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Etude des propriétés biochimiques et adhésives des souches de candida spp. isolées de la station de traitement des lixiviats de Djebel Chakir

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par Mouna BEN MOULA
ISSTE  - PFE Licence Appliquée en physique, chimie de l'environnement 2011
  

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Introduction

Les lixiviats représentent des effluents d'eaux fortement polluées issus des centres d'enfouissements contrôlés. De nos jours une préoccupation des autorités concernées par la gestion durable des déchets est accordée.

En Tunisie, les centres d'enfouissements techniques compte 20 décharges contrôlées dont 9 sont en phase d'exploitation. La forte humidité des déchets en Tunisie (moyenne de 65%) produit un volume important des lixiviats qui doivent être traitées avant leurs rejets dans un milieu récepteur. Le stockage des lixiviats produites des centres d'enfouissement a été la solution la plus adoptée comme pour le cas de la décharge contrôlée de Djebel Chakir. La décharge de Djebel Shakir est d'une importance et particularité nationale. En fait, 40% des déchets produits en Tunisie sont enfouis dans cette décharge. Jusqu'au nous jours les lixiviats de cette décharge sont collecté sans traitement dans 13 bassins.

Les souches de Candida isolées des lixiviats qui sont des effluents toxiques issus des centres de stockage des déchets de Djébel Chakir figurent parmi les dix micro-organismes pathogènes les plus fréquemment isolés et sont responsables de 7% de tous les épisodes fébriles d'origines infectieuses. Les levures du genre Candida peuvent être à l'origine de mycoses superficielles ou invasives. Ces dernières sont responsables d'une lourde morbidité et mortalité chez les patients immunodéprimés.

L'accroissement du nombre de sujets atteints de candidose, l'émergence de nouveaux agents pathogènes et la volonté de diminuer cette morbidité sont l'origine du développement de nouvelles technologies appliquées au diagnostique, au suivi de maladies fongiques ainsi qu'au développement de nouvelles molécules antifongiques. En effet, les biofilm fongiques sont des structures très résistantes et complexes. Il a été démontré que l'expression de certaine gènes est induite en fonction de la colonisation des souches de Candida sur les supports, La formation de biofilm ainsi que la communication intercellulaire ce qui induit leur virulence, leur pathogénicité et leur résistance à certains agents antifongiques.

2

Introduction

Notre rapport comporte une première partie bibliographique avec un rappel épidémiologique, et l'étude de caractéristiques biochimiques des souches de Candida spp.

Cette première partie est suivie d'une partie pratique dont les objectifs sont :

1- Identifier biochimiquement les différentes espèces de Candida isolées de la station de traitement des lixiviats (Djébel Chakir).

2- Etudier la virulence des espèces identifiées (activités des enzymes hydrolytiques et hémolytiques) sur milieux solides spécifiques et sur galeries Api Zym.

3- Etudier qualitativement et quantitativement la formation de la biofilm par deux méthodes (XTT et Cristal Violet).

4- Etudier la résistance phénotypique aux antifongiques (méthode de disque et méthode liquide pour la détermination des CMIs et CMFs).

SYNTHÈSE

BIBLIOGRAPHIQUE

Synthèse Bibliographique

I. Définition des lixiviats

Les lixiviats, appelés aussi lessivats, percolât ou « jus de décharge », on désigne« L'eau qui a percolé à travers les déchets en se chargeant bactériologiquement et surtout chimiquement de substances tant minérales qu'organiques. Le lixiviat (ou Percolât) est le liquide résiduel qui provient de la percolation de l'eau à travers un matériau.

Ce terme désigne notamment tous les «jus» issus de décharges, de déchets, de composts, ... etc. Il vient de l'adjectif latin « lixivius », qui signifie: «de lessive, eau qui sert à laver». Dans le cas de déchets, le lixiviat se charge de polluants organiques, minéraux et métalliques, par extraction des composés solubles (lixiviation facilitée par la dégradation biologique des déchets) et risque ainsi de provoquer la pollution de la nappe phréatique. Cette contrainte est particulièrement importante pour la localisation des décharges. C'est en fait le résultat du chemin de l'eau qui s'est infiltré, qui a percolé et ruisselé à travers les déchets jusqu'à ce qu'elle se retrouve au fond de l'alvéole de stockage. Il s'agit en quelque sorte du « jus de poubelle ». L'estimation des taux de génération des lixiviats dans la décharge de Djbel Chakir a été réalisée à partir de plusieurs modèles numériques. Elle se base essentiellement sur les paramètres climatiques lors du calcul des quantités de lixiviats et le modèle du bilan hydrique qui tient compte des principales composantes affectant la génération des lixiviats. Ces composantes font inclure les paramètres climatiques et l'humidité initiale des déchets.

En Tunisie, la quantité de lixiviats stockée à Djbel Chakir est estimée à 100000 m3/an soit 270 m3/j qui sont stockés dans 8 bassins ayant une capacité totale égale à 130000 m3. C'est en grande partie la nature du lixiviat qui détermine la capacité des mâchefers d'incinération d'ordures ménagères. La source principale en eaux d'une décharge vient des précipitations. Il faut toutefois tenir compte de l'humidité des déchets ainsi que du niveau de la nappe phréatique qui peut remonter jusqu'à la base d'une décharge.

1. Mécanisme de formation des lixiviats

La formation des lixiviats est principalement causée par l'infiltration directe de l'eau météoritique dans les déchets qui va se charger en substances polluantes tels que la matière organique soluble résultant de l'activité biologique de la décharge (Leclerc et Bonneau) des constituants inorganiques comme les métaux lourds et des germes qui peuvent être très

dangereux pour la santé et l'environnement.

Synthèse Bibliographique

2. Composition de lixiviat

Les compositions chimiques et biochimiques des lixiviats sont non seulement très diverses mais aussi variables dans le temps et dans l'espace relèvent classiquement quatre types de polluants: (i) la matière organique dissoute ou en suspension, issue de la biomasse, exprimée généralement en DCO (les AGV, les substances humiques et fulviques...); (ii) les micropolluants organiques (hydrocarbures, composés aromatiques...) ; (iii) les composés minéraux majeurs sous forme ionique (Ca2+, Mg2+, Na+, K+ ,NH4+ ,Fe2+) et (iiii) les cations de métaux lourds à l'état de trace.

D'autre part, les lixiviats peuvent aussi contenir certains micro-organismes pathogènes. Plus de 200 familles de composés organiques ont pu être identifiées au cours des nombreuses études menées sur la caractérisation des lixiviats des décharges. La composition globale des lixiviats est le plus fréquemment déterminée grâce à des analyses physico-chimiques. La qualité physico-chimique dépend de nombreux facteurs qui sont cités dans les paragraphes précédents.

3. Type de lixiviat

Suivant le stade d'évolution biologique des déchets, trois types de lixiviats ont été distingués.

· Les lixiviats stabilisés (Age de la décharge > 10 ans)

· Les lixiviats intermédiaires 5 à 10 ans

· Les lixiviats jeunes (Age de la décharge < 5 ans)

Ces lixiviats se caractérisent par une charge organique élevée biodégradable (très chargé par la biomasse bactérienne) par rapport à celle de lixiviat stabilisé.

II. Généralités sur les Candida

1. Taxinomie et classification

Les Candida sont des champignons microscopiques. Ce sont des organismes nucléés eucaryotes appartenant au règne des champignons unicellulaires ou Fungi au phylum des Ascomycètes, au sous-phylum des Saccharomycotina, de la classe des Saccharomycètes, de l'ordre des Saccharomycétales, du groupe des Saccharomycétales mitosporiques et du genre Candida.

Synthèse Bibliographique

Ce sont des organismes hétérotrophes, constituant un groupe autonome dans le monde vivant indépendant des bactéries. Ce genre regroupe plus de 200 espèces dont les plus

rencontrées en pathologie humaine sont C. tropicalis, C. galabrata, C. krusei, C.
guilliermondii
, C. parapsilosis, C. kefyr, C. dubliniensis et C. albicans. Cette dernière étant la plus importante et la plus fréquemment étudiée pour sa pathogénicité (Pfaller, 2006).

2. Morphologie et reproduction 2. 1. Caractéristiques macroscopiques

L'examen macroscopique des espèces de Candida cultivées en aérobiose, sur un milieu sélectif dont le pH varie de 2.5 à 7.5 et à une température de 37°C montre qu'il s'agit de colonies ovalaires, crémeuses, non pigmentées et ayant une odeur de levure (Mc Culloudh et al., 1996).

2. 2. Caractéristiques microscopiques

L'aspect microscopique brut de toutes les espèces de Candida est semble. Ce sont des levures non capsulées, à bourgeonnement multilatéral et productrices ou non filaments. Toutes les espèces de Candida ont la forme de blastopores qui peuvent changer de l'aspect ovoïde à allongé et même sphérique (Odds, 1988). Macroscopiquement, C. albicans apparaît une espèce dimorphique caractérisée par la transition de la forme levure (blastopore ovoïdes) à la forme filamenteuse (hyphes parallèles). En ce qui concerne la taille, on remarque bien une variation entre les espèces. En effet, la taille de C. albicans est de 2,9 à 7,2 x 2.9 à 14.4 ìm et C. krusei 2.2 à 5.6 x 4.3 à 15,2 ìm. Les cellules de C. krusei apparaissent allongées et ayant l'aspect de grain de riz. C. kefyr est une autre espèce médicalement importante ayant un aspect microscopique semblable à celui de C. krusei (Samaranayake et Samaranayake, 1994).

2.3. Caractéristiques biochimiques

Le principal caractère biochimique des espèces de candida est la composition de la membrane cellulaire. En effet , la membrane cellulaire est formé de 80 à 90% de carbohydrates qui sont des polymères de glucose (â-glucanes), de N-acétyl-D-glucosamine (chitine) et des polymères de mannose associés d'une façon covalente aux protéine (mannoprotéines), 6 à 25% de protéines et 1 à 7% de lipides (Chaffin et al .,1998).

Synthèse Bibliographique

Le terme d'enveloppe cellulaire de

peut être défini comme étant l'ensemble de la membrane plasmique, l'espace péri plasmatique, la membrane cellulaire et la couche fibreuse associée à la région externe de la membrane. La membrane plasmique forme une barrière perméable entre le cytosol de la cellule et l'environnement extérieur. L'espace péri plasmatique constitue la région entourée par la membrane cellulaire et la membrane plasmique y compris l'espace créé par évagination de la membrane. La membrane cellulaire est essentielle pour la biologie de la biologie de la levure et la présentation de son contenu cellulaire et aussi pour ses interactions avec les cellules humaines hôtes (Cannon et Chaffin, 1999).

a. Structure cellulaire

C. albicans est un eucaryote avec un noyau, une double membrane nucléaire, des chromosomes, des mitochondries et des inclusions lipidiques. IL existe également dans ces cellules des activités enzymatiques de type phosphatase, oxydase et peroxydase .la membrane plasmique est recouverte d'une paroi qui donne à la levure sa forme et sa stabilité mécanique .Elle est aussi une zone de contact entre la cellule et son environnement et sa structure varie selon l'âge et le stade morphologique de la levure (Calderone, 2002). La paroi est l'élément le plus étudié de la cellule.

b. Structure générale de la paroi

La paroi de la levure représente environ 15 à 25 % du poids sec de la cellule. C'est un arrangement ordonné de différents constituants. Certains sont liés par des liaisons covalentes alors que d'autre sont retenus dans la paroi par des liaisons covalentes alors que d'autres sont retenus dans la paroi par des liaisons hydrogènes, des interactions ioniques, ou encore par des interactions hydrophiles ou hydrophobes. Différent constituants comme les polysaccharides, la chitine (N-acétylglucosamine ) et les protéine constituent cette paroi Une structure rigide de polymère complexes de glucose (-1,3 et -1,6 glucanes) et de chitine enveloppe la cellule comme une armure et protège le champignon des stress environnementaux tels que la pression osmotique ( Ruiz-Herrera,2006).

4. Distribution des espèces de Candida

Les espèces de Candida sont des organismes ubiquitaires (Odds, 1988).Ce sont des levures pathogènes naturellement présentes dans la microflores de l'être humain et des animaux, commensales du tractus digestif, de la sphère or pharyngée et de l'appareil vaginal.

Synthèse Bibliographique

Cependant, en présence d'un déséquilibre de la flore microbienne ou d'un affaiblissement du système immunitaire, cette levure peut entrainer des pathologies (candidoses) parfois très sévères. Celles-ci vont de la simple infection superficielle (buccale et vaginale) à la propagation systémique (candidémies) pouvant aller jusqu'à la mort (Shepherd et al., 1985). Les Candida de la flore buccale sont présentes chez 40% de la population humaine (Mac Farlance et Samaranayake, 1989). Candida albicans est l'espèce fongique majoritairement isolée de la cavité orale dont la principale localisation est la face dorsale de la langue, la muqueuse buccale et la surface des dents (Arendorf et walker, 1980; budtz-jorgensen, 2000). Les autres espèces isolées sont C. glabrata, C. tropicalis, C. kefyr, C. krusei et C. guilliermondii (Mac Farlance et Samaranayake, 1989 ; Pfaller, 2006).

4. Epidémiologie

L'épidémiologie des candidoses s'est considérablement modifiée ces dernières décennies avec l'apparition de nouvelles espèces (C. dubliniensis). En effet, le genre Candida représente 83% des levures isolées chez l'homme dont C.albicans constitue l'espèce la plus fréquente (52%) vu qu'elle est saprophyte des muqueuses digestives. Les autres espèces ayant une importance médicale sont C. tropicalis (11%), C. parapsilosis (8%) et C. krusei (5%) (Banerjee et al., 1991; Beck-sague et Jarvis, 1993; klepser et al., 1998). Cependant, de nouvelle données épidémiologique révèlent que l'incidence des infections par des espèces de Candida autres que C.albicans telles que C. glabrata, C. tropicalis, C. parapsilosis et C. krusei est en voix d'augmentation (Wingard, 1993; Colombo, 2003).

Les dernières données épidémiologique montrent que les Candida spp. occupent la quatrième place des germes isolés des bactériémies et que les candi demies représentent 9% des bactériémies nosocomiales (PFaller, 2001) avec un pourcentage de mortalité allant jusqu'à 40% des cas (Colombo et Guimarães, 2003). Cette augmentation de l'incidence des infections fongiques par les espèces de Candida a souvent été reliée à la déficience du système immunitaire des patients (Horn et al., 1985; Wey et al., 1989; Beck-Sague et Jarvis, 1993). De plus, le taux de colonisation de cette levure au niveau de la cavité orale

augmente avec la sévérité de la maladie et la durée de l'hospitalisation.

(C) pseudohyphes (Odds, 1998).

Synthèse Bibliographique

III. Facteurs de pathogénicité des Candida spp.

La virulence de Candida spp. est due à un ensemble complexe de facteurs. En effet, le genre Candida possède des caractéristiques communes à tous les microorganismes pathogènes tels que la capacité de coloniser et d'envahir l'ensemble des tissus et des organes de l'organisme, la capacité de croitre rapidement à 37°C et la possession d'une paroi cellulaire résistante aux enzymes de dégradation de l'hôte. Cependant, le genre Candida possède des caractéristiques propres comprenant la sécrétion d'adhésive servant à la reconnaissance de l'hôte et à l'attachement aux muqueuses, la production d'enzymes hydrolytiques telles que les phospholipases et les aspartylprotéases et la variation de la morphologie assurée par la transition (dimorphisme) entre la forme levure et la forme mycélienne (Calderone et Fonzi, 2001).

1. Variabilité morphologique

La cellule fongique peut être considérée comme polymorphique, C'est-à-dire qu'elle pourra prendre plusieurs aspects, visibles en microscopie photonique. Les principaux stades morphologiques sont le blastopore, la forme pseudo-mycélienne, le tube germinatif, la forme mycélienne varie et enfin la chlamydospore (Figure 1). Ces différents stades morphologiques peuvent être obtenus pas simple modification des paramètres environnementaux (Odds, 1988).

Figure 1. Différentes formes de croissance des Candida: (A) levure, (B) Hyphes et

Synthèse Bibliographique

2. Le dimorphisme

Le dimorphisme est la capacité du champignon à changer de morphologie selon les conditions environnementales. Cette capacité des souches de Candida à modifier leurs phénotypes en fonction de l'environnement est un facteur de virulence. Deux formes principales peuvent être observées, soit la forme levure ou la forme mycélienne qui a été considérée comme pathogène, celle-ci étant observée dans les tissus infectés évitant ainsi les mécanismes de défense du système immunitaire (Odds, 1988).

3. Les enzymes

L'activité protéolytique de C. albicans lui permet d'utiliser les protéines comme seule source d'azote. Les protéases sont certainement les enzymes de C.albicans les mieux étudiées. Leurs activité protéolytique est due à la famille des gènes SAP qui codent pour des Secreted Aspartic Protéinases (Wi hte et al., 1998). D'autre enzymes sont sécrétées par C.albicans comme les phospholipases ( PL) et les lipases .Le terme phospholipase décrit un groupe d'enzymes qui ont la capacité d' hydrolyser une ou plusieurs liaisons ester des glycéro-phospholipides. Chez C. albicans, les phospholipases extracellulaires sont considérées comme des facteurs de virulence. Différentes sous-classes ont été détectée chez C. albicans: PLA, PLB, PLC et PLD (Hube et al., 1998).

4. Adhérence de C. albicans

L'adhérence à des substrats de l'hôte est essentielle à toute colonisation par un pathogène. La réussite de la colonisation et de l'infection des tissus de l'hôte par les espèces de Candida dépend de leur capacité à adhérer aux muqueuses .Les adhésines de Candida sont des protéines qui se retrouvent à la surface des cellules (Chandra, 2001). Les espèces de Candida sont capables de produire en grandes quantités des exo polysaccharides ou «slime». Ces dernières sont considérés un des facteurs de virulences des isolats de Candida responsable de la dissémination de l'infection chez les organismes hôtes ainsi que leurs persistance et colonisation au niveau des tissus (Ramage et al., 2005). La possibilité de production d'exo-polysaccharides par les souches de Candida spp. peut être testée sur deux milieux différents : soit par leur croissance sur gélose au rouge Congo soit par la méthode de coloration à la

safranine (Davenport et al., 1986).

Synthèse Bibliographique

IV. différents types de candidoses

Les candidoses sont les infections à champignons levuriformes les plus fréquentes et qui se développent en faveur de la chaleur et de l'humidité. Elles se manifestent aux mêmes endroits que les dermatophytoses, mais il existe aussi des formes buccales, génitales et systémiques (Calderone et Fonzi, 2001). Il y a même eu rapport d'endocardites à C. albicans (Maertens et al., 2001; Kaloterakis et al., 2003).

1. Les candidoses cutanées

Les candidoses cutanées sont très répandues chez l'homme (Hay, 1999). Elles sont favorisées par l'humidité et la macération, ce qui explique l'atteinte préférentielle des plis et leur fréquence chez l'obèse. Elles peuvent résulter de l'extension d'une candidose digestive ou génitale où l'on retrouve des facteurs favorisants comme le très jeune âge, le diabète, la prise d'antibiotique et des corticoïdes.

Il existe également une forme rare de candidoses appelée la candidose mucocutanée chronique qui touche les membranes muqueuses, mais qui peut s'étendre à la peau ou aux ongles .Cette forme de candidoses est associée à des problèmes de l'immunité cellulaire (Garber, 2001). Des données récentes tendraient aussi à l'associer avec des déficient sélectives en anticorps (Kalfa et al., 2003). Les groupes à fort risque de développer une candidose systématique opportuniste sont donc composés de patients ayant des atteintes hématologiques malignes ayant reçu la greffe d'un organe solide et sous une médication immunosuppressive, ceux ayant reçu une chimiothérapie immunosuppressive en prévision d'une greffe de moelle et ceux ayant été victimes de brûlures entraînant le perte de la protection fournie par la peau (Garber, 2001).

2. Les candidoses vaginales

La candidose vulvo-vaginale (CVV) est l'une des plus fréquentes infections gynécologique de la femme en période d'activité génitale (Vasquez, 2002). Ces dernières années, les CVV dues à des Candida non albicans tels que C. glabrata, C. tropicalis et C. krusei occupent une importance croissante. Le rôle des facteurs hormonaux dans la survenue des CVV est illustré par plusieurs faits: sa rareté avant la puberté, l'augmentation de sa prévalence à la fin de la deuxième décennie avec un pic persistant les deux décennies suivantes. Après la ménopause, la prévalence de ce type de candidose décroît. Chez l'homme,

les formes génitales sont les balanites et les balano-posthites.

Synthèse Bibliographique

3. Les candidoses buccales et digestives

La candidose orale est une infection opportuniste de la cavité buccale, ayant la plus forte prévalence chez l'humain et causée par la croissance accélérée des champignons unicellulaires du genre Candida (Abu-Elteen et Abu-Elteen, 1998). Plusieurs espèces de Candida sont responsables de cette infection dont C. albicans, C. tropicalis, C. glabrata, C. pseudotropicalis, C. guillieirimondii, C. krusei, C. lusitaniae, C. parapsilosis et C. stellatoidea avec une forte fréquence de C. albicans (Odds, 1988). La population est en général porteuse asymptomatique de C. albicans dans une proportion de 20 à 75% (Farah et al ., 2000).

V. Résistance aux antifongiques

L'apparition de souches résistantes à certains composés et la gravité des problèmes de toxicité des antifongiques disponibles commercialement créent une situation préoccupante dans les domaines de la santé publique. On assiste au développement d'un secteur de recherche de plus en plus important et qui semble maintenant s'orienter vers deux approches générales : la recherche de cibles spécifique aux cellules fongique et l'étude des mécanismes immunitaires impliqués lors de ce type d'infection. Ceci pourrait permettre le développement de nouveaux médicaments ayant moins d'effets secondaires

1. Différent types de résistance

La résistance aux antifongiques peut être classée deux catégories: une résistance clinique et une résistance in vitro (expérimentales). La résistance clinique signifie un manque de la réponse clinique vis-à-vis de l'agent antifongique utilisé. Le plus souvent, l'échec du traitement résultant des faibles concentrations de l'agent antifongique dans le sérum et le tissus peut être du à de nombreuses raisons, notamment au choix inadéquat du médicament. De plus, une des raisons significatives de l'échec du traitement est l'état immun déficient avancé du patient, chez qui les fortes doses fongicides de l'agent utilisé sont incapables d'éradiquer la prolifération et la colonisation de l'agent pathogène.

Le deuxième type de résistance aux antifongiques est la résistance in vitro qui peut être divisée en une résistance primaire et une résistance secondaire. (Sanglard et Odds, 2002). La résistance primaire, connue aussi sous le nom de résistance intrinsèque ou innée, est

Synthèse Bibliographique

produite lorsque l'organisme est naturellement résistant à un antifongique donné (exemple C. krusei qui est universellement connue par sa résistance au fluconazole, Wingard et al., 1991).

La résistance secondaire ou acquise est décrite lorsque l'isolat responsable de l'infection devient résistant à l'agent antifongique suite à des mutations et une surexpression de certains gènes (Sanglard et Odds, 2002). Cette forme de résistance qui était rare durant les années précédentes, est devenue de nos jours fréquemment reportée chez les patients infectés par le SIDA et qui souffrent d'une résistance accrue des candidoses oropharyngées et oesophagiques au groupe des azoles (Johnson et al., 1995; Kitchen et al., 1995). Actuellement, les seules résistances connues avec une fréquence non négligeable sont celles concernant la résistance à la 5-fluorocytosines et au fluconazole. C. glabrata qui résistante pour 20% des isolats (Pfaller, 2002; Pfaller, 2006) et C. krusei qui est génétiquement résistante.

VI. Les biofilm fongiques

Les biofilm sont des structures tridimensionnelles de micro-organismes qui se développent sur différents supports. En ce qui concerne les levures du genre Candida, ces micro-organismes peuvent se développer sur les cathéters ou encore sur des prothèses (Donlan, 2001a; Donlan, 2001b; Douglas, 2003). La formation du biofilm par les levures pathogènes du genre Candida a été identifiée comme un problème médical important du fait

que ces structures complexes sont de plus en plus impliquée dans les pathologies
nosocomiales chez des population à risque comme les patients immunodéprimés (Khardori, 1995; Baillaie et Douglas, 1999a; Chandra et al., 2001a).

1. Structure d'un biofilm

L'organisation générale d'un biofilm de Candida est similaire à celle du biofilm bactérien mais le détail dans la composition d'un biofilm de Candida réside au fait que sa structure est fortement dépendante des conditions de formation du biofilm (Costerton, 1999). Cette plasticité de structure suggère que l'architecture du biofilm à Candida formé chez l'homme (hôte) peut aussi varier selon la nature des implants sur lesquels il se développe et

leur localisation (Kumamoto, 2002) laissant envisager des mécanismes de régulation
génétique hautement spécifiques, dépendants de la réponse au contact avec la surface

(Douglas, 2003).

Synthèse Bibliographique

2. Propriétés du biofilm

Les organismes qui croissent au sein d'un biofilm ont des propriétés qui distingues des cellules planctoniques .Ces caractéristiques incluent :

- La protection : lorsque la structure ou le phénotype du biofilm protège les microorganismes des défenses de l'hôte, des agents de traitement, de la dessiccation, des fluides hydrodynamiques et des forces mécaniques.

- Les différences des expressions phénotypiques et des caractéristiques de croissance. - La compétition et les échanges des nutriments : augmentation des concentrations des

nutriments, hétérogénéité microbienne et environnementale pour assurer le flux des

nutriments.

- Communication intercellulaire et inter espèces (Kumamoto, 2002; Chen et al., 2004).

3. Développement du biofilm à Candida

La formation du biofilm candidal répond aux mêmes étapes que celle d'un biofilm bactérien, toutefois lors de la phase de colonisation, une modification morphologique est observée caractérisée par l'apparition de filaments appelés hyphes (Figure 2). La formation de biofilm inclue l'adhésion irréversible des cellules planctonique aux surfaces, la croissance et la sécrétion de polymères extracellulaires (formation de biofilm mature) et enfin le détachement des cellules (Smith et al., 2003).

Figure 2. Schéma d'un biofilm formé aux surfaces polymérique. (A): Cellule
planctonique, (B): Attachement à la surface et formation de membrane cellulaire, (C):
Prolifération cellulaire et production de polymères extracellulaires, (D): maturation du
biofilm, (E): Détachement des cellules.

Synthèse Bibliographique

4. Facteurs favorisant le développement d'un biofilm à Candida

Il est à noter que la nature chimique de la surface influence à la formation du biofilm. En effet, les surfaces comme le latex favorisent cette formation, tandis qu'elle apparaît plus difficile sue des surfaces de polyuréthane ou de silicone (Hawser et Douglas, 1994). L'hydrophobicité de la surface semble positivement corréler avec la formation du biofilm (Li et al., 2003). Aussi, les conditions environnementales comme les turbulence rencontrées dans les cathéters vasculaire ou urétraux favorisent la croissance de la levure au sein d'un biofilm

(Hawser et al., 1998a; Kojic et Darouiche, 2004).

MÉTHODOLOGIE

&

PROTOCOLES

Méthodologie & Protocoles

I-Description du site d'étude

C'est la première et la plus grande décharge contrôlée en Tunisie utilisée pour la récupération des déchets des quatre gouvernorats du grand Tunis (Tunis, Ben Arous, Ariana et Mannouba) qui a été crée en 1993 dans un programme national de gestion des déchets

solides et mise en fonctionnement en 1999. La décharge de Djbel-Chakir est située à 10 Km au Sud Ouest de la ville de Tunis d'une superficie égale à environ 47 ha bâtie sur une surface totale de 124 ha. Elle reçoit 2000 tonnes de déchets/jour dont 68% des déchets organiques. La production des lixiviats est de 270 m3.j-1. Ces lixiviats sont stockés dans 13 bassins avec une

capacité totale de 300 000 m3

(Figure 3).

Figure 3. Photo aérienne du centre d'enfouissement technique de Djbel- Chakir et l es bassins de stockage des lixiviats.

Après la réception des déchets, les camions poubelles déversent leurs cargaisons dans les alvéoles qui sont l'origine du lixivat jeune. Le traitement des lixiviats (Figure 5) passe par plusieurs étapes. L'échantillonnage a été fait au départ à partir de deux bassins de stockage des lixiviats: lixiviats jeunes (E8), lixiviats âgées (E6). A l'arrivé des l ixiviats brutes (E1) mélangées 2/3 jeunes et 1/3 âgées à la station de traitement collective, elles passent par plusieurs processus d'épuration. D'abord, les lixiviats brutes subissent une filtration à sable qui est dans notre cas non fonctionnelle, ensuite, traitées par l'acide sulfurique à 98% suivi par un filtre à cartouche (E2 ). Puis, les lixiviats passent par un système d'ultrafiltration par osmose inverse de trois étages: 1er étage (E10), 2éme étage (E9) et 3éme étage (E3) qui s'effectue à travers des membranes mi croporeuses retenant les particules dont la taille est comprise entre 0,1 et 0,001 um et qui ne laissent passer que les molécules d'eau. Une fois le traitement

Méthodologie & Protocoles

achevé, on obtient deux phases : le concentrât (E4) qui va entrer de nouveau dans le cycle de traitement, et le perméat épuré (E7) qui est rejeté au niveau de l'embouchure de l'oued El Attar (E5).

Figure 4. Unité de traitement des lixiviats de la décharge de Djebel

-Chakir.

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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera