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Efficacité des unités de production du gombo dans la commune de Kèrou, département de l'Atacora, Bénin.

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par Abdel Haqq IBOURAIMA SAFIRI
Université dà¢â‚¬â„¢Abomey-calavi, Bénin - Diplôme dà¢â‚¬â„¢Etudes Appliquées 2016
  

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4.2.- Valeurs ajoutées à l'hectare de la production du

gombo

La production de tout bien, de quelque nature qu'il soit, implique un minimum d'investissement de capitaux financiers comme non financiers. Le cas de la culture des produits agricoles, même dans le contexte actuel de notre agriculture, est manifeste car elle exige un minimum de dépenses. La production de gombo, nécessite des dépenses qui constituent des charges ou coûts de production, lesquels sont de deux ordres : les coûts fixes et les coûts variables qui représentent les coûts des «input» directement liés au niveau de production

Les consommations intermédiaires de production à l'hectare varient d'un arrondissement à l'autre. Le pic est noté dans l'arrondissement de Kèrou-Centre où la majorité des producteurs utilisent les intrants (engrais et pesticides). En ce qui concerne le Produit Moyen Brut (PB), la formule suivante à été appliqué :

PBi = Quanté Produite par le Producteur i X Prix Moyen au cours de l'année (26) Pour tout l'échantillon, le Produit Moyen Bruit s'obtient par la formule :

PB = 205 En 105(PBi - Superf ici emblavée par le Producteur i) (27)

Tableau 11 : Valeurs ajoutées par hectare et par arrondissement.

Commune de Kèrou

Rubriques

Arrondissement de Kèrou-Centre

Arrondissement de Kaoubagou

Arrondissement de
Firou

Ensemble de la
commune

Produit Moyen Brut (PB) en fcfa

438 056

400 045

298 765

383 012

Consommations Intermédiaires (CI)

Engrais

72 929

60 145

25 438

54 059

Pesticides

8 637

9 413

8 132

8 856

Semences

17 645

11 793

11 553

14 466

Pertes estimées en %

3,2

3,9

5

4

Pertes estimées en fcfa

14 018

15 602

14 938

15 238

Transport

1 200

985

950

1054

TOTAL CI

114 432

97 942

61 016

93 677

VALEUR AJOUTEE (FCFA)

323 624

302 103

237 749

289 335

Source : Réalisé à partir des données de l'enquête 2014-2015 au SCDA-Kèrou

L'arrondissement de Firou est celle qui produit le moins le gombo. Comparé aux autres arrondissements, Firou a une configuration bien particulière. Ils ne sont pas aussi bien suivis et encadrés par les animateurs de l'URCoopMA, ce qui fait que la production maraichère n'y est pas dense. Ils

47

utilisent très peu d'engrais chimiques et ne respectent pas les bonnes pratiques en matière de production maraichère ; d'où les pertes. L'analyse approfondie des données démontre que plus le produit brut est élevé, plus le coût des consommations intermédiaires l'est tout aussi. On en déduit alors que malgré l'utilisation des pesticides et engrais chimiques, les producteurs ne gagnent pas vraiment en productivité. Ce qui est gagné à la vente est déjà perdu avec l'achat des pesticides et engrais.

Ces coûts de production deviennent élevés lorsque la main-d'oeuvre salariée est prise en compte. Dans toutes les communes, cette main-d'oeuvre salariée est importante. Une analyse de la structure des coûts indique que la consommation d'engrais est l'élément qui coûte le plus (44,26%) et ensuite la main d'oeuvre salariée (19,4%). Cette structure des coûts met en exergue l'importance de la marge disponible pour le producteur si ce dernier arrivait à réduire la consommation d'engrais chimiques. Concernant la main d'oeuvre salariée, la présence d'un coût de main d'oeuvre salariée au niveau de chaque arrondissement démontre qu'il existe une certaine spécialisation au niveau de la main-d'oeuvre, à laquelle l'on a recourt le plus souvent. En d'autres termes, il existe des personnes qui se sont spécialisées dans certaines activités et auxquelles les producteurs ont recours en cas de besoin.

Tableau 12 : Structure des coûts de production par ha et par arrondissement

Commune de Kèrou

Rubriques

Arrondissement de
Kèrou-Centre

Arrondissement de
Kaoubagou

Arrondissement de
Firou

Ensemble
de la
commune

Montant
(FCFA)

0/

Montant
(FCFA)

0/

Montant
(FCFA)

0/

TOTAL
(FCFA)

Engrais

72 929

44,26

60 145

44,23

25 438

30,38

54 059

Pesticides

8 637

5,24

9 413

6,92

8 132

9,71

8 856

Semences

17 645

10,71

11 793

8,67

11 553

13,80

14 466

Pertes

14 018

8,51

15 602

11,47

14 938

17,84

15 238

Transport

1 200

0,73

985

0,72

950

1,13

1054

Main d'oeuvre salariée (MOS)

31 965

19,40

22 648

16,66

13 250

15,82

23 214

Main d'oeuvre familiale (MOF)

2 315

1,41

2 055

1,51

1 675

2,00

2 035

Main d'oeuvre d'entraide (MOE)

5 789

3,51

3 455

2,54

2 135

2,55

3 915

Amortissement

10258

6,23

9875

7,26

5672

6,77

8725

Coût total de production par ha

164 756

100,00

135 971

100,00

83 743

100,00

131 562

Source : Réalisé à partir des données de l'enquête 2014-2015, Ibouraima S.A.H. (2015)

Une analyse critique des résultats vient nous démontrer que contrairement aux thèses de Dvorak (1992), Falusi (1996), Okoro (1997) et Savi (2009), la main d'oeuvre (coût de la main d'oeuvre salariée dans notre cas) n'est pas nécessairement l'élément le plus coûteux dans la production. En effet, ces auteurs indiquent que la main- d'oeuvre est l'élément le plus critique des coûts de production et compte pour 85

48

à 90% des coûts dans les systèmes de production agricoles africains. Ici les résultats mettent l'achat des engrais, pesticides et semences comme éléments essentiels des dépenses. Toutefois, ces thèses ne sont pas si erronées que ça car, dans le système de production analysé, la main d'oeuvre d'entraide est très utilisée, suivie par la main d'oeuvre familiale. Si nous estimons le coût réel de travail effectué quelque soit la type de main d'oeuvre, effectivement, la main d'oeuvre serait l'élément le plus coûteux de la structure des coûts. Mais ici, la réalité est bien différente. La main d'oeuvre familiale et la main d'oeuvre d'entraide ne sont pas rémunérées à leur juste valeur. Nous avons juste considéré la dépense monétaire (décaissements) effectuée par l'exploitant agricole pour s'assurer de l'effectivité du travail. Il s'agit entre autre de la nourriture cuisinée pour accompagner l'équipe venue en aide, ou les frais de déplacement de certains, etc...

Alors la question reste de savoir si les paysans arrivent à rentabiliser leur production malgré ces consommations intermédiaires et investissements en engrais et main d'oeuvre ? Le résultat net d'exploitation et les divers taux de rentabilité nous apporteront certainement plus d'éléments d'appréciation.

Tableau 13 : Compte d'exploitation

Commune de Kèrou

Rubriques

Arrondissement de
Kèrou-Centre

Arrondissement de Kaoubagou

Arrondissement de Firou

Ensemble de la
commune

Produit Moyen Brut (PB) en

fcfa

438 056

400 045

298 765

383 012

Total Consommations Intermédiaires

114 432

97 942

61 016

93 677

VALEUR AJOUTEE (FCFA)

323 624

302 103

237 749

289 335

Main d'Oeuve salariée (MOS)

31 965

22 648

13 250

23 214

Résultat Brut d'Exploitation (RBE)

291 659

279 455

224 499

266 121

Main d'oeuvre familiale (H/J)

10

17,4

12,8

13,2

Main d'oeuvre d'entraide (H/J)

94,1

88,6

60,8

82,1

Productivité de la main d'oeuvre familiale et d'entraide

2 802

2 636

3 050

2 792

Main d'oeuvre Familiale (MOF)

2 315

2 055

1 675

2 035

Main d'oeuvre d'entraide

5 789

3 455

2 135

3 915

Amortissement

10258

9 875,00

5672

8 725,00

Coût total de production

164 759

135 975

83 748

131 566

Résultat Net

d'exploitation/ha/an (FCFA)

273 297

264 070

215 017

251 446

Ratio VA/CI

2,83

3,08

3,90

3,09

Ratio RNE/CT

1,66

1,94

2,57

1,91

Source : Réalisé à partir des données de l'enquête 2014-2015, Ibouraima S.A.H. (2015)

49

Notons que la main d'oeuvre d'entraide est largement supérieure à la main d'oeuvre familiale. En réalité, pour des raisons de simplification de la recherche, nous aurions pu intégrer la main d'oeuvre d'entraide parmi la main d'oeuvre familiale. Mais nous avions voulu les séparer afin de refléter au mieux la réalité. Rappelons que les unités de production enquêtées travaillent tous autour des bas-fonds et partagent par petits groupes le même espace et bénéficie de l'appui technique et financier du même individu qui est soit animateur maraîcher ou représentant de la CLCAM dans le cas de la présente recherche. Ces maraîchers ont alors développé, sous l'impulsion des animateurs, l'entraide. A chaque moment libre, les propriétaires des parcelles voisines se regroupaient pour aider. Certaines parcourent des distances plus lointaines pour aider. Certaines femmes sont acculées par leur mari pour d'autres activités agricoles, ce qui ne leur permet pas de très bien s'occuper de leurs planches. L'entraide a permis de surmonter cette contrainte dans la commune de Kèrou. Le principal avantage de cette main d'oeuvre comparativement à la main d'oeuvre familiale est sa qualité. Elle est constituée dans sa quasi-entièreté de maraichers. Finalement, la main d'oeuvre familiale n'est plus autant utilisée, et les enfants sont très souvent sur les champs du papa ou à l'école. Ce qui explique le niveau élevé de la main d'oeuvre d'entraide.

Ce compte d'exploitation nous permet de lire que la main d'oeuvre familiale et d'entraide a une productivité de 2.792 francs la journée de travail, soit un peu plus du double du SMIG béninois qui est de 1.333 francs CFA pour la journée de travail. En absence de données de la région de Kèrou concernant la culture du gombo et même les cultures maraichères, nous avions tenté une comparaison avec les données existantes sur l'exploitation dans la vallée du Mono.

En ce qui concerne le résultat net d'exploitation, il varie considérablement d'une étude à une autre. Adégbola (2003) trouvait pour la région de Grand Popo, un résultat net d'exploitation annuel de 989 841 FCFA pendant que Savi (2009) trouvait un montant de 38 355 FCFA. Il faut toutefois remarquer que les spéculations sur lesquelles ont portées les études varient tous autant. Adégbola (2003) a travaillé sur le piment, l'oignon, la tomate et la carotte, pendant que Savi (2009), lui a travaillé sur le crincrin. La présente recherche évalue le résultant net annuel d'exploitation de la commune de Kèrou de 251 446 FCFA.

Le ratio VA/CI démontre que sur toute la commune, la production du gombo rapporte en valeur ajoutée 3 fois environs le montant investi durant la production. Le gombo rapporterait donc sur l'exploitation, trois fois le montant investi. Paradoxalement, c'est à Firou, où le produit le moins et où l'on utilise le moins les engrais chimiques que la rentabilité brute est élevé, soit 3 fois le montant investi. Cela s'explique par le fait que l'élément le plus coûteux est l'engrais. Etant donné qu'ils n'en n'utilisent que très peu, et que la productivité est relativement acceptable, les producteurs de gombo de Firou gagnent sur la marge. Quand au ratio RNE/CT, on en déduit que sur toute la commune de Kèrou, pour un coût total de 100 FCFA, le producteur récupèrerait son investissement et gagnerait en bénéfice 91 FCFA.

50

Les résultats de cette recherche démontrent que contrairement à l'imagination populaire dominante à Kèrou, cette culture rapporte énormément. Cela justifie d'une part l'engouement que les femmes de cette commune y mettent et l'intérêt accordé par les autorités locales qui estiment que c'est le meilleur moyen d'atteindre l'autonomisation des femmes de cette commune.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry