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Attractivité territoriale et stratégies de localisation des entreprises industrielles dans les collectivités territoriales de la région du centre au Cameroun

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par Marius Trésor MENGUE OYONO
Université de Yaoundé 2 - SOA - Master 2 en Economie du Territoire et de la Décentralisation 2015
  

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PREMIERE PARTIE :

APPROCHE THEORIQUE ET EMPIRIQUE DE L'ATTRACTIVITE TERRITORIALE

CHAPITRE I : ATTRACTIVITE TERRITORIALE

Introduction

Dans ce chapitre, nous aborderons la question de l'attractivité territoriale. Car l'actualité économique nous montre comment l'intelligencia et l'ingénierie sont intégrés en matière d'innovation et d'aménagement des espaces territoriaux, principales ressources des entreprises. Ce qui conduit à mettre les territoires proches et même ceux éloignés en compétition. C'est ainsi que plusieurs auteurs ont essayé de donner une définition satisfaisante et complète de l'attractivité.

Selon Hatem (2004a), l'attractivité est la capacité pour un territoire d'offrir aux investisseurs des conditions suffisamment intéressantes pour les inciter à localiser leurs projets, de préférence à un autre territoire.

Pour l'OCDE (2005), c'est la capacité d'attirer de la main d'oeuvre qualifiée et des compétences comme des moyens pour favoriser le développement économique et la régénération urbaine.

Friboulet (2009), quand-à lui défini l'attractivité comme la capacité d'un pays à attirer les activités des entreprises et donc d'abord le capital productif.Cettenotion indique également la capacité d'un territoire à attirer des investissements étrangers. Et enfin, l'attractivité d'un territoire est la capacité d'un pays à attirer et à retenir les entreprises.

On peut donc dire en guise de synthèse que l'attractivité d'un territoire ou attractivité territoriale peut se définir comme sa capacité, sur une longue période donnée à attirer et retenir diverses activités économiques et facteurs de productions mobiles (entreprises, événements professionnels, entrepreneurs, capitaux, etc...). Dans ce sens, c'est le reflet de la performance d'un territoire au cours d'une période donnée. Ainsi, la notion d'attractivité territoriale apparaît de plus en plus souvent dans les prises de position des élus locaux et de leurs services de développement pour expliciter et justifier des choix d'investissements et d'accueil d'activités nouvelles qui visent à accentuer le développement d'une ville ou d'une agglomération. De ce fait, toute politique d'attractivité consiste à attirer les investisseurs à la fois exogènes et endogènes sur un territoire donné, dans l'objectif d'accroître le niveau de l'activité économique.

Ainsi dans ce chapitre, la première section sera consacrée au cadre d'intelligibilité théorique de la notion d'attractivité territoriale, tandis que dans la seconde, nous présenterons l'attractivité comme un processus central de la construction des projets territoriaux.

SECTION I : CADRE THEORIQUE DE LA NOTION D'ATTRACTIVITE TERRITORIALE

L'objectif de cette première section est de cerner la notion d'attractivité territoriale telle que traitée jusqu'ici par les auteurs qui ont travaillé sur le sujet. Il s'agit donc pour nous de passer en revue les différentes approches qui ont été adoptés dans la compréhension de l'attractivité appliquée aux territoires. Pour cela donc, nous présenterons dans un premier temps les différentes conceptions du territoire et les quelques fondements théoriques de l'attractivité. Puis en second lieu, nous verrons les principaux indicateurs utilisées pour mesurer et saisir l'attractivité d'un territoire.

I.1 les fondements théoriques de l'attractivité territoriale

Afin de mieux appréhender les fondements théoriques du concept d'attractivité territoriale, il convient de passer d'abord en revue la notion de territoire, puis de présenter les cadres d'analyse théoriques de l'attractivité territoriale que sont l'économie industrielle, l'économie spatiale et la nouvelle économique géographique.

I.1.1 Le territoire : un concept polysémique

Il y'a plus de vingt ans, le concept de territoire est apparu dans les productions scientifiques et d'autres auteurs en sciences sociales. Cette multidisciplinarité de ce concept le rend polysémique et ses définitions sont multiples.

Partant de la définition donnée par le dictionnaire degéographie, il en ressort trois interprétations du mot territoire qui ne s'excluent pas mutuellement. Ainsi :

- Le territoire peut désigner un espace administratif ;

- le territoire peut être limité par des frontières et habité par une population ;

- le territoire peut désigner tout espace socialisé, approprié par ses habitants, qu'elle que soit sa taille.

Cette définition met essentiellement le point sur le territoire en tant qu'espace limité par des frontières (administratives, géographiques...) et dans lequel un groupe d'individus cohabite. Or dans la définition portée par notion de développement local, le territoire ne s'entend pas comme un simple échelon spatial. Il ne peut être postulé comme un bout de terre soumis à une administration et ayant des frontières internes et externes.

Bien au contraire, le territoire s'impose aujourd'hui comme un espace vécu, « un espace complexe et actif ». Mais aussi comme un construit sociale permanent en constante appropriation.

Dans ce sens, il peut être apparenté à un système dynamique complexe. Il se construit ainsi grâce aux relations durables de proximité géographique développé entre une pluralité d'acteurs ; ces relations de « voisinage » peuvent mener à des actions concrètes voire à l'élaboration commune de normes, de projets : on rejoint alors la notion de proximité institutionnelle. Par ailleurs, le territoire est nourri par les échanges et les relations, emboîté dans un ensemble d'autres espaces qu'il influence et qui l'influencent réciproquement. Dans ce contexte, les limites du territoire sont plus définies en référence à un périmètre politico-administratif (aspect politique) ou comme un fragment d'un système productif national (aspect économique). Elles définissent d'une part le lieu d'intersection de réseaux et d'interdépendances entre acteurs et d'autre part, le lieu de production, de négociation et de partage d'un devenir commun. En définitives, les territoires sont des constructions sociales et leurs performances dépendent largement de la créativité et de l'innovation dans la mise en valeur des ressources territoriales par la société locale. Ce qui très souvent relève d'une combinaison pertinente de décisions et des actions d'acteurs publics et privés dans le cadre de la gouvernance locale.

Ainsi, Un même territoire peut être caractérisé aux différents moments de son histoire par une succession de ces différents processus d'agglomération, de spécialisation et de spécification, et le passage de l'un à l'autre permet de cerner ce qu'on peut appeler la "trajectoire" de ce territoire. Ces trajectoires sont multiples. Bien qu'il n'y ait pas lieu de poser a priori une supériorité d'une forme sur une autre, le passage d'un mode de développement à un autre a une signification économique particulière. D'une manière générale, la construction territoriale tend à gagner en cohérence statique, puis dynamique, dans le passage d'un processus d'agglomération à un processus de spécialisation, puis de spécification.

Figure 1 : Dynamique du territoire

Source : JB. Zimmermann (1998)

I.1.2 Cadre d'analyse théorique de l'attractivité territoriale

Le phénomène d'attractivité territoriale fait l'objet d'une abondante littérature théorique et empirique. Toutefois, dans le cadre de ce mémoire nous proposons de présenter les trois principaux cadres d'analyse théorique de l'attractivité que sont : l'économie industrielle, l'économie spatiale et la nouvelle économie géographie (NEG).

i. l'économie industrielle

L'économie industrielle regroupe plusieurs approches théoriques qui expliquent les modes d'organisation et de développement des entreprises sur un territoire. Elle apporte un éclairage complémentaire pour comprendre les choix de localisation, dans la mesure où les ressorts de la compétitivité d'une entreprise ne sont pas liés uniquement aux caractéristiques naturelles de son territoire d'implantation mais dépendent également de certaines ressources dites spécifiques (matériels ou immatériels) du territoire.

Ce courant lie analyse industrielle et analyse spatiale pour comprendre les bouleversements et les dynamiques spatiales. Il étudie par ailleurs les relations entre les entreprises et leur environnement et les modes d'organisation qui caractérisentces relations. Les analyses se centrent par conséquent sur les relations interentreprises et l'encastrement socioéconomique territorial. De ce fait, cette approche permet d'éviter un écueil possible de la nouvelle économie géographique, qui serait une absence de l'analyse du territoire dans l'étude du processus d'agglomération des activités économiques.

L'analyse des liaisons interindustrielles et l'étude des systèmes territoriaux de production (clusters, technopôles, district industriel et pôle de compétitivité...) constituent les apports majeurs de l'économie industrielle à l'étude de l'attractivité territoriale.

ii. L'économie spatiale

Jusqu'aux années 1980, l'économie spatiale privilégiait deux explications de la localisation des firmes dans l'espace. Une explication objective fondé sur les coûts (coûts de transport, coûts du travail et/ou du capital « terrain »), les dotations factorielles (disponibilité du travail et du terrain), les atouts naturels du territoire, les facteurs historiques tels qu'une concentration antérieure d'activités productives et les incitations fiscales et financières. Une autre explication subjective liée aux comportements et à la perception de l'espace par les investisseurs.

iii. La nouvelle économie géographique (NEG)

La nouvelle économie géographie a pour objectif l'explication des choix de localisation des activités sur un espace. Ce courant utilise notamment l'approche par les économies externes développées par Marshall (1919) pour expliquer les mécanismes d'agglomérations des activités économiques. Pour les tenants de la NEG, comme Krugman (1991), la localisation des activités économiques dans un espace est étroitement liée et conditionnée par la présence des économies d'agglomération.

En effet, la NEG cherche à rendre compte des phénomènes de concentration des activités économiques. Elle met en avant le rôle des externalités dans la détermination des forces d'agglomération et de dispersion à l'origine de l'équilibre spatiale. Elle se fonde sur l'idée que les choix d'implantation des entreprises résultent de forces antagonistes :

D'une part, les forces d'agglomération, qui encouragent les entreprises à se concentrer géographiquement pour bénéficier d'économies d'échelle et des externalités. Parmi celles-ci, la littérature met en avant : les rendements croissants au niveau de marché qui pousse les entreprises, la concurrence pour les parts de marchés qui pousse les entreprises à se regrouper, et la présence d'externalités de type pécuniaire ou technologique.

Et d'autre part, les forces de dispersion, qui favorisent la dissémination des activités compte tenu des contraintes de disponibilité des ressources naturelles et de fixité de certains facteurs de production.

À titre d'exemple ; le prix de la terre qui croît avec l'augmentation de la densité des agents économiques, l'effet de la concurrence locale entre les firmes conduisant à une hausse du prix des intrants et une baisse de celui du produit, et la présence d'externalités négatives de type pollution ou congestion.

En somme, les travaux de l'école de la nouvelle économie géographique permettent de mieux comprendre le rôle de facteurs hors prix dans l'attractivité et la compétitivité d'une nation. Toutefois, elle se limite à la prise en compte de facteurs essentiellement économiques et n'intègre pas assez les spécificités territoriales et les facteurs d'ordres institutionnels pour l'explication du phénomène d'agglomération des entreprises et d'attractivité territoriale.

L'économie industrielle, l'économie spatiale et la nouvelle économie géographique constituent ainsi les cadres d'analyse théoriques de l'attractivité territoriale. Toutefois, cette dernière peut être appréhendée par un certains nombres d'indicateurs bien établis. C'est ce que tente d'expliquer le paragraphe suivant.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci