de l'enseignement primaire montre que le taux brut de scolarisation au niveau régional s'élève en 2012 à 135% (136,5% pour les garçons, 133,5% pour les filles). Même si l'accès tend à se généraliser, 67.1% (74% pour les garçons, 59.4% pour les filles), nombreux sont les enfants qui accèdent à l'école primaire mais ne vont pas au terme de leur scolarité. Ce taux représente le taux le plus faible des régions du Togo. La vision du gouvernement est d'atteindre un TBS de 100% en 2020. Au niveau national ce taux est passé de 66.6% en 2007 à 75.7% en 2011. Par ailleurs, au niveau des plateaux, selon les données du Ministère des Enseignement Primaire Secondaire et de l'Alphabétisation (MEPSA, 2011-2012), 81.6% (83,4% pour les garçons et 79,7% pour les filles) des enfants de la tranche de 6 à 11 ans fréquentent une

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école primaire. Les mesures de gratuité des frais d'inscription dans les écoles primaires publiques appliquées à l'échelle nationale ont nettement contribué à améliorer l'accès de tous les enfants et en particulier les plus pauvres. Toutefois, on constate encore des disparités régionales et surtout locales dans l'accès et partout des groupes d'enfants restent hors de l'école. Il s'agit le plus souvent d'enfants vulnérables, dont certaines catégories sont identifiées : les enfants handicapés, les enfants travailleurs que l'on retrouve surtout en milieu urbain dans les marchés et, pour les filles, comme domestiques dans les familles.

1.2.5.2- Le système non formel : l'alphabétisation

Les données du QUIBB montrent que le taux d'alphabétisation est en nette progression au Togo. Il est passé de 56,9% en 2006 à 64% en 2011. Selon les résultats du QUIBB (2011), les femmes sont moins alphabétisées (52,4%) que les hommes (76,9%).

Les cours d'alphabétisation se déroulent en français en milieu urbain à l'intention des déscolarisés dans le souci de leur permettre un rattrapage scolaire. Outre le français, quatre (4) langues nationales à savoir, l'Ewé, le Tem, le Kabyè et le Ben sont retenues pour les cours d'alphabétisation. Néanmoins, la possibilité est donnée aux populations lorsque les conditions didactiques sont réunies de suivre les cours d'alphabétisation dans leur langue maternelle. Actuellement, dans un élan ou un dynamisme de développement participatif, l'Etat togolais tend à libéraliser le secteur de l'éducation non formelle. Les organisations de la société civile sont amenées « à prendre davantage part au développement de l'enseignement primaire en général » tout en s'engageant à prendre « ...toutes les dispositions nécessaires pour encourager l'enseignement confessionnel à se restructurer et à se développer pour mieux participer aux efforts engagés.. .» 21

21 Politique nationale du secteur de l'éducation et de la formation, p. 19

Aussi, dans le souci de favoriser l'accès à l'éducation aux personnes déscolarisées, nombreux sont de nos jours les promoteurs qui conduisent les programmes d'éducation non formelle sur le territoire national. C'est à ce prix que l'éducation non formelle dont l'alphabétisation a permis d'atteindre certaines performances et de capitaliser des résultats sur les bénéficiaires. Ainsi, l'alphabétisation fonctionnelle développe des thèmes de formations axés sur les activités des adultes par rapport aux réalités de leur milieu de vie. Le caractère multidimensionnel de cette approche lui procure toute son efficacité. De ce fait, les thèmes développés dans l'alphabétisation fonctionnelle visent à donner aux apprenants les connaissances nécessaires dans les domaines de la santé, l'agriculture, l'environnement, l'instruction civique, le développement communautaire, socio-économique et culturel.22

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22 Rapport d'étude sur la diversité de l'offre éducative au Togo, p.36

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Titre 2 : Enquête de terrain

Pour vérifier nos hypothèses, il nous est indispensable de confronter nos variables sur un champ social. Nous avons à cet effet identifié un groupe de personnes qui constitue notre population cible.

2.1- Population cible

La présente étude a pour contexte restreint de recherche le quartier d'Agbonou. L'enquête a lieu dans les Groupements de Producteurs de Coton (GPC).

2.2- Paysage des enquêtés/Echantillonnage

Dans le cadre de cette recherche, les producteurs alphabétisés des GPC d'Agbonou constituent notre principale cible. Pour étudier les cibles, nous ne pourrons pas prélever des informations sur l'ensemble des unités statistiques qui constituent la population cible. Comme le souligna Johnson (2000), « il n'est pas nécessaire de manger le boeuf entier pour savoir qu'il est coriace ».23 Etant donné que notre population cible principale présente des variabilités homogènes, nous avons choisi les 25% de la population de référence (510 néo-alphabètes). Au total, nous aurons 128 néo-alphabètes (prévision) répondant à nos questions pour l'ensemble du travail. Pour déterminer la taille de l'échantillon, les éléments suivants ont été pris en considération : être néo-alphabète, faire partie d'un GPC24 d'Agbonou et avoir suivi la formation entre 2000 et 2005.

Du fait que les programmes d'alphabétisation impliquent également des acteurs tels que les alphabétiseurs ou volontaires et les chargés de programme qui sont les responsables de la filière cotonnière togolaise, ces derniers constituent du

23 Johnson S., cité par Amenya, E.I.N., 2005 ; Evaluation des programmes d'alphabétisation destinés aux auditrices duTogo. Cas des centres alpha de Lomé Commune, CUSE, mémoire de DEA, Dakar.

24 Liste complète des GPC de la recherche : Akakayi, Otchanani, Kelekpe- niare, Kelekpe-ngberi,

Lassegnon, Kpakpo, Kotadjou, Agbodrafo, Okougnowou, Ntchoni, Foukote, Bocco, Adougbela.

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point de vue de leur implication, la cible secondaire. Ils sont associés à la recherche afin que nous ayons une vue plus complète du contexte.

2.3- Outils de collecte et leurs supports

L'objectif de chaque enquête est de recueillir des informations. Dans le cadre de cette étude, nous avons essentiellement opté pour le questionnaire, l'entretien et la recherche documentaire comme outils de collecte.

2.3.1- Le questionnaire

Pour recueillir les données nécessaires à la vérification de notre hypothèse générale, nous avons utilisé un questionnaire. Ce dernier a été conçu et aménagé suivant la principale cible de notre étude. Globalement, notre questionnaire comporte les sections suivantes : Identité de l'enquêté, Programme d'alphabétisation, Production et le rendement du coton, Amélioration du niveau de vie et une dernière section qui renseigne sur les perspectives de l'alphabétisation.

Le questionnaire type est mixte. Il y a des questions fermées, des questions semi-ouvertes, et des questions ouvertes. Des questions présentant les informations sur une échelle d'attitude ont été introduites.

En général il existe deux (2) modalités d'administration du questionnaire : l'administration directe où le sujet remplit seul le questionnaire et l'administration indirecte où l'enquêteur consigne les réponses du sujet interrogé. Nous avons retenu l'administration indirecte du questionnaire.

Pour consolider les informations recueillies à travers le questionnaire, nous avons opté pour une autre méthode de collecte d'information qu'est l'entretien.

2.3.2- L'entretien

Technique destinée aux recherches de type qualitatif, l'entretien permet d'obtenir des renseignements approfondis. L'entretien nous a été nécessaire pour

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apprécier le niveau de vie des producteurs et de comprendre davantage l'utilité qu'ils tirent de l'alphabétisation dans le cadre de leur métier. Nous avons donc conçu un guide à cet effet pour les responsables des programmes d'alphabétisation de la filière cotonnière. D'autres entretiens formels et informels avec les personnes ressources nous ont été aussi utiles pour atteindre l'objectif de notre étude.

Pour affiner davantage nos informations, nous ne nous sommes pas limité aux deux techniques sus mentionnées. Une recherche documentaire été indispensable.

2.3.3- Recherche documentaire

Préalablement voire même au cours de l'étude, cette technique a été utilisée pour avoir une bonne orientation de l'étude et obtenir des informations complémentaires susceptibles de consolider nos données de base. Pour L. ALBARELLO (2003) : « c'est une méthode de collecte et de vérification des données ; elle vise l'accès aux sources pertinentes, écrites ou non et à ce titre, elle fait partie intégrante de l'heuristique de la recherche ». C'est aussi une technique des recherches qualitatives qui visent à approfondir les informations. Plusieurs documents ont été consultés à cet effet dans les bibliothèques de la place, dans différents services mais aussi sur l'internet qui est un moyen incontournable de recherche de notre ère.

2.4- Déroulement de l'enquête

Deux phases d'enquête ont été nécessaires pour nous, dans le cadre de cette étude. Il s'agit de la pré-enquête et de l'enquête proprement dite.

2.4.1- La pré-enquête

Ce type d'enquête est généralement destiné à une évaluation de la phase théorique de la recherche en vue d'aboutir à la faisabilité effective de l'étude. Pour ce faire, il est conseillé de séjourner dans le milieu d'étude en vue de

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mettre à l'épreuve les dispositifs indispensables à la réussite du travail. Aussi avons nous effectué un séjour du 27 au 30 décembre 2012 dans la ville d'Atakpamé. Au cours de ce séjour, nous avons soumis notre principal questionnaire à un test auprès d'un échantillon de 12 producteurs cotonniers. Ce test du questionnaire a été d'une importance majeure pour nous. Il nous a permis de recentrer les hypothèses de notre étude par rapport à notre cible. Il a été aussi utile pour nous afin de revoir notre problématique et le questionnaire en vue d'atteindre les objectifs de notre étude.

La pré-enquête a été aussi l'occasion de prise de contact avec des personnes ressources. Aussi sommes nous rendu en septembre 2012 à la direction de la Délégation Région Cotonnière Sud de Tsévié sur instruction de l'ancien coordinateur national du programme d'alphabétisation fonctionnelle de la SOTOCO. Cette visite d'échange devrait nous permettre de nous enquérir des informations relatives à l'exécution dudit programme mais il nous a été demandé une note d'autorisation émanant de la Direction Générale de la NSCT avant tout entretien. C'est là aussi un intérêt de la pré-enquête que de savoir que toute recherche en science sociale n'est pas sans difficultés.

2.4.2- L'enquête proprement dite

Le travail de terrain, c'est-à-dire la collecte des données proprement dite, s'est effectivement réalisée du 26 avril au 08 mai 2013, dans le quartier d'Agbonou. Il a été précédé par l'obtention d'une autorisation de recherche donnée par la Direction Générale de la NSCT. A cet effet, la Direction Région Cotonnière Centre a accepté de planifier et réaliser un programme de recherche et de mettre son personnel à contribution comme enquêteurs sur le terrain. Il s'agit en l'occurrence de 3 Agents Technico-commerciaux (ATC) chargés de l'encadrement des GPC.

L'enquête auprès des producteurs a été réalisée en langue Ewé, la langue très parlée même si l'Ifè constitue la langue locale du milieu. Au total, 110

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questionnaires pour producteurs (principal cible) ont été remplis. L'entretien étant l'outil privilégié pour les alphabétiseurs et autres responsables qui constituent les autres cibles de notre recherche.

2.5- Difficultés rencontrées et leur résolution

Sur le terrain, la collecte de données a été confrontée à divers problèmes. Les troubles politiques et sociaux des derniers temps ont entraîné une grande méfiance de la population vis-à-vis de l'administration des questionnaires. Mais l'intérêt manifeste des enquêtés au thème a vite dissipé toute inquiétude. Une autre difficulté rencontrée qui n'était pas très perceptible est le remplissage du questionnaire par des agents connus des producteurs. Nous aurions pu gagner si le questionnaire pour producteurs avait été rempli directement par eux-mêmes. Mais le niveau actuel des néo-alphabètes ne permet pas l'utilisation des documents écrits complexes.

Il faut signaler aussi notre difficulté à accéder aux rapports d'activité de l'alphabétisation fonctionnelle exécutée par la SOTOCO. Cela est dû à un problème de classement des archives. Avec la suppression du volet alphabétisation dans la nouvelle organisation de la NSCT, aucun membre du personnel ne se sentait directement concerné, pour nous conduire à fouiller davantage les archives. Néanmoins, nous avons bénéficié de l'aide des ATC enquêteurs pour accéder à quelques documents. Nous n'avons donc pu accéder aux résultats de l'étude diagnostique de la situation problématique des producteurs analphabètes. Aussi avons-nous opté pour la reconstitution de la situation sur la base des affirmations des producteurs.

Deuxième partie :

Résultats de la recherche

45

46

Chapitre 1 : Présentation et analyse des données de terrain

Les données collectées au moyen du dispositif méthodologique ont conduit à une nouvelle phase de travail. Il s'agit de la présentation, de l'analyse et de l'interprétation des informations compilées. Le but poursuivi, rappelons-le, est de confirmer ou d'infirmer les hypothèses formulées pour notre recherche. Pour cette étude, nous avons effectué une analyse de contenue pour l'analyse des données qualitatives et une analyse explicative pour celle des données statistiques.

Titre 1 : Présentation statistique des données

A la sortie de l'enquête, nous avons procédé au dépouillement du questionnaire en vue de faire ressortir les données recueillies. Ces donnés se présentent sous deux formes à savoir les données quantitatives et les données qualitatives.

1.1- Les données quantitatives

Ces types de données sont une représentation statistique des informations reçues et permettent de les apprécier par rapport à leur importance numérique.

Tableau 1 : Répartition

des enquêtés par Sexe

 

Sexe

Effectif

%

Masculin

78

70,90

Féminin

32

29,10

Ensemble

110

100

Source : nos enquêtes

Les données compilées dans le tableau 1 indiquent une forte présence des hommes dans les GPC. Ils représentent environ les 2/3 de l'échantillon contre environs 1/3 de femmes. Cela s'explique par la précarité de l'activité agricole.

47

Tableau 2 : Répartition

 

des enquêtés selon le sexe et le groupe d'âge

 

Age

Sexe

Total

Masculin

Féminin

Effectif

%

Effectif

%

Effectif

%

[25-35[

16

14,54

8

7,28

24

21,82

[35-45[

33

30

18

16,37

51

46,37

[45-55[

24

21,82

6

5,45

30

27,27

[55ans&+ [

5

4,54

0

0,00

5

4,54

Ensemble

78

70,90

32

29,10

110

100

Source : nos enquêtes

Au regard du tableau 2, il ressort que les enquêtés dont l'âge est compris entre 35 et 45 ans sont plus représentés ; Soit 46,37%. L'on observe dans cette même tranche d'âge, une forte présence de plus de la moitié des femmes enquêtées. Le faible taux des femmes s'explique par les difficultés rencontrées dans la pratique de l'agriculture comme elles nous l'ont révélé sur le terrain. Les femmes qui exercent encore cette activité au-delà de 45 ans représentent le 1/5 des hommes de cet âge.

Tableau 3: Répartition des enquêtés selon le niveau d'instruction et le sexe

Niveau d'instruction

Sexe

Total

Masculin

Féminin

Effectif

%

Effectif

%

Effectif

%

Aucun

55

50,00

27

24,55

82

74,55

Primaire

12

10,90

5

4,55

17

15,45

Collège

8

7,27

0

0,00

8

7,27

Lycée

3

2,73

0

0,00

3

2,73

Ensemble

78

70,90

32

29,10

110

100

Source : nos enquêtes

L'analyse du tableau 3 révèle que les 3/4 des enquêtés (50% hommes, 24,55% femmes) n'ont jamais fréquenté une école classique. Cela démontre l'utilité et

48

l'intérêt pour la SOTOCO de la mise sur place de ce programme d'alphabétisation. Sur l'ensemble, les femmes instruites représentent le 1/4 des hommes instruits mais elles ont seulement un niveau du cycle primaire.

Tableau 4 : Répartition des enquêtés selon l'expérience professionnelle

Tranche d'année

Effectif

%

<15

67

60,90

[15-25[

36

32,73

[25ans &+ [

7

6,37

Total

110

100

Source : nos enquêtes

L'expérience professionnelle des producteurs comme la montre le tableau 4 nous amène à identifier 2 grands groupes : le groupe des débutants, ceux qui ont moins de 15 ans dans l'exercice de leur production et le groupe des professionnelles de métier, ceux qui ont dépassé le cap des 15 ans d'exercice. D'après les données, les débutants représentent 60,90 % des producteurs et les professionnelles 39,10 %. L'importance des producteurs ayant moins de 15 ans dans l'exercice de leur métier nous amène à postuler que les producteurs ayant fréquentés les centres sont en quête d'une stabilité de leur métier. Néanmoins, ceux qui sont des professionnelles ont moins à gagner car elles ont toujours fait leur activité par routine.

49

Tableau 5 : Répartition des enquêtés selon la langue maternelle

 

Langue

Effectif

%

Ewé

13

11,83

Ifè

72

65,45

Kabyè

17

15,45

Lamba

8

7,27

Total

110

100

Source : nos enquêtes

Issus de milieux divers, les producteurs parlent diverses langues comme l'indique le tableau 5. Malgré que l'Ewé soit connue et parlé par tous, la langue Ifè est plus représentée soit 65,45% des enquêtés ce qui traduit la nécessité pour la SOTOCO de concevoir un programme en Ifè pour les auditeurs de la préfecture d'Ogou. Cela montre l'attachement des auditeurs à leur langue maternelle comme langue d'apprentissage ; ce qui est d'ailleurs souhaitable pour une bonne maîtrise des connaissances instrumentales. Après l'Ifè suivent de loin le Kabyè (15,45%), l'Ewé (11,83%) et le Lamba (7,27%). Le choix de l'Ifè comme langue d'apprentissage des allogènes traduit le degré élevé de leur intégration dans le milieu.

Tableau 6 : Répartition des enquêtés selon la situation matrimoniale et le sexe

Situation
matrimoniale

Sexe

Total

Masculin

Féminin

Effectif

%

Effectif

%

Effectif

%

Marié(e)

69

62,73

19

17,27

88

80,00

Veuf

6

5,45

4

3,64

10

9,10

Séparé/divorcé

3

2,72

9

8,19

12

10,90

Ensemble

78

70,90

32

29,10

110

100

Source : nos enquêtes

S'agissant de la situation matrimoniale, les données indiquent qu'une grande majorité des enquêtés sont mariés. Ils représentent 80%. Les mariés sont suivis

50

des divorcés (10,90%) et des veufs (9,10%). Il faut noter que les divorcés et veufs ont aussi d'importantes charges familiales comme ceux qui sont mariés. Ces charges sont relatives aux dépenses du ménage. Il serrait alors intéressant de voir la taille du ménage (personnes) en charge par producteur.

Tableau 7 : Répartition des enquêtés selon les compétences acquises et développées

Compétences

Effectif

%

LEC

110

100,0

Période et technique de
semis

105

95,45

Technique d'entretien

108

98,18

Utilisation d'intrants

98

89,09

Classement du coton-
graine

86

78,18

Protection de
l'environnement

25

22,73

Gestion des cahiers de
comptabilité

92

83,64

Source : nos enquêtes

Le tableau7 indique le niveau de compétence acquis par les producteurs. Au niveau du LEC nous voyons que tous les néo-alphabètes estiment être outillés dans la maitrise du LEC. Cela n'est pas étonnant puisque tous ont été diplômés à l'issu des sessions. Les compétences liées directement à leur travail ne sont pas du reste sauf la protection de l'environnement surtout la lutte contre l'érosion n'est maitrisée que par 22,73% des enquêtés. La période et les techniques de semis et d'entretien ajoutés à l'utilisation judicieuse d'intrant indispensables pour une bonne production sont maitrisées par la plupart des producteurs. Soit respectivement à 95,45%, 98,18% et 89,09% par les producteurs enquêtés.

51

Tableau 8 : Répartition des enquêtés selon la taille de l'exploitation

 

Surface (ha)

Effectif

%

<1

41

37,27

[1-2[

35

31,82

[2-3[

27

24,55

[3 &+ [

7

6,36

Total

110

100

Source : nos enquêtes

La quantité produite est aussi tributaire sans nul doute de la taille de l'exploitation. Aussi remarquons-nous à travers le tableau 10 qu'une marge importante de producteurs soit 37,27% ont une taille d'exploitation inférieure à 1ha. Ceux dont la surface cultivée est comprise entre 1 et 2 ha représentent 31,82%. 27 producteurs quant à eux estiment avoir un champ cultivé dont la taille est comprise entre 2 et 3 ha. Seulement 6,36% des enquêtés ont un champ de plus de 3 ha.

52

Tableau 9 : Répartition

 

des enquêtés selon la quantité avant et après le programme

produite

 

Quantité
(kg)

Avant25

Après26

Effectif

%

Effectif

%

<300

39

35,46

8

7,27

[300-600 [

30

27,28

32

29,09

[600-900 [

23

20,90

29

26,37

[900-1200 [

12

10,90

33

30

[1200 &+ [

6

5,46

8

7,27

Total

110

100

110

100

Source : nos enquêtes

L'analyse du tableau9 laisse apparaitre que 35,46% des enquêtés produisaient environs 300kg de coton au cours d'une campagne. Ce taux a chuté considérablement passant à seulement 7,27%. En outre, le taux des enquêtés qui ont une production au-delà de 900kg a presque doublé après les sessions d'alphabétisation. Ce taux est passé de18,36% à 37,27%.

25 Les données ici constitue pour chacun des enquêtés la quantité produite à la dernière campagne avant son inscription au cours d'alphabétisation

26 Il s'agit des quantités produites à la campagne 2012-2013

53

Tableau 10 : Répartition

 

des enquêtés selon le revenu

après le programme d'alphabétisation

moyen annuel avant et

Revenu (FCFA)

Avant

Après

Effectif

%

Effectif

%

<50 000

42

38,18

7

6,36

[50 000-100 000 [

27

24,55

30

27,28

[100 000-150 000 [

21

19,09

30

27,28

[150 000-200 000 [

14

12,73

31

28,18

[200 000 &+ [

6

5,45

12

10,90

Total

110

100

110

100

Source : nos enquêtes

Tout comme la production, le revenu moyen annuel de la production de coton a connu une évolution de ceux qui gagnaient environ 50 000 FCFA. Le taux de ceux-ci est passé de 38,18% à 6,36%. L'effectif de ceux qui gagnaient environ 200 000 FCFA a tout simplement doublée soit de 5,45% à 10,90% des enquêtés.

Tableau 11 : Répartition

des enquêtés selon la taille de la famille du producteur et son revenu annuel

 

Revenu

Taille de la famille (personnes)

Total

%

<5

[5-10[

[10& + [

Effectif

%

Effectif

%

Effectif

%

<50 000

2

1,82

2

1,82

3

2,73

7

6,36

[50 000-100 000 [

4

3,64

18

16,37

8

7,27

30

27,28

[100 000-150 000[

3

2,73

22

20

5

4,55

30

27,28

[150 000-200 000[

7

6,36

12

10,90

12

10,90

31

28,18

[200 000 &+ [

6

5,45

3

2,73

3

2,73

12

10,90

Total

22

20

57

51,82

31

28,18

110

100

Source : nos enquêtes

Les données consignées dans le tableau 11 laissent apparaitre le niveau de vie des ménages des producteurs enquêtés du moins sur le plan monétaire. Ainsi peut-on remarquer que 20% des enquêtés ont en charge moins de 5 personnes.

54

Parmi eux 1,82% ont un revenu estimé à près de 50 000 FCFA et 5,45% ont un revenu moyen qui est supérieur ou égal à 200 000 FCFA.

La deuxième catégorie de producteurs qui ont en charge un nombre de personnes compris entre 5 et 10 est égal à 57 soit 51,82% de l'effectif total. Sur cet effectif, 1,82% vivent avec un revenu moyen égal à environs 50 000 FCFA. La plupart de ces producteurs (20%), ont un revenu compris entre 100 000 et 150 000 FCFA. Quelques rares de ces producteurs (2,73%) ont un revenu supérieur ou égal à 200 000 FCFA.

La dernière catégorie des producteurs qui ont en charge plus de 10 personnes est constituée en majorité de producteur dont le revenu est compris entre 150 000 et 200 000 FCFA. Parmi cette tranche, 2,73% de producteurs vivent avec un revenu de plus de 200 000 FCFA.

A travers le revenu gagné par le producteur face aux poids de personnes en charge, vu que la production des cultures de rentes surtout le coton est plus rentable que les cultures vivrières d'après les producteurs, on peut soutenir que les producteurs vivent décemment et sont au dessus du seuil de la pauvreté.

Tableau 12 : Répartition

des enquêtés selon la source de le programme d'alphabétisation

soins avant et après

Source de soins

Avant le
programme

Après le
programme

Effectifs

%

Effectifs

%

Plantes médicinales

65

59,10

36

32,73

Médicaments
de rue

34

30,90

26

23,63

Hôpital/Pharmacie

11

10,00

48

43,64

Total

110

100

110

100

Source : nos enquêtes

Le tableau 12 indique qu'avant le programme, seulement 1/10 des producteurs enquêtés prenaient en priorité leurs soins à l'hôpital. Aujourd'hui plus de la

55

moitié des enquêtés optent pour l'hôpital et les produits pharmaceutiques. Ce qui traduit une nette amélioration dans la fréquentation des structures sanitaires par les enquêtés. Néanmoins, beaucoup d'efforts restent à fournir pour que les 32,73% qui continuent de se faire traiter à base des plantes médicinales aient accès à des soins adéquats. L'utilisation des médicaments de rue qui est déconseillée n'a baissée que de 7 points.

Tableau 13 : Répartition

des enquêtés selon le lieu avant et après le programme

d'habitation

Lieux d'habitation

Avant le
programme

Après le
programme

Effectifs

%

Effectifs

%

Location

43

39,09

53

48,18

Propriété privée

15

13,64

23

20,91

Maison familiale

52

47,27

34

30,91

Total

110

100

110

100

Source : nos enquêtes

La question du logement préoccupe le travailleur togolais en général et la mobilité du travailleur d'un lieu à un autre s'explique par l'évolution de son revenu. Le travailleur nourrit l'ambition de vivre sous son propre toit ou à la rigueur en location pour ne plus vivre au dépend de ses parents. Comme le stipule le tableau 13, seulement 15 personnes soit 13,64% des enquêtés vivaient dans leur propre maison avant le programme. Les enquêtés vivant en location représentent 39,09% de l'échantillon et 47,27% vivaient dans sa maison familiale.

Après le programme, l'on observe un bouleversement dans le tableau où le taux des producteurs vivant dans leur propre maison est passé de 13,64% à 20,91%. Soit un gain de 7 points. Les producteurs locataires représentent 48,18% tandis 34 producteurs (30,91%) demeurent toujours sous le toit de leurs parents.

56

1.2- Les données qualitatives

Les données qualitatives donnent d'amples explications des réalités d'une étude. Elles ont été recueillies auprès des responsables de la NSCT, les chargés du programme, les alphabétiseurs, et les producteurs pour cerner l'intérêt du programme d'alphabétisation pour eux et les changements induits sur le plan professionnel (économique) ensuite sur le plan social.

Les populations cibles ont, en toute fierté, révélé ce qu'ils ont pu exécuter grâce aux enseignements reçus au cours d'alphabétisation. En Calcul, un producteur dit : « Lorsque je dois vendre et rendre la monnaie, je fais le calcul tout seul ». Une productrice qui exerce aussi le commerce confirme : « Je peux faire des achats d'intrants sans l'aide de quelqu'un. Pour mon commerce, je mets les prix des produits plus les frais de déplacement avant de fixer les prix de vente ». Une autre ajoute : « Pour la vente des marchandises, je calcule les prix d'achats et le bénéfice avant de vendre ». Une autre affirme : « Je fais les comptes de mon commerce le soir après la journée et j'épargne les bénéfices à WAGES ». Une autre déclare : « Lors de la remise de la monnaie dans mon commerce, je fais les comptes et j'utilise parfois la calculatrice quand le client a beaucoup acheté ». Une autre qui s'est exclamée : « Un jour pendant le cours, j'ai réussi une multiplication sans l'aide du moniteur ». En Ecriture, un producteur avoue : « J'arrive à écrire mon nom et à signer dans notre association ». Un autre ajoute : « Avant je ne savais pas écrire mon nom, maintenant j'écris mon nom sur mes sacs de maïs et de cotons, je les compte et ils ne se perdent plus ». Un autre indique : « J'écris mon nom lors des réunions des ressortissants de mon village». Un autre réagit : « Avant, il m'était difficile de calculer la valeur de mes produits et je ne comprenais pas le système de pesée et de commercialisation du coton mais aujourd'hui je peux moi-même faire les pesés et noter la quantité de tous mes produits ». En lecture, un producteur confie: « Un jour, j'ai été désigné à l'Eglise pendant la messe pour faire une lecture en

57

Ifè et j'ai lu tout seul. A la fin l'assemblée a applaudi ». Une autre ajoute : « Je peux écrire une lettre en Ifè. J'en ai déjà échangé quelques rares fois avec une de mes amies qui se trouve actuellement à Lomé et avec qui j'ai suivi les cours d'alphabétisation. Mais je serai très contente si on m'apprend à écrire en français comme ça, je peux écrire à beaucoup de gens plutôt que d'aller solliciter quelqu'un qui va répandre le contenu de ma lettre dans tout le quartier ». En calcul, un autre redit : « Maintenant, je peux calculer mes revenus et je vends mes produits sans difficultés. Je connais maintenant l'importance et l'utilisation des intrants pour les cultures». Un autre encore affirme : « Je connais la superficie de mon champ et je mesure toujours la quantité de NPKSB, d'urée et d'insecticide nécessaire pour ma surface cultivée sans l'aide de quelqu'un. Je suis même chargé de la pesée du coton-graine des autres producteurs ». Un responsable confie: « Une équipe de l'UNESCO en tourné au Nord du Togo a surpris un paysan néo-alphabète entrain d'écrire. Un membre de l'équipe interrogea le paysan pour savoir s'il comprenait ce qu'il écrivait. Le paysan leur a lu et expliqué son texte français qu'il écrivait. C'était le fait marquant l'équipe qui a conduit plus tard l'UNESCO a décerné le prix à la SOTOCO ». Un autre responsable soutient: « Le comportement des néo-alphabètes a changé. Ils aiment trainer partout un calepin et de quoi écrire ». Un autre encore affirme : « Un producteur analphabète a acheté une pintade pour remercier un monsieur qui l'a servi au guichet. L'année qui a suivi, il s'est inscrit au cours d'alphabétisation. Devenu néo-alphabète, le paysan a retrouvé son ticket de vente de la campagne précédente et s'est rendu compte que le monsieur au guichet l'avait triché et a émis un grand regret mais il ne pouvait plus rien ».

A travers toutes ces expressions et réalisations, les néo-alphabètes réaffirment et soutiennent qu'elles ont réellement appris quelque chose lors de leur passage dans les centres d'alphabétisation.

58

Titre 2 : Analyse et interprétation des résultats

De manière générale et dans la vie quotidienne, il nous a été donné de constater que la maîtrise de la lecture, de l'écriture et du calcul a permis à de nombreux auditeurs néo-alphabètes d'Agbonou de s'assumer, d'avoir plus de facilités et de succès dans la réalisation de leurs tâches mais aussi d'assumer certaines nouvelles responsabilités grâce à la maîtrise du savoir lire, écrire et calculer.

2.1- Le programme d'alphabétisation de la filière cotonnière, moyen de transfert de responsabilité aux producteurs de coton

La nécessité pour la SOTOCO d'intégrer un volet alphabétisation fonctionnelle dans son programme de promotion des Groupement Agricole Villageois (GAV) aujourd'hui GPC amorcé en janvier 1988 tient du fait que l'insuffisance ou le manque de lettrés de l'école classique freinent l'évolution harmonieuse des groupements. Plus encore, cette situation entraine un certain nombre de conflits consécutifs à la mauvaise tenue de livres de gestion et l'animation sociale au sein du groupe. Le tableau 3 nous montre un taux de 74,55% de producteurs qui n'ont jamais fréquenté une école classique. Pour remédier à cette situation, il a fallu pour la société de fixer des objectifs pour le programme d'alphabétisation. Ces objectifs sont définis comme suit :

- Permettre aux paysans analphabètes totaux au départ de se familiariser avec la lecture, l'écriture et le calcul afin d'assumer correctement certaines tâches d'encadrement dévolues uniquement jusqu'à une période récente au personnel d'encadrement de base.

- Former et mettre à la disposition des organisations paysannes des membres lettrés en langues Nationales.

59

- Eliminer progressivement puis définitivement le monopole quasi dominant du noyau local d'élite villageoise par des vagues de paysans bien formés, bien informés et assez bien outillés.

- Accélérer le processus d'autopromotion des collectivités villageoises.

Ces objectifs ont conduit à des résultats que nous avons constatés dans cette étude. En effet, l'introduction à partir de janvier 1993 de la méthode des sessions intensives (première au Togo), a radicalement changé l'approche de la société en matière d'alphabétisation fonctionnelle. En une courte période de 35 à 45 jours en diurne, les membres peuvent rapidement acquérir les mécanismes de base de lecture, d'écriture et de calcul avec un taux de réussite de l'ordre de 50 à 60% tandis que les sessions étalées sur 12 mois et plus, en usage dans le programme jusqu'en 1992 a un taux de succès qui tourne autour de 30%. Cet écart s'explique par le fait qu'en session intensive la participation est beaucoup plus effective et le taux de déperdition moins important alors qu'au même moment, les femmes maillon important du développement rural s'y impliquent davantage. Somme toute, de 2000 à 2005 les 13 GPC de notre étude ont obtenu les résultats suivants : 586 néo-alphabètes formés dont 148 femmes. Sur cet effectif, 510 ont été diplômés dont 147 femmes. Ce qui donne un taux de réussite égale à 98,12%. En général avec les sections intensives de jour, la déperdition est passée à 30% au lieu de 60% dans les sections étalées.

Démarré depuis 1988, le programme d'alphabétisation exécuté par la SOTOCO a été suspendu après les sessions de 2005. Il aura donc duré dix-sept (17) ans. L'année 1997 a vu le jury international décerné à la SOTOCO le prix International d'alphabétisation « UNESCO-ROI SEJONG » pour sa reconnaissance de l'importance de l'alphabétisation sur les lieux de travail. L'UNESCO estime que l'entreprise Togolaise a ouvert un vaste réseau de centres d'alphabétisation fonctionnelle et en rémunère les formateurs.

60

Cette reconnaissance internationale est donc la preuve tangible que le programme d'alphabétisation exécuté par la filière cotonnière togolaise a contribué à la réduction du taux d'analphabétisme au sein des GPC en l'occurrence ceux d'Agbonou.

L'efficacité du programme est sans nul doute tributaire de ses aspects multithématiques. Des thèmes importants à la formation intégrale de l'homme ont été abordés. Citons à titre indicatif : les unités de mesure, le traitement de l'eau de boisson, les trois groupes d'aliments pour une bonne alimentation, les vaccinations, l'intérêt du travail en groupement, les méfaits des feux de brousse, la parité entre l'homme et la femme dans le travail, l'importance d'avoir une latrine familiale, le planning familial, l'établissement des actes de naissance, l'intérêt d'épargner à la Coopec (banque), la démocratie, les dangers liés à l'insalubrité, etc. Mais les producteurs sont-ils pour autant complètement satisfaits ? Nous leur avons posé la question de savoir s'ils souhaitent continuer la formation et si oui dans quelle langue et sur quoi voudraient-ils être formés ? La figure 1 illustre le taux des enquêtés désirant poursuivre ou non la formation.

2,73%

4,55%

Figure 1: Désir de poursuite les cours d'alphabétisation et dans quelle langue

8,18%

3,63% 1,82%

79,09%

Aucun Ifè Français Kabyè Lamba Ewé

Source : nos enquêtes

Outre le français dans laquelle 79,09% des enquêtés veulent être formés, ils émettent aussi le désir d'être formé sur la gestion d'entreprise agricole,

61

l'utilisation de fumure organique, les techniques nouvelles pour rendre beaucoup plus productif leur culture pour ne citer que ceux là.

2.2- L'alphabétisation, catalyseur de L'évolution de la production cotonnière

Il faut signaler que l'amélioration de la quantité produite est sujette d'un certain nombre de compétences indispensables aux producteurs qui évoluent en groupement : c'est la spécialisation fonctionnelle. Il s'agissait pour la société, rappelons-le, du transfert de compétences et de responsabilités de l'encadrement technique à des équipes professionnelles de néo-alphabètes suffisamment formés et bien outillés et qui peuvent dans le cadre de la diversification des activités, gérer l'ensemble des affaires du groupement. Pour l'heure, les compétences développées chez les membres des GPC se résument comme suit :

- Commercialisation du coton-graine ;

- Gestion des intrants ;

- Classement du coton-graine ;

- Equipes de vulgarisation ;

- Gestion du crédit ;

- Production de semences ;

- Protection de l'environnement (lutte anti-érosion) ;

- Responsabilisation accrue au sein de la filière dans le cadre des Unions et

Fédérations de Groupements de Producteurs de Coton.

Dans tous ces domaines, avec la maitrise du LEC, les producteurs assument des responsabilités dans leur GPC autrefois réservées aux ATC (tableau 7).

En ce qui concerne l'évolution de la production proprement dite, elle est influencée fortement par d'autres facteurs en l'occurrence la crise qu'a connue la société entre 2004 et 2009. Mais on note des progrès chez les enquêtés dans la quantité produite après les cours d'alphabétisation (tableau 9). Cette

62

amélioration au niveau des enquêtés est remarquable sur la production nationale. L'évolution de la production de coton-graine au Togo entre 2002-2013 se présente comme suit :

Production (Tonne)

200 000

180 000

160 000

140 000

120 000

100 000

40 000

80 000

60 000

20 000

Figure 2: Evolution de la production cotonnière en tonne au Togo

0

Campagne agricole (Année)

Source : Direction Générale NSCT

Les données qui figurent sur la figure 2 laissent apparaitre un summum dans la production à la campagne 2002-2003. Le tonnage enregistré est de 186 589 T soit la meilleure production de l'histoire de la filière togolaise après 14 ans de l'ouverture des premiers centres d'alphabétisation. En 2005, période où la crise causée par une mauvaise gestion financière a atteint son plus haut niveau, la production a chuté jusqu'à 65 384 T. Cette chute est observable jusqu'à la campagne 2009-2010 (28 000 T) avec l'avènement de la NSCT avant la relance à partir de la campagne 2010-2011.

La relance survenue 5 ans après les derniers centres d'alphabétisation en l'occurrence ceux des GPC d'Agbonou, dépend-t-elle aussi de la maitrise du LEC et autres compétences développées chez les producteurs néo-alphabètes? Sur la base du tableau 9, nous avons défini la moyenne de la quantité produite par producteur ensuite pour les 13 GPC concernés par l'étude afin d'en déduire une courbe illustrative de l'évolution de la production avant et après les campagnes d'alphabétisation.

Production cotonnière (Kg)

40 000

90 000

80 000

70 000

60 000

50 000

30 000

20 000

10 000

0

Figure 3: Evolution de la production des GPC de l'étude

Campagne agricole (Année)

63

Source : Nos enquêtes

Comme nous l'avons souligné plus loin, l'évolution de la production est sujette à l'influence de nombreux paramètres dont la crise interne à la société.

Avant 2000 où les membres des GPC enquêtés ont commencé par suivre les cours d'alphabétisation la production est de 17 028 kg (1999). Elle a progressée jusqu'à 83 530 kg à la campagne 2002-2003. Après cette campagne, la crise a surgi et n'a pas épargné la production. Elle a chuté jusqu'à 19 475 kg (20062007). En 2010, soit un an après la venue de la NSCT et 5 ans après la fin des dernières sessions du cours d'alphabétisation, l'on observe une relance de la production qui est passée de 17 542 kg (2008-2009) à 85 635 kg (2012-2013). En somme, la production de l'ensemble des enquêtés a augmenté de 9,76% entre la fin des campagnes d'alphabétisation et la dernière campagne cotonnière. Peut-on pour autant soutenir que l'évolution de la production des membres GPC enquêtés a été influencée par le niveau de compétences acquises par les membres ? Pour répondre à cette question, nous allons observer la courbe de la figure suivante qui illustre l'évolution de la croissance agricole par rapport à l'évolution du taux d'alphabétisation des enquêtés.

Pourcentage

100%

80%

60%

40%

20%

0%

Figure 4: Evolution de la croissance par rapport aux taux d'Alphabétisation d'Adulte (TAA)

1998-1999

Campagne agricole cotonnière (Année)

0%

9,64%

2000-2001

20%

47,06%

2010-2011

100%

41,49%

TAA

Croissance

TAA

Croissance

64

Source : Nos enquêtes

Avant l'ouverture des centres d'alphabétisation par les GPC, le taux d'instruction des membres des GPC de l'étude était de 25,45%27 (tableau 3). Nous n'avons pas considéré ce taux pour des raisons de cohérence dans l'analyse. Il n'a pas été pris en compte en raison du fait que les cours d'alphabétisation étaient fonctionnelles et ont tenu compte des besoins liés au travail des auditeurs; ce que l'école classique ne considère pas.

Nous pouvons observer qu'avant l'inscription des enquêtés au cours d'alphabétisation (1998- 1999), la croissance agricole cotonnière est de 9,64%.

Lorsque le taux d'alphabétisation des enquêtés est passé de 0 à 20%, la croissance a nettement progressé à hauteur de 47,06%.

Au lendemain de la crise interne à la société, crise qui a conduit à la création de la NSCT, on remarque que lorsque tous les enquêtés ont été alphabétisés, la croissance n'a pas considérablement chuté.

27 Il s'agit du taux de ceux qui ont été à l'école classique avant de suivre les cours d'alphabétisation fonctionnelle

65

L'observation de la figure 4, nous laisse affirmer que l'évolution positive de la production cotonnière est favorisée par les compétences développées chez les producteurs néo- alphabètes. Aussi pouvons-nous écarter la thèse de la routine professionnelle car le tableau 4 nous indique que la plupart des producteurs sont des débutants c'est-à-dire ceux qui ont moins de 15 ans d'expérience, sont plus nombreux soit 60,90%. Aussi pouvons-nous soutenir que l'évolution de la production est fonction du taux d'alphabétisme des GPC plus encore de l'application des compétences acquises.

2.3- Le niveau de vie du producteur

Le niveau de vie du producteur de coton est évalué en partie suivant le revenu tiré de sa production. Comme les données du tableau 10 l'indiquent, nous pouvons déduire une amélioration de la quantité produite chez la plupart des producteurs. L'évolution du revenu des enquêtés peut être appréciée à travers la figure 5.

Figure 5: Repartition des enquetes selon les revenus

AVANT APRES

Effectif (%)

100

40

20

60

80

0

38,18%

6,36% 10,9%

5,45%

<50 000 [200 000 ,?[

Revenus annuels

AVANT

APRES

Source : Nos enquêtes

Tout comme la production, le revenu moyen annuel de la production de coton a connu une nette évolution. Le taux de ceux qui gagnaient les plus faibles revenus tirés de la production cotonnière soit environ 50 000 FCFA a baissé

66

d'environ 32 points (38,18% à 6,36%). L'effectif de ceux qui gagnaient les plus forts revenus soit environ 200 000 FCFA a tout simplement doublée (soit de 5,45% à 10,90% des enquêtés).

Mais le revenu tiré peut-il permettre à chaque producteur de subvenir à ses besoins ? A la question arrivez-vous à satisfaire vos besoins avec votre revenu ? Les réponses des enquêtés se présentent sur la figure 5 suivante avec des options peu, moyennement, bien.

Figure 6 : Appréciation de la couverture des besoins par le revenu

60

55

 

Peu Moyen Bien

Appréciation

Effectif

40

50

30

20

10

0

 
 
 
 

45

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

10

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Source : Nos enquêtes

La figure 6 indique que 9,09% des enquêtés estiment satisfaire peu leurs besoins avec le revenu de leurs activités. Ceux qui estiment pouvoir satisfaire moyennement leurs besoins avec leur revenu représentent 40,90% de notre échantillon. La moyenne de l'échantillon estime qu'il couvre bien ses besoins.

Si nous comparons l'auto-évaluation du revenu des enquêtés par rapport à leur charge (tableau 11) les producteurs sont loin d'être classés au-delà du seuil de la pauvreté28 avec le seul revenu tiré de la production du coton. Mais presque tous les producteurs pratiquent d'autres cultures ou exercent le commerce qui constitue pour eux, une autre source de revenu. Cela dit, il faut encore plus de spécialisation dans la culture du coton pour plus de gain pour le producteur de

28 C'est-à-dire 1 dollar par jour soit environs 182 500Fcfa par personne et par an.

67

coton. Le professionnalisme passe nécessairement par toute une politique de renforcement des capacités en vue d'améliorer le niveau de compétence du capital humain.

Un autre indicateur de l'autonomisation financière du producteur est le lieu d'habitation. La figure suivante indique l'impact de la formation sur le niveau de vie axé sur le logement.

Figure 7: Repartition des enquetes selon le lieu de residence

Maisons familliales

Locations Propriétés

privées

Lieu d'habitation

100

53%

80

39,09%

60

Effectif (%)

13,64%

0

20

40

47,27%

34%

23%

AVANT APRES

Source : Nos enquêtes

Il ressort de la figure 7 que le lieu d'habitation du producteur s'explique par l'évolution de son revenu. L'on observe qu'après le programme, le taux des producteurs vivant dans leur propre maison a augmenté de 7 points (de 13,64% à 20,91%).

Le niveau de vie passe aussi par une amélioration de la santé. Pour nous rendre à l'évidence de l'impact de la formation sur la santé, la figure 8 présente la source de prise de soins du producteur en cas de maladie.

Figure 9: Repartition des enquetes selon la source de soins

100

32,73% 30,9% 23,63%

Palntes médicinales Médicaments de

43,64%

10%

Hôpital/Pharmacie

Avant Après

Effectif (%)

80

60

40

20

0

59,10%

rues

Sources de soins

68

Source : Nos enquêtes

Sur le plan de la santé, les résultats de l'enquête indiquent qu'avant le programme, seulement le 1/10 des producteurs enquêtés prenait en priorité leurs soins à l'hôpital. Aujourd'hui, plus de la moitié des enquêtés optent pour l'hôpital et les produits pharmaceutiques. Ce qui traduit une nette amélioration dans la fréquentation des structures sanitaires par les enquêtés. Cela s'explique par une élévation de la mentalité et du pouvoir d'achat du producteur.

L'acquisition des connaissances instrumentales en langue locale constitue-t-elle une panacée des difficultés rencontrées par le producteur dans l'exercice de sa profession? Face à des nouveaux défis, les producteurs ont exprimé leurs désirs qui constituent des approches de solution. Etant donné que l'analphabétisme est toujours d'actualité dans la région, le dernier chapitre de notre étude fera l'objet des approches de solutions pour diminuer davantage l'analphabétisme dans la région.

69

Chapitre 2 : Apports de la recherche.

Titre 1 : Solutions proposées

Cette étude a permis d'identifier l'impact de l'alphabétisation fonctionnelle intégrée aux activités de production de coton dans le quartier d'Agbonou. Malgré les succès évidents relevés, l'étude a fait état d'un certain nombre d'insuffisances comme en témoigne les besoins exprimés par les producteurs enquêtés, besoins portant sur les possibilités de poursuivre leur éducation et formation permanentes.

Indubitablement, l'alphabétisation en langues nationales présente beaucoup d'avantages mais cela ne suffit pas. Comme beaucoup de producteurs enquêtés (79,09%) le souhaitent, il faut amener les néo-analphabètes de langue locale à s'engager dans un processus d'éducation permanente (post-alphabétisation) susceptible de renforcer davantage leur capacité tout en leur offrant la possibilité de s'initier à la maîtrise d'une langue étrangère (le français par exemple) de grande diffusion. Lors de notre séjour dans les locaux de la NSCT nous avons remarqué que beaucoup de producteurs éprouvent des difficultés dans les formalités de retrait de bordereaux et autres documents financiers nécessaires au déblocage des fonds à la banque. Comme au Mali, il faut amener tout citoyen togolais qui aspire à un poste électif à maitriser les connaissances instrumentales dans l'une des langues nationales afin de bien mener les activités de développement à la base. Dans ce sens, le processus de restructuration en cours du cadre institutionnel de l'alphabétisation est à poursuivre et à consolider29. Il faut par exemple former et programmer les alphabétiseurs sur le budget des collectivités territoriales pour les motiver à se donner davantage.

En alphabétisant les producteurs agricoles en général, cela revaloriserait l'image de l'agriculture et ce secteur consommera beaucoup de sans-emplois.

29 Maryse KWASSI, 2010 ; Etude diagnostique de l'alphabétisation au Togo, consultation Cap-EFA.

70

L'alphabétisation dans ce sens doit prendre en compte tous les besoins liés à l'activité des agriculteurs.

Titre 2 : Perspectives

L'amélioration de la production du coton est fonction de l'alphabétisation fonctionnelle des producteurs. Par ricochet, elle améliore le niveau de vie du producteur. Il n'est plus à démontrer de nos jours que l'enseignement classique a des limites au niveau des formations dispensées en rapport avec les besoins réels d'emploi sur le terrain. Les campagnes d'alphabétisation fonctionnelle intimement intégrées aux programmes de développement rural sont une mesure à encourager dans la perspective d'un développement voulu et auto entretenu.

De nos jours, les politiques de développement de l'agriculture ont tendance à se focaliser sur une mécanisation du secteur. Or les innovations technologiques ne peuvent être réellement mises en oeuvre que si le facteur capital humain est aussi valorisé. L'alphabétisation fonctionnelle parait être la clé de voûte d'une meilleure productivité agricole. Et puisque les programmes d'alphabétisation fonctionnelle tiennent compte aussi du bien-être social et culturel de l'individu, l'alphabétisation sera une réponse aux tensions sociales et politiques de la population. Si les gens sont suffisamment instruits ils auraient l'esprit plus éclairé et leur sens de jugement serait élevé pour mieux s'intégrer dans une société en perpétuelle mutation. Il faut donc relancer comme le souhaite près de 98% (figure1) des enquêtés, les campagnes d'alphabétisation en milieu de travail et ceci doit inclure tous les domaines en vue d'un développement intégral et durable.

71

CONCLUSION

La présente étude sur l'impact de l'alphabétisation fonctionnelle sur la production cotonnière et le niveau de vie des néo-alphabètes producteurs de coton et membres des GPC d'Agbonou a pour but d'apprécier les compétences visées et développées chez les producteurs en l'occurrence la maitrise des connaissances instrumentales (le savoir lire, écrire et calculer par écrit) ainsi que la maitrise et l'utilisation des techniques culturales.

Aujourd'hui, à l'issue de l'exécution du programme, le transfert des compétences et responsabilités de l'encadrement technique à des néo-alphabètes producteurs de coton suffisamment formés et bien outillés, est devenu une réalité. Ces producteurs peuvent dans le cadre de la diversification des activités, gérer l'ensemble des activités liées à la production et à la commercialisation du coton. Néanmoins, il faut souligner qu'alphabétiser les jeunes et les adultes analphabètes uniquement dans une langue locale risque de limiter leurs champs d'éduction dans un contexte où le français reste et demeure la langue de grande communication, de l'administration publique, donc langue d'intégration et de réussite sociale. Il importe donc, en attendant l'avènement d'un environnement plus favorable à l'utilisation des langues nationales, d'envisager des programmes susceptibles de faire acquérir aux néo-alphabètes, les connaissances instrumentales en français pour faciliter la communication avec les encadrements administratifs et techniques. Ce n'est qu'à ce prix que les néo-alphabètes ne se sentiront plus en marge des affaires de la société et contribueront davantage au développement durable de leur milieu et du pays. Pour nous rendre à l'évidence de l'impact de l'alphabétisation fonctionnelle sur l'amélioration de la production cotonnière et par ricochet sur le niveau de vie des producteurs néo-alphabètes, une recherche a été menée. La méthodologie de cette recherche s'est basée sur une analyse comparative de la situation de la production du coton avant et après les cours d'alphabétisation dans la zone

72

d'Agbonou. L'accent a été particulièrement mis sur l'identification et l'analyse du niveau de production de coton et du niveau de vie des producteurs avant et après leur participation au programme d'alphabétisation fonctionnelle initié à leur intention.

Après avoir posé la problématique qui, pour l'essentiel, a mis en exergue

les contraintes pouvant constituer une entrave dans le processus de
développement à la base en général et à la production du coton en particulier, des hypothèses et pistes de recherches ont été formulées. Il s'agit, pour les rappeler, des hypothèses spécifiques suivantes : le programme d'alphabétisation exécuté par la SOTOCO a permis aux producteurs de coton d'acquérir les connaissances instrumentales en lecture écriture et calcul (acquis pédagogiques) ; le programme d'alphabétisation a contribué à augmenter la production cotonnière en permettant aux agriculteurs d'appliquer de nouvelles techniques de production et d'améliorer ainsi leur rendement (transfert de compétence) ; le programme d'alphabétisation a contribué à l'amélioration du niveau de vie des producteurs (impact de la formation).

Les résultats auxquels est parvenue cette recherche ont fait état des effets positifs du programme d'alphabétisation fonctionnelle exécuté par la filière cotonnière togolaise dans la vie des producteurs néo-alphabètes. Ce programme a contribué à la réduction du taux d'analphabétisme dans les GPC. En effet de l'avis de la population cible, le programme d'alphabétisation a permis à la majorité des membres des groupements d'acquérir des connaissances générales à travers la maitrise du LEC. Mieux encore, ce programme a permis aux producteurs de développer d'autres compétences liées à la production du coton par une meilleure utilisation des techniques culturales et a suscité la culture de l'excellence chez les producteurs néo-alphabètes. Néanmoins, il ressort de l'étude que la plupart des producteurs ont souhaité la reprise du programme pour

73

leur permettre de développer d'autres compétences face aux nouveaux défis qui se posent à leur environnement.

L'étude a fait clairement ressortir que L'alphabétisation en tant que partie intégrante d'un processus d'éducation et de formation qualifiée est une « arme » efficace de lutte contre la pauvreté et toute forme d'exploitation et de privation des droits humains. L'alphabétisation apparait ainsi comme l'un des facteurs qui joue un rôle vital dans le développement d'un pays ou d'une région.

L'enseignement tiré de cette étude est que pour faire face au phénomène d'analphabétisme, l'on doit mener à travers une approche conjuguée le combat sur deux fronts : scolariser les enfants d'âge scolaire et promouvoir les activités d'alphabétisation des jeunes et des adultes en mettant l'accent sur une cible souvent négligée à savoir les femmes et les jeunes filles. Dans cette perspective, l'étude a mis en exergue l'approche fonctionnelle de l'alphabétisation. Celle-ci participe fortement à l'éducation intégrale de l'individu, et à son épanouissement. Elle permet à l'individu de se prendre en charge, d'améliorer les rendements de ses activités génératrices de revenus. Ainsi, que ce soit dans l'agriculture ou dans les autres secteurs de l'économie nationale, si l'accroissement du capital humain ne précède pas ou du moins ne va pas de paire avec l'introduction des nouvelles technologies, le développement économique et social ne sera pas une réalité. A cet effet, notre hypothèse générale : «l'alphabétisation fonctionnelle a contribué à élever le niveau d'instruction des producteurs, à augmenter la production cotonnière et à améliorer le niveau de vie des producteurs de coton» est confirmée par les résultats de cette recherche.

L'étude a relevé aussi que le comportement des néo-alphabètes dans leur communauté s'est amélioré. De ce fait, l'alphabétisation fonctionnelle est une réponse à l'ignorance et à une meilleure organisation sociale et communautaire dans le cadre d'une meilleure auto prise en charge et d'une transformation du milieu.

74

Références bibliographiques

OUVRAGES DE METHODOLOGIE

Albarello L, 2003 ; Apprendre à chercher, L'acteur social et la recherche scientifique, De Boeck & Larcier, Bruxelles.

OUVRAGES GENERAUX

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FAO, 1980; Agricultural Training: Report of an Evaluation Study. Food and Agriculture Organization of the United Nations, Rome.

Gurgand, M., 1997 ; L'Education est-elle rentable dans l'agriculture ? Une approche duale appliquée à la Côte d'Ivoire, cahier d'économie et sociologie rurale, n°42-43, 113-114.

Maclure, R., 1997; Overlooked and Undervalued: A synthesis of ERNWACA reviews on the state of Education Research in West and Central Africa. USAID (United States Agency for International Development), Washington, D.C.

Mwangi, A. P., 2001; Stregthening Livelihoods with Literacy: The Kenya case-version l. institute for International Cooperation, German Adult Education Association (IIZ/DVV), Bonn.

Linh H.V., 1994; Efficiency of Rice Farming Households in Vietnam: ADEA Wit Bootstrap and stochastic Frontier Application, Department of Applied Economics, University of Minnesota

Nkamleu, G.B, 2004; Productivity Growth, Technical Progress an efficiency change in African Agriculture, African Development Review, 16,203-222.

Zonon, A., 2003 ; Education et productivité des agriculteurs : cas des producteurs du Burkina Faso, UEPA, Dakar.

MEMOIRES ET THESES

75

Akoegnon A. K., 2011 ; La participation communautaire aux projets de développement en milieu rural : cas du projet de production d'ananas dans la communauté de Wonougba Séva, Mémoire de maîtrise ès lettres, UL, Lomé

Amenya, E.I.N., 2005 ; Evaluation des programmes d'alphabétisation destinés aux auditrices du Togo. Cas des centres alpha de Lomé Commune, CUSE, mémoire de DEA, Dakar.

Fagbedji K.G., 2009 ; Agbonou : Dynamique d'un quartier périphérique d'Atakpamé, mémoire de maitrise ès lettre, FLESH, UL, Lomé.

KANE G.Q., 2010 ; Analyse des performances productives des exploitations familiales agricoles de la localité de Zoetele, mémoire de DEA, FSEG, Yaoundé

KOBA M.2005, Problématique de la contribution de l'alphabétisation à l'amélioration de la santé communautaire en milieu urbain : cas de Cotonou en République du Bénin, Mémoire de fin de 4ème année universitaire p.26, UAC, BENIN.

RAPPORTS ET ETUDES

BIT, 1994;Basic management training for micro-enterprises, Trainers'guide (Genève).

DRASSN/P, 2012, Rapport annuel, Atakpamé.

KWASSI M., 2010 ; Etude diagnostique de l'alphabétisation au Togo, consultation Cap-EFA.

Leach, Fiona, S. Abdualla, H. Appleton, J.el-Bushra, N.Cardenas, K. Kebede, V. Lewis, and S. Sitaram., 2000; The Impact of Training on Women's Micro-entreprise. Development Education Research Serial N°40.DFID (Depatment for International Development)

MERF, 2011 ; Rapport de synthèse de la préparation nationale de la conférence des Nations-Unies sur le Développement Durable (Rio+20)

Ouédraogo A. R., 2003 ; Rapport d'étude sur la diversité de l'offre éducative au Togo.

PSE, relever le défi du développement économique, social et culturel Rapports d'activités, 1997 ; Alphabétisation fonctionnelle, SOTOCO

76

Rapports d'activités, DSP/SOTOCO SCAPE, 2012, version provisoire

REVUES ET MAGAZINES

Gurgand, M., 1993 ; Les effets de l'éducation sur la productivité agricole : application à la Côte d'Ivoire, Revue d'économie du développement, 4,37-54.

AUTRES DOCUMENTS

Politique nationale de l'éducation du secteur de développement et de la formation

www.unesco.org/éducation/alphabétisation www.wikpedia.org/wiki/Alphabetisation

77

Annexe

+ OUTILS DE COLLECTE 1- LE QUESTIONNAIRE

I- IDENTIFICATION DE L'ENQUETE

N° D'ORDRE

QUESTIONS ET FILTRES

REPONSES ET CODES

 

PASSEZ A

Q 101

Sexe

Masculin

 

0

1

 
 
 

Féminin

 

.0

2

 

Q 102

Quel âge avez-vous ?

25 à 35 ans

0

1

 
 
 
 

36 à 45 ans

0

2

 
 
 
 

46 à 55ans

0

3

 
 
 
 

56 ans et plus

0

4

 
 

Q 103

Avez-vous été à l'école ?

Oui

 

0

1

 
 
 

Non

 

0

2

Q105

Q 104

Quel est votre niveau d'instruction?

Primaire

 

0

1

 
 
 

Collège

 

0

2

 
 
 

Lycée

 

0

3

 
 
 

Supérieur

 

0

4

 

Q 105

Quelle est votre situation

Célibataire

 

0

1

Q106

 

matrimoniale ?

Mariée

 

0

2

 
 
 

Veuve

 

0

3

 
 
 

Séparée/Divorcée

 

0

4

 

Q 106

Quelle est votre langue maternelle ?

 
 
 
 
 

Q107

Que faites vous dans la vie ?

 
 
 
 
 

Q108

Depuis combien de temps faites vous

cette activité ?

 
 
 
 
 

Q109

Avez-vous suivi un programme

Oui

 

0

1

 
 

d'alphabétisation dans le cadre de votre activité ?

Non

 

0

2

 

Q1010

Quel est votre GPC?

 
 
 
 
 

II- LE PROGRAMME D'ALPHABETISATION

N° D'ORDRE

QUESTIONS ET FILTRES

REPONSES ET CODES

PASSEZ A

Q201

En quelle langue avez-vous suivi les

Français

0 1

 
 

cours d'alphabétisation?

Ewé

0 2

 
 
 

Kabyè

0 3

 
 
 

Tem

0 4

 
 
 

Ben

0 5

 
 
 

Ifè

0 6

 
 
 

Autre

..0 7

 

Q202

La langue du cours d'alphabétisation

Oui

0 1

 
 

vous a-t-elle été un atout?

Non

0 2

 

78

Q203

 

Sur quel plan ?

Compréhension 0 1

Bonne rétention 0 2

Autres 0 3

 

Q204

Souhaiterez-vous poursuivre le cours

Oui 0 1

 
 

d'alpha dans une autre langue ?

Non 0 2

Q207

Q205

Dans quelle langue ?

Français 0 1

 
 
 

Ewé 0 2

 
 
 

Kabyè 0 3

 
 
 

Tem 0 4

 
 
 

Ben 0 5

 
 
 

Ifè 0 6

 
 
 

Autre .0 7

 

Q206

Pourquoi le choix de cette langue?

 
 
 
 

.......................................

 
 
 

.......................................

 

Q207

Qu'avez-vous appris au centre d'alphabétisation?

Lire 0 1

Ecrire 0 2

 
 
 

Calculer 0 3

 
 
 

Choix et préparation du terrain

 
 
 

0 4

 
 
 

Période et technique de semis0 5

 
 
 

Technique d'entretien 0 6

 
 
 

Utilisation d'intrants 0 7

 
 
 

Classement du coton-graine0 8

 
 
 

Gestion des cahiers de

comptabilité .0 9

 
 
 

Autre

 

Q208

Quels sont les thèmes du cours d'alphabétisation que vous avez suivi ?

 
 
 
 

.......................................

 

Q209

En quelle année avez-vous suivi les cours d'alphabétisation ?

2000 0 1

2001 0 2

 
 
 

2002 0 3

 
 
 

2003 0 4

 
 
 

2004 0 5

 
 
 

2005 0 6

 
 
 

Autre 0 7

 

III- LA PRODUCTION ET LE RENDEMENT DU COTON

N° D'ORDRE

QUESTIONS ET FILTRES

REPONSES ET CODES

PASSEZ A

Q301

Quelles sont les étapes à suivre dans la production du coton ?

.......................................

.......................................

 

Q302

Quels intrants utilisez-vous pour la production ?

....................................

 

Q303

Citez pour chaque intrant la quantité

 
 

79

 

utilisée pour un champ d'un (1) hectare.

 
 

Q304

Citer le nombre de fois qu'on doit utiliser ces intrants pour un champ d'un (1) hectare.

 
 

Q305

Quelle est la superficie de votre champ ?

ha

 

Q306

Pouvez-vous décrire l'évolution de votre quantité de coton produite au cours des années suivante?

1998 Kg

1999 Kg

2000 Kg

2001 Kg

2002 Kg

2003 Kg

2004 Kg

2005 Kg

2006 Kg

2007 Kg

2008 Kg

2009 Kg

2010 Kg

2011 Kg

2012 Kg

2013 Kg

 

Q307

Pensez-vous que le programme d'alphabétisation à d'avantages, d'inconvénients ou d'effet neutre sur cette évolution ?

Avantage 0 1

Inconvénient 0 2

Effet neutre 0 3

Q3011

Q308

Quels avantages le programme d'alphabétisation a-t-il apporté à votre rendement ?

Maitrise d'usage intrants 0 1

Maitrise des étapes et techniques de

production 0 2

Maitrise du calendrier agricole 0 3

Autre 0 4

 

Q309

Quels inconvénients le programme a

eu sur votre rendement ?

 
 

IV- AMELIORATION DU NIVEAU DE VIE

N° D'ORDRE

QUESTIONS ET FILTRES

REPONSES ET CODES

PASSE A

Q401

Le revenu de votre production a-t-il

Non

0 1

 
 

évolué ?

Peu

0 2

 
 
 

Moyennement

0 3

 
 
 

Très

0 4

 

Q402

Quelle est en moyenne votre revenu

Moins de 50 000

0 1

 
 

annuel avant votre inscription au

50 000-100 000

0 2

 
 

cours d'alphabétisation ?

100 000-150 000

0 3

 
 
 

150 000-200 000

0 4

 
 
 

200 000 et plus

0 5

 

Q403

Quelle est en moyenne votre revenu

Moins de 50 000

0 1

 

80

 

annuel après votre inscription au cours d'alphabétisation ?

50 000-100 000 100 000-150 000 150 000-200 000 200 000 et plus

0 2

0 3

0 4

0 5

 

Q404

Arrivez-vous à satisfaire vos besoins

Non

0 1

 
 

fondamentaux avec votre revenu?

Peu

0 2

 
 
 

Moyennement

0 3

 
 
 

Bien

0 4

 
 
 

Très bien

0 5

 

Q405

Disposez-vous d'un compte dans une

Oui

0 1

 
 

institution financière de la place?

Non

0 2

 

Q406

Dans quelle classe sociale vous

Pauvre

0 1

 
 

estimez-vous appartenir?

Moyenne

0 2

 
 
 

Riche

0 3

 

Q407

Comment soigniez-vous les maladies

Plantes médicinales

0 1

 
 

avant la formation ?

Médicaments de rue

0 2

 
 
 

Hôpital/pharmacie

0 3

 

Q408

Comment soignez-vous les maladies

Plantes médicinales

0 1

 
 

actuellement ?

Médicaments de rue

0 2

 
 
 

Hôpital/pharmacie

0 3

 

Q409

Où habitiez-vous avant formation ?

Location

0 1

 
 
 

Propriété privée

0 2

 
 
 

Maison familiale

0 3

 

Q4010

Où habitez-vous actuellement ?

Location

0 1

 
 
 

Propriété privée

0 2

 
 
 

Maison familiale

0 3

 

Q4011

Quels avantages avez-vous tiré du programme d'alphabétisation sur le plan de la santé ?

 
 
 

Q4012

Quels avantages avez-vous tiré du programme d'alphabétisation sur le plan de la pratique de l'hygiène?

 
 
 

Q4013

Quelles améliorations avez-vous eu dans l'éducation de vos enfants ?

 
 
 

Q4014

Qu'est-ce qui a changé dans les relations avec votre entourage immédiat (femme et enfants)

 
 
 

Q4015

Qu'est-ce qui a changé dans les relations avec votre entourage professionnel :

 
 
 

V- PERSPECTIVE DE L'ALPHABETISATION

Q501

Pensez vous que les programmes

Oui

0 1

 
 

d'alphabétisation vous seront encore utiles de nos jours ?

Non

0 2

Q503

Q502

Sur quoi souhaiterez-vous être formé ?

.....................

 
 
 
 

.......................................

 
 

81

 
 
 
 

Q503

Quelles sont vos suggestions à

l'égard des responsables de la NSCT
en matière d'éducation des adultes ?

 
 

Q504

Quelles sont vos suggestions à

l'égard des responsables de l'Etat en
matière d'éducation des adultes ?

 
 

2- LE GUIDE D'ENTRETIEN

AVEC LES RESPONSABLES DU PROGRAMME
D'ALPHABETISATION DE LA FILIERE COTONNIERE TOGOLAISE.

1- Pourquoi, quand, où et comment ces programmes ont-ils lieu ?

2- Quelle est la session d'alphabétisation exécutée par la filière cotonnière togolaise ?

3- Quel est le niveau d'implication des producteurs dans l'élaboration, la planification, l'exécution et l'évaluation des programmes

4- Quelles sont les objectifs et les niveaux d'atteinte de ces objectifs visés par les programmes ?

5- Quels sont les gains (productivité) pour la NSCT, les producteurs et la communauté ?

6- Quel est l'impact sur la vie courante des producteurs (éducation des enfants, santé, économie, vie sociale etc.)

7- Quelles sont les difficultés rencontrées dans l'exécution ?

8- Quelles sont les actions de pérennisation des acquis ?

9- Quelles solutions proposez-vous contre l'analphabétisme des producteurs de coton ?

82

Table des matières

Page de couverture .1

Page de garde .2

Sommaire 3

Dédicace 4

Sigles et abréviations 5

Remerciements .7

Introduction 8-11

Première partie : Approche méthodologique 12-44

Chapitre 1 : Problématique et cadre conceptuel 13-28

Titre 1 : Problématique 13-18

1.1. Enoncé du problème .13

1.2. Hypothèses .15

1.3. Variables, indicateurs .16

1.4. Objectifs 18

1.5. Justification du choix du thème 18

Titre 2 : Revue de littérature 19-28

2.1. Revue thématique 19

2.2. Revue conceptuelle ..21

2.3. Enseignement tirés ..27

Chapitre 2 : Cadre pratique de la recherche 29-44

Titre 1 : Site de la recherche 29-39

1.1. Environnement physique ....32

1.1.1. Le relief 32

1.1.2. Le climat ..32

1.2. Environnement humain et socioculturel 33

1.2.1. La population et la culture 34

1.2.2. L'organisation économique 34

1.2.3. Histoire et champ du développement : acteurs politiques et programme 35

1.2.4. Aperçu sur la NSCT 36

1.2.5. Situation de l'éducation formelle et non formelle 37

1.2.5.1. Le système formel 37

1.2.5.2. Le système non formel : l'alphabétisation .38

83

Titre 2 : Enquête de terrain .40-44

2.1. Population cible 40

2.2. Paysage des enquêtes/Echantillonnage 40

2.3. Outils de collecte et leurs supports 41

2.3.1. Le questionnaire 41

2.3.2. L'entretien .41

2.3.3. Recherche documentaire .42

2.4. Déroulement de l'enquête 42

2.4.1. La pré-enquête 42

2.4.2. L'enquête proprement dite ..43

2.5. Difficultés rencontrées et leur résolution .44

Deuxième partie : Résultat de la recherche 45-70

Chapitre 1 : Présentation et analyse des données de terrain 46-68

Titre 1 : Présentation statistique des données 46-57

1.1. Les données quantitatives .46

1.2. Les données qualitatives 56
Titre 2 : Analyse et interprétation des résultats 58-68

2.1. Le programme d'alphabétisation de la filière cotonnière, moyen de transfert de

responsabilité aux producteurs de coton 58

2.2. L'alphabétisation, catalyseur de l'évolution de la production cotonnière 61

2.3. Le niveau de vie du producteur 65

Chapitre 2 : Apports de la recherche ..69-70

Titre 1 : Solutions proposées ..69-70

Titre 2 : Perspectives 70

Conclusion .71-73

Références bibliographiques 74-76

Annexes 77-81

Tables des matières 82-83






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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo