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Les états de la CEMAC face aux défis de la sécurité humaine

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par Marius Judicael TOUATENA SIMANDA
Université de Yaoundé 2 - Master en Droit Public International et Communautaire 2015
  

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B- Situation des réfugiés et des personnes déplacées

Il convient de distinguer ici entre deux sortes de réfugiés : ceux que l'on oblige à quitter leur lieu d'habitation d'origine mais qui restent au sein de leur pays - les Personnes déplacées internes (PDI) - et ceux qui sont forcés de quitter complètement leur pays.

Cependant, le statut légal des réfugiés dans la Convention relative à la situation des réfugiés telle qu'elle est définie par les Nations Unies en 1951, ne s'applique qu'à ceux qui, en raison d'une peur justifiée de la persécution à cause de leur origine, leur religion, leur nationalité, leur appartenance à un groupe social donné ou à cause de leurs idées politiques sont en dehors du pays de leur nationalité, et ne peuvent ou ne veulent, à cause de cette peur, être sous la protection de ce pays ; et toute personne n'ayant pas de nationalité et se trouvant à l'extérieur de l'ancien pays de sa résidence habituelle à cause de ces raisons et ne peut ou ne veut à cause de cette peur retourner dans ce pays.

I- Les réfugiés

La question des réfugiés est en relation avec la sécurité humaine dans trois domaines : le lieu d'origine, le progrès de l'expérience, son résultat final.

Les raisons qui poussent l'être à devenir réfugié constituent en elles-mêmes de graves dangers pour la sécurité humaine et se reflètent au minimum dans la perte du travail et de la source de revenu, et au maximum dans la menace des vies humaines par l'armée de l'occupation ou les milices rivales. La vie du réfugié est entièrement entourée de dangers - tels que l'incapacité de trouver un emploi ou une source de revenu susceptible de répondre à ses besoins fondamentaux, l'exposition à la discrimination, à l'oppression et à l'exclusion sociale. L'épreuve du réfugié risque de ne jamais avoir de fin parce qu'il peut mourir comme tel et léguer sa situation à toute une génération.

Il est réellement difficile de compter le nombre des réfugiés dans le monde, néanmoins, il faut reconnaitre que le Cameroun218(*) est le seul pays dans la zone CEMAC qui accueille plus de réfugiés et de demandeur d'asile.

En 2015, les populations relevant de la compétence du HCR au Cameroun comprendront : de nouveaux réfugiés centrafricains, qui fuient leur pays en grand nombre depuis décembre 2013 en raison de vagues de violence et d'instabilité politique ; des réfugiés centrafricains ayant fui le nord-ouest de leur pays entre 2006 et 2010 du fait de la montée du banditisme et d'autres formes de criminalité, et qui résident actuellement dans 308 villages dispersés dans les régions de l'Est et de l'Adamaoua ; et des réfugiés nigérians chassés par les combats entre les rebelles et les forces gouvernementales. Avant le dernier afflux de réfugiés nigérians, le Cameroun accueillait plus de 3 000 réfugiés nigérians ayant fui leur pays à la suite de conflit interethniques et installés depuis 2003 dans les régions de l'Adamaoua, du Sud-Ouest et du Nord-Ouest. Le pays offre également l'hospitalité à des réfugiés et des demandeurs d'asile urbains originaires de 35 pays, dont le Congo, la Côte d'Ivoire, le Nigéria, la RCA, le Rwanda et le Tchad.

Les situations des réfugiés varient suivant le temps passé en réfugiés, le pays dans lequel ils se sont réfugiés et les ressources dont ils disposaient ou pouvaient escompter lorsqu'ils ont quitté le lieu de leur résidence originaire. Ces ressources peuvent être, le niveau d'éducation, les compétences, les épargnes, les amis et les connaissances capables d'aider. Ceux qui vivent la première étape de leur exil ou de leur déplacement et ne possèdent aucune ressource, courent les risques économiques communs à travers la perte de l'emploi et d'un revenu correct, de l'habitat et des conditions alimentaires et hygiéniques convenables.

À mesure que la durée de l'exil se prolonge, la capacité d'adaptation aux conditions difficiles se renforce, et c'est exactement le cas des Centrafricains à l'intérieur et à l'extérieur du Cameroun et du Congo Démocratique. Sauf que la réception d'aide et l'adaptation aux conditions difficiles ne mettent pas fin à la souffrance. Les sentiments de la plupart des réfugiés sont à jamais entachés de souvenirs d'humiliation, de persécution et de la conviction d'avoir perdu leur patrie.

Cependant, les dangers inhérents à leur situation de réfugiés les accompagnent et continuent de constituer pour eux, une source permanente de menaces. Ils sont devenus maintenant dans le pays d'accueil à la merci des événements et des évolutions politiques et économiques qui peuvent se retourner contre eux à n'importe quel moment, surtout si l'opinion publique relie leur présence dans le pays à l'inflation ou la rivalité pour les emplois et les services publics.

Les gens deviennent principalement réfugiés à cause des dangers qui menacent leur sécurité, et la continuation d'une telle situation constitue une autre menace qui augmente leurs souffrances.

* 218 Le Cameroun, qui continue d'appliquer une politique d'ouverture des frontières à l'égard des demandeurs d'asile, est signataire de tous les grands traités sur les réfugiés, dont la Convention de 1951 et la Convention de l'OUA de 1969. En outre, le Cameroun a adopté en juillet 2005 une loi définissant le cadre juridique de protection des réfugiés, entrée en vigueur en novembre 2011.

La région étant en proie à une instabilité persistante, le Cameroun continue de recevoir des réfugiés et des demandeurs d'asile provenant de pays limitrophes, principalement de la République Centrafricaine (RCA) et du Nigéria. En août 2014, le Cameroun offrait l'hospitalité à 240 000 personnes relevant de la compétence du HCR.

C'est le Cameroun qui accueille le plus grand nombre de réfugiés centrafricains. La plupart d'entre eux sont installés dans au moins 314 sites et villages, dispersés dans les régions de l'Est et de l'Adamaoua. La longueur de la frontière centrafricaine, qui présente plus de 30 points d'entrée et délimite une zone opérationnelle de 50 000 kilomètres carrés, rend le travail des acteurs humanitaires opérant sur le terrain particulièrement difficile.

Du fait de la crise au Nigéria, le Cameroun connaît un afflux de réfugiés nigérians depuis mai 2013. La situation sécuritaire tendue qui règne à la frontière, notamment les incursions incessantes de groupes armés en provenance du Nigéria sur le territoire camerounais, expose la population à de graves dangers, tels que des violences, des vols ou des enlèvements ciblés.

Le Gouvernement accorde protection et asile aux personnes qui relèvent de la compétence du HCR et a alloué des terrains pour sept sites de réfugiés dans les régions de l'Est et de l'Adamaoua, ainsi que pour le camp de Minawao, situé dans la région de l'Extrême-Nord. Les autorités fournissent également des escortes armées pour les réfugiés et les acteurs humanitaires dans les zones opérationnelles, et facilitent l'accès des réfugiés aux écoles et aux centres de santé locaux, avec l'appui du HCR.

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