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Les mécanismes africains de prévention, de gestion et de règlement des conflits et la protection des populations civiles dans les conflits armés

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par Gautier TONONGBE
Université de Nantes - Master 2 2016
  

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SECTION 2 : La nécessité d'adopter un plan stratégique de ressources humaines prêtes à assurer la protection des populations civiles dans les zones de conflits armés et de renforcer la coopération sécuritaire entre l'UA, les CER et l'ONU

Paragraphe 1 : Adopter un plan stratégique de ressources humaines et renforcer les capacités du personnel au niveau régional et continental

Une gestion du personnel plus souple, conforme aux besoins de collaborateurs qualifiés, ainsi qu'un assouplissement des procédures de recrutement contribuera inéluctablement à renforcer les OMP. A ce titre, les dispositifs administratifs et logistiques mises en place par l'UA constituent la pierre angulaire de l'accomplissement effectif de ces travaux. Le rapport entre toutes les composantes militaires, de police et autres personnels intervenant dans le cadre des opérations de maintien de la paix s'avère d'une importance primordiale. Il s'avère donc impérieux de veiller à une répartition équitable des ressources disponibles en fonction des besoins opérationnels et des priorités définies. Mieux, une gestion efficace des situations de crisessuppose pour l'UA, d'établir des priorités, de distinguer clairement ce qu'elle peut réaliser à court, moyen et long terme et d'élaborer des stratégiesciblées qui tiennent compte des menaces les plus imminentes à la paix et à la sécurité dans chacun de ses pays membres, car comme le soulignait Susan Rice, « les soldats de la paix ne peuvent pas tout faire et aller partout101(*)». A cet égard, le personnel des opérations de paix mérite une attention particulière de la part de l'UA et des CER car aucune opération de paix ne pourra prospérer sans le soutien des ressources humaines à la fois disponibles et rompues à la tâche. Il urge donc pour l'Union africaine d'accroître les capacités des acteurs en charge de la protection des civils à travers des programmes de formation pratiques. Ce renforcement des capacités facilitera la planification et la conduite des opérations de paix ainsi que l'opérationnalisation de l'AAPS. De ce fait, la démarche de renforcement des capacités pourrait se baser sur la démarche qui consiste à planifier, gérer, évaluer et motiver.

Une politique efficace de gestion des ressources humaines nécessite que l'accent soit mis sur l'éducation et la formation des acteurs impliqués dans les opérations de paix. Etant donné la rapidité avec laquelle les compétences militaires sont dégradées, il serait important d'institutionnaliser la formation par le biais d'un système établi de Formation Militaire Professionnelle102(*) (FMP) de manière à leur assurer des formations continues périodiques destinées à mettre à jour leurs connaissances. A ce titre, il convient d'améliorer la capacité des centres de formation103(*) au maintien de la paix sur les trois (03) composantes essentielles de la prévention, de la gestion et du règlement des conflits car comme le soulignait Daniel HAMPTON, « la clé de la rétention des compétences de maintien de la paix réside dans la présence d'une capacité de formation autochtone et institutionnalisée104(*) ».

Même quand les doctrines et les stratégies de protection des populations civiles sont bien élaborées, il est important qu'elles soient implémentées par des dirigeants hautement qualifiés et expérimentés qui sont en mesure de servir d'exemples et de guides. Il est démontré que, c'est souvent un « commandement solide qui peut contrebalancer les nombreuses tensions des missions intégrées et de maintien de la paix105(*) ». L'exemple le plus éloquent est donné par les initiatives prises par Roméo Dallaire au Rwanda106(*). D'où la nécessité de bien recruter, de former et d'appuyer les chefs de mission avec un agenda bien défini de manière à leur permettre de disposer de l'expérience nécessaire pour faire face à tous les défis qui se poseront à eux.

Il serait tout aussi fondamental d'investir dans les soldats de la paix qui sont les principaux acteurs de la protection des populations civiles et qui sont par conséquent en butte aux difficultés du terrain. Ils doivent être dotés de moyens nécessaires parce qu'il est absurde de les envoyer protéger des civils tout en sachant que la formation qu'ils ont reçue et les moyens dont ils disposent ne leur permettront pas de mener à bien leurs missions. A cet égard, l'application de la méthode empirique permettant de calculer les forces nécessaires aux opérations de protection des civils qui indiquent qu'il faut deux (2) à dix (10) soldats pour mille (1 000) habitants dans les zones en crise, ou bien, que la force de protection doit avoir des effectifs au moins équivalents en nombre à ceux de la force armée indigène la plus nombreuse107(*) pourrait les soulager dans l'exécution de leurs tâches.

Encore faudrait-il que l'Union africaine se penche sur la question de la répartition des responsabilités et de la déconcentration des tâches au profit des agents en bas de l'échelle qui sont, pour la plupart du temps, désoeuvrés. Pour ce faire, elle devra élaborer des profils de chaque employé et leur attribuer des tâches bien définies. Mais le recrutement seul ne suffira pas. Il faudra élaborer des politiques de rétention du personnel recruté. A cet effet, l'élaboration d'une nouvelle grille salariale et l'adoption d'un plan de carrière attractif devraient jouer un rôle majeur.

Pour limiter les comportements déviants constatés de la part de certains soldats de la paix, il s'avère impérieux de mettre sur pied des structures sociales et des centres sociaux destinées à accompagner leur bien-être psychologique. Mais il faudra également assurer la vulgarisation d'un code de déontologie qui régit les OMP et qui doit être appliqué avec une rigueur extrême. Mieux, il faudra prévoir des sanctions plus strictes à l'encontre des troupes indisciplinées qui constituent une source d'insécurité pour les populations de la zone de déploiement.

* 101 Susan E. Rice, Remarques préparées avant un débat du Conseil de sécurité des Nations Unies sur le maintien de la paix, New York, 29 juin 2009, disponible en anglais sur le lien : http://usun.state.gov/ briefing/statements/2009/125798.htm

* 102 HAMPTON Daniel in Instaurer des capacités durables de maintien de la paix en Afrique, Bulletin de la sécurité Africaine N°27, avril 2014, op. Cite

* 103Au nombre des centres de formation qui existent actuellement, on peut citer le Centre de formation de Koulikoro au Mali, le centre Kofi Annan d'Etudes de prévention des conflits et d'études de paix (KAIPTC) au Ghana, le Centre de formation du Niger et l'International Peace Support Training Centre (IPSTC) au Kenya.

* 104 HAMPTON Daniel in Instaurer des capacités durables de maintien de la paix en Afrique, Bulletin de la sécurité Africaine N°27, Avril 2014, op. Cit.

* 105 Holt et al. 12, 211. Cité par Paul D. Williams

* 106Dallaire Roméo, Shake Hands with the Devil: The Failure of Humanity in Rwanda (New York: Carroll et Graf, 2005)

* 107 O'Hanlon Michael et Singer Peter W., «The Humanitarian transformation: Expanding global intervention capacity,» Survival 46, no. 1 (2004), 97, note de fin de page n°7, Cité par Paul D. Williams, Op. cit.

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