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Etude de l'envasement de quelques lacs collinaires au bassin versant de la Medjerda

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par Soumaya Younsi
Institut Nationale Agronomique de Tunisie - Ingénieur en hydraulique et aménagement Rural 2015
  

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Introduction

Dans les pays méditerranéens à climat semi-aride, les ressources en eau et en sol sont rares et vulnérables. Le capital-sol est une ressource non renouvelable ou à renouvellement extrêmement lent. Il est fortement menacé par la dégradation et l'érosion (Al Ali, 2007).

En effet, l'érosion hydrique est très sévère dans ces régions et surtout au sud de la Méditerranée, touchant près de 3 millions d'hectares des sols agricoles en Tunisie. D'une part, elle constitue une menace pour la durabilité des retenues collinaires destinées à mobiliser les eaux de surface. D'autre part, elle provoque une perte de la couche arable la plus riche en matière organique et en nutriments ce qui entraîne une baisse de la productivité des terres agricoles et un déficit pour subvenir aux besoins nutritionnels, ainsi que des problèmes d'ordre économique et social (Ben Slimane, 2013).

D'autre part encore, depuis les années 60, la Tunisie a initié une politique d'aménagement et de conservation des sols. En 1990, des stratégies de lutte contre l'érosion hydrique ou stratégie de conservation des eaux et des sols ont été achevées (Cherif, 2012) à cause de la baisse de la productivité des terres agricoles par perte de la couche arable la plus riche, ce qui a engendré des problèmes d'ordre économique et social (Ben Slimane, 2013).

Dans le but de déterminer les techniques de conservation des eaux et des sols adéquates et pour lutter contre le phénomène d'érosion en vu de prolonger la durée de vie des barrages et l'aménagement des voies d'eau, la quantification et la cartographie des perte en sol suite à l'érosion hydrique, devient un besoin indispensable (Cherif, 2012).

La modélisation de l'érosion hydrique constitue un outil de cartographie et de prévision des processus de ce fléau. Parmi les modèles empiriques disponibles, l'équation universelle de perte en sol révisée (RUSLE) qui est utilisée en hydrologie et dans l'ingénierie environnementale.

C'est dans ce cadre que s'inscrit le présent sujet de Projet de Fin d'Etude (P.F.E intitulé Etude de l'envasement de quelques lacs collinaires sur le bassin versant de la Medjerda) qui vise à utiliser le modèle empirique, l'équation universelle des pertes en sol révisée (RUSLE), intégrée sous un Système d'Information Géographique (SIG). L'objectif étant de

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quantifier, d'identifier et de cartographier le phénomène de l'érosion dans les trois lacs collinaires : Echar, El Hnach et Jannet au niveau du bassin versant de la Medjerda.

Ainsi, le rapport du présent PEF a été subdivisé en quatre chapitres:

? Une synthèse bibliographie, dans laquelle, on va identifier d'abord les différents types, processus, formes et facteurs de l'érosion hydrique. Ensuite, on indiquera les impacts, les stratégies nationales de CES et les méthodes de quantification de l'érosion hydrique. Enfin, on présentera brièvement les caractéristiques de la zone d'étude.

? Présentation de la zone d'étude, notamment les trois bassins versant Echar, Jannet et El Hnach de la région de Kasserine et Siliana appartenant au bassin versant de la Medjerda, en ce qui concerne les aspects relatifs au climat, notamment l'étude de la pluviométrie ainsi que les caractéristiques physiques du milieu (relief, réseau hydrographique, géologie, pédologie, occupation des sols, aménagements CES).

? La méthodologie du travail, dans laquelle on va présenter les démarches utilisées et l'approche SIG/USLE pour l'application du modèle, ainsi que les facteurs et les paramètres adoptés.

? Les résultats numérique et cartographique d'application du modèle RUSLE, interprétation des résultats obtenus pour les bassins versant des trois lacs collinaires Echar, Jannet et El Hnach, avec application de quelques scénarios sur les bassins versant Jannet et El Hnach et comparaison des résultats.

? Le dernier chapitre renferme une estimation de l'envasement des lacs collinaires dans le bassin versant de la Medjerda.

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I. Chapitre 1 : Partie bibliographique

I.1 Les types d'érosion

D'après la littérature, l'érosion est subdivisée principalement en deux types : l'érosion hydrique et l'érosion éolienne.

I.1.1 L'érosion hydrique

L'érosion hydrique est l'une des principales causes de la dégradation du sol dans le monde, elle résulte de l'altération et la redistribution des produits de décomposition et de dégradation des roches en entraînant parfois une perte irréversible du sol (Ben Slimane, 2013).

I.1.2 L'érosion éolienne

L'érosion éolienne est l'un des processus les plus traumatisants de la désertification. Elle conduit à la dégradation du sol sous l'action du vent qui arrache, transporte et dépose des quantités importantes de terre. Elle s'installe quand :

? Le climat, pendant la saison sèche, entraîne la dessiccation des horizons superficiels du sol et la disparition du couvert végétal ;

? Il existe des vents violents et réguliers durant de longues périodes dans la même direction (vents dominants) ;

? Il existe des reliefs atténués sur des grandes étendues plates;

? Il s'agit d'un sol à texture grossière, sableux notamment (AUF et IIIEE).

I.2 Processus de l'érosion hydrique

L'érosion hydrique des sols résulte de la conjugaison de trois mécanismes: le détachement des particules du sol, leur transport et leur sédimentation (Ben Slimane, 2013).

I.2.1 Le détachement

Le détachement des particules du sol est la résultante de l'impact de deux agents érosifs : la pluie et le ruissellement.

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I.2.1.1 La pluie

La pluie est reconnue depuis longtemps comme un agent essentiel de l'érosion des sols (Ben Slimane, 2013).

Il existe plusieurs mécanismes permettant de mettre en jeu l'origine de la désagrégation par l'action de l'eau, dont on a identifié quatre :

- L'éclatement : est lié à la compression de l'air piégé lors de l'humectation. On note que les sols argileux sont moins affectés par l'éclatement que les sols limoneux ou sableux à cause de leur porosité réduite et de leur importante capacité de rétention d'eau.

- La désagrégation mécanique : est due à l'énergie dissipée lors de l'impact des gouttes de pluie, effet « splash ». Cette énergie se transforme en force de cisaillement qui provoque le détachement des particules du sol.

- La microfissuration : est produite par le gonflement des argiles. Le gonflement et le retrait des argiles provoquent des microfissures des agrégats.

- La dispersion physico-chimique : est la résultante des forces d'attraction entre les particules colloïdes composant le sol. Elle dépend de la taille et de la valence des cations présents qui peuvent former des ponts entre les particules chargées négativement (Ben Slimane, 2013).

I.2.1.2 Le ruissellement

Le ruissellement est un agent d'arrachement et de transport des sédiments, son impact dépend de la vitesse d'écoulement et de la résistance du sol qui peut détacher des particules du sol à son passage.

D'un point de vue hydrologique, le ruissellement désigne le phénomène d' écoulement des eaux à la surface du sol et cette circulation de l' eau qui se produit sur les versants en dehors du réseau hydrographique peut être connectée, ou pas, à un drain permanent (Cosandey, 2000).

D'un point de vue sédimentologie, le ruissellement est un agent d'érosion, de transport et de dépôt des sédiments à l'échelle du versant qui se caractérise par un écoulement dilué de particules sédimentaires dans de l'eau (Bertran et Texier, 1999).

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Le ruissellement entraîne les matériaux qu'il détache et ceux déjà disponibles à la surface du sol (détachés par effet "splash" ou tout autre facteur externe) en fonction de sa capacité de transport et de la taille des particules. Les particules fines (argiles et limons fins) peuvent être transportées en suspension sur de longues distances même lorsque les vitesses de ruissellement sont faibles. Les éléments moyens et grossiers (limons grossiers et sable) sont transportés par saltation et/ou reptation et constituent le charriage de fond (Ben Slimane, 2013).

I.2.2 Le transport

Une fois que les particules du sol sont détachées, elles sont transportées sur des distances plus ou moins importantes (Ben Slimane, 2013).

Le détachement des sédiments et le rejaillissement des fragments sont provoqués par l'effet splash. Ce processus a lieu sur une surface de sol libre ou sur une surface de sol couverte par une fine lame d'eau. L'entrainement ou le transport se fait simultanément avec la couronne de splash. Les particules fines, notamment les limons, sont arrachés et projetées sur de courtes distances. L'intensité de ce processus dépend de l'énergie cinétique des gouttes quand elles arrivent au niveau du sol, et aussi de la nature des matériaux et de la pente (Mounirou, 2012).

Casenave et Valentin (1989) affirment que les trajectoires des particules transportées par suspension, saltation et traction sont plus longues vers l' aval que vers l' amont. La résistance du sol au détachement diminue quand la teneur en eau augmente. Elle est minimale quand le sol est saturé et lorsque l'eau apparaît à la surface.

Il existe deux types de ruissellement :

? le ruissellement de sub-surface (ou hypodermique), il est dû à la présence d'un horizon imperméable sous la surface du sol;

? le ruissellement de surface, il est le résultat soit d'un refus d'infiltration de surface du sol dû à une pluie dont l'intensité est supérieure à la capacité d'infiltration de la surface du sol (mécanisme de Horton) et qui est souvent conséquence de la formation de la croûte de battance, soit d'un dépassement de capacité de stockage du sol (ruissellement par saturation ) (Ben Slimane, 2013).

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L'exportation des sédiments par le ruissellement est fortement influencée par le fait que la lame d'eau soit soumise ou non à l'impact des gouttes de pluie. Pour un écoulement en nappe peu épais (érosion diffuse), la pluie tend à augmenter la concentration et la granulométrie de la charge solide exportée, d'où l'existence de deux cas de figures : quand la charge en sédiments est inférieure à la capacité de transport de l'écoulement, les particules de sol peuvent être ainsi transportées et quand la charge est supérieure à la capacité de transport, les sédiments en excès se déposent. Ce déplacement des particules de sol est favorisé par plusieurs autres facteurs moins importants, tels que la gravité, le labour et le vent (Ben Slimane, 2013).

I.2.3 La sédimentation

La sédimentation est le mécanisme qui contrôle et limite la quantité des sédiments exportés. Elle aura eu lieu lors du ralentissement du ruissellement cette troisième phase du processus d'érosion hydrique apparait. En effet, les particules les plus grossières se déposent les premières et celle les plus fines sont transportées plus loin. On parle ainsi de tri granulométrique (Ben Slimane, 2013).

Des recherches antérieures permettent d'estimer que le transport par splash contribue à moins de 25% et le transport par splash et par ruissellement contribue à plus de 64% au total de sédiments exportés (Singer et Walker, 1983).

D'autres chercheurs observent que la contribution du splash décroît au cours de l'événement du fait de l'humectation progressive des sols par la pluie. Aussi, l'effet de l'augmentation de la pente moyenne du sol et la longueur de la pente accentue cette décroissance car le débit augmente et l'entraînement des particules par ruissellement devient prédominant (Proffit et Rose, 1983).

En résumé, la structure de la surface du sol évolue au cours de l'évènement pluvieux. Elle devient plus compacte et moins rugueuse. Les croûtes de sédimentation apparaissent dans les zones basses immergées et les croûtes structurales sur le reste de la surface. Les états de surface ainsi créés possèdent des caractéristiques propres qui diffèrent de l'état de surface initial (Mounirou, 2012).

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I.3 Les formes de l'érosion hydrique

Les formes d'érosion hydrique se distinguent par la nature du ruissellement et l'agent d'arrachement des particules solides (Mounirou, 2012).

I.3.1 L'érosion en nappe

L'érosion en nappe est engendrée par une eau de ruissellement non concentrée. Sous l'effet de l'impact des gouttes de pluies (effet splash), les particules sont arrachées et transportées. Ce phénomène est observé sur les pentes faibles où l'eau ne peut pas se concentrer (Benaicha, 2011). En provoquant ainsi le déplacement des éléments fins (tels que sable, limon et argile) vers l'aval, menace le maintien de la fertilité et la productivité du sol (Cherif, 2012).

L'érosion en nappe dépend de:

? L'intensité maximale des pluies qui déclenchent le ruissellement ;

? L'énergie cinétique des pluies qui détachent les particules (Benaicha, 2012) ? La pente du terrain ;

? La durée des pluies et/ou l'humidité avant les pluies, c'est à dire l'état du sol ; ? La présence ou l'absence du couvert végétal (Cherif, 2013)

Les signes qui permettent de caractériser l'érosion en nappe sont l'apparition de plages de couleur claire aux endroits les plus décapés et la remontée de cailloux à la surface du sol (Benaicha, 2011).

I.3.2 L'érosion en rigoles (ravinement élémentaire)

Lorsque le ruissellement diffus se concentre au niveau des irrégularités topographiques, et avec la formation de veines liquides suffisamment importantes, l'érosion en nappe va se combiner à l'érosion linéaire pour former l'érosion en nappe et rigoles (Roose, 1977), qui peut évoluer vers des griffes (dénivelées de quelques cm), des rigoles (dénivelée de 10 à 50 cm) ou des ravines (dénivelée de plus de 50 cm).

En faite, l'érosion en rigoles est une résultante d'une rupture dans la pente qui est due à une augmentation de la vitesse de frottement, une augmentation du débit et à l'apparition de

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tourbillons. Elle conduit à des pertes en sols considérables d'une année à une autre, et par conséquent à la diminution de la productivité des terres agricoles (Wazzeni, 2013).

I.3.3 L'érosion ravinante (ravinement généralisé)

L'érosion en ravines résulte de la connexion hydrologique entre une aire génératrice de ruissellement et un collecteur linéaire au niveau duquel les débits et les vitesses tractrices des écoulements dépassent les seuils d'incision (Wazzani, 2013).

Les rigoles peuvent se développer au fils des années en des ravins plus profonds et plus larges c'est le ravinement généralisé. En effet, le ravinement généralisé constitue une phase avancé du ravinement élémentaire (Cherif, 2013).

Cette forme d'érosion constitue un stade avancé du ravinement élémentaire, du point de vue taille des ravins et importance du phénomène. En effet, les écoulements deviennent plus érosifs et entaillent profondément les sols meubles, donnant lieu à des ravins assez profonds (1 à 3 m) et assez larges (2 à 4 m), qui restent plus ou moins parallèles. L'approfondissement des ravines remonte du bas vers le haut de la pente (érosion régressive) (Cherif, 2012).

I.3.4 Ravinement généralisé et hiérarchisé

C'est le stade le plus évolué de l'érosion hydrique. Il s'agit d'une ramification très poussée des ravins qui deviennent plus profonds et plus denses, tout en ayant plusieurs directions. On parle ainsi d'un ravinement généralisé hiérarchisé (Cherif, 2012).

En effet, quand les conditions du milieu le permettent (la nature du sol, la couverture végétale et la pente du terrain, ainsi que la vitesse du ruissellement), les écoulements érosifs provoquent des incisions profondes et rapprochées au niveau des terres en pente. Ainsi, on obtient des zones très ravinées appelées « bad lands » qui constitue une perte des terres cultivées (Cherif, 2013).

D'autre part, l'évolution et la forme des ravins varient suivant les conditions du milieu :

? Versants rectilignes à formations hétérogènes. ? Versants rectilignes à formations homogènes. ? Versants à pente concave.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci