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Sociologie des carrières professionnelles dans les entreprises privées au Burkina Faso. Cas de Telecel Faso, Ouagadougou.

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par Antoine Sangue
Université Ouaga I Pr. Joseph Ky-Zerbo - Maîtrise 2015
  

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V. DEFINITION DES CONCEPTS

v Carrière

Le Lexique de sociologie (2007) définit au sens courant le concept de carrière comme le parcours professionnel d'un individu. Pour Hughes (Lexique de Sociologie) la carrière est un processus qui articule une dimension biographique (les trajectoires des travailleurs) et une dimension organisationnelle des activités (les filières d'emploi). Il définit ainsi la carrière comme « une suite d'alternatives conditionnées par la division du travail, elle-même évolutive ». Aussi, il indique que la carrière ne se traduit pas forcément par une ascension sociale programmée, mais par des séries d'évènements personnels et professionnels qui influencent la succession des postes et des emplois occupés par un individu. Dans sa dimension biographique, Hughes (1996) associe l'âge de l'individu qui est un processus irréversible de son vécu. En effet, à chaque étape de l'âge, coïncide également des évènements dans le cours de l'histoire, marqué par des appartenances à des institutions et des systèmes sociaux. La dimension organisationnelle fait référence à la mobilité de l'acteur dans une matrice sociale donnée, marquée par un dynamisme de changements technologiques, de changement d'échelles et de mouvements sociaux.

Tréanton (1960) résume le concept comme la vie de travail qui apparaît comme une suite de seuils, d'étapes, de bifurcations. Ou mieux, la carrière est cette séquence même de statuts, de rôles, d'honneur, pour autant que la profession (et non pas le talent personnel, ni la famille, ni le hasard, ni d'autres circonstances) en déterminent la chronologie. Ainsi défini, on s'aperçoit que le concept renvoie à une perspective en évolution de l'acteur social. Pour ce faire, nous concevons la carrière professionnelle de l'individu comme un cycle de modification autant positive que négative de son parcours professionnel, qui a des effets concrets sur ses conditions socio-économiques.

v Compétences

Le lexique de sociologie définit la compétence à travers les notions de performances et d'efficacité. Tanguy (Lexique de Sociologie 2007) dans le cadre des situations de travail, l'utilise pour désigner les contenus particuliers de chaque qualification dans une organisation donnée.

Guy le Boterf (2008) conçoit le concept dans une double dimension. La dimension individuelle et la dimension collective. Les compétences réelles étant singulières, spécifique à chaque individu, par rapport à sa formation initiale. L'analyse des procès de travail fait apparaître la nécessité pour le professionnel de pouvoir se référer à des normes et règles de son milieu professionnel d'appartenance, pour construire avec sécurité et pertinence, sa propre façon de s'y prendre, sa propre façon d'agir. La compétence est alors considérée comme une résultante individuelle, collective et institutionnelle. Si la compétence résulte nécessairement d'une construction et d'un engagement personnel, cela ne signifie pas que l'individu est seul responsable de la production d'une action compétente. Résultant d'un savoir agir, d'un vouloir agir et d'un pouvoir agir, la production d'une action compétente relève d'une responsabilité partagée entre la personne elle-même, le management, le contexte du travail, (les conditions de travail, les moyens, le système de classification et de rémunération) et le dispositif de formation.

En résumé, l'auteur dit qu'une personne est compétente, si elle:

- sait combiner et mobiliser un ensemble de ressources pertinentes (connaissances, savoir-faire, qualités, réseaux de ressources...) ;

- peut gérer un ensemble de situations professionnelles, chacune d'entre elle définie par une activité clé, à laquelle sont associées des exigences professionnelles ou critères de réalisation de l'activité ;

- peut produire des résultats (services, produits) satisfaisant à certains critères de performances pour un destinataire (client, usager).

Mercheirs et Pharo (1989) ont étudié le problème de la reconnaissance de la compétence. Ils ont identifié deux aspects essentiels de celle-ci. Un aspect normatif qui prend en compte les conditions de succès, si l'on admet de considérer la compétence comme le corrélat de l'activité efficace menée avec succès. Un aspect cognitif prenant en compte les connaissances nécessaires mises en oeuvre dans une activité donnée. Ils proposent un modèle sociologique de la compétence s'appuyant sur deux idées centrales.

- La compétence est une mise en oeuvre dans des dispositifs sociaux et c'est le regard normatif sur cette mise en oeuvre qui reconnaîtra la compétence de l'individu.

- Cette reconnaissance suppose la disposition par l'individu de connaissancesintellectuelles qu'il possède de façon propre et qui lui permettent d'obtenir des résultats.

Ils définissent alors trois types de compétences.

La compétence technique ou juridique se manifestant lorsque le but prescrit est connu à l'avance ; dans ce cas, il s'agit de se conformer à une convention préalablement souhaitée. La compétence tactique qui est celle dont le but est décrite au cours de l'activité. La compétence éthique ou esthétique, dont le but est post-écrit, et requière le jugement d'observateurs.

Concernant notre étude, la compétence sera perçue comme la mise en oeuvre combinée et réfléchie de connaissances, de capacités et d'attitudes du travailleur.

v Capital social

Selon Bourdieu (1980) le capital social est un ensemble de ressources actuelles ou potentielles qui sont liées à la possession d'un réseau durable de relations plus ou moins institutionnalisées d'interconnaissance et d'inter reconnaissance. Le concept désignerait ainsi l'appartenance à un groupe, comme ensemble d'agents qui ne sont pas seulement dotés de propriétés communes, mais sont aussi unis par des liaisons permanentes et utiles. Le volume du capital social que possède un individu selon l'auteur dépend d'une part de l'étendue d'un réseau de liaisons qu'il peut effectivement mobiliser, mais aussi d'autre part du volume du capital économique, culturel et symbolique possédé par chacun des éléments de cette liaison, fondement de leur solidarité.Les réseaux de relations sont le produit de stratégies d'investissement social consciemment ou inconsciemment orienté vers l'institution ou la reproduction de relations sociales. Ce réseau de liaison est constitué de relations de contingence comme les relations de voisinage, de travail, de parenté.

v La socialisation

Selon le Dictionnaire de sociologie (Ferréol et al. 2004), le concept désigne en psychologie sociale le processus par lequel les individus apprennent les modes d'agir et de penser de leur environnement. Ils intériorisent ces modes en les intégrant à leur personnalité et deviennent membres du groupe où ils acquièrent un statut spécifique. La socialisation est donc à la fois apprentissage et inculcation, mais aussi adaptation culturelle, intériorisation et incorporation. En sociologie, la notion renvoie chez Durkheim (Dictionnaire de sociologie, Ferréol et al. 2004) à l'importance de la conscience collective (transmission d'une génération à l'autre, des normes et traditions). En revanche chez Parsons (Dictionnaire de sociologie, Ferréol et al. 2004) elle renvoie à une adaptation de type fonctionnelle. Bourdieu (Dictionnaire de sociologie, Ferréol et al. 2004), lui, met en perspective le concept d'habitus qu'il désigne comme un système de dispositions durables que l'individu acquière au cours de sa socialisation.

Toutefois, le concept appréhendé sous l'aspect professionnel, a été théorisé par Dubar (1991). Se référant à un article de Hughes (1995) il montre comment celui-ci considère la socialisation professionnelle du médecin comme à la fois une initiation, au sens ethnologique, à la « culture professionnelle » et une conversion, au sens religieux, de l'individu à une nouvelle identité. Hughes met en exergue trois mécanismes de la socialisation professionnelle. Le premier est appelé le passage à travers le miroir qui est une sorte d'immersion dans la culture professionnelle, inverse de la culture profane. Le second mécanisme est l'installation dans la dualité entre le modèle idéal qui caractérise la dignité de la profession, son image de marque, sa valorisation symbolique, et le modèle pratique  qui concerne la réalité. Seule la constitution d'un « groupe de référence » a la capacité de gestion de cette dualité. Le dernier mécanisme constitue la solution habituelle de la phase de conversion ultime et de dualité entre modèle idéal  et normes pratiques. Il concerne l'ajustement de la conception de soi, impliquant la prise de conscience de ses capacités physiques, mentales et personnelles avec les chances de carrières que le professionnel peut raisonnablement escompter dans le futur.

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