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Les stratégies des firmes multinationales chinoises au Tchad et leur contribution à  la diversification de l'économie tchadienne

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par Ali NASSOUR
Université Marien Ngouabi - Master 2016
  

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Paragraphe 2 : La diplomatie tchado-chinoise au coeur de la mondialisation

Dans ce contexte, la politique africaine de la Chine veut se distinguer par l'accent officiellement mis sur le respect des intérêts des pays africains, en opposition au modèle néocolonialiste traditionnel. Le livre blanc sur la politique africaine de Chine publié pour la première fois à Pékin au mois de janvier 2006 précise : « la Chine oeuvre à établir et développer un nouveau type de partenariat stratégique marqué par l'égalité et la confiance mutuelle sur le plan politique, la coopération dans un esprit gagnant-gagnant sur le plan économique62 ». Cette position reprend les principes généraux de la coexistence pacifique qui demeurent pour Pékin d'actualité et s'exprime quasiment dans les mêmes termes depuis la déclaration publiée lors de la visite de Jiang Zemin en 1996, jusqu'aux cadres fondateurs du forum de coopération Chine-Afrique (China-Africa coopération forum, CACF) en 200663. Il s'agit pour la RPC de développer les échanges, en multipliant les visites de haut niveau qui soulignent l'importance de l'Afrique, d'accroître l'aide « sans condition politique », de pousser la communauté internationale à augmenter son soutien, et de défendre le rôle de l'Afrique sur la scène internationale64.

Le réchauffement des relations entre le Tchad et la Chine s'inscrit sans doute dans le cadre de la politique africaine de la Chine, lancée en janvier 2006 par son gouvernement, par lequel elle entend présenter au monde entier ses objectifs en termes de coopération avec les

62« La politique de la Chine à l'égard de l'Afrique », < www.chineafrique.com>. Cité par Valérie NIQUET : « la stratégie africaine de la Chine » article publié initialement dans Politique étrangère, 2e trimestre 2006.

63 « China Africa Coopération Forum » et « China's African Policy », < china.org.cn >. Cité par Valérie NIQUET : « la stratégie africaine de la Chine » article publié initialement dans Politique étrangère, 2e trimestre 2006, pp. 2-4.

64 Idem

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pays africains et les stratégies pour atteindre ces objectifs65. Le Tchad étant l'un des pays les plus pauvres au monde, la reprise de sa coopération avec la Chine a été jugée importante par le gouvernement, surtout avec le lancement de la politique africaine de la Chine en 2006. La vitalité de cette relation ne repose pas uniquement sur les ressources naturelles, elle vise aussi le perfectionnement des cadres de l'administration tchadienne et l'octroi des bourses d'étude aux jeunes en phase d'entrer à l'université, etc. Il semble d'emblée nécessaire d'étudier d'une part la coopération sino-tchadienne (2-1) et d'autre part, l'aide publique chinoise au développement du Tchad (2-2).

2-1: La coopération sino-tchadienne

La coopération sino-africaine a connu un développement rapide, voire spectaculaire cette dernière décennie. Quel que soit le domaine, des avancées notoires reflètent la bonne santé de cette relation entre l'Afrique et la Chine. Le rythme auquel s'intensifie cette coopération démontre que les parties engagées y trouvent largement leur intérêt et cela bien au-delà de ce qui est normalement escompté vu les résultats peu satisfaisants, du moins du côté de l'Afrique au regard de son niveau de développement actuel, des relations de coopération privilégiées qu'elle a jusque-là entretenues avec ses anciens colonisateurs et autres nations européennes, américaines ou asiatiques66. Selon le premier ministre chinois Wen Jiabao, « l'Afrique et la Chine ont oeuvré ensemble à l'instauration d'un nouveau partenariat stratégique, caractérisé par l'égalité et la confiance réciproque sur le plan politique, la coopération gagnant-gagnant sur le plan économique, les échanges et l'inspiration mutuelle sur le plan culturel, ouvrant ainsi de nouveaux horizons à la coopération sino-africaine »67.

Il faut noter également que, les ambitions qu'affiche la Chine dans sa relation avec le continent africain évoluent selon la logique historique interne de chaque pays. Il convient de souligner que contrairement à une certaine vue longuement répandue, l'Afrique n'est pas un pays mais un continent constitué de 54 Etats, chacun avec ses réalités et son histoire même s'il existe des points de convergence entre les pays. Comme le fait remarquer Wang (2009), la Chine est passée par trois phases dans son engagement avec l'Afrique68 :

65Symphorien Ndang TABO et Al. (2008), op. Cit., p. 3.

66 Amadou DIALLO. (2012), op.cit., p. 88.

67W.Jiabao, Discours d'ouverture de la quatrième conférence ministérielle du forum de Coopération Chine-

Afrique (FOCAC), 8 novembre 2009. http://www.voltairenet.org/article162985.html , cité par Fode Sire DIABY. (2014), op.

Cit., p. 13.

68www.focac.org, http://english.focacsummit.org/2006-11/05/content_5167.htm

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- relations essentielles de nature politique, l'aide économique pour les équipements d'infrastructure et des hôpitaux (Effort d'obtenir le soutien pour le Tiers Monde) ;

- la priorité de la Chine est décalée vers l'établissement d'un modèle économique plus axé sur le marché tout en s'intégrant avec les pouvoirs économiques avancés du monde (moins d'efforts vers l'acquisition d'influence politique) ;

- suivi de la montée de la Chine comme puissance économique avec la demande croissante pour les matières premières (accroître les investissements chinois dans plusieurs secteurs).

Ainsi, les relations diplomatiques entre Pékin et N'djamena ont été établies pour la première fois en 1972. Ces relations ont été accompagnées par de retombées économiques dont les plus importantes ont été enregistrées dans les années 1980, parmi lesquelles la construction d'un des deux plus grands hôpitaux du Tchad, la construction du palais du peuple (actuel Palais du 15 janvier) et d'un stade omnisport dans la capitale N'djamena, ainsi que l'encadrement des casiers rizicoles A et B dans le sud-ouest du pays69. En 1997, une rupture sera prononcée par Pékin à cause de la reconnaissance de Taiwan par N'djamena. Le Tchad qui cherchait des sources de financement pour faire face aux dépenses courantes avait trouvé en Taiwan un partenaire idéal et à juste raison car en neuf ans de coopération, le Tchad classé parmi les pays les plus pauvres du monde, a reçu plus de 30 millions de dollars par an de Taiwan. Les projets de coopération portaient sur quatre axes prioritaires : transport, santé publique, agriculture et éducation. Un pont à double voie sur le Chari (fleuve traversant N'djamena) et le bitumage de nombreuses voies à N'djamena ont ainsi été réalisés. Taiwan a également financé le recrutement de 1 000 enseignants du secondaire et la construction de nombreuses écoles. En Juillet 2006, les circonstances politiques (les menaces de la rébellion à l'est) ou économiques (exploitation du pétrole tchadien) ont conduit le Tchad à renouer avec Pékin en rompant avec Taiwan70.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus